Tessarine
En mathĂ©matiques, les tessarines sont des nombres hypercomplexes introduits et Ă©tudiĂ©s par James Cockle en 1848 et les annĂ©es suivantes[1] - [2] - [3] - [4] - [5] - [6]. Câest une algĂšbre qui combine les nombres complexes usuels et les nombres complexes dĂ©ployĂ©s introduits par Cockle dans le mĂȘme article initial[1].
DĂ©finition
Les tessarines constituent une algĂšbre hypercomplexe associative et commutative de dimension 4, de base (1,i,j,k) telle que iÂČ = â1, jÂČ = 1 et k = ij. Les unitĂ©s i et j sont simplement les unitĂ©s imaginaires respectives des complexes et des complexes dĂ©ployĂ©s.
Les propriĂ©tĂ©s dâassociativitĂ© et de commutativitĂ© permettent de dĂ©duire le reste de la table de multiplication de cette algĂšbre, Ă savoir :
Ă | 1 | i | j | k |
---|---|---|---|---|
1 | 1 | i | j | k |
i | i | â1 | k | âj |
j | j | k | 1 | i |
k | k | âj | i | â1 |
Propriétés algébriques
- Les tessarines constituant une algĂšbre hypercomplexe associative, elles constituent donc un anneau unitaire.
- LâalgĂšbre Ă©tant de plus commutative, les tessarines constituent plus prĂ©cisĂ©ment un anneau commutatif (Ă la diffĂ©rence des quaternions, qui constituent un anneau unitaire non commutatif).
- Les tessarines permettent les puissances, les racines et les logarithmes de j, racine non réelle de 1.
- Ă lâimage des complexes dĂ©ployĂ©s, lâanneau des tessarines contient des diviseurs de zĂ©ro, donc ne constitue pas un corps commutatif (Ă la diffĂ©rence des quaternions qui, constituant un anneau sans diviseur de zĂ©ro, constituent un corps gauche) : (1+j)(1âj) = 1âjÂČ = 0.
- Ă lâimage des complexes dĂ©ployĂ©s, lâanneau des tessarines contient deux Ă©lĂ©ments idempotents non triviaux : [(1+j)/2]ÂČ = (1+j)/2 et [(1âj)/2]ÂČ = (1âj)/2.
Représentation matricielle
Une tessarine t peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par une matrice symĂ©trique 2 Ă 2 Ă coefficients complexes :
Sous cette reprĂ©sentation, la base des tessarines peut sâĂ©crire :
Sous-algĂšbres
Soit une tessarine t = a + bi + cj + dk, avec (a, b, c, d) â ââŽ. En fixant certains de ces coefficients rĂ©els, on peut obtenir plusieurs sous-algĂšbres.
Nombres complexes
Lorsque c = d = 0, la sous-algĂšbre obtenue est celle des nombres complexes, de base {1,i}.
Nombres complexes déployés
Lorsque b = d = 0, la sous-algÚbre obtenue est celle des nombres complexes déployés, de base {1,j}.
LâunitĂ© j vĂ©rifiant jÂČ = 1 tout en Ă©tant non rĂ©elle, cette propriĂ©tĂ© a conduit Cockle Ă appeler cette unitĂ© un « nouvel imaginaire en algĂšbre »[1] - [2]. Bien quâapparaissant dans les articles de Cockle comme une simple sous-algĂšbre des tessarines, les complexes dĂ©ployĂ©s et le plan quâils crĂ©ent au-delĂ de la ligne rĂ©elle semblent avoir eu plus dâimportance dans lâhistoire des mathĂ©matiques que les tessarines.
Isomorphisme avec les nombres bicomplexes
LâalgĂšbre des tessarines est isomorphe Ă lâalgĂšbre des nombres bicomplexes â2 (cas particulier de nombres multicomplexes ân), de base {1,i1,i2,j} avec i1 = i, i2 = k et jbicomplexes = âjtessarines.
Les termes « tessarine » et « bicomplexe » sont donc souvent utilisĂ©s comme synonymes lâun de lâautre, bien quâayant historiquement Ă©tĂ© dĂ©couverts selon des considĂ©rations diffĂ©rentes.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) James Cockle, « On certain Functions resembling Quaternions, and on a new Imaginary in Algebra », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 33, no 224,â , p. 435-439 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786444808646139, lire en ligne [html], consultĂ© le )
- (en) James Cockle, « On a new Imaginary in Algebra », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 34, no 226,â , p. 37-47 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786444908646169, lire en ligne [html], consultĂ© le )
- (en) James Cockle, « On the Symbols of Algebra, and on the Theory of Tessarines », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 34, no 231,â , p. 406-410 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786444908646257, lire en ligne [html], consultĂ© le )
- (en) James Cockle, « On Systems of Algebra involvong more than one Imaginary », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 35, no 231,â , p. 434-437 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786444908646384, lire en ligne [html], consultĂ© le )
- (en) James Cockle, « On the True Amplitude of a Tessarine », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 36, no 243,â , p. 290-292 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786445008646476, lire en ligne [html], consultĂ© le )
- (en) James Cockle, « On Impossible Equations, on Impossible Quantities, and on Tessarines », London, Edinburgh and Dublin Philosophical Magazine and Journal of Science, 3e sĂ©rie, vol. 37, no 250,â , p. 281-283 (ISSN 1941-5966, DOI 10.1080/14786445008646598, lire en ligne [html], consultĂ© le )