Accueil🇫🇷Chercher

Loup de l'Est

Canis lycaon, Canis lupus lycaon

Canis lycaon
Description de cette image, également commentée ci-après
Loup de l'Est

Espèce

Canis lycaon
Schreber, 1775

Synonymes

  • Canis lupus canadensis (de Blainville, 1843)[1]
  • Canis lupus lycaon Schreber, 1775 (prĂ©fĂ©rĂ© par BioLib)[1]
  • Canis lupus ungavensis (Comeau, 1940)[1]

Statut CITES

Sur l'annexe  I  de la CITES Annexe I , RĂ©v. du 23/06/2010

Le loup de l'Est (Canis lycaon) est un mammifère carnivore de la famille des Canidae que l'on trouve en Amérique du Nord. Les études génétiques réalisées au XXIe siècle confirment qu'il s'agit bien d'une espèce du Nouveau Monde à part entière et non pas d'une sous-espèce (Canis lupus lycaon) du Loup gris (Canis lupus) comme on l'a accepté un temps. En français, de nombreux noms ont été proposés pour le désigner (loup du Canada, loup gris de l'Est, loup rouge de l'Est, loup des bois de l'est[2]...) mais c'est l'appellation Loup de l'Est qui est la plus courante[3].

Les populations de ce loup se rencontrent principalement au Canada, en particulier dans l'aire protégée du parc provincial Algonquin[4].

Il ne faut pas confondre Canis lycaon avec une autre espèce de Canidés bien différente, le lycaon (Lycaon pictus).

Espèce ou sous-espèce ?

La communauté scientifique a changé plusieurs fois d'avis au cours de l'histoire.

Les premières classifications réalisées ont considéré ce loup comme étant une espèce à part entière (Canis lycaon), distincte du Loup gris (Canis lupus)[2]. Ensuite, en se basant sur les études morphologiques, on a émis l'hypothèse que le Loup de l'Est serait une sous-espèce de ce dernier, que l'on a désignée alors comme Canis lupus lycaon. D'autres encore considèrent qu'il s'agit plutôt du résultat de croisements entre le Loup gris, le Loup rouge ou le coyote[5].

Les études moléculaires réalisées en 2003 suggèrent de nouveau que le Loup de l'Est est bien une espèce à part entière du Nouveau Monde, conspécifique avec le Loup rouge (Canis rufus Audubon et Bachman, 1851)[2] - [6], en tout cas distincte et ayant évolué indépendamment du loup gris d'origine eurasienne, même s'ils se croisent fréquemment sur les mêmes territoires[6] - [2]. Ceci a été confirmé en 2006[5] et aussi en 2010 par une étude réalisée sur les loups du parc provincial Algonquin, région où différentes populations se partagent le territoire tout en conservant des caractéristiques génétiques distinctes.

Morphologie

Crâne.

Le loup de l'Est est plus petit que le Loup gris. Il a une peau grisâtre-brun pâle. Le dos et les flancs sont couverts de longs poils noirs. Le dos de ses oreilles a une légère couleur rougeâtre.

Le loup de l'Est est également plus maigre que le Loup gris ce qui lui confère l'aspect d'un coyote. Cette allure de coyote est due aux multiples hybridations loup/coyote qui ont lieu fréquemment dans les parcs[3].

Reproduction

Les loups gris attaquent, tuent ou chassent les coyotes s'ils les trouvent ; des études menées en 1998 par John et Mary Theberge[7] suggèrent que les loups de l'Est mâles acceptent les femelles coyotes. John Theberge déclare que, parce que les coyotes sont plus petits que les loups, les louves seraient moins enclines à accepter un plus petit compagnon.

Au sein de ces populations mélangées, la taille des individus obtenus dépend du niveau d'hybridation du loup de l'Est avec les deux autres espèces de canidés, le loup gris (Canis lupus) et le coyote de l'Ouest (Canis latrans), qui ne peuvent pas s'hybrider entre elles[8].

RĂ©gime alimentaire

Ce loup s'attaque principalement à des cervidés ou de plus petits mammifères. Contrairement aux loups gris qui sont globalement de plus grande taille, ils ne s'attaquent que très rarement aux orignaux, même s'ils sont abondants[8].

Si les proies du loup de l'Est sont donc principalement des cervidés comme le cerf de Virginie, ils capturent aussi volontiers de plus petits mammifères, des lagomorphes et des rongeurs, comprenant le castor, le rat musqué et les souris.

Population et répartition

Les recherches menées au Canada au XXIe siècle[8] - [2] identifient en fait deux types de loups sur ce territoire : le type Ontario, confiné principalement dans les forêts boréales et qui serait bien un Canis lupus et le type Algonquin d'espèce Canis lycaon que l'on rencontre aussi en forêt tempérée décidue[8].

Le loup de l'Est occupe principalement le secteur de l'aire protégée du Parc provincial Algonquin[4] qui est bordé au sud par une zone où vivent des coyotes hybrides (C. lycaon x C. latrans), nommés « Tweed wolf » en anglais[4]. On pense qu'il doit aussi se trouver au Minnesota et Manitoba. Dans le passé, ces espèces arrivaient peut-être plus en avant dans les États-Unis, mais après l'arrivée des Européens, ces loups ont été fortement persécutés dans le pays. Au Canada, le nombre exact de loups de l'Est est inconnu.

