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Ordre de bataille lors de la bataille des Cardinaux

Ce qui suit est l'ordre de bataille des forces militaires en présence lors de la bataille des Cardinaux, qui eut lieu le lors de la guerre de Sept Ans.

Flotte française

La liste des navires ayant participé à la bataille des Cardinaux est donnée ci-après. Ils sont, suivant l'usage du temps, répartis en trois escadres, lointaine réminiscence de l'organisation des armées de terre avec un corps de bataille, le plus honorable, suivi d'une aile droite et enfin d'une aile gauche.

  • Escadre blanche et bleue, avant-garde, sous les ordres de M. de Bauffremont, arborant sa marque sur Le Tonnant.
  • Escadre blanche, corps de bataille, sous le commandement de l'amiral de Conflans, sur le Soleil Royal.
  • Escadre bleue, arrière-garde, sous le commandement de M. de Saint-André du Verger, arborant sa marque sur Le Formidable[1].
Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canons[N 1] Hommes Commentaires
Le Soleil Royal blanche Vaisseau de ligne 1749[N 2] Paul Osée Bidé de Chézac[2] 80 950 Sous la marque de Conflans — incendié par l'équipage au Croisic sur son ordre
L’Orient blanche Vaisseau de ligne 1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750 Marque du chevalier de Budes de Guébriant — réfugié à Rochefort
Le Formidable bleue Vaisseau de ligne 1751 Louis de Saint-André du Verger[3] 80 800 Marque de Saint-André du Verger — pris
Le Tonnant blanche & bleue Vaisseau de ligne 1740 Antoine de Marges de Saint-Victoret 80 800 Marque du chevalier de Bauffremont — réfugié à Rochefort
Le Magnifique bleue Vaisseau de ligne 1748 Sébastien-François Bigot de Morogues 74 650 Réfugié à Rochefort
L'Intrépide blanche & bleue Vaisseau de ligne 1747 Charles Le Mercerel de Chasteloger 74 650 Réfugié à Rochefort
Le Héros bleue Vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sansay 74 650 Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par les Anglais
Le Thésée blanche & bleue Vaisseau de ligne 1757 Guy François de Kersaint 74 650 Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau de l'Artimon[4] - [5]
Le Robuste blanche Vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le
Le Glorieux blanche Vaisseau de ligne 1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le
Le Dauphin Royal blanche Vaisseau de ligne 1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort
Le Northumberland blanche & bleue Vaisseau de ligne 1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630 Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de Brienne de Conflans
Le Juste bleue Vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn[N 3] † 70 630 Coulé à la pointe de Chemoulin à l'entrée de la Loire[6].
Le Superbe blanche & bleue Vaisseau de ligne 1738 Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre de Montalais 74 630 Coulé au combat[7]
Le Dragon blanche Vaisseau de ligne 1745 Louis-Charles Le Vassor de La Touche 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au
L'Éveillé blanche & bleue Vaisseau de ligne 1752 Pierre-Bernardin Thierry de La Prévalaye 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le
Le Brillant blanche & bleue Vaisseau de ligne 1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au
Le Bizarre bleue Vaisseau de ligne 1751 Louis-Armand-Constantin de Rohan 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Solitaire blanche Vaisseau de ligne 1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Sphinx bleue Vaisseau de ligne 1755 de Gouyon chevalier de Coutance La Selle 64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le
L'Inflexible bleue Vaisseau de ligne 1755 Tancrède de Caumont 64 Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le par la tempête, puis démembré
L’Hébé Frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury[N 4] 40 Sortie de Brest, endommagée au cours d’un abordage avec le Robuste, la frégate ne participe pas au combat, devant rentrer à Brest pour réparations[N 5]
La Vestale Frégate 1757 de Montfiquet[N 6] 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au
L'Aigrette Frégate 1756 de Longueville[N 7] 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au
La Calypso Corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot[N 8] 16 155[10] Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au
Le Prince Noir Corvette 1759 Pierre-Joseph Kergariou de Roscouet[N 9] 6[13] Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 24 au

La liste ci-dessus ne donne pas la position des navires dans la ligne de bataille

  • Quelques précisions sur le rang.

Les vaisseaux de ligne sont classés par rang, selon leur puissance de feu[14]. Les vaisseaux français de premier rang sont des trois-ponts ; il n'y en a pas aux Cardinaux. Les vaisseaux de deuxième rang sont des navires de 80 canons en deux batteries ; la batterie basse a 15 canons de 36 livres sur chaque bord, et la batterie haute, 16 canons de 18 livres[N 10]. Le troisième rang regroupe les navires de 74 canons, toujours à deux ponts et qui sont équipés de quatorze 36 livres et quinze 18 livres, et les vaisseaux de 64 canons, armés avec treize 24 livres et quatorze 12 livres. Les navires en dessous de 64 canons ne sont plus considérés comme étant suffisamment armés, ni suffisamment robustes pour tenir place dans la ligne de bataille. C'est le cas des 50 canons[N 11].

