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Killing Joke

Killing Joke [ˈkÉȘlÉȘƋ dʒəʊk] est un groupe britannique originaire de Notting Hill, en Angleterre. FormĂ© en 1979, il est reconnu comme l'une des formations les plus importantes de la pĂ©riode post-punk, new wave et rock gothique de la fin des annĂ©es 1970 et du dĂ©but des annĂ©es 1980[1] et s'est ensuite imposĂ© comme l'un des groupes majeurs du courant metal industriel Ă  compter de l'album Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions sorti en 1990[2] - [3]. Il a fortement influencĂ© des groupes comme Nirvana, Metallica, Ministry, Soundgarden, Korn, Marilyn Manson[4] ou encore Fear Factory, qui ont tous mentionnĂ© ĂȘtre redevables Ă  ce groupe[5] - [6].

Killing Joke
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Killing Joke sur scĂšne au festival Ilosaarirock en Finlande, en 2009.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre musical Metal industriel, post-punk, rock industriel, new wave, rock gothique
Années actives Depuis 1979
Labels Spinefarm, Candlelight, Cooking Vinyl, Zuma Recordings, Butterfly Recordings, Invisible Records, E.G., Malicious Damage, Virgin, Polydor
Site officiel Killingjoke.com
Composition du groupe
Membres Jaz Coleman
Geordie Walker
Paul Ferguson
Youth
Roi Robertson (musicien additionnel)
Anciens membres Paul Raven †
Martin Atkins
Ben Calvert
Dave Grohl
Reza Udhin
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Logo de Killing Joke.

Les seuls membres permanents du groupe depuis sa fondation sont Jaz Coleman, chanteur et leader historique du groupe, joueur de claviers et synthĂ©tiseurs, compositeur, directeur des cordes et orchestres, et Geordie Walker, guitariste et choriste. En 1994, Killing Joke sort l’album Pandemonium qui marque et influence profondĂ©ment et durablement la scĂšne du metal industriel. L’album est restĂ© une rĂ©fĂ©rence dans ce style musical. Leurs sons de guitare et de basse jouent beaucoup sur la distorsion, accompagnĂ©s selon l'Ă©poque par une batterie tantĂŽt tribale et puissante, tantĂŽt funky et par des synthĂ©tiseurs typiques de la new wave. Le chant joue, selon les morceaux et les pĂ©riodes, sur des plages allant d’une grande douceur au hurlement tribal. Coleman partage son temps entre la composition d’Ɠuvres classiques et le travail en studio et sur scĂšne pour Killing Joke. Il a Ă©tudiĂ© de nombreuses cultures, vit dĂ©sormais entre Prague et la Nouvelle-ZĂ©lande et a dĂ©veloppĂ© un intĂ©rĂȘt pour l'occultisme, le folklore tchĂšque et la musique māori.

Killing Joke se met en sommeil vers le milieu des annĂ©es 1990, ses membres se focalisant sur divers projets personnels. AprĂšs une parenthĂšse de sept ans entre la sortie de l'album Democracy et celle de Killing Joke en 2003, le groupe reprend un rythme de production plus rĂ©gulier, sortant consĂ©cutivement plusieurs albums studio ainsi qu'un album et DVD live cĂ©lĂ©brant les 25 ans d'activitĂ© discographique de Killing Joke. Cette pĂ©riode est Ă©galement marquĂ©e par la mort du bassiste Paul Raven en 2007. Le groupe fĂȘte ses trente ans de production artistique courant 2010 avec un album studio intitulĂ© Absolute Dissent et une tournĂ©e en Europe et aux États-Unis, rassemblant les quatre membres d'origine, dont deux avaient fait dĂ©fection — Martin Glover dit « Youth » en 1982 et Paul Ferguson dit « Big Paul » en 1987. Depuis cette annĂ©e-lĂ , le groupe rĂ©uni produit Ă  son tour rĂ©guliĂšrement albums et tournĂ©es.

Biographie

Origines

Homme caucasien portant un t-shirt rouge
Jaz Coleman, chanteur et meneur de Killing Joke, avant un concert en 1991.

