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Petit rhinopome

Rhinopoma hardwickii

Le Petit rhinopome (Rhinopoma hardwickii) est une espèce de chauve-souris de la famille des Rhinopomatidae. Il porte le nom du général de division Thomas Hardwicke (1755–1835), un soldat et naturaliste anglais qui servi de nombreuses années en Inde. On le trouve en Afrique du Nord, dans certaines régions de l'Afrique centrale et orientale, en Asie occidentale et, à l'est, jusqu'au sous-continent indien[1].

Description

Le Petit rhinopome est une petite chauve-souris dotée d'une longue queue fine ressemblant à celle d'une souris, d'où son nom. Avec les deux autres espèces du genre Rhinopoma, il s'agit de la seule chauve-souris à posséder une queue longue et fine, pouvant mesurer autant que le reste de son corps. Il est possède une fourrure douce de couleur grisâtre à brun foncé, mais pas sur la face, l'arrière du ventre et le croupion. Les parties inférieures sont de couleur plus claire[2].

Le museau du Petit rhinopome prĂ©sente une petite feuille nasale de forme triangulaire. Ses grandes oreilles en forme de rhomboĂŻde ont des crĂŞtes transversales Ă  travers le pavillon. L'uropatagium (le lambeau de peau entre les membres postĂ©rieurs) est petit et enveloppe moins d'un quart de la queue[2]. Il mesure de 62 Ă  71 mm de long sans la queue, celle-ci allant de 57 Ă  70 mm. Le Petit rhinopome a un crâne court, avec un os tympanique lâche et une rĂ©gion lacrymale gonflĂ©e et qui est la plus large au niveau de la rĂ©gion squamosale de l'arcade zygomatique. Il a 28 dents. La dentition est la suivante : 1/2, 1/1, 1/2, 3/3[2].

Sous-espèces

Le Petit rhinopome a trois sous-espèces[3] :

Rhinopoma macinnesi, qui se rencontre en Afrique de l'Est, était auparavant considéré comme une sous-espèce de Rhinopoma hardwickii[3].

Distribution

Le Petit rhinopome vit dans les pays suivants[1] :

Le Petit rhinopome est répandu dans les régions désertiques, arides ou semi-arides, partout où il peut trouver des gîtes et une nourriture adéquate. Il affectionne les broussailles sèches, les zones rocheuses, les grottes, les bâtiments abandonnés et les puits. Il a été signalé dans des oasis et les gorges des oueds à végétation de Tamarix ou Nerium oleander. Pendant les mois d'été, ces chauves-souris se reposent dans les fissures ou entre des gros rochers pour se protéger de la chaleur[1].

Ces chauves-souris ont Ă©tĂ© signalĂ©es en AlgĂ©rie et au Maroc jusqu'Ă  1 100 m d'altitude[1].

Alimentation

Les petits rhinopomes sont insectivores et se nourrissent principalement de colĂ©optères, de neuroptères et de papillons de nuit, dont beaucoup sont considĂ©rĂ©s comme des ravageurs par les humains[4]. Leur rĂ©gime alimentaire est moins diversifiĂ© que celui des autres chauves-souris, les colĂ©optères en reprĂ©sentent jusqu'Ă  50 %[2].

Ils peuvent accumuler de la graisse dans un pli cutané du bas-ventre, ce qui leur permet de survivre à l'hiver lorsque les insectes se font rares[4] - [5].

Comportement

Les petits rhinopomes sont bien adaptĂ©s aux climats chauds et secs. Ils ont des valves juste au-dessus de leurs narines qu'ils peuvent ouvrir ou fermer afin d'empĂŞcher la poussière et sable d'entrer. Ces chauves-souris peuvent contrĂ´ler leurs reins pour rĂ©duire la perte d'eau[4]. Bien qu'ils n'hibernent pas, ils survivent aux mois d'hiver, lorsque la disponibilitĂ© des insectes est faible, en rĂ©duisant leur activitĂ©[4]. Ils chassent les insectes Ă  des hauteurs allant de 5 Ă  10 m au dessus du sol[2], et sont souvent confondus avec des oiseaux en raison de leur mode de piquĂ© et de vol planĂ©[4].

Les chauves-souris se regroupent en colonies de taille variable, de quatre à plusieurs milliers d'individus. Les femelles ont tendance à se regrouper, en particulier les mères allaitantes[2]. Elles se suspendent en utilisant à la fois les pouces et les pieds et n'utilisent généralement un abri que pour une seule journée avant de repartir[4].

Reproduction

Les petits rhinopomes mâles atteignent la maturitĂ© sexuelle vers seize ou dix-sept mois. Les femelles deviennent sexuellement matures Ă  l'âge de neuf mois et sont monestreuses, c'est-Ă -dire qu'elles ont un seul cycle d'Ĺ“strus par an. La saison des amours se situe gĂ©nĂ©ralement entre fĂ©vrier et avril. La gestation dure de 95 Ă  100 jours et les petits naissent gĂ©nĂ©ralement en juin-juillet. Les jeunes chauves-souris prennent leur envol Ă  l'âge de cinq Ă  six semaines[2] - [4] - [5].

Écholocation

Les petits rhinopomes sont considĂ©rĂ©s comme des chauves-souris primitives en termes d'Ă©cholocation, notamment car elles produisent des signaux avec quatre harmoniques ou plus avec une variation de frĂ©quence limitĂ©e[2]. Les chauves-souris Ă©mettent divers sons, principalement des sons Ă  frĂ©quence constante d'une durĂ©e de 48 ms, avec des harmoniques secondes prononcĂ©es. Lorsqu'un individu est seul, il produit des cris Ă  32,5 kHz, mais en groupe elles se rĂ©partissent entre trois frĂ©quences (30.32.5 et 35 kHz) afin d'Ă©viter de se brouiller[4] - [6].

Lorsqu'ils atterrissent ou volent en groupes autour du site de repos, les petits rhinopomes Ă©mettent des sons modulĂ©s en frĂ©quence d'une durĂ©e de ms. Après l'atterrissage, ils produisent un son pur multi-harmonique d'une durĂ©e de 100 ms, dans lequel la frĂ©quence principale prĂ©domine[6].

Notes et références

  1. (en) « Rhinopoma hardwickii », sur IUCN Red List of Threatened Species, : e. T82345477A21999269. DOI : 10.2305/IUCN.
  2. (en) Whiting, « Rhinopoma hardwickii : lesser mouse-tailed bat », animaldiversity.ummz.umich.edu, University of Michigan, Museum of Zoology, (consulté le ).
  3. Qumsiyeh et Jones Jr., « Rhinopoma hardwickii and Rhinopoma muscatellum », Mammalian Species, no 263,‎ , p. 1–5 (DOI 10.2307/3503821, JSTOR 3503821, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Bernhard Grzimek, Grzimek's Student Animal Life Encyclopedia, Mammals (Vol 2), New York, Thomson Gale, , 301–303 p. (ISBN 978-0787691851).
  5. (en) Walker, Ernest P.; Novak, Ronald M.; Paradiso, John L., Walker's Mammals of the World (Vol 1), Baltimore, Johns Hopkins University Press, , 208–209 (ISBN 978-0801825255, lire en ligne).
  6. (en) Habersetzer, Joerg, « Adaptive Echolocation Sounds in the Bat : Rhinopoma hardwickei », Journal of Comparative Physiology, vol. 144, no 4,‎ , p. 559–566 (DOI 10.1007/bf01326841, S2CID 29872497).

Liens externes

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