Mandans
Les Mandans sont un peuple des premiĂšres nations qui vivaient historiquement sur les rives du Missouri et de deux de ses affluents, la Heart River et la Knife River , dans les Ătats actuels du Dakota du Nord et du Dakota du Sud. Locuteurs du mandan, une langue siouane, les Mandans dont la particularitĂ© Ă©tait dâavoir crĂ©Ă© des villages permanents se distinguaient des autres tribus de la rĂ©gion des Grandes Plaines qui menaient une existence nomade en suivant les troupeaux de bisons. Ces Ă©tablissements permanents Ă©taient composĂ©s dâhabitations rondes, des huttes en terre entourant une place centrale. Alors que la chasse au bison constituait Ă lâorigine lâessentiel du quotidien alimentaire des Mandans, les ressources quâelle apportait ont ensuite Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es par l'agriculture et le commerce.
Population totale | 30 (1971) |
---|
Les recherches archĂ©ologiques suggĂšrent que le peuple mandan a Ă©migrĂ© des rives de lâOhio vers la vallĂ©e du Missouri. Leur premiĂšre rencontre avec les EuropĂ©ens dans nos archives occidentales, remonte Ă 1738 et leurs valeurs de partage et d'inclusion a amenĂ© de nombreux nĂ©gociants en fourrures et trappeurs dans leurs villages, au cours du siĂšcle suivant. Au tournant du XIXe siĂšcle, les Ă©pidĂ©mies volontaires de variole et de coqueluche, ont entraĂźnĂ© une diminution significative de la population mandan. En 1837, des draps et couvertures infectĂ©es et volontairement troquĂ©es, a crĂ©Ă© une grande Ă©pidĂ©mie de variole, ce qui a rĂ©duit leur nombre Ă environ 125 survivants[1]. Avec des effectifs aussi faibles, les Mandans ont dĂ» se regrouper avec deux tribus voisines, les Arikaras et les Hidatsas.
Au cours des dĂ©cennies suivantes, les trois tribus ont vu la superficie de leurs terres rĂ©duite par diffĂ©rents traitĂ©s, par la force. Dans un effort visant Ă Ă©tablir de bonnes relations, le gouvernement amĂ©ricain, a fondĂ© la Fort Berthold Agency pour isoler les trois tribus et leur retirer leur possibilitĂ© de se dĂ©placer, ce qui a dĂ©tĂ©riorĂ© la qualitĂ© de vie des trois tribus nomades. L'Agence a aussitĂŽt mis en place la rĂ©serve de Fort Berthold dotĂ©e Ă l'origine d'environ 8 millions d'acres (32 000 km2) mais en 1910, la taille de la rĂ©serve Ă©tait d'environ 900 000 acres (3 600 km2). Avec lâIndian Reorganization Act de 1934, la nation Mandan a officiellement fusionnĂ© avec les peuples Hidatsa et Arikara pour former la « Nation des trois tribus affiliĂ©es », connue sous le nom de nation Mandan, Hidatsa et Arikara. Le dernier Mandan non metisse est mort en 1971, parmi les autres membres de sang mĂ©tissĂ©s de la nation. Environ la moitiĂ© des Mandans rĂ©sident encore sur le domaine de la rĂ©serve, les autres Ă©tant dispersĂ©s aux Ătats-Unis et au Canada. .
Ethnonymie
Le nom anglais Mandan est issu du mot exonyme des langues sioux voisines, comme le mot Teton Miwatani, le mot Yanktonai Miwatani, des peuples Yankton MawĂĄtani ou MÄ wĂĄtanÄŻ, des peuples Dakota MawĂĄtÄ na ou MawĂĄtadÄ , etc. Les Mandans ont utilisĂ© plusieurs termes Ă des moments diffĂ©rents pour se dĂ©signer eux-mĂȘmes :
- RĆłwÄ ÌÊkaâąki, « les hommes, le peuple » : avant 1837 (transcrit par les Occidentaux en Numakaki, Numangkake) ;
- WÄŻÌÊti ĆČÌtahÄ kt, « lâEast Village » (dâaprĂšs le village du mĂȘme nom) : Ă la fin du XIXe siĂšcle (transcrit par les Occidentaux en Metutahanke ou Mitutahankish) ;
- RĆłÌÊeta, « Nous-mĂȘmes, notre peuple », (Ă l'origine le nom d'une tribu spĂ©cifique) : câest le terme couramment utilisĂ© actuellement.
Les Mandans utilisaient probablement le terme RĆłwÄ ÌÊkaâąki pour dĂ©signer une entitĂ© tribale. Plus tard, ce mot est tombĂ© en dĂ©suĂ©tude et deux noms ont Ă©tĂ© utilisĂ©s Ă sa place, Nuweta ou Ruptare (c'est-Ă -dire en Mandan RĆłÌÊeta). Plus tard, le terme, RĆłÌÊeta a Ă©tĂ© Ă©tendu pour dĂ©signer une entitĂ© tribale. Le nom Mi-ahÂŽta-nÄs enregistrĂ© par Ferdinand Vandeveer Hayden en 1862, pourrait signifier « le peuple des berges de la riviĂšre », mais il peut sâagir dâune Ă©tymologie populaire. Plusieurs autres termes et variantes orthographiques sont retrouvĂ©es dans la littĂ©rature, y compris : MayĂĄtana, MayĂĄtani, MÄ wĂĄdanÄŻ, MÄ wĂĄdÄ ÎŽÄŻ, Huatanis, Mandani, Wahtani, Mantannes, Mantons, Mendanne, Mandanne, Mandians, Maw-dĂąn, Meandans, les Mandals, Me-tooÂŽ-ta-hĂ€k, Numakshi, RĆłwÄ ÊkĆĄi, WĂhwatann, Mevatan, Mevataneo[2]. Gloria Jahoda dans son livre The trail of tears (la piste des larmes) prĂ©tend quâils sâappelaient eux-mĂȘmes Ă©galement le « Pheasant people » (peuple du faisan)[3]. Ce trait est confirmĂ© par le tĂ©moignage de George Catlin en 1844 (les indiens dâAmĂ©rique du Nord[4], lettre 11).
