Masque chirurgical
Un masque chirurgical (aussi nommé anti-projections, ou d'hygiÚne ou à trois plis) est un masque de protection respiratoire à usage unique conçu pour limiter la propagation vers l'environnement trÚs proche des germes (bactéries, virus) depuis la bouche, le nez et les voies respiratoires de la personne qui le porte, en retenant les gouttelettes respiratoires[1] (les postillons) dans un écran filtrant non tissé pouvant comporter une couche imperméable[1]. Ainsi la contamination microbienne de l'entourage immédiat du porteur du masque est significativement restreinte. Toutefois l'efficacité de son action dépend de sa conception, de sa fabrication, de son ajustement et se réduit énormément aprÚs un port de quelques heures : il faut alors le jeter dans un récipient approprié.
Type |
Type of respirator (d) |
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Fondation | |
Matériau |
textile non-tissé et elastic (en) |
Un type de ce masque est portĂ© par les professionnels de la santĂ©[1] durant une intervention chirurgicale pour protĂ©ger le champ opĂ©ratoire stĂ©rile et empĂȘcher une pareille infection du patient qui s'y trouve. Dans le mĂȘme but, ce masque devrait ĂȘtre portĂ© par un malade contagieux par les voies respiratoires[1] et il est parfois portĂ© par les femmes allaitantes envers leur nourrisson.
Bien qu'il ne soit pas conçu pour cela, et surtout parce qu'il est relativement peu coûteux, il est aussi souvent porté pour se protéger d'une part contre la pollution de l'air et d'autre part contre d'éventuelles infections, comme lors de la pandémie de Covid-19 en 2020 : s'il est bien conçu et ajusté, son efficacité reste réelle quoique assez imparfaite.
Mais cet usage généralisé cause une pénurie mondiale de ces masques : c'est un problÚme central de la pandémie de coronavirus en 2020 qui est résolue par la création de filiÚre de masque en tissu en surproduction.
Le masque chirurgical n'est pas un appareil respiratoire filtrant et ne peut ĂȘtre certifiĂ© comme tel. Les autres masques comparables sont les masques de protection dit FFP[1], mĂ©dicaux (FFP2 et FFP3) et non-mĂ©dicaux (anti-poussiĂšres : FFP1), et les masques barriĂšres (non mĂ©dicaux : pour le grand public).
Caractéristiques
Fonctionnement
Lors d'un usage unique, un masque dit chirurgical contient plutĂŽt bien la dispersion des gouttelettes respiratoires produites lors d'un Ă©ternuement (voir la vidĂ©o ci-contre). Toutefois cette efficacitĂ© dĂ©pend de sa conception, des matĂ©riaux utilisĂ©s pour sa fabrication, de ses dimensions et de son ajustement sur le visage. Il a Ă©tĂ© montrĂ© qu'alors il permettait de limiter fortement la transmission des virus aĂ©roportĂ©s (grippe, coronavirusâŠ) par des personnes infectĂ©es[2].
Son efficacitĂ© a Ă©galement pu ĂȘtre dĂ©montrĂ©e dans les espaces clos (Ă l'intĂ©rieur des bĂątiments)[3]. Par exemple le port gĂ©nĂ©ralisĂ© (par les patients, le personnel, les visiteurs) de ce type de masque Ă lâhĂŽpital permet d'y diminuer significativement le risque de grippe nosocomiale[4]. Dans ce cadre, il montre aussi une efficacitĂ© trĂšs supĂ©rieure aux masques en tissus qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s en cas de pĂ©nurie[5], comme pendant l'Ă©pidĂ©mie de COVID-19 en 2020[6]. Les raisons principales Ă©voquĂ©es pour la moindre efficacitĂ© des masques en tissus Ă©tant la rĂ©tention de l'humiditĂ©, leur faible capacitĂ© de filtration mais aussi la contamination lors de leur rĂ©utilisation sans lavage au savon.
La protection apportée lors d'une inspiration est réelle mais n'est pas quantifiée pour un masque chirurgical : Il n'est pas conçu pour protéger le porteur contre l'inhalation de bactéries ou de particules virales en suspension dans l'air. C'est pourquoi les masques de protection FFP offrent une meilleure protection pour ce type d'utilisation.
