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Octave Togna

Octave Togna est un homme politique indépendantiste et un dirigeant d'organismes culturels ou médiatiques kanak, né à la tribu de La Conception dans la commune du Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie le . Directeur successivement de Radio Djiido de sa création en 1985 à 1998 puis de l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK) de 1989 à 2006, il est l'un des principaux artisans de l'institutionnalisation de la culture mélanésienne en Nouvelle-Calédonie.

Octave Togna
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Origines familiales

Fils d'Agathe Togna, il est le neveu de Scholastique Togna, épouse de Rock Pidjot qui fut le chef de La Conception, le président fondateur de 1956 à 1985 de l'Union calédonienne (UC) et député de 1964 à 1986. Octave Togna est ainsi le cousin de plusieurs autres personnalités politiques indépendantistes de Nouvelle-Calédonie : Rock Wamytan (petit-fils par sa mère de Rock et Scholastique Pidjot, il est le grand-chef de Saint-Louis, président de l'UC de 1999 à 2001 et surtout du FLNKS de 1995 à 2001, ainsi que le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie de 2011 à 2012) ou encore Raphaël Pidjot (P-DG de la Société minière du Sud Pacifique, dite SMSP, de 1990 à son décès accidentel en 2000) et Charles Pidjot (président de l'UC de 2007 à son décès en 2012), ces deux derniers étant les fils de Philémon Pidjot et Marguerite Pidjot née Grandel.

Du syndicalisme à l'indépendantisme

Retiré du cursus scolaire assez jeune, Octave Togna est dans un premier temps ouvrier puis agent technique à la Société Le Nickel (SLN), entre 1964 et 1981. Il devient alors un syndicaliste actif au sein de l'Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (USOENC), créée en 1968. En 1982, il est assesseur au tribunal pour enfants de Nouméa (fonction qu'il conserve jusqu'à sa retraite, prise en 2010), mais surtout il se rapproche du monde politique en devenant attaché au cabinet de Jean-Marie Tjibaou, chef du camp indépendantiste, pendant son passage à la vice-présidence (et donc à la direction effective) du Conseil de gouvernement (l'exécutif local) de 1982 à 1984.

Après la crĂ©ation en 1984 du Front de libĂ©ration nationale kanak et socialiste (FLNKS) par Jean-Marie Tjibaou et le choix de ce dernier de s'engager dans une stratĂ©gie de boycott des Ă©lections et des institutions et de l'obtention de l'indĂ©pendance par la lutte, Octave Togna est chargĂ© avec Jean-Pierre DĂ©teix (qui va organiser plus tard une Agence kanak de presse, dite AKP) de crĂ©er, le , une station de radio indĂ©pendantiste rĂ©pondant Ă  Radio Rythme Bleu (RRB, anti-indĂ©pendantiste) et Ă  RFO (chaĂ®ne publique locale appartenant Ă  l'État). Ainsi, Radio Djiido devient bientĂ´t la principale voix d'expression du FLNKS pendant la pĂ©riode dite des « Ă‰vènements Â» (qui voit s'affronter violemment partisans et opposants de l'indĂ©pendance entre 1984 et 1988), et au-delĂ  jusqu'Ă  nos jours. Octave Togna en est le premier directeur bĂ©nĂ©vole de 1985 Ă  1998.

Promoteur de la culture kanak

Directeur de l'ADCK

Les accords de Matignon signés en 1988 entre les délégations menées par Jean-Marie Tjibaou pour le FLNKS et le député Jacques Lafleur pour le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) anti-indépendantiste, sous la médiation du Premier ministre Michel Rocard, ramènent la paix civile et établissent un statut transitoire de dix ans pour préparer un référendum d'autodétermination prévue en 1998 (repoussée par l'accord de Nouméa en plusieurs consultations prévues entre 2014 et 2018). Ils prévoient notamment la création d'une Agence de développement de la culture kanak (ADCK), établissement public d'État officiellement créée en 1989 : sur proposition du FLNKS, Marie-Claude Tjibaou, veuve de Jean-Marie (assassiné cette année-là par un militant indépendantiste radical), prend la présidence de son conseil d'administration, tandis qu'Octave Togna en devient le premier directeur général (et ce jusqu'en 2006) et Jean-Pierre Déteix son secrétaire général. Ensemble, ils sont les principaux promoteurs de la culture mélanésienne, de sa défense et de son lien entre tradition et modernité. Ils ont directement participé à la création du Centre culturel Tjibaou, géré par l'ADCK, réalisé par l'architecte Renzo Piano et inauguré en 1998 par le Premier ministre Lionel Jospin après la signature de l'accord de Nouméa.

