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Piatra Neamț

Piatra Neamț (Karácsonkő en hongrois littéralement « stèle de Korotchoun »[1] et Kreuzburg an der Bistritz en allemand soit « forteresse de la Croix sur la Bistrița »[2]) est une ville pittoresque du nord-est de la Roumanie en Moldavie. Elle est le chef-lieu du județ de Neamț et le chef-lieu de la région de développement du nord-est et comptait 85 055 habitants en 2011[3].

Piatra Neamț
Nom local
(ro) Piatra Neamț
Géographie
Pays
Județ
Localisation géographique
Chef-lieu
Piatra Neamț (d)
Capitale de
Neamț (depuis )
Superficie
77,4 km2
Altitude
345 m
Coordonnées
46° 55′ 39″ N, 26° 22′ 15″ E
Démographie
Population
79 679 hab. ()
Densité
1 029,4 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Municipalité de Roumanie (en), chef-lieu de județ (d)
Chef de l'exécutif
Andrei Carabelea (d) (depuis )
Contient les localités
Ciritei (d), Doamna (d), Văleni (d), Piatra Neamț (d)
Jumelages
Identifiants
Code postal
610004–610292
Indicatif téléphonique
0233
Immatriculation
NT
Site web
Carte
Prononciation

La ville de Piatra Neamț inclut administrativement les villages de Ciriței, Doamna et Văleni.

Étymologie

Le nom de la ville est dérivé des mots piatra (pierre en roumain) et neamț (allemand en roumain).

Elle a d'abord été nommée Piatra lui Crăciun (« stèle de Korotchoun »), puis Târgu Piatra (« Marché, bourg de la stèle ») et enfin Piatra auquel fut adjoint Neamț en raison de la présence de maîtres-architectes et tailleurs de pierre d'origine allemande en Moldavie au Moyen Âge, notamment sous le règne d'Étienne le Grand qui en fait le chef-lieu d'un ținut (comté)[4].

Géographie

Plan de la ville.

Piatra Neamț est située à la limite des Carpates orientales, dans la vallée de la Bistrița, sur la rive gauche de la rivière qui est un affluent du Siret, à son confluent avec le Cuejdiu, au long duquel la ville se prolonge vers le nord. Elle se situe à une altitude moyenne de 315 m, entre plusieurs massifs de moyenne montagne comme le Mont Cozla (altitude 679 m), le Mont Cernegura (point culminant de la cité 852 m), le Mont Cârloman (617 m), le Mont Petricica (590 m) et le Mont Bâtca Doamnei (590 m.

Piatra Neamț est située à 350 km au nord de Bucarest, à 130 km à l'ouest de Iași et à 60 km au nord-ouest de Bacău[4].

Histoire

La Tour de Ștefan cel Mare.

Le site de Piatra Neamț fait partie des lieux les plus anciennement peuplés de Roumanie. On a trouvé des traces de peuplement datant de la période paléolithique (Paléolithique moyen, -100 000 ans). De nombreuses traces ont également été trouvés datant de la civilisation de Coucouteni-Tripolie (-3 600 à -2 600) ainsi que du Néolithique et de l'Âge du bronze[5].

Pendant l'antiquité, elle faisait partie de la Dacie et était habitée par les Carpiens dont les Carpates ont gardé le nom. Lors de campagnes de fouilles archéologiques ont été exhumées les traces de la ville dace de Petrodava citée par Ptolémée dans sa Géographie. On a aussi trouvé une fortification dace sur le mont Bâtca Doamnei. Suivent les invasions barbares : après le passage des Goths et de nombreux peuples cavaliers nomades d'origines diverses, quatre cultures vont dominer la région de Piatra Neamț : celle des Slaves (arrivés au VIe siècle et qui, d'après l'ancien nom de la ville, devaient avoir ici un sanctuaire dédié à Korochoun), celle des Iasses (des Alains arrivés au XIIe siècle et dont la ville de Iași perpétue le nom), celle des Magyars (arrivés au IXe siècle, qui appellent la région Etelköz et dont l'actuelle minorité des Csángós perpétue la présence) et celle des Coumans (arrivés au XIIIe siècle), tous assimilés au fil du temps par les Proto-roumains qui finissent, en 1359, par émanciper leur principauté de Moldavie des tutelles ruthène et hongroise.

Flottage du bois sur la Bistrița, en 1910.

