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La Ligne rouge (film, 1998)

La Ligne rouge, ou La Mince Ligne rouge au Québec et au Nouveau-Brunswick (The Thin Red Line), est un film de guerre américain réalisé par Terrence Malick, sorti en 1998.

La Ligne rouge
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Logo original du film
Titre québécois La Mince Ligne rouge
Titre original The Thin Red Line
RĂ©alisation Terrence Malick
Scénario Adaptation :
Terrence Malick
Roman :
James Jones
Acteurs principaux
Sociétés de production 20th Century Fox
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Guerre
DurĂ©e 170 minutes
Sortie 1998

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film évoque la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique en 1942, qui opposa les Américains aux Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale.

Résumé

Marines américains durant la bataille de Guadalcanal, en novembre 1942.

Dans un paysage paradisiaque, les soldats vont se livrer une bataille sanglante oĂč tous perdront une partie d'eux-mĂȘmes. « Les monologues intĂ©rieurs des personnages finissent par se confondre, pour ne former qu'une seule voix. Une seule Ăąme aux milliers de visages. Et les deviner tous si fragiles, si dĂ©munis, si Ă©phĂ©mĂšres aussi, procure, Ă  chaque fois le mĂȘme bouleversement. »[1].

Le film commence par des instants de calme qui se déroulent sur l'une des ßles tenues par les Japonais, Guadalcanal, dans les ßles Salomon. Le soldat Witt est ensuite réprimandé pour y avoir déserté : le sergent Welsh se veut clément, mais estime le soldat inadapté à l'armée et lui affirme que dans ce monde, un homme seul n'est rien et qu'il n'y a pas d'autre monde.

Les personnages, apeurĂ©s avant mĂȘme leur dĂ©barquement, doivent parcourir un long chemin pour finalement arriver Ă  la colline 210, fortement protĂ©gĂ©e par un bunker. L'assaut ne peut ĂȘtre que frontal, accompagnĂ© d'une mĂ©diocre prĂ©paration d'artillerie : le capitaine Staros constate rapidement que les pertes sont trĂšs lourdes. L'intendance ne suit pas et l'eau manque. Il en vient Ă  dĂ©sobĂ©ir Ă  un ordre de son supĂ©rieur lui demandant de redonner l'assaut, ce qui est pour lui un massacre inutile.

AprÚs de longues heures d'attente, une patrouille de sept volontaires est chargée de finir la montée en reconnaissance discrÚte et d'attaquer si possible : les soldats parviennent, à l'abri d'une petite corniche, à neutraliser le bunker et à faire des prisonniers.

S'ensuit alors un atroce massacre oĂč les Japonais sont humiliĂ©s. L'enfer terminĂ©, les hommes de la compagnie Charlie retrouvent un peu d'humanitĂ© en arrivant Ă  l'aĂ©rodrome. Ils se voient confier une nouvelle mission. Mais en chemin, ils sont repĂ©rĂ©s par l'ennemi et une nouvelle patrouille part en reconnaissance : la tentative est un Ă©chec et pour sauver ses camarades, le soldat Witt se sacrifie seul dans une diversion.

Le film s'achÚve sur la compagnie s'éloignant en bateau de l'ßle ainsi qu'une jeune pousse bercée par le vent et les vagues d'une plage.

Fiche technique

Distribution

Production

Choix des interprĂštes

Concernant le casting, Edward Norton s'est vu proposer un rÎle mais a refusé. Plusieurs autres stars comme Leonardo DiCaprio, Matthew McConaughey, Johnny Depp, Brad Pitt, Nicolas Cage, Kevin Costner, Peter Berg, Ethan Hawke, Dermot Mulroney et William Baldwin se sont vu proposer les rÎles du film, jusqu'à aller rencontrer le réalisateur, mais ont refusé.

Musique

Bande originale

La bande originale du film est composée par Hans Zimmer. Elle a été publiée le chez RCA Victor. Pour cette réalisation, Hans Zimmer a été récompensé du Satellite Award de la meilleure musique de film en 1999. Il a également été nommé à la 71e cérémonie des Oscars, dans la catégorie Meilleure partition originale pour un film dramatique.