Langue
Le mandan appartient Ă la famille des langues sioux. On a d'abord pensĂ© quâelle Ă©tait trĂšs proche de la langue des Hidatsas et de celle des Crows. Toutefois, du fait que le mandan Ă©tait devenue la langue utilisĂ©e lors des transactions avec les Hidatsas et les Crows depuis de nombreuses annĂ©es, la relation exacte entre le mandan et d'autres langues sioux (y compris le hidatsa et le crow) sâest obscurcie et elle nâest pas actuellement bien dĂ©terminĂ©e. Pour cette raison, le mandan est le plus souvent considĂ©rĂ© comme une branche sĂ©parĂ©e de la famille des langues sioux.
Le mandan comprend deux dialectes principaux : le nuptare et le nuetare. Seule la variante nuptare a Ă©tĂ© parlĂ©e jusquâau XXe siĂšcle, et tous les locuteurs Ă©taient bilingues et connaissaient le hidatsa. Le linguiste Mauricio Mixco de lâUniversitĂ© d'Utah travaille sur le terrain avec dâautres intervenants depuis 1993. En 1999, il nâexistait plus que six locuteurs encore en vie parlant couramment le mandan, mais il existe actuellement des programmes dans les Ă©coles locales afin d'encourager l'usage de la langue[5].
Les Mandans et leur langue ont fait lâobjet de beaucoup d'attention de la part des AmĂ©ricains dâorigine europĂ©enne, en raison de la couleur claire de leur peau, ayant suscitĂ© certaines spĂ©culations sur leur origine europĂ©enne supposĂ©e. Dans les annĂ©es 1830, le prince Maximilian zu Wied-Neuwied a passĂ© plus de temps Ă enregistrer le mandan quâĂ Ă©tudier toutes les autres langues siouanes et a en outre Ă©tabli une liste de correspondance de mots entre le mandan et le gallois (il pensait que le mandan pouvait dĂ©river du gallois)[6]. La thĂ©orie de la filiation mandan / gallois, dĂ©sormais Ă©cartĂ©e, a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©fendue par George Catlin.
Le mandan possĂšde diffĂ©rentes formes grammaticales qui dĂ©pendent du genre de lâinterlocuteur. Les questions posĂ©es Ă des hommes doivent utiliser le suffixe -oÊĆĄa alors que le suffixe -oÊrÄ est utilisĂ© lorsqu'on sâadresse Ă des femmes. De mĂȘme, le suffixe du mode indicatif est -oÊs lorsquâon sâadresse Ă un homme et -oÊre lorsquâil sâagit de femmes, et aussi pour le mode impĂ©ratif : -ta- (masculin), |- rÄ (fĂ©minin)[7] - [8]. Le Mandan, comme beaucoup d'autres langues d'AmĂ©rique du Nord, possĂšde des sons symboliques, dans son vocabulaire. Un son « s » indique souvent la petitesse ou la faible intensitĂ©, le son « Ê Â» indique la modĂ©ration, le son « x » indique la grandeur ou une plus grande intensitĂ©[9] :
- sĂre "jaune"
- ĆĄĂre "fauve"
- xĂre "brun"
- srĂł "tinter"
- xrĂł "cliqueter"
Culture
Habitations et villages
Une des caractĂ©ristiques les plus remarquables des Mandans Ă©tait leurs villages permanents composĂ©s de maisons en terre. Chaque hutte est circulaire avec un toit en forme de dĂŽme et un trou carrĂ© au sommet de la coupole par laquelle la fumĂ©e peut s'Ă©chapper. L'extĂ©rieur est recouvert d'une natte faite de roseaux et de brindilles, le tout recouvert de foin et de terre. Ce pavillon prĂ©sentait Ă©galement une structure de type portique Ă l'entrĂ©e. L'intĂ©rieur se composait de quatre grands piliers sur lesquels reposaient des traverses soutenant le toit. Ces habitations Ă©taient conçues et construites par les femmes de la tribu qui en avaient la propriĂ©tĂ© et quâelles transmettaient aux femmes de leur lignage. Elles pouvaient abriter jusqu'Ă 30 ou 40 personnes et les villages comprenaient gĂ©nĂ©ralement environ 120 maisons[10]. On peut voir des reconstitutions de ces habitations Ă Fort Abraham Lincoln State Park prĂšs de Mandan et au site historique national de Knife River Indian Villages. Les maisons dâorigine Ă©taient rectangulaires, mais vers 1500 aprĂšs l'Ăšre commune, les huttes ont commencĂ© Ă ĂȘtre construites sous une forme circulaire. Vers la fin du XIXe siĂšcle, les Mandans ont commencĂ© Ă construire de petites cabanes, le plus souvent avec deux chambres. En voyage ou Ă la chasse, les Mandans utilisaient des tipis de peau[11]. Aujourd'hui, les Mandans vivent dans des habitations modernes.
Les villages sont gĂ©nĂ©ralement construits autour dâune place utilisĂ©e pour les jeux (chunkey) et les cĂ©rĂ©monies rituelles. Au centre de la place Ă©tait plantĂ© un arbre entourĂ© d'une enceinte en bois reprĂ©sentant Lone Man, l'un des principaux personnage de la mythologie mandan qui avait construit le mur de bois qui avait permis de sauver le monde du dĂ©luge. Les villages sont souvent situĂ©s en haut des falaises au-dessus de la riviĂšre et ils ont frĂ©quemment Ă©tĂ© construits au confluent de plusieurs affluents, l'eau servant alors de barriĂšre naturelle. LĂ oĂč il n'existe pas ou peu de barriĂšres naturelles, les villages sont entourĂ©s de fortifications, comprenant des fossĂ©s et des palissades.
