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Bataille de Tampico (1863)

La bataille de Tampico a lieu le dans le port de Tampico, dans l'état de Tamaulipas, au Mexique. Elle oppose des éléments de l'armée républicaine mexicaine, sous le commandement du général Juan José de la Garza et de Desiderio Pavón à l'encontre des troupes françaises commandées par l'amiral Edmond Jurien de La GraviÚre, pendant la seconde intervention française au Mexique.

Bataille de Tampico (1863)
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le navire La Lance sous le feu de l'artillerie mexicaine dans le port de Tampico.
Informations générales
Date
Lieu Tampico, Tamaulipas, Mexique
Issue Victoire des républicains mexicains
Commandants
‱ Desiderio PavĂłn (gĂ©nĂ©ral)
‱ JosĂ© de la Garza (gĂ©nĂ©ral)
‱ Edmond Jurien de La Graviùre (amiral)
‱ Édouard Xavier MĂ©ry de la Canorgue (colonel)
Forces en présence
1 500 hommes10 bateaux
Pertes
‱ ?‱ 2 tuĂ©s
‱ 9 ou 20 blessĂ©s
‱ 1 navire sabordĂ© (La Lance)

Expédition du Mexique

Batailles

CoordonnĂ©es 22° 15â€Č 19″ nord, 97° 52â€Č 07″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Mexique
(Voir situation sur carte : Mexique)
Bataille de Tampico (1863)

Contexte

Le commandant en chef de l'armĂ©e française au Mexique, le gĂ©nĂ©ral François Achille Bazaine, a envoyĂ© des brigades de soldats au sud de Veracruz dans le but de poursuivre l'avancĂ©e française et d'Ă©viter les forces rĂ©publicaines sur la route d'Orizaba. Les Français avaient passĂ© des marchĂ©s avec des marchands Ă©trangers et le gĂ©nĂ©ral mexicain Albino Lopez, gouverneur de l'État de Tamaulipas, qui avaient promis de donner mille mulets Ă  leurs troupes, s'ils occupaient le port[1]. Pour parvenir Ă  assurer la rĂ©union de ces moyens de transport, le gĂ©nĂ©ral Élie-FrĂ©dĂ©ric Forey se rĂ©sout, en dĂ©pit du danger du climat Ă  maintenir une grande partie de ses troupes prĂšs de Veracruz, afin d'en faciliter le ravitaillement[1].

Ensuite, Forey ordonne que cette expĂ©dition sur Tampico, ville portuaire de fondation moderne, destinĂ©e Ă  faciliter les transports, soit dirigĂ©e par l'amiral Edmond Jurien de La GraviĂšre. L'objectif est de mettre un terme Ă  la contrebande de guerre[2]. À cet effet, le , Jurien de La GraviĂšre quitte Veracruz avec une flotte de dix navires et de 1 500 hommes afin de dĂ©barquer Ă  Tampico le . Le lendemain, aprĂšs l'Ă©vacuation de la garnison mexicaine, l'occupation du port par le 81e rĂ©giment de ligne, commandĂ© par le colonel Édouard Xavier MĂ©ry de la Canorgue[N 1], est effective, sans rencontrer de rĂ©sistance[4].

Or l'occupation des deux principaux ports mexicains, Veracruz et Tampico, prive le Mexique de revenus substantiels, car le pays n'a d'autres sources de revenus que ses douanes, ces deux ports alimentant pour ainsi dire à eux seuls le trésor public.

Bataille

À la suite de l'occupation française par le 81e rĂ©giment de ligne et le 3e rĂ©giment de chasseurs d'Afrique, le gĂ©nĂ©ral Desiderio PavĂłn, commandant militaire mexicain de Tampico, se retire avec les quelques centaines de soldats dont il disposait. Ne s'estimant pas Ă  mĂȘme de lutter contre les Français, il se met d'accord avec le gĂ©nĂ©ral Juan JosĂ© de la Garza pour que, comme forme de combat, il cerne et harcĂšle l'ennemi, tandis que des renforts lui Ă©taient envoyĂ©s[4].

Tandis que la canonniĂšre La Lance entre dans le Rio Panuco, elle essuie un feu de mousqueterie sans subir de rĂ©els dommages. Outre La Lance, Forey laisse dans le fleuve une chaloupe et deux yachts Ă  vapeur. Les gros bĂątiments se tiennent au mouillage de l'Ăźle Lobos, prĂȘts Ă  embarquer les mulets promis par le colonel Lopez[4]. Forey s'installant Ă  Tampico se proclame alcade mayor et dispensateur des revenus de la douane[5].

