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Les Progressistes

Les Progressistes[1] est un parti politique fondé en 1981 en tant que section du Parti socialiste (PS) en Nouvelle-Calédonie par des dissidents du Parti socialiste calédonien (PSC), partisans de la création d'un mouvement soutenant clairement la nouvelle majorité présidentielle de François Mitterrand. Étant donné le caractère particulier de la vie politique néo-calédonienne, où le clivage principal se fait entre partisans et opposants à l'accession à la souveraineté, la gauche locale est essentiellement représentée par les mouvements indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et donc la section du PS est relativement réduite. Pour le Congrès de Reims de 2008, il y avait ainsi 49 inscrits sur les listes du vote pour les motions en Nouvelle-Calédonie[2]. Fin 2016, le parti se détache du PS et change de nom.

Les Progressistes
Image illustrative de l’article Les Progressistes
Logotype officiel.
Présentation
Premier secrétaire Michel Jorda
Fondation 1981 (section du PS)
2016 (Les Progressistes)
Siège Nouméa
Positionnement Gauche
Idéologie Anti-indépendantisme, Social-démocratie, Autonomisme
Affiliation nationale PS (jusqu'en 2016)
Affiliation européenne PSE
Affiliation internationale Internationale socialiste
Couleurs rose et rouge
Site web pscaledonie.ouvaton.org

Histoire

Création

La section locale du Parti socialiste en Nouvelle-Calédonie a été créée au lendemain de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République par des dissidents du Parti socialiste calédonien (PSC). Ce dernier, créé en 1976 et engagé en faveur de l'indépendance depuis 1979 (membre du Front indépendantiste puis du FLNKS), est nettement plus à gauche que son homonyme métropolitain. Son secrétaire général, Jacques Violette, a ainsi été proche avant son arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1969 de la Ligue communiste d'Alain Krivine. Max Chivot (né en 1946, qui fut membre du Conseil de gouvernement de 1978 à 1979) et Jean-Paul Caillard (médecin, né en 1941), deux figures du PSC et tous deux anciens participants du mouvement étudiant de Mai 68 (fondateurs de l'Association des jeunes calédoniens à Paris AJCP puis, après leur retour sur le Territoire, de l'Union de la jeunesse calédonienne UJC qui se veut le pendant européen des « Foulards rouges » kanaks), souhaitent relayer localement l'action de la nouvelle majorité sur le plan national tout en restant attaché au principe d'indépendance inter-ethnique. Max Chivot, avec Jean-Paul Caillard comme suppléant, sont d'ailleurs candidats aux législatives de dans la 2e circonscription, contre le sortant anti-indépendantiste et affilié au RPR Jacques Lafleur mais aussi contre le candidat du Front indépendantiste, soutenu par le PSC, François Burck (membre de l'UC).

Historique des participations Ă©lectorales

Positionnements du parti

La section reprend les valeurs et principes fondamentaux du PS national. Elle est depuis 2006 majoritairement proche de Ségolène Royal. Elle a ainsi soutenu sa candidature à la primaire du , le premier secrétaire de l'époque, Atélémo Moléana, déclarant à la fermeture du bureau de vote à midi : « La campagne a consisté en un banquet républicain. La grande majorité des adhérents est favorable à Ségolène Royal, mais Dominique Strauss-Kahn a quelques soutiens. Je crois que Laurent Fabius n’en a qu’un seul »[4]. La section vote également très majoritairement pour la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes lors de l'élection du Premier secrétaire : au premier tour, 52,95 % des suffrages se portent pour elle, 29,41 % sur Benoît Hamon et 17,64 % pour Martine Aubry[5]. Au second tour, le PS néo-calédonien obtient une certaine médiatisation nationale pour être au cœur de la polémique sur le décompte des voix qui oppose les partisans des deux candidates restantes, Royal et Aubry. En effet, le premier résultat donné par la direction socialiste fait valoir que Martine Aubry ne devance Ségolène Royal que de 42 voix. Or, en raison d'un problème informatique, les votes de la section néo-calédonienne (dont, parmi les 16 voix qui s'y sont exprimées, 13 ont opté pour Royal) n'ont pas été décomptées. S'y ajoutent d'autres contestations des résultats en Polynésie française, dans la Moselle, l'Alsace et à Lille[6]. La direction socialiste de Nouvelle-Calédonie appelle toutefois à l'apaisement, et son premier secrétaire, Michel Jorda, propose de s'inspirer du gouvernement local pour aboutir à une « présidence collégiale »[7]. Le PS de Nouvelle-Calédonie est particulièrement partisan du principe de démocratie participative.

Localement, le Parti socialiste milite pendant longtemps pour une indĂ©pendance pluri-ethnique, et le maintien après l'accès Ă  la pleine souverainetĂ© de liens forts, voire d'une association, avec la France. Il a toutefois nettement nuancĂ© son propos sur le sujet en se concentrant, sur le plan de la question institutionnelle, sur la pleine application des accords de Matignon puis de NoumĂ©a et la mise en place d'un destin commun. Ainsi, Michel Jorda prĂ©cise en : « L’avenir de la CalĂ©donie, il est lĂ , et dans un processus de dĂ©colonisation, qui n’est pas forcĂ©ment synonyme d’indĂ©pendance »[8]. Plus explicitement, en , prĂ©sentant le changement de nom de la section socialiste pour devenir « Les Progressistes Â», Michel Jorda affirme que celle-ci dĂ©fend dĂ©sormais le non Ă  l'indĂ©pendance et estime nĂ©cessaire le maintien des compĂ©tences rĂ©galiennes au niveau national français[1].

