Paul DĂ©trie (1872-1962)
Paul Détrie, né le à Oran et mort le à Bayonne, est un militaire français ayant terminé sa carrière au grade de général de division qui s'est particulièrement distingué durant la Première Guerre mondiale. Il était le deuxième fils de Paul Alexandre Détrie, lui-même général qui s'est notamment distingué en 1862 lors du fait d'armes du Cerro del Borrego.
Paul DĂ©trie (1872-1962) | ||
Paul Détrie lors de la cérémonie de remise des insignes de Grand Officier de la Légion d'Honneur. Pau, 4 février 1934. | ||
Naissance | Oran |
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Décès | (à 90 ans) Bayonne |
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Origine | France | |
Allégeance | France | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1893 – 1934 | |
Commandement | 2e bataillon de chasseurs à pied 94e régiment d'infanterie 36e division d'infanterie |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | LĂ©gion d'honneur Croix de Guerre 1914-1918 Croix de guerre belge Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges |
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Famille | Fils du général Détrie | |
Biographie
Il passe sa petite enfance en Algérie à Oran, Dellys et de nouveau Oran, où son père est général de la subdivision puis de la division d'Oran, de 1884 à 1893.
Sous-lieutenant à sa sortie de Saint-Cyr (promotion Jeanne d'Arc 1893 -1895), il rejoint, en , le 2e Étranger où il servira quatre années: deux ans à Géryville dans le Sud Oranais et deux ans au Nord-Tonkin. Rentré en France fin 1901, il est affecté au 117e RI au Mans. Le , il épouse, à Boulogne-sur-Seine, Suzanne Boucher, fille du Colonel Arthur Boucher. Cinq enfants naissent de ce mariage : Yvonne (1902), Marcel, (1905-1909), Christiane (1910), Michel (1912) et Paul-Henri (1920).
En , adjoint au colonel Jullien, commandant le 117e régiment d'infanterie, le capitaine Détrie participe à la bataille des frontières, à celle de Virton en Belgique. Nommé chef de bataillon le , il est grièvement blessé, le lendemain, près de Roye. Rapatrié il est soigné, près des siens au Mans.
Le il reprend sa place au 117e RI, et le il est blessé pour la deuxième fois, mais refuse d'être évacué.
Le , il prend le commandement du 2e BCP et combat sur les fronts de l'Yser, de la Champagne, de Verdun (dès le ) et de la Somme.
Fin , il devient lieutenant-colonel, nommé à la tête du 94e RI, surnommé « La Garde ». Son régiment est engagé que les fronts de la Somme, de la Champagne, de Verdun, de la Lorraine. Le à Montdidier, son régiment pénètre de plus de neuf kilomètres dans les lignes allemandes. Fin , ce sont les durs combats devant Vouziers.
En , il entre en Alsace, à Rœschwoog. À « L'Alsace est française » que déclare le directeur de l'École, M. Halter, fait écho « Tu nous aideras, petit Paul, à reprendre l'Alsace-Lorraine », l'appel entendu dans son enfance.
Les lettres adressées chaque jour à sa femme, sa correspondance de guerre de quatre années, (plus de 1100 lettres) sera publiée en 1995 sous le titre de Lettres du Front à sa femme.
Il participe avec le drapeau de La Garde et sa garde au défilé de la Victoire, sous l'Arc de Triomphe, le .
Le régiment regagne, en août, Bar-le-Duc, sa garnison d'avant-guerre où il s'installe avec sa famille. L'année suivante, Paul Détrie est nommé colonel plein. En 1923, son régiment occupe Bochum dans la Ruhr. Il analyse avec lucidité la situation allemande et entrevoit déjà de sombres perspectives qui se vérifieront seize ans plus tard. Il préside des Conseils de Guerre d’industriels allemands et un avocat allemand Grimm lui rend hommage en ces termes : « Le Président, le colonel Détrie, eu toujours une attitude chevaleresque ».
En 1924, le 94e RI occupe Bingen, en Rhénanie, où sa famille le rejoint enfin.
En , après 11 années de commandement, il reçoit les étoiles de général de brigade et quitte le 94e RI pour la 17e DI à Angers.
En 1929, il est affecté à la 1re Subdivision de Rouen.
Le , lors des fêtes commémoratives du cinquième centenaire de la mort de Jeanne d'Arc (patronne de sa promotion à Saint-Cyr), il présente les troupes aux plus hautes autorités françaises et étrangères rassemblées place du Vieux Marché.
En , Paul Détrie est promu général de division et prend le commandement de la 36e division d'infanterie à Bayonne. Il obtient du ministère de la Guerre l’autorisation d’inviter des Officiers espagnols aux manœuvres de la division à Souge, en Gironde.
Atteint par la limite d'âge, le , il se retire à Bayonne et se consacre à de nombreuses activités : président du Syndicat d'initiative du Pays basque, du Souvenir Français, de Valentin Haüy, collabore à la Bayonne, et crée un cycle de conférences sur l’Espagne au Musée Basque.
Il meurt à son domicile de Bayonne dans sa quatre-vingt onzième année. Le 20 novembre 1962, les honneurs militaires lui sont rendus par les parachutistes et la garnison de Bayonne, devant sa villa. Il repose au cimetière Saint Léon de cette ville.
Distinctions
Décorations françaises
- : Le , il reçoit, des mains du général Weygand, la plaque de Grand Officier de la Légion d'honneur, à Pau.
- Il est fait officier de la LĂ©gion d'honneur, en 1919
- Il est promu Commandeur de la LĂ©gion d'Honneur en
- : Croix de guerre française pour la Première Guerre mondiale (dix citations : sept palmes, trois étoiles).
Décorations étrangères
- : Croix de guerre belge
- : Le roi d'Angleterre, le , le fait commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George.
- : La RĂ©publique Espagnole, en reconnaissance de son action en faveur du rapprochement franco-espagnol, le fait Grand Croix du MĂ©rite Militaire Espagnol.
Bibliographie
- Paul Détrie, Lettres du front à sa femme. 5 aout 1914 - 26 février 1919., Grenoble, Pointcom', , 584 p.Présenté par Paul-Henri Détrie
- Marcel Remy, La Garde - 1914-1918 : historique 94e régiment d'infanterie, Bar-le-Duc, Collot, , 110 p.Présenté par Paul-Henri Détrie