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Nombre hypercomplexe

En mathĂ©matiques, le terme nombre hypercomplexe est utilisĂ© pour dĂ©signer les Ă©lĂ©ments des algĂšbres qui sont Ă©tendues ou qui vont plus loin que l'arithmĂ©tique des nombres complexes. Les nombres hypercomplexes ont eu un grand nombre de partisans incluant Hermann Hankel, Georg Frobenius, Eduard Study et Élie Cartan. L'Ă©tude des systĂšmes hypercomplexes particuliers conduit Ă  leur reprĂ©sentation avec l'algĂšbre linĂ©aire.

Les nombres hypercomplexes sont utilisés en physique quantique pour calculer la probabilité d'un événement en tenant compte du spin de la particule. En négligeant le spin, les nombres complexes « normaux » suffisent .

Cet article donne une vue d'ensemble des différents systÚmes, incluant certains types qui n'ont pas été considérés par les pionniers avant la perception moderne issue de l'algÚbre linéaire. Pour les détails, les références et les sources, suivre le lien associé au nombre particulier.

L’usage le plus commun du terme nombre hypercomplexe fait rĂ©fĂ©rence sans doute aux systĂšmes algĂ©briques avec une « dimensionnalitĂ© » (axes), comme ceux contenus dans la liste suivante. Pour les autres (comme les nombres transfinis, les nombres superrĂ©els, les nombres hyperrĂ©els, les nombres surrĂ©els), voir l'article « Nombre ».

Nombres distributifs avec un axe réel et n axes non réels

Une définition accessible et moderne d'un nombre hypercomplexe est donnée par Kantor et Solodovnikov (voir la référence complÚte ci-dessous). Ils sont éléments d'une algÚbre réelle unitaire (non nécessairement associative) de dimension n + 1 > 0.

D'un point de vue géométrique, cette algÚbre contient donc un axe réel et au moins un axe non réel. Ses éléments sont les combinaisons linéaires, à coefficients réels , d'une base canonique ().

Lorsque cela est possible, on choisit traditionnellement une base telle que . Les algĂšbres ci-dessous peuvent toutes avoir une telle base.

Quaternion, octonion et au-delĂ  : la construction de Cayley-Dickson

Les nombres hypercomplexes sont obtenus en généralisant plus avant la construction des nombres complexes à partir des nombres réels par la construction de Cayley-Dickson.

Celle-ci permet d’étendre les nombres complexes en algĂšbres de dimension (). Les plus connues sont l'algĂšbre des quaternions (de dimension 4), celle des octonions (de dimension 8) et celle des sĂ©dĂ©nions (de dimension 16).

Augmenter la dimension introduit des complications algĂ©briques : la multiplication des quaternions n’est plus commutative, la multiplication des octonions est, de plus, non associative et la norme sur les sĂ©dĂ©nions n'est pas multiplicative.

Dans la définition de Kantor et Solodovnikov, ces nombres correspondent aux bases anti-commutatives de type (avec ).

Puisque les quaternions et les octonions offrent une norme (multiplicative) similaire aux longueurs des espaces vectoriels euclidiens de dimensions quatre et huit respectivement, ils peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  des points dans certains espaces euclidiens de dimensions plus Ă©levĂ©es. Au-delĂ  des octonions, par contre, cette analogie tombe puisque ces constructions ne sont plus normĂ©es.

On peut crĂ©er une infinitĂ© d’algĂšbres du mĂȘme type en appliquant la construction de Cayley-Dickson Ă  l’algĂšbre de rang infĂ©rieur. Quelques propriĂ©tĂ©s intĂ©ressantes sont Ă  noter :

  • Ă  chaque rang, la dimension de l'algĂšbre est doublĂ©e ;
  • Ă  chaque rang, une propriĂ©tĂ© supplĂ©mentaire est perdue.
n 2n nom limite
01réels-
12complexesperte de la comparaison
24quaternionsperte de la commutativité
38octonionsperte de l'associativité
416sédénionsperte de l'alternativité et de l'intégrité
n>4 mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que les sĂ©dĂ©nions

AprÚs les octonions, les algÚbres contiennent des diviseurs de zéro (x · y = 0 n'implique plus x = 0 ou y = 0), ce qui implique que leurs multiplications ne conservent plus les normes.

Nombre dual

Les nombres duaux sont de bases avec l'élément nilpotent .

AlgÚbre complexe déployée

Les nombres complexes déployés sont de bases avec une racine non réelle de 1. Ils contiennent les éléments idempotents et des diviseurs de zéro .

