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Bataille de Cerro del Borrego

La bataille de Cerro del Borrego est un combat de la guerre de l’intervention française au Mexique qui eut lieu non loin d’Orizaba, sous le commandement du capitaine Paul Alexandre DĂ©trie.

Bataille de Cerro del Borrego
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Plan du combat de Borrego.
Informations générales
Date
Lieu PrĂšs d'Orizaba
Issue Victoire française
Belligérants
France Empire français Mexique
Commandants
Edmond Aimable L’HĂ©rillerJesus Gonzalez Ortega
Forces en présence
140 hommes[1]2 000 hommes[1]
Pertes
6 morts[1]
28 blessés[1]
~ 250 morts ou blessés[1]
~ 200 prisonniers[1]
3 canons capturés[1]

Batailles

CoordonnĂ©es 18° 51â€Č 58″ nord, 97° 07â€Č 58″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Mexique
(Voir situation sur carte : Mexique)
Bataille de Cerro del Borrego

Cette bataille qui est, avec celle de Camerone, un des plus cĂ©lĂšbres combats de l’expĂ©dition du Mexique, vit une compagnie de seulement 150 hommes du 99e de ligne mettre en dĂ©route plus de 2 000 Mexicains de l’armĂ©e du gĂ©nĂ©ral JesĂșs GonzĂĄlez Ortega (es) dont la retraite mit fin Ă  la campagne de 1862 et aux opĂ©rations contre la division du gĂ©nĂ©ral Charles de Lorencez retranchĂ©e dans la ville d'Orizaba. Cette cĂ©lĂšbre bataille, qui donna une rue Ă  Paris, fut dĂ©terminante pour le moral des troupes françaises durement Ă©prouvĂ©es aprĂšs la dĂ©faite de Puebla.

DĂ©roulement

AprĂšs sa dĂ©faite devant Puebla du 5 mai, le corps expĂ©ditionnaire du gĂ©nĂ©ral Charles de Lorencez bat en retraite jusqu’à Orizaba oĂč il se retranche Ă  partir du . Le , les troupes du gĂ©nĂ©ral mexicain Ortega qui encerclent la ville s’emparent du Cerro del Borego, une hauteur qui domine Orizaba et que l’état-major français avait nĂ©gligĂ© d’occuper. Peu aprĂšs, les Mexicains y installent une garnison et entreprennent d’y mettre plusieurs piĂšces en batterie afin de bombarder Orizaba.

Averti par une femme locale, le colonel L'HĂ©riller, chef de corps du 99e de ligne, envoie le capitaine Paul Alexandre DĂ©trie et une compagnie du 99e de ligne effectuer une marche de nuit sur le Cerro del Borego afin de surprendre et de dĂ©loger les Mexicains[2]. À minuit, le capitaine DĂ©trie et ses hommes commencent leur ascension. Profitant de l’obscuritĂ©, ils approchent des positions mexicaines sans se faire repĂ©rer.

Lorsque les Français parviennent au premier ressaut, ils sont accueillis par un feu de mousqueterie nourri mais imprĂ©cis en raison de l’obscuritĂ©. le capitaine Paul Alexandre DĂ©trie donne l’ordre de charger les Mexicains Ă  la baĂŻonnette. Les Français prennent rapidement l’avantage dans le combat qui s’ensuit et contraignent les Mexicains Ă  battre en retraite. Pendant le court rĂ©pit qui s’ensuit, la derniĂšre section de DĂ©trie rejoint le reste de la compagnie. Les Français passent aussitĂŽt Ă  l’offensive et font refluer une contre-attaque mexicaine. Ils s’emparent de trois canons qu’ils jettent dans le vide. Conscient de l’énorme supĂ©rioritĂ© numĂ©rique des Mexicains, DĂ©trie dĂ©cide alors de rester sur la dĂ©fensive en attendant des renforts.

