AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Molnupiravir

Le molnupiravir, aussi appelĂ© MK-4482 ou Lagevrio, est un antiviral expĂ©rimental Ă  large spectre, initialement destinĂ© Ă  soigner la grippe et l'hĂ©patite C. Il a montrĂ© in vitro et chez l'animal une certaine efficacitĂ© contre divers coronavirus dont le virus SARS-CoV-2 responsable de la pandĂ©mie de Covid-19. Avant mĂȘme que les rĂ©sultats des essais cliniques soient publiĂ©s, il est autorisĂ© au Royaume-Uni en novembre 2021 pour les personnes Ă  risque atteintes de Covid-19 dans des formes lĂ©gĂšres Ă  modĂ©rĂ©es, au tout dĂ©but de la maladie.

Molnupiravir
Image illustrative de l’article Molnupiravir
Structure du Molnupiravir
Identification
Nom UICPA 2-méthylpropanoate de [(2R,3S,4R,5R)-3,4-dihydroxy-5-[4-(hydroxyamino)-2-oxopyrimidin-1-yl]oxolan-2-yl]méthyle
Synonymes

EIDD-2801, MK-4482

No CAS 2349386-89-4
DrugBank DB15661
PubChem 145996610
ChEBI 180653
SMILES
InChI
Apparence solide blanc Ă  jaune[1]
Propriétés chimiques
Formule C13H19N3O7
Masse molaire[2] 329,305 9 ± 0,014 4 g/mol
C 47,41 %, H 5,82 %, N 12,76 %, O 34,01 %,
Précautions
SGH[1]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Attention
H302, H315, H319, H335, P261, P280, P301+P312, P302+P352 et P305+P351+P338

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le , l'Agence europĂ©enne des mĂ©dicaments autorise son utilisation pour les mĂȘmes indications, en prĂ©vention des formes graves[3]. En France, la Haute AutoritĂ© de SantĂ© estime le que l'efficacitĂ© estimĂ©e de 30% contre les formes graves est insuffisante comparĂ©e Ă  celle de 80% du Ronapreve et donne un avis dĂ©favorable au Lagevrio[4].

Histoire

La formule chimique de la molĂ©cule (qui a reçu plusieurs noms diffĂ©rents) a Ă©tĂ© dĂ©crite pour la premiĂšre fois dans les annĂ©es 1980, pour essayer d’empĂȘcher la rĂ©plication du virus de la variole.

Pharmasset (acquis par Gilead Sciences en 2012) abandonne en 2003 cette molécule, parce qu'elle est mutagÚne, et estime que les petites modifications chimiques faites pour augmenter sa biodisponibilité n'atténuent probablement pas sa mutagénicité[5].

À partir de 2013, l’équipe du Professeur George Painter de l’Emory Institute for Drug Development, aux États-Unis, Ă©tudie Ă  nouveau la molĂ©cule (sous le nom de EIDD-2801) pour essayer « de bloquer le virus de l’encĂ©phalite Ă©quine du Venezuela, soupçonnĂ© de pouvoir ĂȘtre utilisĂ© comme arme biologique ». L'Ă©quipe dĂ©couvre que cette molĂ©cule n’engendre pas de phĂ©nomĂšne de rĂ©sistance chez les virus, qui ne sont donc pas susceptibles de muter progressivement en rĂ©action au traitement. La EIDD-2801 est ensuite testĂ©e en laboratoire contre plusieurs virus, grippe, hĂ©patites et contre les coronavirus SRAS-CoV-1 et MERS-CoV. Un premier essai clinique contre la grippe devait dĂ©marrer quand la pandĂ©mie a commencĂ©[6]. George Painter crĂ©e une startup, DRIVE (Drug Innovation Ventures at Emory), et mĂšne des Ă©tudes de toxicitĂ© du molnupiravir sur des souris, rats, chiens et primates non humains[7], et prĂ©tend dĂ©sormais qu'il n'y a pas de mutagĂ©nicitĂ©[7].

DĂ©but 2020, la molĂ©cule est proposĂ©e par DRIVE comme mĂ©dicament contre la Covid-19. DRIVE est ensuite achetĂ© par le laboratoire Ridgeback Biotherapeutics (co-fondĂ© en 2016 par Wayne Holman et Wendy Holman, Ă  Miami, en Floride). Ridgeback s'associe Ă  Merck & Co pour dĂ©velopper le mĂ©dicament[8]. À la suite de conflits internes Ă  l'administration amĂ©ricaine, Rick Arthur Bright est dĂ©mis de ses fonctions de directeur de la BARDA parce qu'il avait refusĂ© de subventionner les Ă©tudes sur le molnupiravir. Bright invite Ă  la prudence[9], en raison des risques de mutagĂ©nicitĂ© et de cancĂ©rogĂ©nicitĂ©.

En octobre 2021, un communiqué de Merck et de son partenaire Ridgeback Biotherapeutics affirme que l'essai de phase II/III montre que les patients traités dans les cinq jours suivant les symptÎmes de Covid-19 risquaient moitié moins l'hospitalisation et le décÚs que ceux traités par placebo[10]. 7 % environ des malades traités au molnupiravir ont été hospitalisés ou sont décédés au bout de 30 jours, contre 14 % des patients traités par placebo ; cet essai a été conduit chez 775 adultes atteints de Covid-19 légÚre à modérée, présentant au moins un risque plus élevé de faire une forme grave de la maladie en raison d'obésité, de diabÚte ou de problÚmes cardiovasculaires[10].

Merck demande une autorisation d'utilisation d'urgence à la FDA pour un traitement précoce des sujets à risque[9].
S'il est approuvé, le molnupiravir serait le premier médicament oral contre le Covid-19, et donc plus facile à utiliser en médecine ambulatoire que les anticorps monoclonaux et le remdesivir (qui sont injectés par voie intraveineuse), ce qui est un « avantage considérable pour lutter contre la propagation du Covid-19 dans les communautés difficiles à atteindre dans le monde entier »[11] - [12]. En effet, le molnupiravir est rapidement assimilé et diffusé dans l'organisme[13].