Pour que l'efficacitĂ© du masque subsiste, il ne faut pas qu'il soit trop humide[7], voire mouillĂ©, car la couche filtrante est alors colmatĂ©e. Or ceci se produit aprĂšs un port prolongĂ© (humiditĂ© cumulĂ©e de l'expiration), aprĂšs des Ă©ternuements intenses et/ou rĂ©pĂ©tĂ©s, si la sueur lâimbibe (utilisation sportive), en extĂ©rieur avec la pluie.
Description
ParamÚtre | Unité typique |
---|---|
Pression diffĂ©rentielle, âP | cm de H2O / cm2 |
Efficacité de filtration | % |
RĂ©sistance aux projections de liquide | mbar |
PermĂ©abilitĂ© Ă l'air | ml/sâ cm2 Ă 100 Pa |
PermĂ©abilitĂ© Ă la vapeur d'eau | g/24 hrâ cm2 |
Imperméabilisation | degré |
Un masque dit « chirurgical » est constituĂ© de trois couches : deux couches de tissu non tissĂ©es enserrant une couche filtrante[1]. Il peut ĂȘtre de diffĂ©rentes formes : Ă plis (le plus souvent trois plis longitudinaux pouvant se dĂ©ployer), en bec de canard (permettant une tenue lĂ©gĂšrement distante des lĂšvres), en coque moulĂ©e. Il est tenu sur le visage soit par des Ă©lastiques latĂ©raux passant derriĂšre les oreilles (facilitĂ© de mise en place mais ajustement au visage moins Ă©troit), soit par des laniĂšres Ă nouer derriĂšre la tĂȘte (difficultĂ© Ă mettre en place mais bon ajustement au visage)[1].
La présence d'une barrette nasale interne à la bordure haute et ajustable améliore beaucoup la qualité de l'ajustement au visage et donc l'efficacité du masque. De plus elle permet de réduire la formation de buée sur des lunettes[1].
Le masque se déploie de dessous le menton jusqu'à proximité de la racine du nez, et latéralement sur les joues. Des tailles sont possibles (exemples : homme/femme/adolescent/enfant).
Les masques dits « de soins » sont des masques chirurgicaux simplifiés (type I)[8], peu étanches et peu coûteux : ils sont privilégiés pour le grand public.
Utilisation et Ă©limination
Parce que le masque chirurgical doit ĂȘtre trĂšs ajustĂ© au visage en couvrant bien la bouche et le nez, le port d'une barbe Ă©paisse ne permet pas un bon ajustement. Pour cela, les liens de maintien doivent donc ĂȘtre suffisamment serrĂ©s. Pour les jeunes enfants, les Ă©lastiques Ă passer derriĂšre les oreilles peuvent ĂȘtre raccourcis par un nĆud mais des masques pĂ©diatriques â c'est-Ă -dire adaptĂ©s Ă leur morphologie â sont recommandĂ©s. Pour assurer au mieux le contact de toute la bordure du masque avec le visage, un renfort modulable intĂ©grĂ© â une languette mĂ©tallique â permet au porteur d'ajuster le haut du masque Ă l'arĂȘte du nez[9] - [10]. De nombreux masques chirurgicaux ont deux faces: l'une blanche, contenant le filtre (donc Ă mettre en contact direct avec la source de contamination: la bouche et le nez du porteur), et l'autre colorĂ©e, le plus souvent bleue, ne contenant pas de filtre (donc Ă disposer vers l'extĂ©rieur)[9] - [10]. Le masque dit « Ă trois plis » se pose avec les plis tombant cotĂ© face extĂ©rieure.
Pour ne pas toucher l'avant (ni l'arriĂšre) du masque, le masque doit ĂȘtre retirĂ© en le prenant par les liens Ă l'arriĂšre, puis jetĂ© (usage unique) dans un bac fermĂ© appropriĂ© avant un nouveau lavage des mains[9] - [10].
En contexte d'Ă©pidĂ©mie, si le masque est utilisĂ© pour se protĂ©ger d'une contagion de maladies infectieuses, il ne sera efficace qu'en combinaison avec un lavage des mains frĂ©quent et efficace. L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) recommande[9] - [10] : de bien se laver les mains avant de le poser, de ne pas toucher le masque durant son utilisation (ou se nettoyer les mains sans attendre) et de changer de masque dĂšs qu'il est humide. Il ne doit jamais ĂȘtre portĂ© sur le front, sur le cou, sur une oreille ou ĂȘtre mis dans la poche, au risque de contaminer son porteur en cas de repositionnement[11].
