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Expiration pulmonaire

L'expiration ou souffle correspond à la phase de la sortie de l'air des poumons lors de la ventilation pulmonaire, par le relùchement du diaphragme et la contraction des muscles intercostaux. La pression exercée ainsi sur les alvéoles pulmonaires libÚre l'air qu'elles contiennent.

L'expiration commence dans le fond du poumon, quand le diaphragme remonte et que les alvéoles pulmonaires (image ci-dessus) se vident de leur air vicié par le CO2 et de traces d'autres gaz, de microgouttelettes du fluide pulmonaire, et de nanoparticules issues du métabolisme, ainsi que des virus et bactéries présentes

Composition du souffle

L'air expirĂ© (environ 10,000 litres par jour, en moyenne pour un humain) est appauvri en oxygĂšne et enrichi en vapeur d'eau et en CO2 (et moindrement en d'autres gaz dont l'odeur est parfois perceptible dans l'haleine). Il contient aussi une quantitĂ© plus ou moins importante d'« aĂ©rosols respiratoires »[1]. Ces aĂ©rosols sont invisibles. Ils contiennent des virus et des bactĂ©ries, Ă©ventuellement pathogĂšnes provenant de l'arbre respiratoire et de la cavitĂ© buccale. Ces aĂ©rosols contribuent - pour certaines maladies infectieuses et aĂ©rotransmissibles - au phĂ©nomĂšne de contagion, mĂȘme en l'absence de toux et d'Ă©ternuement)[2] ;

  • Le fait de parler fort (a fortiori en postillonnant) et plus encore le fait de crier augmente beaucoup la quantitĂ© de particules Ă©mises Ă  l'expiration[2].
  • Une expiration profonde (ample) gĂ©nĂšre 4 Ă  6 fois plus de nanoparticules et microgouttelettes dans le flux d'air expirĂ© qu'une expiration normale ; et le fait d'avoir rapidement inhalĂ© l'air qui va ĂȘtre expirĂ©, y induit une augmentation supplĂ©mentaire de 2 Ă  3 fois la concentration normale[2] ; alors qu'une expiration rapide mais peu profonde a eu peu d'effet sur la concentration de l'air expirĂ© en aĂ©rosols[2] ;
  • Plus gĂ©nĂ©ralement, le degrĂ© et la rapiditĂ© d'ouverture des voies aĂ©riennes aprĂšs une fermeture des voies respiratoires est un mĂ©canisme important de production plus ou moins Ă©levĂ©e de particules en suspension dans l'air expirĂ© (maximal dans le cas d'une toux ou d'un Ă©ternuement)[3]. Le volume d'air rĂ©siduel des poumons (sains) juste avant une inspiration est l'un prĂ©dicteurs du taux de particules expirĂ©es dans l'expiration qui va suivre (dans la gamme des particules de 0,30 Ă  2,0 microns), mais la fermeture/rĂ©ouverture des voies respiratoires Ă  ce moment est dĂ©terminant : le taux de micro ou nanoparticules expirĂ©es peut ĂȘtre multipliĂ© de 2 Ă  18 s'il y a eu fermeture des voies respiratoires entre la phase de l'inspiration et celle de l'expiration ; cette diffĂ©rence est la plus forte dans la gamme des particules les plus petites (1 micron ou moins)[3]. Ces particules proviennent des bronchioles terminale[3].
  • Le taux d'aĂ©rosol respiratoire tend Ă  croĂźtre avec l'Ăąge[2].
  • L'infime quantitĂ© de particules expirĂ©es, dite condensat respiratoire peut maintenant ĂȘtre Ă©chantillonnĂ©e (par des techniques non invasives) et Ă©tudiĂ© par des moyens normalisĂ©s[4] - [5].
  • Ce condensat comprend des particules inhalĂ©es et rĂ©-expirĂ©es, mais aussi des particules endogĂšnes (c'est-Ă -dire formĂ©es dans le tractus respiratoire). Ces particules reflĂštent la composition chimique du liquide recouvrant les voies respiratoires[3].
  • Les matiĂšres volatiles et/ou non-volatiles (quelques mĂ©tabolites, protĂ©ines et molĂ©cules...) qu'il contient pourraient peut-ĂȘtre dans le futur ĂȘtre utilisĂ©s comme biomarqueurs de l'inflammation pulmonaire et du stress oxydatif dans le cadre d'un diagnostique non-invasif[6].
  • de la mĂȘme maniĂšre que l'Alcootest dĂ©tecte et quantifie l'alcool Ă©thylique dans l'haleine d'une personne, il est thĂ©oriquement possible de dĂ©tecter et suivre en temps rĂ©el (par spectromĂ©trie de masse par exemple) d'autres molĂ©cules (en 2014, des tests avaient dĂ©jĂ  portĂ© sur le propofol, le fentanyl, la mĂ©thadone, la nicotine et l'acide valproĂŻque)[7], ce qui peut ĂȘtre utile chez un patient inconscient ou dans l'incapacitĂ© de parler, ou ne connaissant pas le nom des mĂ©dicaments qu'il a pris, pour surveiller l'absorption et les effets de futurs traitements individualisĂ©s, par exemple[7].
  • On envisage de dĂ©tecter dans l'air expirĂ© des « marqueurs » permettant de mieux diagnostiquer ou suivre l'Ă©volution des maladies pulmonaire telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou la fibrose pulmonaire (sous-diagnostiquĂ©es), sans avoir Ă  utiliser des mĂ©thodes invasives (comme le lavage bronchoalvĂ©olaire) ou de coĂ»teux appareils sophistiquĂ©s comme cela est souvent nĂ©cessaire aujourd'hui[8] - [9]. Par exemple : la protĂ©ine A (protĂ©ine du groupe des collectines, surfactantes et naturellement antibiotiques, composant important du fluide plus ou moins liquide ou mucilagineux qui couvre les parois des parties profondes de l'arbre respiratoire[10]), est rĂ©duite dans certaines maladies pulmonaires telles que le syndrome de dĂ©tresse respiratoire aiguĂ« (SDRA), la pneumonie ou l'asthme[11]. Il semble possible pour certaines molĂ©cules ou particules de mĂȘme dĂ©tecter leur zone de provenance dans le poumon[12] ou l'Ă©pithĂ©lium nasal[13]