Vie familiale
La nation mandan Ă©tait divisĂ©e en treize clans[12] organisĂ©s autour des meilleurs chasseurs et de leurs parents. Chaque clan devait prendre soin de tous ses membres, y compris les orphelins et les personnes ĂągĂ©es, de la naissance Ă la mort. Les clans avaient en garde des faisceaux sacrĂ©s, qui se composaient de quelques objets rassemblĂ©s pour les pouvoirs quâon leur attribuait. Ceux qui Ă©taient en possession de ces faisceaux Ă©taient considĂ©rĂ©s comme dĂ©tenteurs de pouvoirs sacrĂ©s qui leur avaient Ă©tĂ© confiĂ©s par les esprits et, par consĂ©quent, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme les chefs du clan et de la tribu.
Les enfants recevaient un nom dix jours aprĂšs leur naissance au cours dâune cĂ©rĂ©monie dâaccueil, qui officialisait Ă©galement les liens de l'enfant avec sa famille et son clan. Les filles apprenaient Ă accomplir les tĂąches domestiques, Ă cultiver les champs et Ă tenir une maison, tandis que les garçons Ă©taient entraĂźnĂ©s Ă la chasse et Ă la pĂȘche.
Le rite d'initiation à l'ùge adulte commençait par un jeûne, de plusieurs jours, effectué à partir l'ùge de dix ou onze ans. Le peintre George Catlin, qui observa ce rite au XIXe siÚcle, décrit les pratiques particuliÚrement douloureuses et insupportables qui ont alors lieu, s'assimilant, aux yeux d'un observateur extérieur, à de la torture[13].
Les mariages chez les Mandans Ă©taient gĂ©nĂ©ralement arrangĂ©s par les membres du clan, mĂȘme si de temps en temps, ils convolaient sans que lâunion du couple soit approuvĂ©e par les parents. Le divorce pouvait ĂȘtre facilement obtenu.
Lors du dĂ©cĂšs d'un membre de la famille, une plateforme est Ă©rigĂ©e Ă proximitĂ© du village pour recevoir le corps qui sera allongĂ© avec la tĂȘte dirigĂ©e vers le nord-ouest et les pieds vers le sud-est. (Le sud-est est la direction de la vallĂ©e de lâOhio, d'oĂč sont venus les Mandans. Pendant son sommeil un Mandan ne choisirait pas cette orientation, car elle appellerait la mort sur lui.) AprĂšs une cĂ©rĂ©monie pour chasser l'esprit, la famille veillera le dĂ©funt sur la plateforme pendant quatre jours. Lorsque le corps aura pourri et que la plateforme se sera effondrĂ©e, les os seront rassemblĂ©s et enterrĂ©s, Ă lâexception du crĂąne, qui sera placĂ© dans un cercle situĂ© prĂšs du village. Les membres de la famille rendront visite aux crĂąnes pour leur parler, leur racontant parfois leurs problĂšmes ou Ă©gayant les morts avec des plaisanteries. AprĂšs la dĂ©portation des Mandans Ă la rĂ©serve de Fort Berthold, les familles ont dĂ» avoir recours Ă dâautres mĂ©thodes et ranger les corps dans des caisses ou des troncs ou encore les envelopper dans des robes de fourrure et les dĂ©poser dans des fissures du rocher.
Alimentation
Les Mandans vivaient de la chasse, de l'agriculture et de la cueillette des plantes sauvages, mĂȘme si certains produits alimentaires provenaient du commerce. Les jardins mandans Ă©taient souvent situĂ©s prĂšs des riviĂšres, sur des rivages oĂč des crues annuelles les enrichissaient dâun limon fertile, parfois jusquâĂ plusieurs milles des villages. Les jardins Ă©taient la propriĂ©tĂ© des femmes et elles les cultivaient elles-mĂȘmes, plantant du maĂŻs, des haricots et des courges, en quantitĂ© gĂ©nĂ©ralement suffisante pour une seule annĂ©e.
La chasse au bison jouait un rĂŽle important dans les rites mandans, dont la cĂ©rĂ©monie Okipa avait pour principal objectif dâappeler les bisons pour quâils viennent Ă proximitĂ© du village au dĂ©but de chaque Ă©tĂ©. En plus de consommer leur chair, les Mandans utilisaient toutes les autres parties du bison, afin que rien ne se perde. Leur peau Ă©tait utilisĂ©e pour sa fourrure, elles Ă©taient tannĂ©es et le cuir Ă©tait utilisĂ© pour fabriquer des vĂȘtements et dâautres objets utilitaires. Les Mandans Ă©taient rĂ©putĂ©s pour leurs peaux de bison peintes qui servaient souvent de parchemin pour raconter des Ă©vĂ©nements historiques. Les os Ă©taient taillĂ©s pour fabriquer des articles tels que des aiguilles et des hameçons. Les os avaient Ă©galement leur utilitĂ© en agriculture, comme lâomoplate, qui servait de houe en guise dâoutil pour travailler la terre. Outre le bison, les Mandans piĂ©geaient de petits mammifĂšres pour se nourrir et chassaient le cerf. Les bois de cerfs servaient Ă fabriquer des rĂąteaux utilisĂ©s comme instruments agricoles. Les oiseaux Ă©taient chassĂ©s pour leurs plumes, qui servaient de parures.
Habillement
Jusqu'Ă la fin du XIXe siĂšcle, quand ils ont commencĂ© Ă adopter les vĂȘtements de style occidental, les Mandans portaient gĂ©nĂ©ralement des vĂȘtements de peaux de bisons ou de cerfs ainsi que de moutons. Ă partir des peaux, ils fabriquaient des tuniques, des robes, des couvertures de fourrure, des mocassins, des gants, des pagnes et des leggings. Ces articles Ă©taient souvent ornĂ©s de plumes d'oiseaux et parfois mĂȘme des scalps de leurs ennemis.
Les femmes mandans portaient des robes descendant jusquâĂ la cheville, en peau de daim ou de mouton, souvent serrĂ©es Ă la taille par une large ceinture. Parfois l'ourlet de la robe Ă©tait ornĂ© de morceaux de sabots de bisons. Sous la robe, elles portaient des jambiĂšres de cuir et des mocassins montant sur la cheville. Les cheveux des femmes formaient de longues tresses.