Le cantique God Yu Tekem Laef Blong Mi (« Prends ma vie Seigneur »[2]) chanté en pijin par The Choir Of All Saints, a été repris dans de nombreuses publicités (ex. : en 2016 en France pour la pub GMF[3]), ainsi que dans le long-métrage 99 francs, réalisé par Jan Kounen en 2007. Cette chanson aux sonorités mélanésiennes sert de pré-générique à la fin heureuse du film.

Musiques additionnelles

Le cantique Jisas Yu Holem Hand Blong Mi (« Jésus prend ma main »[4]), qui sert aussi à la bande-annonce du film, est composé par Hans Zimmer mais ne figure toutefois pas sur la bande originale.

Les cantiques mélanésiens du film, interprétés en pijin par The Choir Of All Saints ainsi que des élÚves de la Fraternité mélanésienne (The Melanesian Brotherhood) de Guadalcanal, ont été regroupés à part sur un album dédié[5].

Terrence Malick utilise notamment quelques piĂšces de musique classique :

Accueil

Critiques

Sur le site Web agrĂ©gateur Rotten Tomatoes[7], le film a obtenu un taux d'approbation de 80 % basĂ© sur 98 commentaires et une note moyenne de 7,25⁄10, indiquant des « critiques gĂ©nĂ©ralement favorables ». Le consensus critique du site Web se lit comme suit : « La Ligne rouge est un film extrĂȘmement philosophique sur la Seconde Guerre mondiale avec une Ă©norme distribution de stars passionnĂ©s ».

François Gorin, critique de la revue TĂ©lĂ©rama[8], estime que c'est « une Ɠuvre magistrale » mais Ă©met toutefois une rĂ©serve : « En cĂ©dant parfois aux poncifs d’une religiositĂ© vague (auras de lumiĂšre, musique envahissante), Malick alourdit son film d’une symbolique naĂŻve. »

Box-office

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
36 400 491 $ 16
Monde Total mondial 98 126 565 $ - -

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Analyse

Le film explore le comportement d'hommes ordinaires lors d'un conflit armé ; le motif principal du film tourne autour du vivre et du mourir en temps de guerre et par extension, en général. Bien qu'étant composé de scÚnes d'action intenses et se voulant réalistes, le film est surtout une réflexion sur la guerre.

Le film joue en permanence sur l'opposition entre des scÚnes de batailles trÚs violentes et des longs plans contemplatifs qui montrent une nature paradisiaque, merveilleuse, apaisante et exubérante. Le fort contraste met ainsi l'accent sur l'absurdité et le non-sens de la guerre. Le film est ponctué de nombreux gros plans sur la flore ou la faune, ou de longs plans statiques montrant des scÚnes de vie quotidienne des habitants à la vie primitive de ces ßles, comme pour mettre en évidence la fragilité du milieu, livré à la brutalité aveugle de la guerre et des techniques modernes dévastatrices. L'ßle de Guadalcanal est montrée comme étant un paradis idyllique avant la bataille, et le film se conclut sur l'image emblématique d'une noix de coco commençant à germer, promesse que la nature va reprendre de nouveau ses droits et que l'ßle va ainsi retrouver son caractÚre paradisiaque. Mais, entretemps, le film montre l'ßle comme étant un enfer pour les soldats des deux camps qui s'affrontent, au point que la bataille de Guadalcanal est surnommée comme étant le « Verdun du Pacifique »[9].

Les voix off sont constamment privilĂ©giĂ©es pour permettre au spectateur d'accĂ©der au monde intime des personnages, Ă  leurs rĂ©flexions sur la vie et le sens de la vie, la mort et les prĂ©occupations mĂ©taphysiques, la guerre et les raisons de la violence, la nature humaine. L'usage de la voix off permet ainsi d’exprimer une multitude de problĂšmes ou d’enjeux au cƓur du film, dont, notamment, la tension entre une « intĂ©rioritĂ© moderne et un hĂ©roĂŻsme Ă©pique »[10].

Malgré la pléthore d'acteurs connus au générique, il n'y a pas à proprement parler de rÎle principal.