Flotte britannique

La flotte de l'amiral Hawke est aussi classiquement répartie en trois escadres. L'escadre bleue, avant-garde, l'escadre rouge, corps de bataille, et escadre blanche, arrière-garde.

Elle est aussi prévue pour combattre en ligne de bataille. Cette ligne doit être formée, sur ordre, dès que Hawke veut engager le combat.

La petite escadre du commodore Duff ne prend pas part au combat proprement dit. Elle ne fait pas partie de la flotte de Hawke, même si celui-ci est en droit de lui donner des ordres. Quand les Français arrivent, les navires de Duff sont à l'ancre, à l'abri de Quiberon, avec mission de surveiller les transports français du golfe du Morbihan.

Liste des navires

Les navires sont listés en trois parties. La première concerne les vaisseaux de ligne de Hawke.

  • Escadre bleue, avant-garde, sous le commandement de Charles Hardy, vice-amiral de la Bleue[N 12] - [15] arborant sa marque sur HMS Union.
  • Escadre rouge, centre, sous le commandement de Edward Hawke, amiral de la Bleue, sur le trois-ponts HMS Royal George.
  • Escadre blanche, arrière-garde, commandée par Francis Geary, contre-amiral de la Bleue, arborant sa marque sur HMS Resolution[16].

La deuxième liste, les autres navires qui accompagnaient les vaisseaux de Hawke. La troisième, les navires qui faisaient le blocus du Morbihan à la Loire.

Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires
Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880 Portant la marque de Edward Hawke
Union bleue 2 Thomas Evans[17] - [18] 90 770 Portant la marque de Sir Charles Hardy
Duke bleue 2 1678[N 13] Samuel Graves 90 750
Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780 Portant la marque d'Edward Boscawen
Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué au Four
Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600
Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600
Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600
Torbay rouge 3 1683[N 14] Augustus Keppel 70 520
Magnanime rouge 3 1748[N 15] Richard Howe 70 520
Mars blanche 3 1759 James Young 70 520
Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520
Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520
Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520
Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520
Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520
Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué au Four
Revenge rouge 3 1673[N 16] John Storr 64 480
Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400
Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400
Intrepid bleue 3 1747[N 17] Jervis Maplesden 60 400
Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420
Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420
  • Autres navires attachés
Nom type Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires
Minerva frégate Alexander Hood 32 220
Venus frégate Thomas Harrison 36 240
Vengeance frégate Gamaliel Nightingale 28 200
Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200
Sapphire frégate John Strachan 32 220
  • Escadre du commodore Duff.
Nom Rang Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires
Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350
Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350
Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350
Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350
Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500 Ne participe pas à la bataille des Cardinaux[19] ; navire français capturé le par l'Antelope, commandée par T. Saumarez[20] - [21].

Notes et références

Notes

  1. Le nombre de canons, donné dans ces tableaux, est un nombre théorique. Il ne correspond pas, en général, au nombre de pièces d'artillerie réellement portées par le navire, mais est une caractéristique de la classe dont il fait partie. On parle ainsi d'un « 74 » ou d'un « 50 ».
  2. Les dates de mise en service sont tirées du Répertoire des navires de guerre français de Jacques Vichot, 1967, édité par l'AAMM.
  3. François de Saint-Allouarn et son frère René de Rosmadec de Saint-Allouarn périssent durant la bataille. Ils sont le père et l’oncle de Louis Aleno de Saint-Aloüarn.
  4. Lieutenant commandant[8].
  5. Outre cet abordage, un rapport d’Edward Hawke signale que l'Hébé doit combattre pendant plusieurs heures contre la chaloupe rapide La Fortune, sous le commandement de M. Stuart, envoyée porter un message au commodore Duff dans la baie de Quiberon. Les avaries occasionnées à l’Hébé à cette occasion, s’ajoutant à celles de l’abordage avec le Robuste, justifient son retour à Brest pour réparations[9].
  6. Lieutenant commandant[8].
  7. Lieutenant commandant[8].
  8. Enseigne[8].
  9. Enseigne lors de la bataille[8]. Son frère, Thibaud-René Kergariou-Locmaria, combat sur l‘Orient[11] - [12].
  10. Sauf pour le Soleil-Royal qui était armé de 16 pièces de 24 livres en seconde batterie, ce qui en faisait le vaisseau français le plus puissant, d'autant plus que l'état de la mer déconseillait d'ouvrir les sabords des batteries basses.
  11. Mais, en cas d'urgence, on n'hésite pas à les inclure dans une ligne de bataille. C'est le cas, par exemple, dans l'océan Indien.
  12. Les officiers généraux de la Royal Navy sont, à cette époque, classés selon trois escadres fictives. On trouve l'escadre Bleue, puis la Blanche et enfin la Rouge. Un officier général commence comme contre-amiral de la Bleue ; il passe plus tard dans la « Blanche » puis dans la « Rouge ». Sa carrière continue, si tout va bien pour lui, avec les trois échelons du grade de vice-amiral, pour arriver aux trois échelons du grade d'amiral. Nelson a ainsi terminé, prématurément, sa carrière comme vice-amiral de la Blanche. Il existe aussi une « escadre jaune » qui ne sert qu'à désigner ceux qui sont mis à la retraite ; être nommé « dans l'escadre jaune » c'est être nommé dans le cadre de réserve.
  13. Ex-HMS Vanguard, construit en 1678. Coulé en 1704, relevé et remis en service en 1710 ; renommé HMS Duke en 1739.
  14. Ex-HMS Neptune, lancé en 1683 comme 90 canons ; reconstruit en 1703, et transformé en 74 en 1747. renommé HMS Torbay en 1750.
  15. Ex-Le Magnanime, français capturé en 1748.
  16. Ex-HMS Swiftsure, reconstruit en 1696 et 1708 ; renommé HMS Revenge en 1710.
  17. Ex-Sérieux, français capturé en 1747.