Mesure du souffle

En forçant un patient Ă  expulser ainsi de l'air, on peut dĂ©celer certaines maladies pulmonaires, qui gĂȘnent l'expiration car les bronches sont alors encombrĂ©es.

Exploration ventilatoire

Permet de mesurer et enregistrer des volumes respiratoires et des dĂ©bits expiratoires. Pas fumer depuis plus de 3 heures. ArrĂȘt de certains mĂ©dicaments sur prescription mĂ©dicale. Utilisation d'un pince nez.

Mesure du DEP (DĂ©bit expiratoire de pointe)

(Peak flow en anglais) DĂ©bit expiratoire maximal atteint lors d'une expiration forcĂ©e commencĂ©e en inspiration forcĂ©e. MĂ©thode : En position debout, tenir le dĂ©bitmĂštre de pointe entre les mains (attention de ne pas bloquer le curseur, a ce qu'il soit en position verticale et qu'il soit bien sur 0). Prendre une inspiration profonde. Placer l'embout dans la bouche et serrer les lĂšvres. Expirer aussi fort et vite que possible. Enregistrer le rĂ©sultat. Remettre Ă  0. RĂ©pĂ©ter 2 fois la manƓuvre. Prendre la meilleure des 3 valeurs.

Exploration fonctionnelle respiratoire

Étude des volumes et dĂ©bits gazeux qui entrent et sortent de l'appareil respiratoire au cours des mouvements de la respiration. Cet examen est rĂ©alisĂ© avec un spiromĂštre.

En musique

Le chant et les instruments à vent modulent et utilisent l'air expiré.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Papineni RS, Rosenthal FS (1997) The size distribution of droplets in the exhaled breath of healthy human subjects. J Aerosol Med 10: 105–116 (rĂ©sumĂ©).
  2. Johnson G.R & Morawska L (2009) The mechanism of breath aerosol formation. Journal of Aerosol Medicine and Pulmonary Drug Delivery, 22(3), 229-237.
  3. A.C. Almstrand, E. Ljungstrom, J. Lausmaa, B. Bake, P. Sjovall, A.C. Olin (2010) ; Airway monitoring by collection and mass spectrometric analysis of exhaled particles ; Analytical Chemistry, 81 (2) (15 Janvier), pp. 662-668
  4. I. Horvath, J. Hunt, P.J. Barnes, K. Alving, A. Antczak, E. Baraldi, et al. (2005) Exhaled breath condensate: methodological recommendations and unresolved questions ; European Respiratory Journal, 26 (3) (Sept), pp. 523-548
  5. Johnson, G. R., Morawska, L., Ristovski, Z. D., Hargreaves, M., Mengersen, K., Chao, C. Y. H., ... & Corbett S (2011) Modality of human expired aerosol size distributions. Journal of Aerosol Science, 42(12), 839-851.
  6. Kubåƈ P & Foret F (2013) Exhaled breath condensate: determination of non-volatile compounds and their potential for clinical diagnosis and monitoring. A review. Analytica chimica acta, 805, 1-18.
  7. Berchtold C, Bosilkovska M, Daali Y, Walder B & Zenobi R (2014) Real‐time monitoring of exhaled drugs by mass spectrometry. Mass spectrometry reviews, 33(5), 394-413.
  8. I. Horvath, J. Hunt, P.J. Barnes, K. Alving, A. Antczak, E. Baraldi, et al. (2005) Exhaled breath condensate: methodological recommendations and unresolved questions ; European Respiratory Journal, 26 (3) (Sept), pp. 523-548
  9. Larsson P, Mirgorodskaya E, Samuelsson L, Bake B, Almstrand A.C, Bredberg A & Olin A.C (2012) Surfactant protein A and albumin in particles in exhaled air. Respiratory medicine, 106(2), 197-204.
  10. Respiratory tract lining fluid ou RTLF pour les anglophones
  11. Poynter SE, LeVine AM (2003) Surfactant biology and clinical application .Crit Care Clin 19: 459–472, | criticalcare.theclinics.com
  12. J. Madsen, I. Tornoe, O. Nielsen, C. Koch, W. Steinhilber, U. Holmskov (2003) Expression and localization of lung surfactant protein A in human tissues American Journal of Respiratory ; Cell and Molecular Biology, 29 (5) (2003 Nov), pp. 591-597
  13. Kim, J. K., Kim, S. S., Rha, K. W., Kim, C. H., Cho, J. H., Lee, C. H., ... & Yoon, J. H. (2007). Expression and localization of surfactant proteins in human nasal epithelium. American Journal of Physiology-Lung Cellular and Molecular Physiology, 292(4), L879-L884.
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