L'OMS souligne que :
- S'il est mal utilisé par le grand public, le masque pose plus de problÚme qu'il n'en résout[12], et, dans tous les cas, les gestes barriÚres restent indispensables ;
- Le masque est efficace seulement si son porteur se lave fréquemment les mains, avec de l'eau et du savon ou avec un gel nettoyant à base d'alcool[10].
Le GECU considĂšre une frĂ©quence dâutilisation rĂ©aliste de 4 masques par 24 h pour les adultes[13].
Normalisation et réglementation
Au niveau international, ces dispositifs médicaux sont l'objet de la norme ISO 13485[14].
Dans l'union européenne, ces masques sont des dispositifs médicaux soumis :
Le respect de ces textes permet le marquage CE (indication portée en général seulement sur la boßte du lot de masques).
Ces masques sont de 4 types : selon leur efficacité de filtration bactérienne (EFB), dans le sens de l'expiration seulement : I (95% < EFB †98%) ou II (EFB > 98%), et selon leur résistance aux éclaboussures (si oui : indice R, si non : pas d'indice)[1] ; Exemples : type I (destinés à un usage général), type IIR (réservés aux professionnels de santé intervenant dans les blocs opératoires). Ces indications sont portées en général seulement sur la boßte du lot de masques.
En France, les masques médicaux relÚvent du code de la santé publique[17] - [18].
Aux Ătats-Unis les masques chirurgicaux doivent ĂȘtre homologuĂ©s par la Food and Drug Administration[19].
Le masque dit chirurgical (sauf partiellement le type R) n'est pas un équipement de protection individuelle (EPI) puisqu'il n'est pas conçu pour protéger la personne qui le porte.
Usages
Dans les contextes, pays ou rĂ©gions de faible couverture vaccinale des professionnels de santĂ© ou des patients, ou dâefficacitĂ© variable du vaccin, le port du masque chirurgical est l'un des moyens de prĂ©venir ou diminuer la propagation d'une Ă©pidĂ©mie.
En milieu professionnel médical
MalgrĂ© leur nom, tous les masques dit « chirurgicaux » ne sont pas appropriĂ©s pour ĂȘtre utilisĂ©s pendant les opĂ©rations chirurgicales. Ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme des masques chirurgicaux, mĂ©dicaux, dentaires ou d'isolement sanitaire. Ils peuvent alors ĂȘtre des Ă©quipements de protection individuelle.
- Masque avec liens noués lors d'une opération chirurgicale en Californie (2007).
- Une Ă©quipe d'ambulanciers-secouristes italiens lors d'un exercice (2010).
- Dans un hĂŽpital en Iran (2013).
- Pharmacienne dans un hĂŽpital chinois (2020).
Pour le grand public
Ce masque dit chirurgical est notamment utilisé dans les grandes villes d'Asie de l'Est et du Sud-Est pour limiter l'inhalation de polluants atmosphériques, ou la contamination par des virus comme ceux de la grippe ou les coronavirus.
Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, les masques chirurgicaux sont gĂ©nĂ©ralement portĂ©s par le grand public toute l'annĂ©e dans les pays d'Asie de l'Est comme la Chine, le Japon et la CorĂ©e du Sud pour rĂ©duire les risques de propagation de maladies aĂ©roportĂ©es Ă d'autres et pour empĂȘcher l'inhalation de particules liĂ©es Ă la pollution atmosphĂ©rique. Ces masques chirurgicaux sont devenus une dĂ©claration de mode, en particulier dans la culture contemporaine d'Asie orientale, renforcĂ©e par sa popularitĂ© dans la culture populaire japonaise et corĂ©enne.
En pĂ©riode dâĂ©pidĂ©mie : acceptabilitĂ© et efficacitĂ©
Ces masques sont ainsi largement utilisĂ©s en Chine, Ă Hong Kong, au ViĂȘt Nam, ou encore Ă Toronto lors des Ă©pidĂ©mies de SARS (syndrome respiratoire aigu sĂ©vĂšre) en 2002-2003, Ă Mexico lors de l'Ă©pidĂ©mie de grippe A (H1N1) en 2009 et dans de nombreux pays lors de la pandĂ©mie de Covid-19 (2019-2021). En cas de pĂ©nurie, ils sont avant tout recommandĂ©s aux personnel soignant et aux personnes prĂ©sentant des symptĂŽmes (toux et fiĂšvre).