Le premier noyau urbain de la ville actuelle a été fondé sous le règne de Petru Ier de Moldavie entre 1375 et 1391. Sous le règne d'Étienne le Grand furent construits le palais de la Cour princière en 1491, la basilique en 1497-1498 et la Tour d’Étienne le Grand (Turnul lui Ștefan cel Mare) en 1499. Les voïvodes séjournaient souvent dans la ville à l'occasion de leurs chasses.

En 1859, la Moldavie, en s'unissant à la Valachie, forme la Roumanie : Piatra Neamț est depuis lors une ville roumaine. En 1885, le chemin de fer arrive à Piatra Neamț et en 1894, on installe l'éclairage public, fourni par une centrale hydroélectrique. Des scieries s'installent en ville, pour réceptionner le bois descendu des Carpates par flottage sur la Bistrița. Quelques années plus tard, en 1897 était fondé le premier lycée « Petru-Rareș » qui existe toujours.

Pendant la Première et la Seconde guerre mondiale, Piatra Neamț subit destructions et pillages car elle se trouve à chaque fois sur la ligne de front, prise en étau entre d'un côté, à l'Ouest, les armées allemandes (impériale, puis Wehrmacht) et de l'autre côté, à l'Est, les armées roumaines et russes (tsariste puis soviétique).

Comme toute la Roumanie, Piatra Neamț a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989, mais connaît à nouveau la démocratie depuis 1990.

Démographie

Évolution de la population
AnnéePop.±%
191218 965
193029 827+57.3%
194134 896+17.0%
194826 303−24.6%
195632 648+24.1%
196645 852+40.4%
197778 100+70.3%
1992123 360+58.0%
2002104 914−15.0%
201185 055−18.9%

Ethnies

La ville de Piatra Neamț a abrité une prospère et importante communauté juive (8 489 personnes en 1907 soit 50 % de la population, 7 595 personnes en 1930, 24 % de la population totale)[6] qui a en grande partie échappé aux persécutions et crimes de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, alors qu'ils étaient encore 7 000 en 1948, la plupart d'entre eux, fuyant le régime communiste, a émigré vers Israël et l'Occident.

En 2011, la ville de Piatra Neamț a une population très majoritairement roumaine (89,0 %)[3], 9,8 % de la population de souhaitant pas répondre à cette question, et 1,27 % appartenant à une autre ethnie.

Religions

En 2011, la composition religieuse de la commune était la suivante[7] :

Politique

Économie

Pendant la période communiste, Piatra Neamț a été industrialisée, avec d'énormes combinats de produits chimiques dont les effluents ont éradiqué toute vie dans la Bistrița, nécessitant une restauration écologique difficile après la chute de la dictature. Ces usines surdimensionnées se sont révélées vétustes et non rentables dans l'économie de marché : la plupart ont fermé leurs portes, quelques-unes ont été privatisées, et l'activité des zones industrielles situées dans le village de Săvinești, à 11 km au sud de la ville, s'est fortement réduite. Certaines activités ont été reprises par le groupe italien « Radici ». Des usines de fabrication d'engrais, de pâte à papier, de produits alimentaires, de fibres synthétiques (Rifil), de fabrication de peinture (Köber), de téléphones mobiles (Dasimpex) et d'électronique (Media Galaxy, filiale du groupe américain Altex) sont encore en activité à Piatra Neamț.

La ville mise d'autre part sur le développement du tourisme car elle possède de nombreux atouts tant culturels que naturels.

Transports

Transports urbains

Piatra Neamț dispose d'un réseau de transports publics urbain (autobus et trolleybus) géré par une Régie Municipale. Le trolleybus de Piatra Neamț entretient ses véhicules anciens ou et en a acheté d'occasion, pour faire des économies. Les autobus de Piatra Neamț sont gérés par la même compagnie que les trolleybus, tandis que les services de minibus sont offerts par ces compagnies privées.

Liaisons routières

Piatra Neamț est traversée par la route nationale DN15 qui permet de rejoindre Târgu Mureș à l'ouest et Bacău puis Bucarest au sud. Les principaux autres itinéraires partant de Piatra Neamț sont les suivants :

Liaisons ferroviaires

Piatra Neamț est desservie par les Chemins de fer roumains (CFR, Căile Ferate Române) et elle est située sur la ligne Bacău-Piatra Neamț-Bicaz.

Liaisons aériennes

C'est l'aéroport international Georges-Enesco à Bacău qui est le plus proche de Piatra Neamț, la géographie de la ville n'étant pas compatible avec une telle infrastructure.

Culture

Théâtre de la jeunesse (Teatrul Tineretului).