Pourtant, au dĂ©but les soldats français avaient reçu un mandat du gĂ©nĂ©ral Forey pour se reconcentrer dans le port de Veracruz et Ă©vacuer Tampico, dont l'occupation et la dĂ©fense devenaient une trop lourde charge[6]. À cet effet, aprĂšs plusieurs escarmouches avec les forces libĂ©rales mexicaines, les Français ont commencĂ© Ă  rĂ©embarquer afin de quitter Tampico. En raison de frĂ©quentes tempĂȘtes obligeant Ă  chaque instant les navires Ă  s'Ă©loigner d'une cĂŽte sans abri, les opĂ©rations de rĂ©embarquement durent 20 jours pour se terminer le [7].

Durant ces opĂ©rations d'Ă©vacuation, les libĂ©raux mexicains, supĂ©rieurs en nombre, se contentent d'observer l'ennemi qui ne parvient pas Ă  Ă©vacuer la canonniĂšre La Lance de la riviĂšre dont les eaux avaient considĂ©rablement baissĂ©, en raison de la grande marĂ©e du mois[8]. Bien qu'elle ait Ă©tĂ© allĂ©gĂ©e autant que possible, et malgrĂ© toutes les prĂ©cautions, la canonniĂšre s'Ă©choue. À la vue de cet enlisement, La Lance est vivement canonnĂ©e par deux piĂšces mexicaines qui viennent se mettre en batterie Ă  1 200 mĂštres. Deux hommes Ă  bord du navire Ă©chouĂ© sont tuĂ©s et neuf autres blessĂ©s. L'artillerie de La TempĂȘte et de La Tourmente (deux autres canonniĂšres en dehors de la barre) rĂ©duisent au silence les piĂšces mexicaines, mais Forey, reconnaissant l'impossibilitĂ© de renflouer la canonniĂšre Ă©chouĂ©e, donne l'ordre de l'incendier et de la dĂ©truire Ă  coups de canon[8].

RĂ©sultats

Cette bataille constitue une victoire mexicaine, mais Gustave LĂ©on Niox considĂšre qu'il ne s'agit que d'une « expĂ©dition, sans autre rĂ©sultats que l'acquisition de deux cents et quelques mulets Ă  un prix fort Ă©levĂ©[8]. ». Le caractĂšre mineur de cette bataille est Ă©galement relevĂ© par l'intendant gĂ©nĂ©ral Wolf, tĂ©moin des faits, affirmant : « Nos troupes Ă©taient rudement Ă©prouvĂ©es par le climat et jouaient un rĂŽle ridicule en protĂ©geant les manƓuvres d'un intrigant sans valeur. Le colonel de la Canorgue, Ă  bout de patience donna l'ordre d'Ă©vacuer la place [...] Cette entreprise manquĂ©e produisit dans le Taumalipas un dĂ©plorable effet politique ; elle nous coĂ»ta une canonniĂšre, La Lance, qui s'Ă©choua sur la barre et ne put pas ĂȘtre relevĂ©e, quelques morts, beaucoup de malades, deux tuĂ©s et vingt blessĂ©s, et nous valut en Ă©change deux cents mulets environ[9]. » Les troupes françaises abandonnent Tampico. Le 81e rĂ©giment de ligne s'achemine vers Orizaba[8]. Cependant, le , lorsque le colonel Agathon Hennique rĂ©investit Tampico, les rĂ©publicains mexicains ne songent mĂȘme pas Ă  dĂ©fendre la ville[10].

Notes et références

Notes

  1. Édouard Xavier MĂ©ry de la Canorgue (1819-1865) est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de brigade durant la campagne du Mexique, le [3].

Références

  1. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 224.
  2. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 227.
  3. Narcisse Faucon, Le livre d'or de l'Algérie : Biographies, t. 1, Paris, Challamel & Cie, , 617 p. (lire en ligne), p. 392-393.
  4. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 228.
  5. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 229.
  6. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 230.
  7. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 232.
  8. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 233.
  9. Wolf, « Souvenirs de l'expédition du Mexique », dans Jean Maximilien Lamarque, Le Spectateur militaire, Paris, Direction du Spectateur militaire, (lire en ligne), p. 144.
  10. Gustave LĂ©on Niox 1874, p. 310.

Bibliographie

  • Gustave LĂ©on Niox, ExpĂ©dition du Mexique, 1861-1867; rĂ©cit politique & militaire, Paris, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

 

Articles connexes

Lien externe

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