- Ătudiants au Kazakhstan (2009).
- Policiers mexicains lors de l'épidémie de grippe H1N1 (2009).
- Dans un taxi en ThaĂŻlande (2010).
- Soldat amĂ©ricain en manĆuvre (2011).
- Personnes portant des masques chirurgicaux à Hong Kong, lors de la pandémie de Covid-19.
- 1er ministre japonais Shinzo Abe (Ă droite) en avril 2020.
- Dans un supermarché (2020).
- Enfant portant un masque chirurgical.
France
En France, le port du masque chirurgical en contexte d'épidémie n'est pas spontané ni traditionnel[20].
En 2017, deux services-pilotes (Maladies infectieuses et Unité post-urgence) du centre hospitalier de Chambéry ont systématiquement imposé le port d'un masque chirurgical, tant pour les visiteurs que pour les soignants et les malades (dÚs qu'ils circulaient dans les espaces communs du service) et ce, durant toute une épidémie de grippe (du au )[20].
Lors de cette expĂ©rience, « aucun cas de grippe nosocomiale nâest survenu dans les deux services concernĂ©s, alors que 35 ont Ă©tĂ© recensĂ©s dans les autres services » de mĂ©decine chirurgie obstĂ©trique (MCO) de cet Ă©tablissement de 780 lits[20].
Cette mesure est apparue « comprise, acceptĂ©e et suivie par les soignants, les visiteurs et les patients, dâautant quâelle semble finalement peu contraignante »[20]. Du cĂŽtĂ© des professionnels de santĂ©, les agents non-vaccinĂ©s se sont sentis plus en sĂ©curitĂ© et estiment ainsi mieux protĂ©ger les patients[4]. Bien que le masque protĂšge aussi dâautres virus (virus respiratoire syncytial par exemple), et que le vaccin antigrippal ne soit pas efficace dans tous les cas, les personnels vaccinĂ©s se sont montrĂ©s plus mitigĂ©s sur lâintĂ©rĂȘt de devoir le porter en pĂ©riode d'Ă©pidĂ©mie grippale[4].
PrĂ©conisĂ© en 2020 pour limiter le risque de contamination au sein de la population lors de la pandĂ©mie de Covid-19, le masque chirurgical Ă©tait censĂ© ĂȘtre jetĂ© au bout de quatre heures d'utilisation. En novembre 2020, l'Union fĂ©dĂ©rale des consommateurs-Que Choisir a rĂ©vĂ©lĂ© que, selon plusieurs tests et Ă©tudes scientifiques, ce type de masque dit "jetable" conservait ses propriĂ©tĂ©s filtrantes aprĂšs une dizaine de cycles de lavage Ă soixante degrĂ©s[21].
La majeure partie de la production des masques chirurgicaux en France provient de producteurs chinois. En effet, 84 % des masques chirurgicaux dépendent de ce pays[22]. Néanmoins les distributeurs sont en grande majorité français. Ce sont en grande partie des Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) qui sont sur le marché français[23].
En France, le marchĂ© du masque chirurgical est en situation de concurrence pure et parfaite, câest-Ă -dire quâil accueille un trĂšs grand nombre dâacheteurs, de vendeurs, et il nây a pas de diffĂ©renciation des produits. En outre, lâentiĂšretĂ© de la population française achĂšte des masques chirurgicaux, et presque tous les magasins de premiĂšres nĂ©cessitĂ©s, dont toutes les Grandes et Moyennes Surfaces en vendent[24]. Ces masques chirurgicaux sont identiques. De fait, ils sont constituĂ©s de la mĂȘme façon, avec les mĂȘmes Ă©lĂ©ments, tels que le polypropylĂšne, le caoutchouc, le plastique, la barrette nasale mĂ©tallique et le coloris bleu[25].