Pendant les mois d'hiver, les hommes portaient couramment des tuniques et des jambiĂšres en peau de daim avec des mocassins. Ils conservaient Ă©galement la chaleur de leur corps en portant un manteau de fourrure de bison. Pendant les mois d'Ă©tĂ©, cependant, un pagne en peau de daim ou de mouton Ă©tait souvent suffisant. Ă la diffĂ©rence des femmes, les hommes portaient divers ornements dans les cheveux. Les cheveux Ă©taient sĂ©parĂ©s Ă partir du sommet du crĂąne en trois mĂšches pendant vers l'avant. Parfois, les cheveux tombaient sur le nez et Ă©taient enroulĂ©s vers le haut avec un bĂąton courbĂ©. Les cheveux tombaient de chaque cĂŽtĂ© sur les Ă©paules et le dos, atteignant parfois la taille. Les longs cheveux dans le dos formaient une queue de cheval, les cheveux Ă©tant rassemblĂ©s en tresses puis enduits dâargile et de rĂ©sine de pin puis attachĂ©s avec des cordes en peau de cerf. Ils portaient Ă©galement souvent des coiffures de plumes[14].
Religion
Parmi les tribus des Grandes Plaines, les Mandans sont ceux qui possĂšdent lâune des religions les plus complexes. Une grande partie de leur mythologie est centrĂ©e sur une figure connue sous le nom de Lone Man. Lone Man joue un rĂŽle dans de nombreux mythes de la crĂ©ation ainsi que dans un mythe du dĂ©luge. Dans leur mythe de la crĂ©ation, le monde a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par deux divinitĂ©s rivales, le premier crĂ©ateur et Lone Man. La riviĂšre Missouri divise les deux mondes que ces deux ĂȘtres ont crĂ©Ă©s. Le premier crĂ©ateur a crĂ©Ă© les terres au sud de la riviĂšre avec des collines, des vallĂ©es, des arbres, le bison, lâantilope d'AmĂ©rique et les serpents. Au nord de la riviĂšre, Lone Man crĂ©Ă© les Grandes Plaines, les animaux domestiques, les oiseaux, les poissons et les humains. Les premiers hommes vivaient sous terre prĂšs d'un grand lac. Certains hommes parmi les plus aventureux ont grimpĂ© Ă la surface par un pied de vigne et ont dĂ©couvert les deux mondes. AprĂšs leur retour sous terre, ils ont fait connaĂźtre leur dĂ©couverte et ont dĂ©cidĂ© de revenir avec d'autres hommes. Alors quâils escaladaient la vigne, celle-ci sâest rompue et la moitiĂ© des Mandans sont restĂ©s sous terre[15].
Selon les croyances des Mandans avant la christianisation, chaque personne possĂšde quatre Ăąmes immortelles. La premiĂšre est l'Ăąme blanche souvent assimilĂ©e Ă une Ă©toile filante. La deuxiĂšme Ăąme est colorĂ©e par une lumiĂšre brune et se prĂ©sente sous la forme dâun passereau la sturnelle de l'Ouest. La troisiĂšme Ăąme, appelĂ©e l'esprit du foyer, reste sur le site de lâhabitation aprĂšs la mort et y demeurera pour toujours. LâĂąme finale est noire et aprĂšs la mort voyage loin du village. Ces Ăąmes finales ont une existence rĂ©elle comme les personnes vivantes, et rĂ©sident dans leurs propres villages, pratiquant l'agriculture et la chasse[11].
Un des rituels les plus caractĂ©ristiques de la pratique religieuse des Mandans Ă©tait lâOkipa, qui a Ă©tĂ© observĂ©e pour la premiĂšre fois par George Catlin. La cĂ©rĂ©monie s'ouvrait sur une danse du bison, et se poursuivait par la mise en Ćuvre de nombreuses tortures, des Ă©preuves Ă travers lesquelles les guerriers devaient prouver leur courage et obtenir l'approbation des esprits. Lorsque lâOkipa commençait, les jeunes guerriers ne devaient pas manger, ni boire, ni dormir pendant quatre jours. Ensuite, ils Ă©taient conduits Ă une hutte, oĂč ils devaient rester assis, le sourire aux lĂšvres pendant quâon leur lacĂ©rait la peau de la poitrine et des Ă©paules et quâon transperçait leur chair avec des Ă©pieux de bois pĂ©nĂ©trant sous la peau, derriĂšre les muscles pectoraux. En utilisant ces harpons de bois pour supporter le poids de leur corps, les guerriers Ă©taient ensuite suspendus au toit de la hutte et demeuraient accrochĂ©s Ă ces crocs de boucher jusqu'Ă Ă©vanouissement. Pour augmenter leurs souffrances, des poids lourds Ă©taient suspendus aux jambes de lâinitiĂ© qui se balançaient dans le vide. AprĂšs sa perte de connaissance, le guerrier Ă©tait ramenĂ© au sol et les hommes (les femmes n'Ă©taient pas autorisĂ©es Ă assister Ă cette cĂ©rĂ©monie) observaient le guerrier jusqu'Ă ce qu'il se rĂ©veille, ce qui apportait la preuve de lâapprobation des esprits. AprĂšs son rĂ©veil, le guerrier devait sacrifier le petit doigt de ses deux mains, chaque doigt devant ĂȘtre sectionnĂ© par lâinitiĂ© avec une hachette. Enfin, le guerrier devait sortir de la hutte et courir autour de la place centrale du village, un certain nombre de fois. Ainsi prenait fin la cĂ©rĂ©monie, alors considĂ©rĂ©e comme honorĂ©e par les esprits. Ceux qui parvenaient deux fois au terme de lâĂ©preuve Ă©taient Ă©ternellement glorifiĂ©s par toutes les tribus. Le chef Ma-to-toh-pe (en) a accompli par deux fois ce rituel[16]. La derniĂšre cĂ©rĂ©monie Okipa a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e en 1889, mais elle Ă©tĂ© ressuscitĂ©e sous une forme quelque peu diffĂ©rente en 1983[15]. La version de lâOkipa telle quâelle est pratiquĂ©e par les Lakotas a Ă©tĂ© reconstituĂ©e en 1970 dans le film Un homme nommĂ© cheval avec Richard Harris.
