Mademoiselle Maurice
Mademoiselle Maurice, pseudonyme de Marie Saudin[1], née à Annemasse le , est une artiste plasticienne française. Elle est connue pour ses œuvres réalisées à partir d'origamis, ses couleurs arc-en-ciel et ses installations monumentales, mais pratique également la peinture et autres techniques mixtes.
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Marie Saudin |
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Elle explore des thèmes tels que la nature humaine, sa relation à l'environnement, l'écologie. Ses œuvres éphémères essentiellement constitués de papier et de fils, généralement aux couleurs de l'arc-en-ciel, faisant ainsi référence au Rainbow Warrior de Greenpeace, à la nation arc-en-ciel, au drapeau pour la paix, lequel correspond au mouvement LGBT[2].
Associée au mouvement street-art, l'artiste expose librement dans l'espace public dans le monde entier.
Biographie
Marie Saudin a grandi en Haute-Savoie. Diplômée en architecture d'intérieur à l'école Supérieure d'Architecture Intérieure de Lyon, elle travaillera pour un cabinet d'architectes à Genève avant de commencer sa carrière dans l'art urbain en 2009, sous le nom de Mademoiselle Maurice[3].
En 2010, elle part s'installer au Japon pour différents projets artistiques mais elle rentre précipitamment en à cause de l'accident nucléaire de Fukushima. La catastrophe déclenchera chez l'artiste son militantisme[4] antinucléaire et plus globalement son artivisme actuel. En 2012, elle réalise sa première installation d'origamis en papier dans la rue à Paris dévoilant le mot "NON" et s'inspirant de la légende des mille grues[5].
L'artiste est aujourd'hui représentée par la galerie Mathgoth, située rue Hélène-Brion, dans le 13e arrondissement de Paris. Cette galerie représente également d'autres artistes du mouvement street-art, tels que Jace, Isaac Cordal et Jef Aérosol.
Mademoiselle Maurice partage son temps de travail entre Paris et un atelier à Marseille, situé dans le quartier de la Belle-de-Mai[6]. Elle est très active sur les réseaux sociaux.
Style
Les sujets de Marie Saudin s'appuient essentiellement sur l'art du pliage dénommé origami. Ses œuvres, inspirées de cet art populaire du papier, créé en Chine, il y a deux mille ans, puis développé au Japon, sont collées sur des parois de béton, de ciment et souvent associées à une palette de couleurs très étendue évoquant l'arc-en-ciel [7].
Ses créations, hétéroclites et inattendues, se développent au hasard des façades des bâtiments, à même la rue, en opposition avec la « grisaille du béton » et soumis aux yeux des passantes et passants[8].
L'artiste allie l'art de la dentelle, de la broderie avec l'art ancestral de l'origami de façon personnelle. Selon le site d'art contemporain suisse Widewalls, Mademoiselle Maurice utilise cinq modèles différents pour créer ses œuvres : l'oiseau, la grue, la fleur, le bateau et le vent qui sont des éléments utilisés lors de la conception d'origamis [9].
Carrière
Années 2011 et 2012
Mademoiselle Maurice réalise une scénographie de 1 200 m2 lors d'un festival japonais organisé à Paris en 2011. L'année suivante, elle est sélectionnée pour une installation artistique au Royaume-uni. Cette même année le site d'architecture britannique, Bettery Magazine organise une rencontre entre Mademoiselle Maurice et l'Athlète handisport Aimee Mullins, qui aboutira à la création de l’œuvre éphémère « Take one, Give one »[10].
Année 2013
En février, à l'occasion de la semaine de la réduction des déchets, la société Louis Vuitton propose une campagne de sensibilisation dans ses bureaux pour rappeler l’importance de l’économie et du recyclage du papier. Mademoiselle Maurice réalisera alors un portrait en origami de Louis Vuitton à partir de papiers récupérés dans les corbeilles à papier. Le mois suivant, l'artiste investit le grand espace sous la rotonde du Palais de Tokyo à Paris, avec et pour la marque Post-it[11].