En juin 2021, le gouvernement amĂ©ricain annonce passer une commande de 1,7 million de traitements de molnupiravir[14], Ă  un prix de 700 $ pour un traitement de 5 jours[9]. Il achĂšte 1,4 million de traitements supplĂ©mentaires en novembre 2021[15]. D'autres gouvernements (France, Australie, Grande-Bretagne, ...) commencent Ă  acheter massivement des traitements Ă  partir du 2e semestre 2021.

Caractéristiques et mécanisme d'action

Le promédicament, dont les noms de codes de tests et développement sont EIDD-2801 et MK-4482, produit de la N4-hydroxycytidine (ou NHC), un dérivé nucléosidique. Il fait partie du groupe des ribonucléosides mutagÚnes[16] - [17] qui agit contre les virus à ARN en introduisant des erreurs de réplication de l'ARN par l'ARN polymérase ARN-dépendante virale[12] - [18].

Il est dit Ă  « large spectre » puisqu’il est efficace contre plusieurs grandes familles de virus : Togaviridae, Flaviviridae, Coronaviridae (SARS-CoV, MERS-CoV et SARS-CoV-2), Pneumoviridae et Orthomyxoviridae[19] - [20] - [21] - [22] - [23] - [24] - [25].

C'est une petite molécule mutagÚne qui cible l'incorporation dans l'ARN viral[16], tout comme le favipiravir (FAV) qui est un analogue de bases[26], et la ribavirine (RBV) qui est un analogue de ribonucléoside[27].

Le molnupiravir est mĂ©tabolisĂ© en la forme active de ribonuclĂ©oside triphosphate qui se concentre trĂšs bien dans les gĂ©nomes des virus Ă  ARN lors de la rĂ©plication virale[16]. LĂ , elle cause une « mutagenĂšse lĂ©tale » de l'ARN viral[11]. Cette mutagenĂšse anormale est induite par l'ARN polymĂ©rase ARN-dĂ©pendante (ou RdRp, une enzyme dĂ©pendante de l'ARN viral indispensable Ă  la rĂ©plication des virus Ă  ARN sans Ă©tape Ă  ADN[28] - [29]). En effet, une substance active (ÎČ-D-N4-hydroxycytidine (NHC) triphosphate) se substitue Ă  la cytidine triphosphate ou Ă  l'uridine triphosphate comme support de l'enzyme ARN polymĂ©rase ARN-dĂ©pendante. Cette substitution engendre des erreurs de copie du brin d'ARN, suffisamment dĂ©lĂ©tĂšres pour bloquer la production de copies fonctionnelles du virus original[25] - [30]. Ainsi « la polymĂ©rase Ă©chappe Ă  la relecture et synthĂ©tise l'ARN mutĂ©. Ce mĂ©canisme de mutagenĂšse en deux Ă©tapes s'applique probablement Ă  diverses polymĂ©rases virales et peut expliquer l'activitĂ© antivirale Ă  large spectre du molnupiravir »[25].

Les informations publiées en septembre 2021 sur le mécanisme d'action du molnupiravir montrent qu'il est entiÚrement distinct de celui du remdesivir (ou des analogues nucléosidiques à terminaison de chaßne, pas ou peu efficaces contre les virus à ARN)[25], par contre ce mécanisme est dans son principe proche de celui de la mutagenÚse induite par le favipiravir également récemment étudié (2020)[31] - [32].

« Médicament-candidat » contre la Covid-19

De maniÚre générale l'enzyme RdRp a été considérée comme une cible intéressante pour le développement de médicaments antiviraux contre les coronavirus[33] - [34] - [35] - [36].

Études cliniques

En mars 2020 une activitĂ© du molnupiravir a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e contre le SARS-CoV-2. Un essai clinique de phase I a ensuite Ă©tĂ© lancĂ© sur des volontaires sains au Royaume-Uni et aux États-Unis afin d'en Ă©valuer l'innocuitĂ©, la tolĂ©rance et la pharmacocinĂ©tique sur l'homme[37] - [38]. Merck a par la suite accĂ©lĂ©rĂ© le dĂ©veloppement de cette molĂ©cule, lançant en octobre 2020 un essai de phase II/III sur des patients hospitalisĂ©s[39] - [25].

Les essais de phase II ont prévu d'aboutir à la fin du 1er trimestre 2021 (NCT04405739[40], NCT04405570[41] et NCT04575597[42]), mais des informations ont été déjà divulguées le 6 mars 2021 aprÚs des tests sur 202 participants : aprÚs 5 jours de traitement au Molnupiravir, la charge virale serait de 0 % sur les patients traités contre 24 % sur les patients ayant reçu un placebo[43].

Par ailleurs, la revue scientifique Nature Microbiology publie en décembre 2020 des résultats indiquant que cette molécule bloque la transmission du virus SARS-CoV-2 chez le furet utilisé comme modÚle animal[44].

Le , Merck indique que le produit est efficace chez les patients atteints de formes lĂ©gĂšres Ă  modĂ©rĂ©es[45] - [46]. Selon Merck, le comitĂ© consultatif indĂ©pendant surveillant l'essai clinique COVID-19 a recommandĂ© que le recrutement de patients dans l'Ă©tude soit arrĂȘtĂ© en raison de preuves convaincantes des avantages du mĂ©dicament[47], montrant lors de l'analyse intermĂ©diaire une rĂ©duction du risque d'hospitalisation ou dĂ©cĂšs de 48 %. ConcrĂštement, il y a eu 7,3 % d'hospitalisations dans le groupe traitĂ© et aucun dĂ©cĂšs, contre 14,3 % hospitalisations et huit dĂ©cĂšs (sur 377 patients) dans le groupe placebo[48].