Le rituel de lâokipa est apparentĂ© Ă la danse du soleil une cĂ©rĂ©monie pratiquĂ©e par de nombreuses tribus dâIndiens des Plaines au moment du solstice dâĂ©tĂ© pour cĂ©lĂ©brer le renouveau du monde terrestre ainsi que la continuitĂ© entre la vie et la mort, en adorant le bison, lâanimal sacrĂ© dont dĂ©pendait leur vie au quotidien.
Histoire
Origines et histoire ancienne
Comme tous les peuples AmĂ©rindiens, l'origine prĂ©cise et l'histoire des premiers Mandans est inconnue. Les premiĂšres Ă©tudes des linguistes ont apportĂ© la preuve que la langue mandan Ă©tait Ă©troitement liĂ©e Ă la langue parlĂ©e par les Winnebagos de l'actuel Wisconsin, ce qui a donnĂ© lieu Ă la thĂ©orie selon laquelle ils pourraient sâĂȘtre installĂ©s dans cette rĂ©gion Ă un moment donnĂ©. Cette idĂ©e est peut-ĂȘtre confirmĂ©e par leur mythologie, oĂč il est mentionnĂ© quâils sont venus de l'est en provenance dâun emplacement situĂ© Ă proximitĂ© d'un lac.
Les ethnologues et les universitaires Ă©tudiant le mandan souscrivent Ă la thĂ©orie selon laquelle, comme les autres peuples sioux (y compris Ă©ventuellement les Hidatsas), ils seraient originaires de la rĂ©gion de la partie supĂ©rieure du fleuve Mississippi et de la riviĂšre Ohio correspondant aujourd'hui Ă lâĂtat de lâOhio. Si tel est bien le cas, les Mandans auraient migrĂ© au nord vers la vallĂ©e du Missouri et de son affluent, la Heart River dans l'actuel Dakota du Nord, oĂč les premiers EuropĂ©ens les ont rencontrĂ©s. Cette migration aurait peut-ĂȘtre eu lieu dĂšs le VIIe siĂšcle, mais probablement entre lâan 1000 et le XIIIe siĂšcle[17].
AprÚs leur arrivée sur les bords de la Heart River, les Mandans construisirent neuf villages, deux sur la rive est de la riviÚre et sept sur la rive ouest. à un certain moment, durant cette période, le peuple Hidatsa migra aussi dans la région. La tradition mandan indique que les Hidatsas étaient une tribu nomade, jusqu'à leur rencontre avec les Mandans qui leur ont appris à construire des villages fixes et à cultiver la terre. Les Hidatsas ont gardé des relations amicales avec les Mandans et construit des villages au nord de leur territoire sur la Knife River .
Rencontre avec les Européens
La premiĂšre rencontre avec les Français a eu lieu avec la visite dâun explorateur français de la Nouvelle-France, le Sieur de la Verendrye en 1738. Il a Ă©tĂ© estimĂ© quâau moment de cette visite, 15 000 Mandans environ rĂ©sidaient dans les neuf villages de la Heart River (nom actuel)[18]. Des chevaux ont Ă©tĂ© acquis par les Mandans au milieu du XVIIIe siĂšcle et ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour se dĂ©placer et pour chasser. Le cheval a contribuĂ© Ă l'expansion du territoire de chasse des Mandans. La rencontre avec les Français au XVIIIe siĂšcle a crĂ©Ă© un courant dâĂ©change entre les Français et les AmĂ©rindiens de la rĂ©gion, les Mandans jouant le rĂŽle dâintermĂ©diaires dans le commerce des fourrures, des chevaux, des armes, des produits de lâagriculture et de la chasse au bison.
En 1796, les Mandans ont reçu la visite de l'explorateur gallois John Evans qui espérait trouver la preuve que leur langue contenait des mots gallois. Evans a passé l'hiver 1796-97 avec les Mandans, mais n'a trouvé aucune preuve d'une quelconque influence galloise. En , il écrit à M. Samuel Jones « Ainsi, aprÚs avoir étudié et cartographié le Missouri sur 1 800 milles et rencontré tous les Indiens de ce cÎté-ci de l'océan Pacifique, de 35 à 49 degrés de latitude, je suis en mesure de vous informer qu'il n'existe aucun peuple qui soient des Indiens gallois »[19].
En 1804, quand Lewis et Clark ont rencontrĂ© la tribu, le nombre des Mandans avait Ă©tĂ© fortement rĂ©duit par les Ă©pidĂ©mies de variole et les attaques de bande dâAssiniboines, de Lakotas et dâArikaras (avec qui ils sâallieront plus tard, pour lutter contre les Lakotas). Ă ce stade, les neuf villages, sâĂ©taient regroupĂ©s en deux villages. L'expĂ©dition Lewis et Clark a trouvĂ© hospitalitĂ© dans les villages du Haut-Missouri ou l'expĂ©dition s'est arrĂȘtĂ©e pour l'hiver. En l'honneur de leurs hĂŽtes, l'expĂ©dition a baptisĂ© le camp qui a alors Ă©tĂ© construit, Fort Mandan. C'est lĂ que Lewis et Clark ont rencontrĂ© pour la premiĂšre fois Sacagawea, une Shoshone qui avait Ă©tĂ© la captive des Hidatsas et de son mari, le trappeur Toussaint Charbonneau. Ceux-ci se joignirent Ă l'expĂ©dition et Sacagawea guida l'expĂ©dition Ă l'ouest vers lâocĂ©an Pacifique. AprĂšs leur retour dans les villages Mandans, Lewis et Clark ont ramenĂ© le chef mandan Sheheke (en) (Coyote ou Big White) Ă Washington pour rencontrer le prĂ©sident Thomas Jefferson. Par la suite, le chef Sheheke a Ă©tĂ© tuĂ© dans un combat avec les Hidatsas en 1812[20].