Dans l'Algonquin, des loups voyagent souvent en dehors des frontières du parc, et entrent dans des rĂ©gions de fermes oĂą certains sont tuĂ©s. « De tous les dĂ©cès de loup enregistrĂ©s de 1988 Ă  1999, un minimum de 66 % a Ă©tĂ© provoquĂ© par des humains. Les frontières extĂ©rieures de tir du parc Ă©taient les principales causes de dĂ©cès pour des loups Ă©quipĂ©s de puces en parc d'Algonquin. »[7]. Un loup marquĂ© en a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© en octobre dans le Parc de la Gatineau, qui est Ă  170 kilomètres du parc d'Algonquin. Mi-dĂ©cembre, il avait fait son retour dans l'Algonquin, puis, en , la tĂŞte tranchĂ©e de ce loup a Ă©tĂ© trouvĂ©e clouĂ©e Ă  un poteau de tĂ©lĂ©phone dans le Round Lake par un homme qui dĂ©testait les loups.

L'espèce Canis lycaon, formerait en fait une métapopulation[8] - [4]. Cette métapopulation garde ainsi un haut degré de variabilité et d'adaptation qui lui permet de résister à la concurrence de l'homme mieux que le Loup gris dont les populations diminuent. Au contraire de leurs cousins gris, les populations ayant majoritairement un matériel génétique Canis lycaon, ou celles des coyotes avec lesquels ils se sont croisés, tendent à se développer[8].

Préservation des populations

Il est difficile d'estimer le nombre de Canis lycaon vivant dans la région supérieure des Grands Lacs, les différentes espèces de canidés s'y croisant et se mélangeant volontiers[2].

Le coyote et le loup de l'Est se ressemblent tellement qu'une interdiction de chasse a été instaurée pour tous les loups du Canada mais aussi pour les coyotes, de façon à éviter toute mort accidentelle, le loup gris, le loup de l'Est et le coyote se côtoyant sur le territoire canadien[9].

Selon Parcs Canada et les sociétés gérant les régions sauvages estiment que l'hybridation avec les coyotes peut être un danger pour la préservation de l'espèce Canis lycaon. Le Comité sur le statut de la faune du Canada (COSEWIC) a en effet identifié l'hybridation loup/coyote, comme étant l'une des menaces principales auxquelles faisaient face les loups de l'Est. L'hybridation continue à être également un défi sérieux pour le rétablissement du loup rouge en Caroline du Nord[3].

En 2008 une étude a montré qu'il est possible d'étudier ces loups de plus près sans occasionner de perturbations durables sur le comportement des familles, ni augmenter la mortalité des louveteaux[10] et les recherches qui ont été faites par ailleurs donnent des indications sur la répartition passée de ce loup des bois de l'est. Tout ceci aura des conséquences sur la gestion de la réintroduction des loups dans les États du nord-est américain[2].

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 25 février 2018
  2. (en) P. J. Wilson et al., « Mitochondrial DNA extracted from eastern North American wolves killed in the 1800s is not of gray wolf origin » [« L'ADN mitochondrial extrait de loups de l'Est nord-américain tués dans les années 1800 ne partage pas d'origine avec le loup gris »], Canadian Journal of Zoology, vol. 81, no 5,‎ , p. 936-940 (ISSN 0008-4301, DOI 10.1139/z03-059).
  3. COSEPAC, « COSEWIC Base de données : Loup de l'Est », (consulté le ).
  4. (en) S.K. Grewal et al. A genetic assessment of the eastern wolf (Canis lycaon) in Algonquin Provincial Park. Journal of mammalogy 2004, vol. 85, no4, pp. 625-632 (8 pages). Édité par Brigham Young University, Department of Zoology, Provo, UT, États-Unis. (ISSN 0022-2372). Lire le résumé sur CAT.INIST
  5. (en) C.J. Kyle, A.R. Johnson, B.R. Patterson, P.J. Wilson, K. Shami, S.K. Grewal, B.N. White, « Genetic nature of eastern wolves: Past, present and future », Conservation Genetics, no 7,‎ , p. 273-287 (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Canis lupus Linnaeus, 1758 .
  7. (en) John et Mary Theberge,1998.Wolf Country: Eleven Years Tracking the Algonquin Wolves. Ed. McClelland Stewart. Edition 2000. « Lire une critique » (version du 12 avril 2000 sur Internet Archive).
  8. (en) Bradley White et al., 2001. Status of the Eastern Wolf. Natural Resources DNA Profiling and Forensic Centre, Trent University, Peterborough, Ontario. Lire le document pdf
  9. Les loups en Ontario sur le site du Ministère des Richesses naturelles (MRN) de l'Ontario
  10. (en) K. J. Mills et al. Behavioural response of eastern wolves (Canis lycaon) to disturbance at homesites and its effects on pup survival, publié dans Canadian Journal of Zoology, Volume 86, n°5, 1er mai 2008, pp. 400-406(7) publié par NRC Research Press.

Voir aussi

Liens externes

Références taxinomiques

Autres liens externes

  • (en) RĂ©fĂ©rence CITES : espèce Canis lupus Schreber, 1775 (+ rĂ©partition sur Species+) (consultĂ© le )
  • (en) Étude d'un crâne de Canis lupus lycaon : Canis lupus, Gray Wolf par le Dr. Pamela Owen (University du Texas, Austin) sur DigiMorph
  • (en) N. Hutt, The Wolves of Algonquin Provincial Park dans International Wolf, Ă©tĂ© 2002. Lire le document pdf
  • (en) Bradley White et al., 2001. Status of the Eastern Wolf. Natural Resources DNA Profiling and Forensic Centre, Trent University, Peterborough, Ontario. Lire le document pdf. Études gĂ©nĂ©tiques en rapport avec Canis lycaon.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.