Merck annonce son intention de demander une autorisation d'urgence à la FDA et de soumettre des demandes de commercialisation à d'autres régulateurs mondiaux de médicaments. La société souhaite licencier la fabrication des génériques en Inde[49] pour accélérer la disponibilité[50] - [51] - [52]. Deux fabricants indiens ont indiqué vouloir cesser leurs essais, n'ayant pas constaté d'efficacité significative, mais continuer leurs recherches sur les cas légers[46].

Une autre étude montre que le molnupiravir n'a que peu d'effet s'il n'est pas pris précocement, avant hospitalisation pour une Covid grave[9].

Autorisations d'utilisation

L'examen de la FDA pour une autorisation d'urgence au médicament est attendu pour le 30 novembre 2021[53].

Le 24 octobre 2021, l'agence européenne du médicament indique lancer une évaluation en continu du Lagevrio (nom commercial de la molécule) afin d'accélérer l'examen de l'autorisation de mise sur le marché une fois que le dossier de demande aura été déposé[54].

Le , l'Agence européenne des médicaments autorise son utilisation en procédure d'urgence contre les formes précoces du COVID-19 pour les patients à haut risque[3].
Le , le ministre de la santĂ© Olivier VĂ©ran annonce qu'il sera dĂ©livrĂ© en France dĂ©but dĂ©cembre 2021, et ajoute : « Nous fondons beaucoup d'espoir dans ce mĂ©dicament. La France sera le premier pays europĂ©en Ă  en faire bĂ©nĂ©ficier ses citoyens »[55]. Toutefois la HAS dĂ©clare, le , ne pas autoriser « l’accĂšs prĂ©coce de LagevrioÂź en traitement curatif des formes lĂ©gĂšres et modĂ©rĂ©es de la Covid-19, les rĂ©sultats d’efficacitĂ© avancĂ©s par le laboratoire Ă©tant moins bons que ceux des autres traitements disponibles »[56] - [4]. La HAS met en avant que si la premiĂšre partie de l'Ă©tude de Merck affichait une efficacitĂ© de 50 %, cette efficacitĂ© est nulle pour la seconde phase principalement effectuĂ©e sur le variant Delta, en comparaison avec le Placebo. Elle indique « qu’il demeure des questions sur cet antiviral au mĂ©canisme d’action de mutagĂ©nicitĂ© lĂ©tale sur le virus et sur la robustesse de l’étude MOVe-OUT pour lesquels le laboratoire doit apporter des donnĂ©es complĂ©mentaires »[57].

En novembre 2021, le Royaume-Uni autorise le molnupiravir pour les adultes à risque accru de faire une forme sévÚre, et souffrant d'une forme légÚre à modérée de Covid-19, le jugeant efficace et sûr[58].

Le Bangladesh autorise la commercialisation en novembre 2021. Les Philippines autorisent son utilisation dans 4 hĂŽpitaux en octobre 2021.


Achats publics

En juin 2021, le dĂ©partement amĂ©ricain de la SantĂ© s'engage Ă  acheter pour 1,2 milliard de dollars amĂ©ricains de molnupiravir (environ 1,7 million de traitements de 10 doses) Ă  Merck si le produit recevait une autorisation d'utilisation en urgence (EUA) ou une approbation de la FDA aux États-Unis[59] - [60] - [61].

La France commande 50 000 doses de traitement au molnupiravir en octobre 2021[62], souvent dĂ©signĂ©es dans les mĂ©dias comme « pilules anti-covid »[63].

L'Australie achĂšte 300 000 doses. La Nouvelle ZĂ©lande achĂšte 60 000 doses[64].

Composition des médicaments à base de molnupiravir

En Angleterre les caractéristiques du traitement, qui s'appelle Lagevrio avec 200mg de molnupiravir par gélule, sont publiées par le gouvernement le 4 novembre 2021[65].

Risques, dangers, effets secondaires

Dans son autorisation d'utilisation d'urgence contre les formes graves du , l'AEM prĂ©cise que les effets secondaires, lĂ©gers ou modĂ©rĂ©s, sont surtout des diarrhĂ©es (3%), nausĂ©es (2%), vertiges (1%) et maux de tĂȘte (1%).

Le mĂ©dicament est dĂ©conseillĂ© aux femmes enceintes et aux femmes susceptibles de l'ĂȘtre. Il est aussi conseillĂ© aux jeunes mamans d'arrĂȘter l'allaitement pendant le traitement[3].

Cytotoxicité

Selon le document approuvé officiellement en Grande-Bretagne, il y aurait une faible toxicité d'aprÚs des expériences réalisées sur des chiens, des rats et des souris avec de fortes doses du produit[66].

Le risque de cytotoxicité a fait l'objet d'une étude publiée en 2020 par dix chercheurs de l'EIDD (Emory Institute for Drug Development, de l'Emory University d'Atlanta), qui conclut que la N4-Hydroxycytidine (NHC) présente des niveaux de cytotoxicité mesurables, variables selon les lignées cellulaires testées (allant de 50 % de mortalité pour 7,5 M dans les cellules CEM et jusqu'à > 100 M dans d'autres lignées cellulaires). Selon les auteurs, « l'ARN polymérase dépendante de l'ADN mitochondrial (POLRMT) incorpore certains analogues nucléotidiques dans les ARN mitochondriaux, entraßnant une toxicité mitochondriale substantielle » mais « l'altération mitochondriale par NHC n'est pas le principal contributeur à la cytotoxicité observée du composé dans ces lignées cellulaires »[67].

Risques mutagĂšnes

Selon le document approuvé officiellement en Grande-Bretagne, le molnupiravir et le NHC ont été testés positifs positifs au test d'Ames in vitro sur des souches bactériennes, mais 2 études conduites aussi bien in vitro que in vivo sur des animaux (rat, porc) n'ont pas montré d'effet mutagÚne[66].