La lĂ©gende veut que Killing Joke soit nĂ© d’une rencontre dans une file d’attente de l'agence britannique pour la recherche d'emploi, le British Unemployment Office, tout Ă  la fin de l’annĂ©e 1978[7]. Ce jour-lĂ , Jeremy « Jaz » Coleman rencontre un ami et lui parle de ses aspirations musicales[7]. En entendant le discours de Coleman, son ami lui glisse qu’il a quelqu’un Ă  lui prĂ©senter, puis l’emmĂšne Ă  son appartement londonien oĂč les attend le batteur Paul Ferguson[8]. Selon Coleman, sans Ă©changer un seul mot, les deux musiciens rĂ©alisent qu’ils sont destinĂ©s Ă  jouer ensemble une musique que Ferguson dĂ©crira plus tard comme « le son que ferait la Terre en vomissant. » Ils sont tous deux fĂ©rus d'occultisme : afin de les aider Ă  choisir les personnes les plus adaptĂ©s pour mener Ă  bien leur projet, ils affirment avoir alors pratiquĂ© un rituel magique dit de « localisation », au cours duquel ils auraient involontairement invoquĂ© le feu, dĂ©clenchant un dĂ©but d'incendie[9]. Pour donner corps Ă  leurs idĂ©es, Coleman et Ferguson font passer une annonce dans le journal musical Melody Maker, disant en substance « Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? PublicitĂ© Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale[10]. » Peu de temps aprĂšs, le bassiste Martin « Youth » Glover puis le guitariste Kenneth « Geordie » Walker les rejoignent et le groupe prend vie.

Selon Coleman, Killing Joke s’est formĂ© autour d’intentions bien particuliĂšres : « dĂ©finir l’exquise beautĂ© de l'Ăšre atomique en termes de style, de son, et de forme[11]. » Le nom provient d’une expression britannique faisant rĂ©fĂ©rence Ă  une situation ou un Ă©vĂ©nement paradoxal, ironique. Ils commencent alors Ă  Ă©crire et se produire en concert et gagnent rapidement une assez bonne rĂ©putation Ă  travers Londres avec des morceaux comme Malicious Boogie, Wardance, Pssyche, Turn to Red, Nuclear Boy, et une reprise des Sex Pistols, Bodies. Neil Perry, journaliste musical, estime que Killing Joke est alors le meilleur groupe de la scĂšne londonienne, dĂ©crivant leur dĂ©couverte comme « un Ă©lectrochoc »[12].

Le groupe dĂ©mĂ©nage et s’installe dans le quartier de Notting Hill Gate, pour y enregistrer le premier single du groupe, Almost Red, avec de l’argent empruntĂ© Ă  la petite amie de l’époque de Coleman. John Peel[13], impressionnĂ© par l’enregistrement, propose au groupe un passage dans son Ă©mission. Killing Joke devient l’un des groupes les plus populaires parmi ceux diffusĂ©s par ce biais, Ă  la fin des annĂ©es 1970. À la fin de l’annĂ©e 1979, les membres du groupe signent avec Island Records, qui leur permet de crĂ©er leur propre label, Malicious Damage[14].

AnnĂ©es Malicious Damage (1979–1982)

AprĂšs la sortie du quatre titres Nervous System / Turn to Red sur Malicious Damage par le biais d’E’G Records, Killing Joke fait paraĂźtre son premier album, Killing Joke en 1980[13]. La couverture est en noir et blanc, et il n’y a aucune mention des noms des membres du groupe. SaturĂ© de nombreuses sonoritĂ©s Ă©lectroniques, de batterie tribale, de basse syncopĂ©e et d’un son de guitare rythmique unique Ă  l’époque, l’album inclut le titre Change qui devient un standard des clubs des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. Ferguson dira alors : « C’est de la musique agressive, ce n’est pas de l’amusement poli. Nous avons des titres dans les classements des meilleures ventes de singles. Ici [aux États-Unis] et c’est un plaisir. Ça ne m’embĂȘte pas du tout d’entrer dans les meilleures ventes disco. Je pense que c'est porteur de beaucoup d’espoir pour le monde[15]. »