Une construction de Cayley-Dickson modifiĂ©e conduit aux coquaternions (quaternions dĂ©ployĂ©s, c’est-Ă -dire de bases avec , ) et aux octonions dĂ©ployĂ©s (c'est-Ă -dire de bases avec , ). Les coquaternions contiennent des Ă©lĂ©ments nilpotents et ont une multiplication non commutative. Les octonions dĂ©ployĂ©s sont aussi non associatifs.

Toutes les bases non réelles d'algÚbres complexes déployées sont anti-commutatives.

AlgĂšbre de Clifford

Une algĂšbre de Clifford est une algĂšbre unitaire, associative sur les espaces vectoriels rĂ©els, complexes ou quaternionique muni d'une forme quadratique. Alors que les constructions de Cayley-Dickson et complexes dĂ©ployĂ©es avec huit ou plus de dimensions ne sont plus associatives pour la multiplication, les algĂšbres de Clifford conservent l’associativitĂ© pour toute dimensionnalitĂ©.

Tessarine, biquaternion et sédénion conique

Tandis que pour les constructions de Cayley-Dickson, l’algĂšbre complexe dĂ©ployĂ©e et l’algĂšbre de Clifford, toutes de bases non rĂ©elles sont anti-commutatives, l’utilisation d’une base imaginaire commutative conduit aux tessarines Ă  quatre dimensions et aux biquaternions Ă  huit dimensions.

Les tessarines offrent une multiplication commutative et associative, les biquaternions sont associatifs mais non commutatifs et les sédénions coniques sont non associatifs et non commutatifs. Ils contiennent tous des éléments idempotents et des diviseurs de zéro, sont tous non normés, mais offrent un module multiplicatif. Les biquaternions contiennent des éléments nilpotents.

Compte tenu de l’exception de leurs Ă©lĂ©ments idempotents, des diviseurs de zĂ©ro et des Ă©lĂ©ments nilpotents, l’arithmĂ©tique de ces nombres est close pour la multiplication, pour la division, pour l’exponentiation et pour les logarithmes (voir les quaternions coniques, qui sont isomorphes aux tessarines).

Quaternion hyperbolique de Macfarlane

Les quaternions hyperboliques d’Alexander Macfarlane (en) ont une multiplication non associative et non commutative. NĂ©anmoins, ils offrent une structure d’anneau plus riche que l’espace de Minkowski de la relativitĂ© restreinte. Toutes les bases sont des racines de 1, c’est-Ă -dire pour .

Nombre multicomplexe

Les nombres multicomplexes sont une algÚbre à n dimensions commutative engendrée par un élément qui satisfait . Les nombres bicomplexes sont un cas particulier, ils sont isomorphes aux tessarines et sont aussi contenus dans la définition des « nombres hypercomplexes » par Kantor et Solodovnikov.

Histoire

Les quaternions furent inventĂ©s par l'irlandais William Rowan Hamilton en 1843. Hamilton recherchait des maniĂšres d'Ă©tendre les nombres complexes (qui peuvent ĂȘtre assimilĂ©s Ă  des points d'un plan) Ă  des dimensions plus Ă©levĂ©es de l'espace euclidien (ℝn). Il ne rĂ©ussit pas Ă  le faire pour la dimension trois, mais la dimension quatre produisit les quaternions.

Cette découverte entraßna l'abandon de l'utilisation exclusive des lois commutatives, une avancée radicale. Les vecteurs et les matrices faisaient encore partie du futur, mais Hamilton venait en quelque sorte d'introduire le produit vectoriel et le produit scalaire des vecteurs.

Hamilton décrivit un quaternion comme quadruplet de nombres réels, le premier élément étant un « scalaire », et les trois éléments restants formant un « vecteur », ou « imaginaire pur ».

À la fin de l'annĂ©e 1843, John T. Graves (en) et Arthur Cayley dĂ©couvrent indĂ©pendamment une algĂšbre de dimension huit : les octonions. Celle-ci n'est pas associative.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Hypercomplex number » (voir la liste des auteurs).
  • (en) I. L. Kantor et A. S. Solodovnikov, Hypercomplex Numbers : An Elementary Introduction to Algebras, c. 1989, New York: Springer-Verlag, traduit en anglais par A. Shenitzer (original en russe).
  • (ru) I. L. Kantor et A. S. Solodovnikov, ГОпДрĐșĐŸĐŒĐżĐ»Đ”ĐșŃĐœŃ‹Đ” чОсла [« Nombres hypercomplexes »], Moscou, Nauka,‎ , 144 p. (lire en ligne [DjVu])

Voir aussi

Articles connexes

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