Puisque le port du masque est obligatoire dans toute la France depuis fin 2020, lâensemble de la population française doit les acheter. La France applique ainsi son rĂŽle de stabilisation en assurant lâexistence des marchĂ©s et en en Ă©dictant les rĂšgles en plafonnant le prix des masques Ă 95 centimes[26] et avec des sanctions (amendes). Elle incite aussi Ă le porter via des actions de communication dans les lieux publics, telles que les facultĂ©s.
Avec cette Ă©norme hausse dâutilisation des masques, les prix ont flambĂ© mais pour quâil nây ait pas dâabus et que cela reste raisonnable pour le consommateur, le prix doit respecter un certain nombre de rĂšgles.âŻ
Tout dâabord, le prix unitaire du masque ne doit pas dĂ©passer 0,95 ⏠toutes taxes comprises soit 47,50 ⏠la boĂźte de 50 masques[27]. Cette rĂ©gulation a Ă©tĂ© Ă©tablie par la DGCCRF (Direction GĂ©nĂ©rale de la Concurrence, de la Consommation et de la RĂ©pression de Fraude). Elle permettait dâĂ©viter de trop gros abus de la part des entreprises mĂȘme si lâaugmentation du prix des masques vient aussi de lâaugmentation du prix des matiĂšres premiĂšres. En effet, ce circuit de production a subi de brutal changement et a dĂ» s'adapter trĂšs rapidement, il nây a pas seulement le vendeur final qui a augmentĂ© son prix et profitĂ© de la situation pour gagner plus dâargent mais il y a tous les acteurs de ce circuit qui ont dĂ» rĂ©viser leur façon de fonctionner. Ensuite, le 11 mai 2020[28], le gouvernement a obligĂ© le port du masque dans les transports donc on comprend dans tous les cas que beaucoup de monde avait besoin du masque et donc aurait Ă©tĂ© prĂȘt Ă lâacheter Ă nâimporte quel prix, on peut dire quâil avait une disposition Ă payer trĂšs forte. On peut voir, que sur la courbe de lâoffre et de la demande de mai 2020, le prix Ă©tait maximum. Il Ă©tait 5 Ă 10 fois plus Ă©levĂ© quâavant lâĂ©pidĂ©mie. En effet, en pĂ©riode de pĂ©nurie, lorsque la demande est supĂ©rieure Ă lâoffre, on a tendance Ă augmenter les prix. Durant cette pĂ©riode, le prix a atteint son plafond pour quâil y ait moins de demande et donc donner du temps aux entreprises de produire des masques. NĂ©anmoins, les masques Ă©taient tellement demandĂ©s que mĂȘme avec un prix trĂšs haut la demande ne diminuait pas. Ă lâheure actuelle, le prix des masques a diminuĂ© car il y a assez d'offres pour satisfaire toute la demande.
Ensuite, la taxe sur la valeur ajoutĂ©e (TVA) a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e. En effet, jusquâen 2022, les masques chirurgicaux et dâautres catĂ©gories de masques sont passĂ©s dâune taxation Ă 20 % Ă une TVA Ă 5,5 %[29]. Ils sont donc passĂ©s dans une catĂ©gorie de produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© manifestĂ©e en avril 2020 par les dĂ©putĂ©s de tous les bancs. Cela permet, d'une part, que le prix du masque nâaugmente pas encore plus et d'autre part de montrer lâimportance et la nĂ©cessitĂ© du masque Ă lâheure actuelle. Puis, nous pouvons voir que la demande nâa pas augmentĂ© malgrĂ© la baisse de la TVA, car l'Ă©lasticitĂ© prix est trĂšs faible, voire nul, cela signifie que quel que soit le prix, la demande varie trĂšs peu. Cette inĂ©lasticitĂ© explique pourquoi lâĂtat a dĂ» mettre en place des rĂ©gulations car sans elles le prix du masque aurait continuĂ© dâaugmenter et les consommateurs auraient quand mĂȘme continuĂ© dâacheter.
Pour finir, on voit que de nombreuses rĂ©gulations ont Ă©tĂ© mises en place en avril-mai 2020, câest-Ă -dire pendant la pĂ©nurie. En effet, câest Ă ce moment-lĂ que les masques ont commencĂ© Ă ĂȘtre trĂšs rĂ©pandus et donc que la demande a augmentĂ© mais la capacitĂ© de production dans le monde nâĂ©tait pas suffisante pour tous nous satisfaire. Le prix a donc inĂ©vitablement augmentĂ©, il a donc fallu lâintervention de lâĂtat pour arrĂȘter cette augmentation et Ă©viter que la bulle spĂ©culative ne grossisse. En effet, le masque se vend Ă un prix affolant malgrĂ© son prix de base qui est trĂšs faible.