Une étude publiée en septembre 2021[68], n'observe pas - aux doses suffisantes selon le modÚle animal pour traiter la grippe saisonniÚre et pandémique - d'effets digestifs ou cardiovasculaire significatifs, ni sur d'autres signes vitaux[69], mais un doute persiste sur le risque d'éventuels effets mutagÚne pour l'Homme à moyen ou long terme, voire sur plusieurs générations (risque démontré chez d'autres mammifÚres).

Les petits nuclĂ©osides mutagĂšnes peuvent ĂȘtre des armes Ă  double tranchant : efficaces contre les virus Ă  ARN car absorbĂ©s par eux avec des effets dĂ©lĂ©tĂšres pour les enzyme virales de la duplication (ARN polymĂ©rase ARN-dĂ©pendante)[70], ces mĂȘmes nuclĂ©osides peuvent aussi ĂȘtre absorbĂ©s par de nombreuses autres enzymes, dont celles qui gĂšrent les acides nuclĂ©iques de l'organisme hĂŽte animal, ce qui rend certaines de ces molĂ©cules Ă©galement mutagĂšnes pour l'hĂŽte (comme on l'a d'abord montrĂ© chez des bactĂ©ries dĂšs 1980 pour ce qui concerne le NHC)[71].

Le NHC du Molnupiravir testé sur des cellules de mammifÚres non-humain s'y est montré clairement mutagÚne, et de maniÚre dose-dépendante (jusqu'à 3 ”M), selon une premiÚre expérience publiée en aout 2021 par Zhou & ses collÚgues[16].

Une autre expĂ©rience aboutit aux mĂȘmes conclusion, avec des rĂ©sultats « cohĂ©rent avec le fait que le rNHC-diphosphate est un substrat Ă  la fois pour la synthĂšse du rNHC-triphosphate pour l'incorporation dans l'ARN et pour le RNR sur la voie de synthĂšse du dNHC-triphosphate pour l'incorporation en ADN »[16]. « Ces rĂ©sultats indiquent que les ribonuclĂ©osides mutagĂšnes hautement actifs peuvent prĂ©senter un risque pour l'hĂŽte » du virus quand ce produit est utilisĂ© comme mĂ©dicament antiviral [16].

En septembre 2021, un nouvel article scientifique publiĂ© dans Nature Structural and Molecular Biology confirme et explique la puissance antivirale Ă©levĂ©e du NHC, mais rappelle clairement que pour autoriser ce mĂ©dicament « ses risques potentiels doivent ĂȘtre pris en compte », d'une part car les ARN polymĂ©rases hĂŽtes peuvent aussi utiliser le MTP comme substrat (on a montrĂ© in vitro que l'ARN polymĂ©rase dĂ©pendante de l'ADN mitochondrial peut utiliser l'EIDD-1931 et incorporer le NHC monophosphate dans l'ARN)[72] ; et d'autre part car de possibles effets mutagĂšnes du NHC (ÎČ-d-N4-hydroxycytidine) ont Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©crits au sein de cellules de mammifĂšre[16]. « Par consĂ©quent, il sera important de caractĂ©riser les effets du molnupiravir et du NHC sur la fonction de la polymĂ©rase cellulaire dans les Ă©tudes futures » concluent ses auteurs[25].

Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spĂ©cialiste des coronavirus, interrogĂ© dans le Journal du Dimanche du 5 septembre 2021), appelle Ă  la prudence : « C’est un mutagĂšne si puissant qu’il est soupçonnĂ© d’ĂȘtre toxique non seulement pour le virus mais pour la cellule hĂŽte, avec un risque cancĂ©rigĂšne. »[73].

Risque cancérigÚne

Le risque cancĂ©rigĂšne peut ĂȘtre prĂ©sumĂ© compte-tenu du risque mutagĂšne[16], mais il n'a pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©[66].

Controverses et conflits

Conflits au sein de l'administration Trump

La revue Science dénonce le fait qu'en avril 2020, le Dr Rick Bright (immunologiste) alors directeur de la BARDA ait été démis de ses fonctions alors qu'il alertait sur le risques posés par cette molécule inutilisée depuis 40 ans pour cette raison, et ce, alors que cette molécule était notamment proposée pour lutter contre les épidémies de grippe[7]. DÚs novembre 2019, des chercheurs américains avaient déjà étudié le principe actif du molnupiravir, et découvert in vitro et in vivo (chez l'animal) les effets mutagÚnes potentiels : parmi les arguments apportés par Bright dans sa plainte figurait le fait que « des médicaments expérimentaux similaires de cette classe ont été démontrés comme causant une toxicité reproductive chez les animaux, la progéniture d'animaux traités était née sans dents et avec des parties de crùne manquantes ».

Rick Bright alerte alors le gouvernement amĂ©ricain sur la probabilitĂ© que ce mĂ©dicament soit cancĂ©rigĂšne, et dĂ©nonce des financements publics d'environ 300 millions de dollars) que l'administration Trump accorde Ă  ce produit. Selon ScienceInsider, Robert Kadlec (mĂ©decin militaire, membre du parti rĂ©publicain, nommĂ© par Donald Trump Ă  la tĂȘte de l'Office of the Assistant Secretary for Preparedness and Response (ASPR) d'aoĂ»t 2017 Ă  janvier 2021), a demandĂ© Ă  un agent de la BARDA chargĂ© de la nĂ©gociation des contrats de financer une petite entreprise pharmaceutique [7], alors qu'elle ne satisfaisait pas les critĂšres habituels des subventions. Bright s'insurge contre les pressions d'entreprises pharmaceutiques et de personnalitĂ©s politiques « comme des efforts inappropriĂ©s et non scientifiques pour diriger l'argent des contribuables vers certaines entreprises dirigĂ©es par des "copains" ou vers "des fins politiques" »[74].
Peu aprÚs, le 22 avril 2020, Bright est démis de son poste de directeur de la BARDA.