Références

  1. Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines éditions, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8, BNF 42480097), p. 127-128.
  2. « Paul Osée Bidé de Chézac », sur un site de l’École navale (consulté le ).
  3. « La bataille des Cardinaux », sur Infobretagne.com (consulté le ).
  4. France : une épave de 1759 localisée, article du Figaro le 18/06/2009.
  5. L'épave du Thésée bientôt renflouée, sur le site lefigaro.fr, consulté le 4 juillet 2014.
  6. Musée de la Marine - Archéologie subaquatique.
  7. Coulé par une bordée du Royal Georges.
  8. Pierre de La Condamine, Le combat des Cardinaux : 20 novembre 1759, baie de Quiberon et rade du Croisic, La Turballe, Éditions du Bateau qui vire, rééd. Alizés - L'Esprit large, (1re éd. 1982), 143 p. (ISBN 2-911835-03-4, BNF 37624571), p. 98.
  9. Pierre de La Condamine, Le combat des Cardinaux : 20 novembre 1759, baie de Quiberon et rade du Croisic, La Turballe, Éditions du Bateau qui vire, rééd. Alizés - L'Esprit large, (1re éd. 1982), 143 p. (ISBN 2-911835-03-4, BNF 37624571), p. 97.
  10. « La Calypso », sur threedecks.org (consulté le ).
  11. « Kergariou-Locmaria », sur histoire-de-guerre.net (consulté le ).
  12. Taillemite 2002, p. 273.
  13. « Généalogie du maréchal de Conflans », sur geneanet.org (consulté le ).
  14. Les données de ce paragraphe sont issus de l'article de Jean Boudriot, « Artillerie et vaisseaux royaux », in Les Marines de guerre européennes aux XVIIe et XVIIIe siècles, PUPS, p. 91 et suivantes.
  15. G. Fremont-Barnes, The Royal Navy 1793-1815, 2007, Osprey, page 28.
  16. (en) Robert Beatson, Naval and military memoirs of Great Britain, from 1727 to 1783, volume 3, pp. 244-245, Lire en ligne.
  17. (en) Rif Winfield, British Warships in the Age of Sail 1714–1792 : Design, Construction, Careers and Fates, Seaforth, , 400 p. (ISBN 978-1-84415-700-6, lire en ligne), p. 16
  18. (en) John Charnock, Biographia navalis, or Impartial memoirs of the lives and characters of officers of the navy of Great Britain, from the year 1660 to the present time, vol. 6, Londres, R. Folder, 1794-1798 (BNF 30224489, lire en ligne), p. 313.
  19. Guy Le Moing, Les Cahiers du Pays de Guérande, Société des Amis de Guérande (no 53), (ISSN 0765-3565), p. 16.
  20. (en) « November 1758: Thomas Saumarez captures the Belliqueux », sur un site de Priaulx Library (consulté le ).
  21. Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Paris, Honoré Champion éditeur, (1re éd. 1902), 581 p. (BNF 37450961, lire en ligne), p. 385-387.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre de La Condamine, Le combat des Cardinaux : 20 novembre 1759, baie de Quiberon et rade du Croisic, La Turballe, Éditions du Bateau qui vire, rééd. Alizés - L'Esprit large, (1re éd. 1982), 143 p. (ISBN 2-911835-03-4, BNF 37624571) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines éditions, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8, BNF 42480097) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Étienne Taillemite, Louis XVI ou le navigateur immobile, Paris, éditions Payot, coll. « Portraits intimes Payot », , 272 p. (ISBN 2-228-89562-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article

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