La ville dispose de nombreux équipements culturels dont les plus réputés sont :

  • Le Théâtre de la Jeunesse (Teatrul Tineretului), très célèbre en Roumanie pour la qualité de ses spectacles.
  • La Bibliothèque « G. T. Kirileanu », créée en 1869.
  • L'École des Beaux-Arts « Victor Brauner ».

De nombreux festivals sont organisés dans la ville durant l'année :

  • mai, « Festival international de théâtre » ;
  • juin, « Vacances en musique » ;
  • août, « Festival international de folklore ».

Plusieurs musées de premier ordre existent à Piatra Neamț :

  • Le Musée d'Histoire (Muzeul de Historie), créé en 1934, offrant au visiteur ses collections archéologiques, Âge du bronze et culture dace notamment.
  • Le Musée d'Art néolithique de Coucouteni (Muzeul de Artă eneolitică a culturii Cucuteni), ouvert en 2005 dans une belle construction datant de 1930 et qui présente la plus vaste et la plus riche collection d'œuvres d'art de la civilisation de Coucouteni-Tripolie.
  • La Cour Princière (Exposiția Muzeală Curtea Domnească), où sont présentés les objets trouvés sur le site durant les fouilles archéologiques.
  • Le Musée d'Art (Muzeul de Artă), ouvert en 1980, qui possède de nombreuses œuvres de Lascăr Vorel.
  • Le Musée d'Ethnographie (Muzeul de Etnografie) qui présente les costumes et objets populaires et de nombreux aspects de la vie des paysans de la vallée de la Bistrița.
  • Le Muséum d'Histoire naturelle (Muzeul de Științe Naturale), qui possède une grande collection ichtyologique.

Information

Piatra Neamț dispose de quatre chaînes de télévision locale, de trois stations de radio émettant en modulation de fréquence, plusieurs journaux et un site internet informatif pour les jeunes : CityNeamț.

Tourisme

Monuments

L'ensemble touristique et monumental le plus visité de Piatra Neamț est la Cour Princière, construite sous le règne d'Étienne le Grand (Ștefan cel Mare) dans la deuxième moitié du XVe siècle au cœur de la vieille ville : on y voit les vestiges de la Cour Princière (Curtea Domnească), de la Tour du Clocher (Turnul Clopotniței), (19 m de haut) et de l'église St-Jean-Baptiste (Biserica Sf. Ioan de style moldave avec des éléments byzantins, gothiques et des ornements locaux, disques de céramique).

Autres monuments historiques :

  • La synagogue, édifice en bois construit en 1766 à la limite orientale de la Cour Princière et préservée des destructions des années 1940.
  • L'église de la Bonne Nouvelle de 1740.
  • L'église St-Nicolas de 1796.
  • L'ermitage de Doamna de 1790, sur la rive droite de la Bistrița.

Piatra Neamț possède aussi plusieurs maisons remarquables comme la Maison Ivașcu (XIXe siècle) ou la Maison Lalu (1912).

Autres sites

Un téléphérique, offrant de belles vues sur la ville et son environnement, permet d'accéder au Mont Cozla, site naturel tout à fait remarquable et doté de pistes de ski enneigées tout l'hiver.

Sports

Piatra Neamț est le siège de plusieurs clubs sportifs.

  • Le HCM Piatra Neamț, club masculin de handball.
  • Le CV Unic Piatra Neamț, club féminin de volley-ball.

De nombreux concours hippiques nationaux et internationaux sont organisés à l'hippodrome (Baza hipică) de la ville.

Personnalités

Jumelages

La ville de Piatra Neamț est jumelée avec[10] :

Notes et références

  1. Korotchoun, dieu slave de l'hiver, a donné en roumain le mot Crăciun signifiant « Noël » depuis la christianisation.
  2. Kreuzburg atteste de la christianisation.
  3. (ro) « Tab8. Populația stabilă după etnie – județe, municipii, orașe, comune », sur recensamantromania.ro.
  4. « http://piatra-neamt.info/referate/files/Monografia_Localitatii_Piatra_Neamt.doc »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  5. (ro) « Istoric Piatra Neamț », sur piatra-neamt.net (consulté le )
  6. L'histoire de la communauté juive de Piatra Neamț
  7. (ro) « Tab13. Populația stabilă după religie – județe, municipii, orașe, comune », Institutul Național de Statistică din România (consulté le )
  8. (ro) « Rezultate finale 5 iunie 2016 », sur www.2016bec.ro (consulté le )
  9. Vie de Calistrat Hogaș
  10. « ORASE INFRATITE »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)

Liens externes

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