Bright dit avoir agi en lanceur d'alerte car il avait des indices montrant un risque liĂ© Ă  cette molĂ©cule[5], compte tenu d'un effet mutagĂšne documentĂ© lors d'Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes sur des molĂ©cules semblables, et demande Ă  ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ© dans son ancien poste de directeur de la BARDA. Il estime alors que le molnupiravir manque de crĂ©dibilitĂ© scientifique[75], et il dĂ©pose plainte contre Kadlec[76] - [77] - [7].

En mai 2020, Bright témoigne devant la Chambre des représentants américaine[78] - [79].

Le 8 mai 2020, le Bureau du conseil spécial (Agence fédérale indépendante statuant sur les plaintes de dénonciateurs ou lanceurs d'alerte) estime qu'il y a des « motifs raisonnables » de conclure que la sanction de Bright était des « représailles »[7]. Les autorités qui n'y ont vu que des querelles internes exacerbées par des budgets importants[7].

Controverse

Quelques mĂ©dicaments mutagĂšnes ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis sur le marchĂ© en dĂ©pit de leur dangerositĂ©, soit en traitement compassionnel, soit pour leurs avantages jugĂ©s majeurs par rapport aux risques induits et Ă  la gravitĂ© de la maladie (surtout si la dose ou la frĂ©quence d'utilisation permet de limiter le risque). C'est le cas par exemple de la ribavirine[7]. Ses effets mutagĂšnes sont assez graves pour que les rĂ©gulateurs la dĂ©conseillent formellement aux femmes enceintes ou envisageant une grossesse, ainsi qu'aux hommes susceptibles ensuite de faire un enfant. Mais son efficacitĂ© contre l'hĂ©patite C[80], la fiĂšvre de Lassa et certaines autres maladies virales, en l'absence d'alternative, l'a fait juger Ă©thiquement acceptable pour allonger la durĂ©e de vie ou survie de patients[7]. Concernant l'EIDD-2801 utilisĂ©e contre la Covid-19, Mark Denison (virologue au Vanderbilt University Medical Center (ONG liĂ©e Ă  l'UniversitĂ© Vanderbilt) et co-auteur de l'Ă©tude publiĂ©e le 29 avril dans Science Translational Medicine) affirme ne promouvoir qu'« une utilisation Ă  court terme pour potentiellement traiter ou prĂ©venir la maladie », mais Raymond Schinazi, qui connaĂźt bien cette molĂ©cule pour l'avoir antĂ©rieurement Ă©tudiĂ©e, rĂ©torque que mĂȘme un traitement de court terme pourrait encore nuire Ă  la reproduction, et que l'utilisation du mĂ©dicament pour prĂ©venir la maladie pourrait conduire Ă  une exposition beaucoup plus importante de la population[7].