Il reste néanmoins un allié électoral traditionnel en Province Sud, et plus précisément encore dans le Grand Nouméa, où il est presque exclusivement implanté, des indépendantistes : il formait ainsi des listes communes avec le Libération kanak socialiste (LKS) lors des Évènements des années 1980, puis est généralement associé à l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) et plus particulièrement en son sein du Parti de libération kanak (Palika) et du Rassemblement démocratique océanien (RDO) qui regroupe les Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie favorables à l'accès à la pleine souveraineté. En effet, Atélémo Moléana, premier secrétaire de la section de 1998 à son décès accidentel en 2008, était auparavant militant au RDO et est resté proche de ses dirigeants[9]. Pour les élections provinciales de 2009, le PS-NC participe au « Pôle progressiste » qui, avec des anciennes figures du FLNKS et de l'UC (Marie-Claude Tjibaou, Octave Togna, Jean-Pierre Deteix) ou des militants du Palika (Louis Mapou, Élie Poigoune) mais aussi anti-indépendantistes (Laurent Chatenay), souhaite « sortir des lignes » politiques traditionnelles opposant partisans et opposants de l'indépendance et « que la vie politique s'organise autrement que sur la peur et la frustration »[10]. Cela aboutit à la constitution de la liste « Ouverture citoyenne » tirée par Louis Mapou et voulue comme « ni loyaliste, ni indépendantiste, mais une liste pays »[11].

Cet Ă©loignement progressif d'un positionnement indĂ©pendantiste Ă  une ligne recentrĂ©e sur le « destin commun Â» et un progressisme de gauche, Ă©volution surtout menĂ©e par le premier secrĂ©taire Michel Jorda depuis 2008, aboutit Ă , pour la première fois depuis 1981, une candidature isolĂ©e de la section aux Ă©lections lĂ©gislatives de dans la 1re circonscription, tout en soutenant dans la 2e circonscription la candidature unitaire du FLNKS portĂ©e par Jean-Pierre DjaĂŻwĂ© du Palika. De mĂŞme, aux Ă©lections municipales de , le PS-NC constitue, en association avec le Palika, la vĂ©ritable cheville ouvrière de la liste « Engagement citoyen Â» qui se prĂ©sente, comme « Ouverture citoyenne Â» en 2009 (dont elle retrouve plusieurs personnalitĂ©s, comme Marie-Claude Tjibaou en tĂŞte de liste), dans une logique se voulant hors du clivage traditionnel loyaliste-indĂ©pendantiste et sur une ligne de gauche : le siège de la section sert de permanence de la liste ; le premier secrĂ©taire, Michel Jorda, sans ĂŞtre candidat (ayant Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© inĂ©ligible en raison de ses comptes de campagne pour les lĂ©gislatives de 2012), en est le porte-parole ; Marie-Paule Robert est en 3e position. Cette liste s'oppose alors, Ă  gauche, Ă  celle d'union « nationaliste Â» soutenue par le FLNKS, menĂ©e essentiellement par l'UC et ouverte Ă  tous les autres partis indĂ©pendantistes, dont surtout le Parti travailliste et la Dynamik unitaire Sud (DUS, crĂ©Ă©e par des dissidents du Palika en Province Sud).

La section socialiste axe par ailleurs l'essentiel de son discours politique sur les questions Ă©conomiques et sociales, et critique la droite anti-indĂ©pendantiste locale (le Rassemblement puis Les RĂ©publicains mais aussi l'Avenir ensemble et CalĂ©donie ensemble) qu'elle qualifie de la « droite la plus inĂ©galitaire du monde » et trop liĂ©e Ă  des « lobbies Â». Pour le PS-NC puis Les Progressistes, cette dernière reprĂ©sente « l'hyperlibĂ©ralisme Ă  tout crin », « la confusion et l’irresponsabilitĂ© des pouvoirs » et une forme de ploutocratie (critiquant notamment la prĂ©sence de « plus de 10 milliardaires » au Congrès). S'il reconnaĂ®t une « amĂ©lioration centriste » de la « situation des plus pauvres » depuis les annĂ©es 2000, il estime par ailleurs que « la solidaritĂ© tarde Ă  se mettre en place. On prĂ©fère dĂ©fiscaliser (donc faire cadeaux aux plus riches) que financer des amĂ©liorations sociales pourtant indispensables »[12].

Plus largement, le PS-NC puis Les Progressistes se sont prononcés : pour la légalisation du cannabis, assurant que dans les pays où elle a été décidée la consommation a reculé ; la mise en place de la taxe générale sur la consommation associée à la loi de compétitivité pour contrôler les marges arrière et faire baisser les prix ou encore un certain protectionnisme concernant la production locale (rejoignant sur ces deux derniers points Calédonie ensemble) ; ou encore pour la création d'associations citoyennes dans chaque commune associé à un centre fermé avec gardiens, plus contraignant qu'un centre éducatif fermé, pour lutter contre la délinquance[1].

Notes et références

Articles connexes

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