À deux heures, le colonel L'HĂ©rillier, alertĂ© par le bruit de la fusillade, envoie la compagnie du capitaine Leclerc assister DĂ©trie. À trois heures et demie, Leclerc et ses hommes rejoignent la compagnie de DĂ©trie. À quatre heures, les Français reprennent l’offensive et repoussent les tentatives de dĂ©bordement des Mexicains. Les troupes d’Ortega, croyant avoir affaire au gros de l’armĂ©e française, paniquent et sont mises en dĂ©route. Dans la confusion, des soldats mexicains tombent dans le vide ou sont victimes de tirs amis[3]. Un drapeau, trois fanions et trois obusiers sont pris Ă  l’ennemi qui compte 250 morts ou blessĂ©s et 200 prisonniers. Les Français ont perdu 6 morts et 28 blessĂ©s dont le capitaine DĂ©trie.

Conséquences

Canon utilisé lors de la bataille de Cerro del Borrego.

Plus tard dans la journĂ©e, les Mexicains dĂ©clenchent une vive canonnade contre Orizaba. Mais la riposte française les oblige Ă  se retirer. Le gĂ©nĂ©ral Ortega abandonne le siĂšge d’Orizaba et se retire vers Tehuacan. Sa retraite met fin Ă  la campagne de 1862 et aux opĂ©rations contre la division Lorencez, retranchĂ©e dans Orizaba[4].

Associé à la victoire de la Barranca Seca du , le succÚs du Borego permet de remonter le moral des troupes françaises aprÚs la défaite de Puebla. Les Mexicains, quant à eux, renoncent à affronter les Français en bataille rangée.

Cette bataille a un retentissement considĂ©rable au Second Empire. RappelĂ© en France pour ĂȘtre reçu par l’empereur NapolĂ©on III au palais des Tuileries, le capitaine DĂ©trie est promu au grade supĂ©rieur et jouit d'une grande cĂ©lĂ©britĂ©. AprĂšs avoir combattu en Afrique (expĂ©dition de l’Oued Guir en AlgĂ©rie et dans le sud Oranais), il termine une brillante carriĂšre avec le grade de gĂ©nĂ©ral de division, Grand officier et membre du conseil de l'Ordre de la LĂ©gion d'honneur. Lors de sa mort en 1899, d’importantes funĂ©railles sont organisĂ©es en son honneur dans l’église du Val-de-GrĂące, l’éloge funĂšbre ayant Ă©tĂ© prononcĂ©e par le duc d’Auerstaedt.

Une rue du 20e arrondissement de Paris porte le nom de rue du Borrégo et une avenue du 7e arrondissement porte le nom de Paul Alexandre Détrie.

Une rue de son village natal de Faverney porte Ă©galement son nom.

Notes et références

  1. Gustave Léon Niox, Expédition de Mexique, 1861-1867, 1874, p.187. (lire en ligne)
  2. Alain Gouttman, La Guerre du Mexique 1862-1867, Paris, Perrin, Collection Tempus, Paris, 2011, p. 142
  3. Jean-François, Lecaillon, La Campagne du Mexique. RĂ©cits de soldats 1862-1867, Bernard Giovanangeli Éditeur, Paris, 2006, p. 36-9.
  4. Alain Gouttman, La Guerre du Mexique 1862-1867, op. cit. p. 143

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • Gustave LĂ©on Niox, ExpĂ©dition du Mexique : 1861-1867, Librairie militaire de J. Dumaine, 1874, p. 185-188 [lire en ligne]
  • Jean Louis Grognet/DĂ©trie Le hĂ©ros du CERRO BORREGO https://www.youtube.com/watch?v=muXAcKfqFSI&index=14&list=PLfbLpT6PnE5ooxDsA1evF34P3O_cvXzLd&t=16s
  • Jean-David Avenel (prĂ©f. AndrĂ© Corvisier), La campagne du Mexique (1862-1867) : la fin de l'hĂ©gĂ©monie europĂ©enne en AmĂ©rique du Nord, Paris, EconĂłmica, coll. « Campagnes & stratĂ©gies. / Grandes batailles » (no 19), , 194 p. (ISBN 978-2-7178-3110-8).
  • Alain Gouttman, La guerre du Mexique, 1862-1867 : le mirage amĂ©ricain de NapolĂ©on III, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 408), , 540 p. (ISBN 978-2-262-03682-9).
  • Jean-François Lecaillon, La campagne du Mexique, Paris, Bernard Giovanangeli, coll. « Histoire », , 227 p. (ISBN 978-2-909034-97-3).

Liens externes

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