En août, Mademoiselle Maurice crée une installation sur un mur de trente mètres de long d'un hôpital à Singapour, dans le but de partager un message de sensibilité au don d'organes et au don du sang. Elle collabore le mois suivant avec l'artiste Sarah Applebaum et elles réalisent ensemble une installation[12] entre San Francisco et Oakland, pour Vice Magazine. Le même mois, elle investit le stade olympique d'Athènes avec une œuvre monumentale à l'occasion des quinze Ans d’Action Aid.
Au mois d'octobre, elle installe une œuvre dénommée dans la rue à Kosice en Slovaquie dans le cadre des Nuits blanches (Biela noc en slovaque)[13].
Année 2014
En tout début d'année, elle intervient sur le M.U.R[14] - [15], rue Oberkampf à Paris. En mai, l'artiste participe à la première édition du festival Artscape, à Malmö en Suède.
En août de la même année, elle participe au festival Emergence à Naxos en Sicile. Le mois suivant, elle participe au Hiyeaf Festival à Haikou en Chine, puis en octobre, elle réalise une installation dans le cadre d'une exposition collective[16] à la piscine Molitor. Au cours du mois de décembre, elle réalise une installation à la Fondation Louis Vuitton.
Année 2015
En février, Mademoiselle Maurice installe une œuvre à Paris pour l'émission "Blue Peter" de la BBC, puis en mars, elle présente avec Art Azoï une installation au Parc de La Villette[17]. Au cours du mois de mai, elle installe une suspension au Musée national de Singapour.
Du au , l'artiste expose au Carrousel du Louvre au sein de l’exposition collective « Le design fait la pluie et le beau temps » à l'occasion de l'évènement Paris Design Week[18].
Durant la même période, à l'occasion de la sortie du nouveau logo du moteur de recherche Google, elle participe à l'évènement en réalisant une installation dans le vieil aéroport de Berlin "Tempelhof". Elle réalisera ensuite une installation monumentale sur le château de la Mogère à Montpellier[19] et part ensuite au Mexique pour un shooting photo et la réalisation d’une anamorphose à partir d'origamis sur un mur. Le visuel généré est utilisé pour la mise en avant de la tablette Nexus 9.
Pour les fêtes de fin d’année, le ministère de la Culture et de la Communication a confié ses espaces d’accueil des sites de Valois[20] et des Bons-Enfants à l’artiste plasticienne et Art Azoï.
Année 2016
Au mois de mars, Mademoiselle Maurice expose à la galerie d'art urbain parisienne Mathgoth, puis à compter du , associée au dispositif « Culture NoMad », du Centre Psychothérapique de l'Ain, située à Bourg-en-Bresse, elle imagine une installation monumentale, fresque éphémère, sur la façade de la chapelle du centre. Cette œuvre lui sera inspirée sur la base d'origamis réalisés par des centaines de participants [21].
La même année, l'artiste collabore avec le créateur Issey Miyake pour imaginer un visuel sur le parfum L’eau d’Issey "City Blossom" [22]ainsi que des installations dans les boutiques du créateur (New-York, Tokyo, Londres et Paris). Elle exposera ensuite deux pièces dans le cadre de l'exposition collective "A moment in time"[23] à la galerie Saatchi à Londres.
La Maryland railway station de la Great Eastern Main Line, situé dans le Borough londonien de Newham bénéficie de l'action de « Miss Maurice » qui cette année-là , crée une fresque de soixante-cinq mètres de long. Celle-ci est composée de multiples carreaux de faïence peints dans une série de différentes couleurs[24].
En juin, Mademoiselle Maurice réalise sa plus grande installation sur Paris, intitulée "Cycles lunaires". Il s’agit de la plus grande fresque artistique réalisée dans Paris intra-muros, d'une dimension de 2 000 m2 environ[25]. L’immeuble mesurant 140 mètres de long sur 15 mètres de haut. En raison des conditions météorologiques incompatibles avec une installation faite à partir de papier, l'artiste inventera ce qu'elle appelle les "Maurigamis", sorte de pochoirs qui reprennent l'esthétique de l'origami mais reproduite en peinture. Les "maurigamis" viendront compléter les premiers origamis de papier déjà installés sur le mur de la cité Paul Bourget dans le 13ème arrondissement de Paris.