Notes et références

  1. (en) « Safety Data Sheet » [PDF], sur https://astatechinc.com/, AstaTech Inc., (consulté le ).
  2. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. GrĂ©gory RoziĂšres, « La pilule de Merck Lagevrio anti-Covid autorisĂ©e en urgence par l'Europe », Huffpost,‎ (lire en ligne)
  4. Paul Guyonnet, « Covid-19: Le Molnupiravir finalement Ă©cartĂ© en traitement prĂ©coce par la HAS », Huffpost,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Merck (MRK) Molnupiravir Pill Could Change the Fight Against Covid - Bloomberg », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. https://lactualite.com/sante-et-science/enfin-une-pilule-contre-la-covid-19/
  7. Jon Cohen, « Emails offer look into whistleblower charges of cronyism behind potential COVID-19 drug », Science,‎ (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.abc7055, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) « Merck & Co. (Ridgeback Biotherapeutics) and Drug Innovations at Emory (DRIVE) – MK-4482 (formerly EIDD-2801) », sur https://www.genengnews.com/, Genetic Engineering & Biotechnology News, (consultĂ© le ).
  9. (en) « ‘Unquestionably a game changer!’ Antiviral pill cuts COVID-19 hospitalization risk », (DOI 10.1126/science.acx9275, consultĂ© le )
  10. (en) Wayne Drash, « Promising COVID pill cuts hospitalizations and death in half. Atlanta's Emory University invented it », sur Georgia Public Broadcasting (consulté le )
  11. Brandon Malone et Elizabeth A. Campbell, « Molnupiravir: coding for catastrophe », Nature Structural & Molecular Biology, vol. 28, no 9,‎ , p. 706–708 (ISSN 1545-9993 et 1545-9985, DOI 10.1038/s41594-021-00657-8, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) Mart Toots, Jeong-Joong Yoon, Robert M. Cox, Michael Hart, Zachary M. Sticher, Negar Makhsous, Roland Plesker, Alec H. Barrena, Prabhakar G. Reddy, Deborah G. Mitchell, Ryan C. Shean, Gregory R. Bluemling, Alexander A. Kolykhalov, Alexander L. Greninger, Michael G. Natchus, George R. Painter et Richard K. Plemper, « Characterization of orally efficacious influenza drug with high resistance barrier in ferrets and human airway epithelia », Science Translational Medicine, vol. 11, no 515,‎ , article no eaax5866 (PMID 31645453, PMCID 6848974, DOI 10.1126/scitranslmed.aax5866, lire en ligne)
  13. (en) Yuh-Shan Ho, « Comments on: Huang et al. (2019) Emerging trends and research foci in gastrointestinal microbiome’, J. Transl. Med., 17: 67 », Journal of Translational Medicine, vol. 18, no 1,‎ (ISSN 1479-5876, DOI 10.1186/s12967-020-02379-9, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. « Un nouveau médicament anti-Covid en vue aux Etats-Unis », sur Les Echos, (consulté le )
  15. « U.S. government to buy $1 billion more worth of Merck's COVID-19 pill », sur Reuters
  16. (en) Shuntai Zhou, Collin S Hill, Sanjay Sarkar et Longping V Tse, « ÎČ- d - N 4-hydroxycytidine Inhibits SARS-CoV-2 Through Lethal Mutagenesis But Is Also Mutagenic To Mammalian Cells », The Journal of Infectious Diseases, vol. 224, no 3,‎ , p. 415–419 (ISSN 0022-1899 et 1537-6613, PMID 33961695, PMCID PMC8136050, DOI 10.1093/infdis/jiab247, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. (en) Celina Janion et Barry W.Glickman, « N4-hydroxycytidine: A mutagen specific for at to GC transitions », Mutation Research/Fundamental and Molecular Mechanisms of Mutagenesis, vol. 72, no 1,‎ , p. 43-47 (PMID 6160396, DOI 10.1016/0027-5107(80)90218-3, lire en ligne)
  18. (en) Mart Toots, Jeong-Joong Yoon, Michael Hart, Michael G. Natchus, George R. Painter et Richard K. Plemper, « Quantitative efficacy paradigms of the influenza clinical drug candidate EIDD-2801 in the ferret model », Translational Research, vol. 218,‎ , p. 16-28 (PMID 31945316, PMCID 7568909, DOI 10.1016/j.trsl.2019.12.002, lire en ligne)
  19. Lieven J. Stuyver, Tony Whitaker, Tamara R. McBrayer et Brenda I. Hernandez-Santiago, « Ribonucleoside Analogue That Blocks Replication of Bovine Viral Diarrhea and Hepatitis C Viruses in Culture », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 47, no 1,‎ , p. 244–254 (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.47.1.244-254.2003, lire en ligne, consultĂ© le )
  20. Nadya Urakova, Valeriya Kuznetsova, David K. Crossman et Arpine Sokratian, « ÎČ-d-N4-Hydroxycytidine Is a Potent Anti-alphavirus Compound That Induces a High Level of Mutations in the Viral Genome », Journal of Virology, vol. 92, no 3,‎ (ISSN 0022-538X et 1098-5514, DOI 10.1128/jvi.01965-17, lire en ligne, consultĂ© le )
  21. Jeong-Joong Yoon, Mart Toots, Sujin Lee et Myung-Eun Lee, « Orally Efficacious Broad-Spectrum Ribonucleoside Analog Inhibitor of Influenza and Respiratory Syncytial Viruses », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 62, no 8,‎ (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.00766-18, lire en ligne, consultĂ© le )
  22. Krzysztof Pyrc, Berend Jan Bosch, Ben Berkhout et Maarten F. Jebbink, « Inhibition of Human Coronavirus NL63 Infection at Early Stages of the Replication Cycle », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 50, no 6,‎ , p. 2000–2008 (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.01598-05, lire en ligne, consultĂ© le )
  23. Maria L. Agostini, Andrea J. Pruijssers, James D. Chappell et Jennifer Gribble, « Small-Molecule Antiviral ÎČ-d-N4-Hydroxycytidine Inhibits a Proofreading-Intact Coronavirus with a High Genetic Barrier to Resistance », Journal of Virology, vol. 93, no 24,‎ (ISSN 0022-538X et 1098-5514, DOI 10.1128/jvi.01348-19, lire en ligne, consultĂ© le )
  24. (en) Timothy P. Sheahan, Amy C. Sims, Shuntai Zhou, Rachel L. Graham, Andrea J. Pruijssers, Maria L. Agostini, Sarah R. Leist, Alexandra SchĂ€fer, Kenneth H. Dinnon III, Laura J. Stevens, James D. Chappell, Xiaotao Lu, Tia M. Hughes, Amelia S. George, Collin S. Hill, Stephanie A. Montgomery, Ariane J. Brown, Gregory R. Bluemling, Michael G. Natchus, Manohar Saindane, Alexander A. Kolykhalov, George Painter, Jennifer Harcourt, Azaibi Tamin, Natalie J. Thornburg, Ronald Swanstrom, Mark R. Denison et Ralph S. Baric, « An orally bioavailable broad-spectrum antiviral inhibits SARS-CoV-2 in human airway epithelial cell cultures and multiple coronaviruses in mice », Science Traslational Medicine, vol. 12, no 541,‎ , article no eabb5883 (PMID 32253226, DOI 10.1126/scitranslmed.abb5883, Bibcode 7164393, lire en ligne)