En 1833, l'artiste George Catlin a rencontrĂ© les Mandans prĂšs de Fort Clark. Catlin a peint et dessinĂ© des scĂšnes de la vie des Mandans, ainsi que des portraits de chefs, notamment Ma-to-toh-pe (en). Son habiletĂ© de portraitiste a tellement impressionnĂ© Ma-to-toh-pe que Catlin a Ă©tĂ© le premier europĂ©en autorisĂ© Ă assister Ă la cĂ©rĂ©monie de lâOkipa. Pendant les mois d'hiver de lâannĂ©e 1833 et 1834 le prince Maximilian zu Wied-Neuwied et lâartiste suisse Karl Bodmer ont sĂ©journĂ© chez les Mandans.
Spéculations à propos de contacts pré-colombiens avec les Européens
Au XVIIIe siÚcle des rapports sur les caractéristiques des habitations des Mandans, leur religion et, accessoirement, les caractéristiques physiques des membres de la tribu, telles que la couleur de leurs yeux bleu et gris ainsi que la teinte claire de leurs cheveux, a suscité des spéculations sur la possibilité de contacts avec les européens pendant la période pré-colombienne. Catlin croyait que les Mandans étaient les « Indiens gallois » de la légende populaire, les descendants du prince Madoc et de ses compagnons qui auraient émigré en Amérique en provenance du pays de Galles aux environs de 1170. Cette opinion a eu beaucoup de succÚs à l'époque, mais a depuis été contestée par la majorité des universitaires[21].
Une spĂ©culation plus tardive a suggĂ©rĂ© que les Mandans auraient pu avoir des contacts Ă lâĂ©poque prĂ©-colombienne avec les explorateurs vikings. Des interprĂ©tations controversĂ©es de la pierre runique de Kensington, trouvĂ©e en 1898 dans la commune rurale de Solem, dans le comtĂ© de Douglas situĂ© au Minnesota, ont prĂ©sentĂ© la pierre runique comme une preuve du passage des Vikings. Toutefois, il n'existe aucune preuve dâun hypothĂ©tique contact entre les Mandans et les Vikings et cette interprĂ©tation a trĂšs peu de partisans parmi les anthropologues et les historiens[22].
ĂpidĂ©mie de variole de 1837â38
Les Mandans ont d'abord Ă©tĂ© frappĂ©s par la variole au XVIe siĂšcle et leurs rangs ont Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©s par des Ă©pidĂ©mies similaires pendant plusieurs dĂ©cennies. Entre 1837 et 1838, une autre Ă©pidĂ©mie de variole a balayĂ© la rĂ©gion. En , un bateau Ă vapeur de lâAmerican Fur Company a remontĂ© le fleuve Missouri vers l'ouest Ă partir de Saint-Louis. Les passagers et les nĂ©gociants quâil transportait ont infectĂ© les tribus Mandan, Hidatsa et Arikara. Ă lâĂ©poque, 1 600 Mandans environ vivaient dans les deux villages. La maladie dĂ©truisit les colonies de Mandans. Presque tous les membres de la tribu, y compris le chef Ma-to-toh-pe, sont morts. Les estimations du nombre de survivants vont de 27 personnes Ă un maximum de 150 et la plupart des sources sâaccordent gĂ©nĂ©ralement sur le nombre de 125. Les survivants se sont regroupĂ©s avec leurs voisins Hidatsas en 1845 et ont crĂ©Ă© le Like-a-Fishhook Village (en).
Le chef Mandan Ma-to-toh-pe aurait dĂ©clarĂ© « comme une meute de chiens noirs, ils mâont trompĂ©, moi qui les ai toujours considĂ©rĂ©s comme mes frĂšres, et ils se sont avĂ©rĂ©s ĂȘtre mes pires ennemis »[23]. Francis Chardon, dans son Journal de Fort Clark 1834-1839, a Ă©crit que les Gros Ventres (ie. Hidatsa), « avaient criĂ© vengeance contre tous les Blancs, car la petite vĂ©role avait Ă©tĂ© apportĂ©e par le bateau Ă vapeur. »[24]. Dans la premiĂšre Ă©tude dĂ©taillĂ©e de l'Ă©vĂ©nement, dans The American Fur Trade of the Far West (Le commerce des fourrures dans le Far West AmĂ©ricain en 1902), Hiram M. Chittenden a mis en cause l'American Fur Company dans la propagation de l'Ă©pidĂ©mie. La tradition orale des tribus concernĂ©es continue Ă affirmer que les Blancs Ă©taient responsables de la maladie[25]. R. G. Robertson dans son livre Rotting Face : smallpox and the American Indian pointe la responsabilitĂ© du capitaine Pratte de St. Peter pour ne pas avoir ordonnĂ© une quarantaine, aprĂšs le dĂ©clenchement de l'Ă©pidĂ©mie, tout en affirmant quâil nâĂ©tait pas « coupable de gĂ©nocide prĂ©mĂ©ditĂ©, mais responsable dâavoir contribuĂ© Ă la mort de milliers dâinnocents. La loi qualifie cette infraction de nĂ©gligence criminelle. Pourtant, Ă la lumiĂšre du nombre de dĂ©cĂšs, de lâanĂ©antissement quasi complet des Mandans, et des terribles souffrances endurĂ©es par toute la rĂ©gion, la qualification de nĂ©gligence criminelle est dĂ©risoire, face Ă une action qui a eu des consĂ©quences aussi horribles »[26].
Ward Churchill (en), avait affirmĂ© quâen 1837, l'armĂ©e amĂ©ricaine aurait sciemment distribuĂ© aux Mandans des couvertures infectĂ©es par le virus de la variole, dans le cadre d'un complot gĂ©nocidaire. Aucun historien spĂ©cialisĂ© dans ce domaine, nâa confirmĂ© les accusations de Churchill contre l'ArmĂ©e. Ă l'UniversitĂ© du Colorado, des enquĂȘtes sur les recherches menĂ©es par Churchill ont conclu que, dans ce cas, il avait dĂ©formĂ© ses sources et « crĂ©Ă© des mythes sous couvert d'Ă©tudes universitaires »[27] - [28].