Il est dans le même temps membre de 1992 du Conseil des Arts du Pacifique, en tant que chef de la délégation calédonienne aux Festivals des arts du Pacifique et le directeur de la VIIIe édition de ce dernier organisée en Nouvelle-Calédonie en 2000. En 2006, il cède son poste de directeur général de l'ADCK à Emmanuel Kasarhérou.

Membre actif de la société civile

Le , il fait partie des neuf personnalités qualifiées représentatives de la vie économique, sociale ou culturelle désignées par le deuxième gouvernement de Marie-Noëlle Thémereau pour siéger au Conseil économique et social (CES) de Nouvelle-Calédonie[1]. Il est vice-président de cette institution pendant la totalité de son mandat de cinq ans, jusqu'en 2010. Il est reconduit pour un second mandat par arrêté du gouvernement de Philippe Gomès du [2]. Il se porte alors candidat à la présidence du CES, mais est battu le 18 mai suivant par Yves Tissandier, militant du Rassemblement-UMP (nouveau nom depuis 2004 du RPCR), par 21 voix contre 16 au deuxième tour de scrutin[3].

Il est désigné par le conseil de l'Aire Djubéa-Kaponé pour être l'un de ses deux représentants au Sénat coutumier pour un mandat de cinq ans à partir du [4]. À compter de cette date, il change également de collège au Conseil économique et social, passant de celui des personnalités qualifiés à celui des deux sénateurs coutumiers siégeant également dans cette institution.

En , il est portĂ© Ă  la vice-prĂ©sidence de la commission du « Grand dĂ©bat sur l'avenir de l'Ă©cole Â», tout juste crĂ©Ă©e pour dĂ©finir les missions, d'amĂ©liorer le fonctionnement et d'augmenter la rĂ©ussite des Ă©lèves du système Ă©ducatif de Nouvelle-CalĂ©donie Ă  la veille de gros transferts de compĂ©tences Ă©ducatives (surtout le secondaire, public et privĂ©, ainsi que le primaire privĂ©) effectifs en . Cette commission est prĂ©sidĂ©e par Claude ThĂ©lot, qui a menĂ© une dĂ©marche similaire sur le plan national entre 2003 et 2004.

Depuis 2009, il est membre du mouvement « Ouverture citoyenne Â», constituĂ© sur la base de la liste du mĂŞme nom prĂ©sentĂ©e aux Ă©lections provinciales du en Province Sud, sous la conduite de Louis Mapou. Se voulant neutre sur la question de l'indĂ©pendance, progressiste sur le plan social et surtout axĂ© sur la rĂ©ussite de la construction d'une citoyennetĂ© nĂ©o-calĂ©donienne pluri-ethnique, il comprend une part importante du Parti de libĂ©ration kanak (Palika, autre composante historique du FLNKS) du Sud (notamment Louis Mapou mais aussi Élie Poigoune, membre fondateur de ce parti), la section locale du Parti socialiste, des dissidents de l'UC ayant rejetĂ© que la liste d'union du FLNKS soit menĂ©e par Rock Wamytan (dont Togna et beaucoup de personnalitĂ©s proches de l'ADCK ou d'organes mĂ©diatiques liĂ©s au FLNKS dans les annĂ©es 1980, comme Marie-Claude Tjibaou ou Jean-Pierre DĂ©teix) mais aussi des anti-indĂ©pendantistes (Laurent Chatenay, ancien militant du RPCR) et des reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile issus de toutes les communautĂ©s. Cette liste (sur laquelle Octave Togna ne figurait pas, tout en la soutenant activement)[5] a obtenu 4,91 % des suffrages exprimĂ©s et le sixième meilleur rĂ©sultat sur onze (mais aucun Ă©lu) en Province Sud[6], et s'est structurĂ©e ensuite en association politique. Elle est dirigĂ©e depuis 2010 par une « Ă©quipe permanente Â» collĂ©giale de huit membres, dont Octave Togna[7].

Par décision du conseil des ministres daté du , il est nommé au Conseil économique, social et environnemental (CESE) national, en qualité de membre nommé au titre des personnalités qualifiées, en raison de sa compétence en matière d'environnement et de développement durable[8]. Il le reste jusqu'à la fin de son mandat le .

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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