Deuxième circonscription de Nouvelle-Calédonie (1978-1986)
La deuxième circonscription de Nouvelle-Calédonie, ou circonscription Ouest, a été créée en 1977 par division en deux de l'ancienne circonscription unique de ce Territoire d'outre-mer (TOM) français. Elle n'a élu qu'un seul député entre 1978 et 1986, avec des réélections en 1981 et 1982 : Jacques Lafleur (qui va rester député par la suite jusqu'en 2007), membre du groupe Rassemblement pour la République (RPR), président localement du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR). Elle disparaît en 1986, avec l'instauration du scrutin proportionnel pour deux sièges à pourvoir dans une nouvelle circonscription unique. Elle ne doit pas être confondue avec l'actuelle 2e circonscription de Nouvelle-Calédonie, en place depuis 1988.
Description géographique et démographique
L'évolution démographique de la Nouvelle-Calédonie (86 519 personnes recensées en 1963, puis 100 579 en 1969 et 133 233 en 1976), justifie la création d'un député supplémentaire. Le nouveau découpage tient compte de l'organisation électorale déjà ancienne en quatre circonscriptions (Sud, Ouest, Est et Îles Loyauté) pour la désignation de l'Assemblée territoriale, devenue des subdivisions administratives à partir de 1969. La deuxième circonscription comprend alors la côte Ouest de la Grande Terre (dont surtout le chef-lieu, Nouméa, et sa banlieue qui commence alors à s'étendre au Mont-Dore et à Dumbéa, mais aussi les autres communes de Païta, Bouloupari, Moindou, La Foa, Sarraméa, Farino, Bourail, Poya, Pouembout, Koné, Voh, Kaala-Gomen, Koumac, Ouégoa et Poum), ainsi que les îles Belep. Elle est majoritairement peuplée par des Européens d'origine.
La population néo-calédonienne au sein de cette circonscription évolue ainsi[1] :
Description politique
Cette circonscription est créée alors même que la question de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie devient le thème centrale de clivage de la classe politique néo-calédonienne. L'ancien parti politique dominant localement depuis 1953 mais en perte de vitesse depuis 1972, l'Union calédonienne (UC), à l'origine autonomiste, prend officiellement position pour l'accession à la pleine souveraineté de l'archipel à son congrès de Bourail en 1977, tandis que quelques mois auparavant, Jacques Lafleur décide de réunir les formations anti-indépendantistes au sein du Rassemblement pour la Calédonie (RPC) devenu en 1978 le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR). Durant sa courte existence, la 2e circonscription devient le fief de Jacques Lafleur, élu au premier tour à trois reprises en 1978, 1981 et 1982.
Liste des députés
Date d'élection | Identité | Parti | Qualité | Suppléants |
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1978 | Jacques Lafleur | RPC puis RPCR, RPR | René de Saint-Quentin | |
1981 | Jacques Lafleur[2] | RPCR, RPR | Jean Lèques | |
1982 | Jacques Lafleur | RPCR, RPR | Dick Ukeiwé | |
Historique des élections
Élection du 12 mars 1978
Candidats | Partis | Votes 1er tour | % |
---|---|---|---|
Jacques Lafleur | Rassemblement pour la Calédonie (RPC), proche du Rassemblement pour la République (RPR), anti-indépendantiste | 16 691 | 55,23 % |
François Burck | Union calédonienne (UC), indépendantiste | 5 492 | 18,17 % |
Guy Mennesson | Parti socialiste calédonien (PSC), divisé sur l'indépendance | 4 299 | 14,23 % |
Raymond Mura | Entente toutes ethnies (ETE), proche de l'Union pour la démocratie française (UDF), anti-indépendantiste | 1 890 | 6,25 % |
Gaston Bellouma | Parti de libération kanak (Palika), indépendantiste | 1 354 | 4,48 % |
Guy Champmoreau | Divers droite, anti-indépendantiste | 495 | 1,64 % |
Suffrages exprimés (67,13 % des inscrits) | 30 221 | 100,0 | |
Inscrits | 45 016 | 100,0 | |
Source: L'Année politique, économique, sociale et diplomatique en France, 1978, p. 560 |
Élection du 14 juin 1981
Candidats | Partis | Votes 1er tour | % |
---|---|---|---|
Jacques Lafleur (sortant) | Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), antenne locale du RPR, anti-indépendantiste | 16 289 | 54,34 % |
Stanley Camerlynck | Fédération pour une nouvelle société calédonienne (FNSC), Union pour la démocratie française (UDF), anti-indépendantiste | 5 549 | 18,51 % |
François Burck | Front indépendantiste (FI) - UC, soutenu par le Front uni de libération kanak (FULK), l'Union progressiste en Mélanésie (UPM) et le PSC, indépendantiste | 4 486 | 14,96 % |
Max Chivot | Parti socialiste (PS), indépendantiste | 1 570 | 5,24 % |
René Orezzoli | Divers gauche | 1 068 | 3,56 % |
Guy Champmoreau | Divers droite, anti-indépendantiste | 341 | 1,14 % |
Alain Fraise | Mouvement des radicaux de gauche (MRG), anti-indépendantiste | 314 | 1,05 % |
Lucien Lyonnard | Divers gauche anti-indépendantiste | 202 | 0,67 % |
Daniel Bailey | Mouvement social-démocrate calédonien (MSDC), divers gauche anti-indépendantiste | 158 | 0,53 % |
Suffrages exprimés (60,55 % des inscrits) | 29 977 | 100,0 | |
Inscrits | 49 504 | 100,0 | |
Source: A. LAURENS, Les élections législatives de , 1981, p. 116 |
Élection partielle du 5 septembre 1982
Une élection partielle est organisée le à la suite de la démission le 6 juillet précédent du député Jacques Lafleur, pour protester contre un renversement d'alliance à l'Assemblée territoriale. Alors qu'une majorité anti-indépendantiste était en place depuis 1979 par l'alliance entre le RPCR et le parti centriste et autonomiste de la FNSC, celle-ci a finalement reporté son soutien en 1982 sur le Front indépendantiste de Jean-Marie Tjibaou. Ce dernier ne présente aucun candidat et appelle à l'abstention.
Candidats | Partis | Votes 1er tour | % |
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Jacques Lafleur (sortant) | RPCR, antenne locale du RPR, anti-indépendantiste | 91,42 % | |
Michel Jaquet | RPCR dissident, anti-indépendantiste | 8,58 % | |
Suffrages exprimés (Participation 53,5 %) | 100,0 | ||
Source: Le Spectacle du monde, n°244-249, 1982, p. 29, 52 ; A. CHRISTNACHT, La Nouvelle-Calédonie, 1990, p. 61 |