Fin du XIXe et XXe siĂšcle
Les Mandans se sont joints aux Arikaras en 1862. Ă ce moment-lĂ , Fishhook Village est devenu un important centre commercial de la rĂ©gion. Dans les annĂ©es 1880 cependant, le village a Ă©tĂ© abandonnĂ©. Pendant la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle, on a observĂ© une diminution progressive de la population des trois tribus du groupe (les Mandans, Hidatsas et Arikaras). Le traitĂ© de Fort Laramie de 1851 a attribuĂ© 12 millions d'acres (49 000 km2) de terres au territoire dĂ©tenu conjointement par ces trois tribus. Avec la crĂ©ation de la rĂ©serve de Fort Berthold par dĂ©cret exĂ©cutif du , le gouvernement fĂ©dĂ©ral a reconnu que le territoire concĂ©dĂ© nâĂ©tait que de 8 millions d'acres (32 000 km2). Le , un autre dĂ©cret exĂ©cutif a privĂ© les tribus de 7 millions d'acres (28 000 km2) situĂ©s Ă l'extĂ©rieur des limites de la rĂ©serve.
Au dĂ©but du XXe siĂšcle, le gouvernement a saisi dâautres terres, et en 1910, la rĂ©serve Ă©tait rĂ©duite Ă la superficie dĂ©risoire de 360 000 hectares (3 600 km2)[29]. Ce territoire se situent dans les comtĂ©s de Dunn, McKenzie, McLean, Mercer, Mountrail et Ward du Dakota du Nord. En 1951, le Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des Ătats-Unis a commencĂ© la construction du barrage Garrison sur le fleuve Missouri. Ce barrage a crĂ©Ă© le lac Sakakawea qui a inondĂ© une partie de la rĂ©serve de Fort Berthold notamment les villages de Fort Berthold et dâElbowoods ainsi quâun certain nombre d'autres villages. Les habitants de ces villages ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s et New Town a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour eux.
Si une nouvelle ville a Ă©tĂ© construite pour les personnes dĂ©placĂ©es appartenant Ă ces tribus, des dommages irrĂ©mĂ©diables ont Ă©tĂ© infligĂ©s aux fondements sociaux et Ă©conomiques de la rĂ©serve. Les eaux du barrage ont recouvert prĂšs d'un quart des terres de la rĂ©serve. Ce pays possĂšde des terrains qui figurent parmi les terres agricoles les plus fertiles sur lesquelles reposait toute l'Ă©conomie agricole. En outre, les retenues dâeau ont englouti les sites des villages historiques ainsi que des sites archĂ©ologiques.
Ăpoque actuelle
Les Mandans et les deux tribus apparentĂ©es, tout en Ă©tant associĂ©es, ont conservĂ© dans lâensemble les traditions de leurs ancĂȘtres. Le dernier Mandan de race pure est mort en 1971[15]. Les membres de la tribu se sont relevĂ©s du traumatisme de leur dĂ©placement dans les annĂ©es 1950 et une partie de leur rĂ©tablissement a Ă©tĂ© favorisĂ© par deux extensions rĂ©centes de la Nouvelle-Ville. Le Casino et la Lodge de Four Bears ont Ă©tĂ© construits en 1993, attirant les touristes et apportant de l'argent aux pauvres de la rĂ©serve[30]. Le plus rĂ©cent ajout Ă la nouvelle ville a Ă©tĂ© la zone nouvelle de Four Bears Bridge, qui a Ă©tĂ© construite avec lâeffort conjoint des trois tribus et du ministĂšre des Transports du Dakota du Nord. Le pont enjambant le fleuve Missouri, remplace un ancien pont de Four Bears qui a Ă©tĂ© construit en 1955. Le nouveau pont, â le plus grand pont de l'Ătat du Dakota du Nord â est dĂ©corĂ© de mĂ©daillons cĂ©lĂ©brant les cultures des trois tribus. Le pont a Ă©tĂ© ouvert Ă la circulation le et a Ă©tĂ© officiellement inaugurĂ© lors d'une cĂ©rĂ©monie le [31].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Mandan » (voir la liste des auteurs).
- Ce chiffre est donné par la plupart des sources bien qu'il existe une controverse à ce sujet.
- Synonymy section written by D. R. Parks in Wood & Irwin p. 362â364.
- Jahoda 1975, p. 174.
- George Catlin, Les indiens dâAmĂ©rique du Nord, Paris, Albin Michel, , 551 p. (ISBN 2-226-06123-1), p. 100
- Personal communication from Mauricio Mixco in 1999, reported in Parks & Rankin p. 112.
- Chafe 1976, p. 37â38
- Hollow 1970, p. 457
- Mithun 1999, p. 280
- Hollow & Parks 1980, p. 82.
- Pritzker 2000, p. 336
- Zimmerman 1998, p. 298â299.
- Mandan Social and Ceremonial Organization by Alfred W. Bowers and Gerard Baker 1950 republished 2004
- Pierre Clastres, « De la Torture dans les sociĂ©tĂ©s primitives », L'Homme, t. 13, no 3,â , p. 114-120 (DOI 10.3406/hom.1973.367366, lire en ligne).
- Zimmerman 1998, p. 299â300.
- Dying Tongues
- Jahoda 1975, p. 177â182.
- Hodge p. 796.
- Mandan entry in The Catholic Encyclopedia.
- Williams 1979.
- Potter 2003, p. 178
- (en) Marshall T. Newman, « The Blond Mandan: A Critical Review of an Old Problem », Southwestern Journal of Anthropology, vol. 6, no 3,â , p. 255â272
- Viking settlement and the Mandans
- « Tribal Fever », sur Smithsonian.com, (consulté le ).
- Chardon 1997, p. 126
- [PDF] « Report of the Investigative Committee of the Standing Committee on Research Misconduct at the University of Colorado at Boulder concerning Allegations of Academic Misconduct against Professor Ward Churchill », (consulté le )
- Robertson 2001, p. 299â303
- (en) Thomas Brown, « Did the U.S. Army Distribute Smallpox Blankets to Indians? Fabrication and Falsification in Ward Churchillâs Genocide Rhetoric » [PDF], sur Plagiary.org : Cross-Disciplinary Studies in Plagiarism, Fabrication, and Falsification,
- (en) Marianne Wesson, Robert Clinton, José Limón, Marjorie McIntosh et Michael Radelet, Report of the Investigative Committee of the Standing Committee on Research Misconduct at the University of Colorado at Boulder concerning Allegations of Academic Misconduct against Professor Ward Churchill, University of Colorado at Boulder, , PDF (lire en ligne)
- Pritzker 2000, p. 335
- Indian Gaming Association press release For casino opening date.