  25. (en) Florian Kabinger, Carina Stiller, Jana SchmitzovĂĄ et Christian Dienemann, « Mechanism of molnupiravir-induced SARS-CoV-2 mutagenesis », Nature Structural & Molecular Biology, G. BailliĂšre, vol. 28, no 9,‎ , p. 740–746 (ISSN 1545-9993 et 1545-9985, PMID 34381216, PMCID PMC8437801, DOI 10.1038/s41594-021-00651-0, lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. (en) Seyed MohammadReza Hashemian, Tayebeh Farhadi et Ali Akbar Velayati, « A review on favipiravir: the properties, function, and usefulness to treat COVID-19 », Expert Review of Anti-infective Therapy, vol. 19, no 8,‎ , p. 1029–1037 (ISSN 1478-7210 et 1744-8336, DOI 10.1080/14787210.2021.1866545, lire en ligne, consultĂ© le )
  27. S. Crotty, C. E. Cameron et R. Andino, « RNA virus error catastrophe: Direct molecular test by using ribavirin », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 98, no 12,‎ , p. 6895–6900 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.111085598, lire en ligne, consultĂ© le )
  28. (en) E.V. Koonin, A.E. Gorbalenya et K.M. Chumakova, « Tentative identification of RNA-dependent RNA polymerases of dsRNA viruses and their relationship to positive strand RNA viral polymerases », FEBS Letters, vol. 252, nos 1-2,‎ , p. 42-46 (PMID 2759231, DOI 10.1016/0014-5793(89)80886-5, lire en ligne)
  29. (en) P. M. Zanotto, M. J. Gibbs, E. A. Gould et E. C. Holmes, « A reevaluation of the higher taxonomy of viruses based on RNA polymerases », Journal of Virology, vol. 70, no 9,‎ , p. 6083-6096 (PMID 8709232, PMCID 190630, lire en ligne)
  30. vidéo complémentaire Structural basis of molnupiravir-induced SARS-CoV-2 mutagenesis ; Nature Structural & Molecular Biology |date=2021-09 |consulté le=2021-10-01
  31. Ashleigh Shannon, Barbara Selisko, Nhung-Thi-Tuyet Le et Johanna Huchting, « Rapid incorporation of Favipiravir by the fast and permissive viral RNA polymerase complex results in SARS-CoV-2 lethal mutagenesis », Nature Communications, vol. 11, no 1,‎ (ISSN 2041-1723, DOI 10.1038/s41467-020-18463-z, lire en ligne, consultĂ© le )
  32. Naydenova, K. et al. Structure of the SARS-CoV-2 RNA-dependent RNA polymerase in the presence of favipiravir-RTP. Proc. Natl Acad. Sci. USA 118, e2021946118 (2021).
  33. Elie Dolgin, « The race for antiviral drugs to beat COVID — and the next pandemic », Nature, vol. 592, no 7854,‎ , p. 340–343 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-021-00958-4, lire en ligne, consultĂ© le )
  34. Rolando Cannalire, Carmen Cerchia, Andrea R. Beccari et Francesco Saverio Di Leva, « Targeting SARS-CoV-2 Proteases and Polymerase for COVID-19 Treatment: State of the Art and Future Opportunities », Journal of Medicinal Chemistry,‎ (ISSN 0022-2623, PMID 33186044, PMCID PMC7688049, DOI 10.1021/acs.jmedchem.0c01140, lire en ligne, consultĂ© le )
  35. Ilaria Vicenti, Maurizio Zazzi et Francesco Saladini, « SARS-CoV-2 RNA-dependent RNA polymerase as a therapeutic target for COVID-19 », Expert Opinion on Therapeutic Patents, vol. 31, no 4,‎ , p. 325–337 (ISSN 1354-3776 et 1744-7674, DOI 10.1080/13543776.2021.1880568, lire en ligne, consultĂ© le )
  36. Lei Tian, Taotao Qiang, Chengyuan Liang et Xiaodong Ren, « RNA-dependent RNA polymerase (RdRp) inhibitors: The current landscape and repurposing for the COVID-19 pandemic », European Journal of Medicinal Chemistry, vol. 213,‎ , p. 113201 (ISSN 0223-5234, DOI 10.1016/j.ejmech.2021.113201, lire en ligne, consultĂ© le )
  37. (en) « COVID-19 First In Human Study to Evaluate Safety, Tolerability, and Pharmacokinetics of EIDD-2801 in Healthy Volunteers », sur https://clinicaltrials.gov/, National Institutes of Health, (consulté le ).
  38. . (en) « The Safety of Molnupiravir (EIDD-2801) and Its Effect on Viral Shedding of SARS-CoV-2 (END-COVID) », sur https://clinicaltrials.gov/, National Institutes of Health, (consulté le ).
  39. (en) « Efficacy and Safety of Molnupiravir (MK-4482) in Hospitalized Adult Participants With COVID-19 (MK-4482-001) », sur https://clinicaltrials.gov/, National Institutes of Health, (consulté le ).
  40. (en) Ridgeback Biotherapeutics, LP, « The Safety of EIDD-2801 and Its Effect on Viral Shedding of SARS-CoV-2 », (consulté le )
  41. Ridgeback Biotherapeutics, LP, « A Phase IIa Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial to Evaluate the Safety, Tolerability and Efficacy of EIDD-2801 to Eliminate Infectious Virus Detection in Persons With COVID-19 », (consulté le )
  42. Merck Sharp & Dohme Corp., « A Phase 2/3, Randomized, Placebo-Controlled, Double-Blind Clinical Study to Evaluate the Efficacy, Safety, and Pharmacokinetics of MK-4482 in Non-Hospitalized Adults With COVID-19. », (consulté le )
  43. « Covid-19 - Une nouvelle Ă©tude confirme les espoirs sur le molnupiravir pour anĂ©antir la charge virale », L'indĂ©pendant,‎ (lire en ligne)
  44. (en) Robert M. Cox, Josef D. Wolf et Richard K. Plemper, « Therapeutically administered ribonucleoside analogue MK-4482/EIDD-2801 blocks SARS-CoV-2 transmission in ferrets », Nature Microbiology,‎ (PMID 33273742, DOI 10.1038/s41564-020-00835-2, lire en ligne)
  45. « Merck and Ridgeback’s Investigational Oral Antiviral Molnupiravir Reduced the Risk of Hospitalization or Death by Approximately 50 Percent Compared to Placebo for Patients with Mild or Moderate COVID-19 in Positive Interim Analysis of Phase 3 Study », sur Merck
  46. (en) Cassandra Willyard, « How antiviral pill molnupiravir shot ahead in the COVID drug hunt », Nature,‎ (DOI 10.1038/d41586-021-02783-1, lire en ligne, consultĂ© le )
  47. « Covid-19 News: Live Updates - The New York Times », sur web.archive.org, (consulté le )
  48. « Covid-19 : Merck demande l’autorisation de commercialisation pour le molnupiravir, un traitement par voie orale », sur Le Monde,