Japon
En 2014, quatre milliards de masques ont Ă©tĂ© produits ou importĂ©s au Japon, pour un chiffre d'affaires de 23 milliards de yens[30]. La demande continue depuis d'augmenter, avec les nouveaux masques jetables et une diversification des usages. Ils sont utilisĂ©s contre les virus ou bactĂ©ries, mais aussi le pollen (pollinose) et la pollution, ou pour rĂ©chauffer son visage pendant l'hiver[31]. Selon Naoya Fujita, directeur de l'Association japonaise des industries de l'hygiĂšne, « la volontĂ© de se protĂ©ger des maladies fait partie intĂ©grante de la psychĂ© japonaise. Ce sentiment est plus fort que la gĂȘne occasionnĂ©e par le port d'un masque en public. Au Japon, la politesse exige de tout faire pour Ă©viter de contaminer les autres lorsque l'on souffre d'un rhume »[31].
Le port de masques se serait rĂ©pandu quand l'industrialisation du pays a augmentĂ© la pollution de l'air au dĂ©but du XXe siĂšcle (Ăšre Meiji). Il se serait gĂ©nĂ©ralisĂ© lors de la pandĂ©mie de grippe de 1918 et aprĂšs le SĂ©isme du KantĆ de 1923 qui avait provoquĂ© une crise sanitaire[31].
Histoire
A priori, l'usage de masque par les hommes primitifs ayant des affinitĂ©s relevant des soins curatifs remonte Ă la prĂ©histoire. Dans la grotte des Trois-FrĂšres en AriĂšge, France, on peut encore admirer un dessin datant de 17 000 Ă 20 000 ans reprĂ©sentant un mĂ©decin ou sorcier, le visage recouvert d'un masque toutefois probablement indĂ©pendamment de toute considĂ©ration infectieuse mais peut ĂȘtre pragmatiquement Ă©prouvĂ© par observation.
L'émergence d'infections touchant l'espÚce humaine est documentée à partir du Néolithique, soit environ 10 000 à 15 000 ans avant le présent, à l'époque de la sédentarisation et de la naissance de l'agriculture[32].
Le premier chirurgien utilisant un tel masque facial, alors en tissu, fut le français Paul Berger lors d'une opération en 1897 à Paris[33].
Les masques chirurgicaux sous leur forme encore utilisée en 2021 sont entrés en service dans les années 1960. Ils ont largement remplacé les masques jusqu'alors en tissu.
- Gravure tirée du livre de classe de chimie de Edward L. Youmans, publié à New York (1858).
- InfirmĂšre de la Croix-Rouge Ă Washington D.C. (1918).
- Policiers portant des masques fabriqués par la Croix-Rouge, pendant l'épidémie de grippe espagnole, à Seattle (1918).
- Passager sans masque se voyant refuser l'accĂšs au tramway (Seattle, 1918).
- Pose d'un masque de protection bouche-nez Ă Calcutta (1944).
Fabrication
Les masques chirurgicaux sont usuellement en matériau non-tissé (PP : polypropylÚne) composés de trois couches :
- Deux couches dites "SpunBond" (procĂ©dĂ© par extrusion Ă froid) : une couche interne blanche et une couche externe pouvant ĂȘtre colorĂ©e (bleue, verte, violette, etc.),
- Une couche centrale de filtration dite "MeltBlown" (fusion/soufflage) (procédé par extrusion à chaud, le PP étant fondu puis soufflé)[13].
Quelques masques sont en multi-composants en PP, polyéthylÚne téréphtalate (PET) et polyester[13].
RĂšglementation
En Europe sont en vigueur le rÚglement européen n° 2017/745 relatif aux dispositifs médicaux et a norme européenne NF EN 14683[13].
Notes et références
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Voir aussi
Bibliographie
- C. Rabaud, L. Simon, M. Naja, M.F. Blech, et P. Hartemann, « Quel masque ? Pour quel usage ? », HygiĂšnes, vol. VI, no 2,â .