En octobre, l'artiste part pour le Brésil avec l'artiste SNEZ (formant leur duo Emès crew[26]) pour plusieurs installations artistiques et socio-culturelles. Elle participe durant cette même période à l'événement "Francs-Colleurs" avec le collectif d'artistes 9ème Concept. Le projet "Francs Colleurs" rassemble 46 artistes à travailler autour d’une forme graphique commune, la goutte, et à éditer des autocollants pour les coller en petit ou en format géant, sous la forme d'installations dans la rue.
Année 2017
Durant cette période, elle collabore avec WWF et Tiger Beer dans le cadre de la campagne de sensibilisation pour aider à combattre le commerce illégal du tigre[27].
Notes et références
- « Les créations en origami de Mlle Maurice », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- Site artistup.fr, page sur mademoiselle maurice
- site télérama, page sur les surprenants origamis ecolos de mademoiselle maurice
- « Mademoiselle Maurice origami », Cotemaison.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Rencontre avec Mademoiselle Maurice – VYSUAL MAG », VYSUAL MAG,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Site du journal "La Provence", article de Gwenola Gabellec du 28/04/2014
- Site critère éditions, page sur Mademoiselle Maurice
- Site de la galerie Mathgoth, page sur mademoiselle Maurice
- Site Widewalls, page anglophone sur Mademoiselle Maurice
- Site fantikart, page sur mademoiselle Maurice
- « Les origamis de Mademoiselle Maurice au Palais de Tokyo », Les Others,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Paysage Coloré d'Origami en Papier et de Bois - Chambre237 », Chambre237,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Site slovaque Metoo.sk, menu déroulant "Dohisty Live"
- « Mademoiselle Maurice | Création éphémère sur le M.U.R - Paris is Beautiful », Paris is Beautiful,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Mademoiselle Maurice au M.U.R. », sur www.princessepepette.com, (consulté le )
- « Les cabines d'artistes de Molitor, une plongée artistique audacieuse. | Urban Art Paris - Bordeaux », Urban Art Paris - Bordeaux,‎ (lire en ligne, consulté le )
- site de Lavillette.com, page "Mademoiselle maurice, art urbain au WIP Villette", consultée le 02/06/2018
- Site Frenchies in Paris, oberblog de céline publié le 01/10/2015, page "Le design fait la pluie et le beau temps"
- site culture box, article de Stéphane Hilarion : Garden P(Arty), le street art s’invite au château de la Mogère à Montpellier
- (en) « Ministère de la Culture 2015 Expo Mlle Maurice », sur Vimeo (consulté le )
- Site interstices auvergne-rhone-alpes, page "Centre psychothérapique de l'Ain - Street Origami - Mademoiselle Maurice"
- « Eau d'issey : Quand Issey Miyake collabore avec mademoiselle Maurice ! », Marie Claire,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « XX: A Moment In Time Group Show @ Saatchi Gallery, London », sur instagrafite.com (consulté le )
- Site de la galerie Mathgoth, page du 30/03/2016 sur Miss Maurice
- « Mademoiselle Maurice inaugure la plus grande fresque de Paris samedi 25 juin », Time Out Paris,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « L'interview poétique de Mademoiselle Maurice et son street art humaniste », sur www.blog.stripart.com (consulté le )
- (en) « Tiger Beer combines AI, art and conservation in WWF selfie drive to save tigers », The Drum,‎ (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- LLB (auteur), Guide du street art à Marseille, Alternatives, , 142 p. (ISBN 978 207287 597 7, présentation en ligne), p. 60
- Collectif (auteur) et Didier Levallois (sous la direction de), 69 : Universal language, Critères éditions, coll. « Opus Délits » (no 69), , 96 p. (ISBN 9782370260451, présentation en ligne)
- Karen Brunel-Lafargue (textes et entretiens) et Tatyana Fazlalizadeh (avant-propos), L'Art se rue 3 : La représentation du féminin dans l'art urbain, H'Artpon, , 232 p. (ISBN 979-10-95208-03-7, BNF 45038952, présentation en ligne)
- Association Le Mur, LE MUR - THE WALL : 2010 - 2015, Hermann, , 264 p. (ISBN 9782705692902, présentation en ligne)
Monographies
- Chrixcel (auteur), Mademoiselle Maurice : Origamismes vivants, Critères éditions, coll. « Opus Délits » (no 74), , 72 p. (ISBN 9782370260536, présentation en ligne)