  49. (en-US) « Amid Humanitarian Crisis in India, Merck Announces Voluntary Licensing Agreements with Five Indian Generics Manufacturers to Accelerate and Expand Global Access to Molnupiravir, an Investigational Oral Therapeutic for the Treatment of COVID-19 », sur Merck.com (consulté le )
  50. « Merck and Ridgeback's Investigational Oral Antiviral Molnupiravir Reduced the Risk of Hospitalization or Death by Approximately 50 Percent Compared to Placebo for Patients with Mild or Moderate COVID-19 in Positive Interim Analysis of Phase 3 Study - Merck.com », sur web.archive.org, (consulté le )
  51. « Merck to seek emergency authorization for oral Covid-19 treatment », sur web.archive.org, (consulté le )
  52. « Merck says research shows its COVID-19 pill works against variants | Reuters », sur web.archive.org, (consulté le )
  53. « FDA to Hold Advisory Committee Meeting to Discuss Merck and Ridgeback’s EUA Application for COVID-19 Oral Treatment »,
  54. (en) Agence européenne du médicament, « COVID-19: EMA starts rolling review of molnupiravir »
  55. Julie Malo, « Molnupiravir : le médicament anti-Covid arrive, qui peut le prendre ? », sur L'internaute,
  56. « Covid-19 : deux nouveaux traitements évalués par la HAS », sur HAS
  57. « Covid-19 : deux nouveaux traitements évalués par la HAS », sur Haute Autorité de Santé, (consulté le )
  58. « Le Royaume-Uni approuve le molnupiravir, la premiÚre pilule anti-Covid autorisée dans le monde », sur lindependant.fr (consulté le )
  59. « Biden Administration to Invest $3 Billion from American Rescue Plan as Part of COVID-19 Antiviral Development Strategy | HHS.gov », sur web.archive.org, (consulté le )
  60. « Biden Administration announces U.S. government procurement of Merck's investigational antiviral medicine for COVID-19 treatment | HHS.gov », sur web.archive.org, (consulté le )
  61. « A Pill to Treat Covid-19? The U.S. Is Betting on It. - The New York Times », sur web.archive.org, (consulté le )
  62. « Traitement contre le Covid-19 : la France a commandé 50 000 doses du molnupiravir élaboré par Merck », sur France tv info,
  63. https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/26/covid-19-en-france-50-000-doses-de-l-antiviral-de-l-americain-merck-commandees_6099945_3244.html
  64. « Australia secures additional COVID-19 treatments »
  65. « Molnupiravir (Lagevrio) : autorisé en France, pour qui, prix », sur sante.journaldesfemmes.fr (consulté le )
  66. « Decision. Summary of Product Characteristics for Lagevrio », sur gov.uk,
  67. (en) Zachary M. Sticher, Gaofei Lu, Deborah G. Mitchell et Joshua Marlow, « Analysis of the Potential for N 4 -Hydroxycytidine To Inhibit Mitochondrial Replication and Function », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 64, no 2,‎ (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, PMID 31767721, PMCID PMC6985706, DOI 10.1128/AAC.01719-19, lire en ligne, consultĂ© le )
  68. Wendy P. Painter, Wayne Holman, Jim A. Bush et Firas Almazedi, « Human Safety, Tolerability, and Pharmacokinetics of Molnupiravir, a Novel Broad-Spectrum Oral Antiviral Agent with Activity against SARS-CoV-2 », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 65, no 5,‎ (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.02428-20, lire en ligne, consultĂ© le )
  69. Mart Toots, Jeong-Joong Yoon, Robert M. Cox et Michael Hart, « Characterization of orally efficacious influenza drug with high resistance barrier in ferrets and human airway epithelia », Science Translational Medicine, vol. 11, no 515,‎ , eaax5866 (ISSN 1946-6234 et 1946-6242, DOI 10.1126/scitranslmed.aax5866, lire en ligne, consultĂ© le )
  70. (en) Jerome Deval, Julian A Symons et Leo Beigelman, « Inhibition of viral RNA polymerases by nucleoside and nucleotide analogs: therapeutic applications against positive-strand RNA viruses beyond hepatitis C virus », Current Opinion in Virology, vol. 9,‎ , p. 1–7 (PMID 25194816, PMCID PMC7102778, DOI 10.1016/j.coviro.2014.08.004, lire en ligne, consultĂ© le )
  71. (en) Celina Janion et Barry W. Glickman, « N4-hydroxycytidine: A mutagen specific for at to GC transitions », Mutation Research/Fundamental and Molecular Mechanisms of Mutagenesis, vol. 72, no 1,‎ , p. 43–47 (DOI 10.1016/0027-5107(80)90218-3, lire en ligne, consultĂ© le )
  72. (en) Zachary M. Sticher, Gaofei Lu, Deborah G. Mitchell et Joshua Marlow, « Analysis of the Potential for N4-Hydroxycytidine To Inhibit Mitochondrial Replication and Function », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 64, no 2,‎ (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.01719-19, lire en ligne, consultĂ© le )
  73. Cité dans https://www.topsante.com/medecine/maladies-infectieuses/zoonoses/molnupiravir-medicament-covid-securite-640421
  74. (en) Brendan Borrell, « New York clinical trial quietly tests heartburn remedy against coronavirus », Science,‎ (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.abc4739, lire en ligne, consultĂ© le )
  75. (en) Dan Mangan, « Top vaccine doctor says his concern about Trump's coronavirus treatment theory led to ouster from federal agency », sur CNBC, (consulté le )
  76. (en) « President Donald J. Trump Announces Key Additions to his Administration – The White House », sur trumpwhitehouse.archives.gov (consultĂ© le )
  77. (en) Bethany Halford, « An emerging antiviral takes aim at COVID-19 — EIDD-2801 wasn’t designed to fight the novel coronavirus, but its chemistry might make it an ideal weapon in this pandemic and the next », sur https://cen.acs.org/, Chemical & Engineering News, (consultĂ© le ).
  78. (en) By Melissa Macaya, Meg Wagner and Mike Hayes CNN, « Rick Bright testimony: Live updates », sur CNN, (consulté le )
  79. (en) « READ: Rick Bright's full whistleblower complaint », sur CNN (consulté le )
  80. Brenda I. Hernandez-Santiago, Thierry Beltran, Lieven Stuyver et Chung K. Chu, « Metabolism of the Anti-Hepatitis C Virus Nucleoside ÎČ-d-N4-Hydroxycytidine in Different Liver Cells », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 48, no 12,‎ , p. 4636–4642 (ISSN 0066-4804 et 1098-6596, DOI 10.1128/aac.48.12.4636-4642.2004, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.