Le montage initial de La Ligne Rouge durait 6 heures. Au montage final, de nombreuses sĂ©quences ont donc Ă©tĂ© supprimĂ©es, notamment celles avec Mickey Rourke, Gary Oldman, Bill Pullman et Lukas Haas. Le cas le plus extrĂȘme reste celui d' Adrien Brody pour qui, le film reste une « humiliation publique »[11]. En effet, acteur inconnu Ă  l'Ă©poque[12], Brody s'imaginait parmi les rĂŽles principaux de La Ligne rouge car interprĂ©tant le hĂ©ros de la nouvelle dont le film Ă©tait adaptĂ©[13]. AprĂšs 6 mois de tournage, Brody constate Ă  sa grande dĂ©ception[14], Ă  l'avant-premiĂšre, que son personnage a Ă©tĂ© drastiquement rĂ©duit Ă  un rĂŽle de quasi-figurant avec deux rĂ©pliques[15] Ă  la suite du choix de Terrence Malick de focaliser son film plutĂŽt sur le soldat interprĂ©tĂ© par Jim Caviezel[16].

De plus, Billy Bob Thornton a enregistré plus de trois heures de narration, qui ont été remplacées par la suite par les voix off des interprÚtes du film[15].

Pour Margot Steiner, La Ligne rouge se rapproche du poĂšme Le Dormeur du val d'Arthur Rimbaud. La description d'une nature idyllique en temps de guerre Ă©tant un thĂšme commun dans les deux Ɠuvres[17].

Postérité

Le groupe Explosions in the Sky a samplé une partie de la narration du film pour leur titre Have You Pass Through This Night?, sur leur album Those Who Tell the Truth Shall Die / Those Who Tell the Truth Shall Live Forever, sorti en 2001.

Notes et références

  1. Le Guide du cinéma chez soi, hors-série de Télérama, édition 2002, article « La Ligne rouge ».
  2. « Hans Zimmer - Paroles de « God Yu Tekkem Laef Blong Mi » + traduction en français », sur lyricstranslate.com (consulté le ).
  3. Yann Savary, Olivier Maréchal, « GMF : Assurances + God Yu Tekem Laef Blong Mi : Zimmer Hans sur MusiqueDePub.TV », sur www.musiquedepub.tv (consulté le ).
  4. (en) Christopher B. Barnett et Clark J. Elliston, Theology and the Films of Terrence Malick, Routledge, (ISBN 978-1-317-58827-6, lire en ligne), p. 87
  5. « The Choir Of All Saints  The Melanesian Brotherhood - Melanesian Choirs The Blessed Island (Chants From The Thin Red Line) (1999) », sur https://www.discogs.com (consultĂ© le ).
  6. screenshot dans les crédits du film.
  7. (en) « The Thin Red Line - Rotten Tomatoes », sur www.rottentomatoes.com (consulté le )
  8. François Gorin, « “La Ligne rouge” : Terrence Malick signe l’un des plus grands films de guerre (Film de guerre) : la critique TĂ©lĂ©rama » AccĂšs payant, sur www.telerama.fr, (consultĂ© le )
  9. Jean-Dominique Merchet, « EtĂ© 1943, les AlliĂ©s gagnent la guerre (4/7) : Pacifique, les routes de la victoire », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Johanne Villeneuve, « Le bercail et la voix. À propos de The Thin Red Line de Terrence Malick », Études françaises, vol. 39, no 1,‎ , p. 111-124 (lire en ligne)
  11. (en) « Interview: Adrien Brody », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. Adrien Brody accédera finalement à la célébrité à la suite de son rÎle dans le Pianiste en 2001.
  13. "Adrien Brody, who played Corporal Fife, the central character of the novel on which the film is based" http://www.cracked.com/article_20791_6-actors-who-thought-they-had-made-totally-different-movie_p2.html.
  14. « Interview with Adrien Brody », sur eskimo.com (consulté le ).
  15. « The Thin Red Line (1998) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
  16. « blogs.indiewire.com/theplaylis
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  17. Margot Steiner, « L'Europe est en guerre, et «La ligne rouge» encore sur les écrans », sur largeur.com, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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