- (en) Thomas A. Kvamme, « New Four Bears Bridge is open for traffic », Williston Herald,â (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- (en) Francis Chardon, Chardon's journal at Fort Clark, 1834-1839, Lincoln, University of Nebraska Press, , 458 p. (ISBN 978-0-8032-6375-8, OCLC 36065936, lire en ligne)
- Hayden, Ferdinand Vandeveer. (1862). Contributions to the ethnography and philology of the Indian tribes of the Missouri Valley: Prepared under the direction of Capt. William F. Reynolds, T.E.U.S.A., and published by permission of the War Department. Transactions of the American Philosophical Society, 12 (2), 231â461. Philadelphia: C. Sherman and Son.
- Hodge, Frederick Webb, Ed. Handbook of American Indians North of Mexico. Originally published by the Bureau of American Ethnology and the Smithsonian Institute in 1906. (Reprinted in New York: Rowman and Littlefield, 1971. (ISBN 1-58218-748-7))
- (en) Gloria Jahoda, The trail of tears : the story of the American Indian removals, 1813â1835, New York, Wings Books, , 356 p. (ISBN 0-517-14677-0, OCLC 32132779)
- Newman, Marshall T "The Blond Mandan: A Critical Review of an Old Problem", Southwestern Journal of Anthropology, Vol. 6, No. 3 (Autumn, 1950), p. 255-272
- (en) Tracy A. Potter, Sheheke : Mandan Indian diplomat : the story of White Coyote, Thomas Jefferson, and Lewis and Clark, Helena, Farcountry Press, , 206 p. (ISBN 978-1-56037-253-0, OCLC 52588967)
- (en) Barry Pritzker, A Native American encyclopedia : history, culture, and peoples, New York, Oxford University Press, , 591 p. (ISBN 978-0-19-513877-1, OCLC 42683042, lire en ligne)
- (en) R. G. Robertson, Rotting face : smallpox and the American Indian, Caldwell, Caxton Press, , 329 p. (ISBN 978-0-87004-419-9, OCLC 690440756, lire en ligne)
- Wood, W. Raymond, & Lee Irwin. "Mandan". In R. J. DeMallie (Ed.), Handbook of North American Indians: Plains (Vol. 13, Part 1, p. 94â114). W. C. Sturtevant (Gen. Ed.). Washington, D.C.: Smithsonian Institution, 2001. (ISBN 0-16-050400-7)
- (en) Karen Zimmerman, « Mandan », dans The Gale Encyclopedia of Native American Tribes, vol. III, Detroit, Gale, (ISBN 0-7876-1088-7).
Langue
- (en) Wallace L. Chafe, The Caddoan, Iroquoian and Siouan languages, La Haye, Mouton, coll. « Trends in linguistics: State-of-the-art report (No. 3). », , 98 p. (ISBN 978-90-279-3443-7, OCLC 2894686, lire en ligne)
- (en) Robert C. Hollow, A Mandan dictionary (thĂšse de doctorat), Berkeley, University of California, (OCLC 24351614)
- Hollow, Robert C.; & Parks, Douglas. (1980). Studies in plains linguistics: Ă review. In W. R. Wood & M. P. Liberty (Eds.), Anthropology on the Great Plains (p. 68â97). Lincoln: University of Nebraska. (ISBN 0-8032-4708-7).
- Kennard, Edward. (1936). Mandan grammar. International Journal of American Linguistics, 9, 1â43.
- Lowie, Robert H. (1913). Societies of the Hidatsa and Mandan Indians. In R. H. Lowie, Societies of the Crow, Hidatsa, and Mandan Indians (p. 219â358). Anthropological papers of the American Museum Of Natural History (Vol. 11, Part 3). New York: The Trustees. (Texts are on p. 355â358).
- (en) Marianne Mithun, The languages of native North America, New York, Cambridge University Press, , 773 p. (ISBN 978-0-521-23228-9, OCLC 40467402, lire en ligne)
- Mixco, Mauricio C. (1997). Mandan. Languages of the world series: Materials 159. MĂŒnich: LINCOM Europa. (ISBN 3-89586-213-4).
- (en) Douglas R. Parks, A. Weasley Jones, Robert C. Hollow et David J. Ripley, Earth lodge tales from the upper Missouri, Bismarck, Mary College, , 124 p. (OCLC 4508883)
- Parks, Douglas R.; & Rankin, Robert L. (2001). The Siouan languages. In R. J. DeMallie (Ed.), Handbook of North American Indians: Plains (Vol. 13, Part 1, p. 94â114). W. C. Sturtevant (Gen. Ed.). Washington, D.C.: Smithsonian Institution. (ISBN 0-16-050400-7).
- Will, George; & Spinden, H. J. (1906). The Mandans: Ă study of their culture, archaeology and language. Papers of the Peabody Museum of American Archaeology and Ethnology, Harvard University (Vol. 3, No. 4, p. 81â219). Cambridge, MA: The Museum. (Reprinted 1976, New York: Kraus Reprint Corporation).
- (en) Gwyn A. Williams, Madoc : the making of a myth, Londres, Eyre Methuen, , 255 p. (ISBN 978-0-413-39450-7, OCLC 6403884)
Liens externes
- Knife River Indian Villages National Historic Site
- Lewis and Clark Fort Mandan Foundation
- Lewis and Clark's Journals recording their time with the Mandan
- Mandan entry in The Catholic Encyclopedia
- Mandan, Three Tribes and Language information from Dying Tongues
- The mystery of the Mandan par Charles W. Moore, 1998
- Dean R. Snow, « Martians & Vikings, Madoc & Runes », sur AmericanHeritage.com, (consulté le )
- Mandan, Hidatsa & Arikara Nation
- Even the Dogs Wept: Indian Burial Practices from the Bismarck Tribune