Les membres de Killing Joke Ă©crivent tous les morceaux de leur album suivant, What's THIS for...! alors qu’ils sont dĂ©jĂ  en studio. Selon Geordie, ce procĂ©dĂ© s’est rĂ©vĂ©lĂ© difficile, puisque pour le premier album ils disposaient d’un an de travail d’avance avant l’enregistrement. Sorti en juillet 1981[16], l’album rĂ©vĂšle un groupe focalisĂ© sur le dĂ©veloppement de son propre son. Depuis Madness, long de sept minutes, jusqu’à Tension et Fall of Because, l’album continue dans le sillon tracĂ© par le groupe, basĂ© sur leur prĂ©diction d’une fin prochaine de la raison et d’un retour Ă  un type d’homme plus primitif. C’est aussi un bon indicateur de l’humour pervers qui se cache derriĂšre Killing Joke. La couverture montre une mĂšre de famille / touriste contemplant un champignon atomique[17], en contrepoint de paroles comme « Je me demande qui a choisi les couleurs ? C’est trĂšs joli ! ».

Pressions et dépression (1982)

Geordie Walker, guitariste du groupe depuis sa création (en tournée en Australie en 2005).

À l’issue d’une tournĂ©e mondiale, Killing Joke s’aventure en Allemagne avec le producteur vĂ©tĂ©ran Conny Plank. Cette premiĂšre collaboration avec un producteur extĂ©rieur au groupe donne Revelations, sorti en [18]. Nouveau travail anonyme, l’album comprend le hit Empire Song. Tout au long de cet album sont Ă©voquĂ©es les pressions auxquelles le groupe est soumis, aussi bien dans un registre personnel et relationnel que de la part de l’industrie musicale. Land of Milk and Honey y fait directement rĂ©fĂ©rence[19].

Incertain quant Ă  la direction musicale Ă  suivre, et confrontĂ© Ă  la perspective d’une nouvelle tournĂ©e mondiale, le groupe craque et se sĂ©pare[20]. Jaz Coleman, au bord de la dĂ©pression nerveuse, quitte le groupe pour se rĂ©fugier en Islande Ă  la fin d’un concert, le soir de son anniversaire[21]. Officiellement, il choisit cette destination Ă  la suite de la vision d’une imminente fin du monde, ses interlocuteurs mystiques souhaitant ainsi le mettre en sĂ»retĂ©. Officieusement, il s'agissait plus simplement de « mettre un frein Ă  Killing Joke et faire d’autres choses »[22]. Geordie Walker le rejoint et ils enregistrent sur une brĂšve pĂ©riode avec le groupe local Peyr tandis que Youth et Big Paul forment leur propre groupe, Brilliant, apparemment nommĂ© ainsi Ă  cause de la face B du single Empire Song. Cependant, avant que Brilliant ait eu le temps de produire un enregistrement, Paul Ferguson quitte le groupe. La presse spĂ©cialisĂ©e britannique s’exprime assez vertement sur ces dĂ©boires, et Youth, accompagnĂ© de divers collaborateurs, sort finalement courant 1982 un premier single appelĂ© That’s What Good Friends Are For (littĂ©ralement « C’est pour ça que les bons amis existent »). MalgrĂ© ses membres tous issus de formations Ă  succĂšs, son Ă©quipe marketing ambitieuse et un budget de 300 000 ÂŁ pour un premier — et unique — album[23], le groupe Ă©volue jusqu'en 1986 sans connaĂźtre ni succĂšs commercial ni critique rĂ©ellement enthousiaste[24].

Délicat tournant des années 1980

AprĂšs sa parenthĂšse islandaise, Coleman rejoint finalement Walker et Ferguson afin de sortir Killing Joke de ce bref hiatus. Ils recrutent un bassiste alors inconnu, Paul Raven. Ils tournent en Europe et aux États-Unis au cours de l’annĂ©e 1982, permettant ainsi Ă  Raven de dĂ©couvrir le monde de la scĂšne. Plusieurs concerts Ă  Toronto sont enregistrĂ©s pendant la tournĂ©e, donnant naissance au maxi « HA ». Au dĂ©but des annĂ©es 1980, une des affiches du groupe destinĂ©e Ă  annoncer une sĂ©rie de concerts leur vaut d’ĂȘtre interdits de scĂšne Ă  Dublin : elle reprĂ©sente l’abbĂ© catholique allemand Albanus Schachleiter bĂ©nissant une haie d’honneur de soldats nazis au congrĂšs de Nuremberg de 1934[25]. Cette mĂȘme image est reprise sur la couverture de la compilation Laugh? I Nearly Bought One! sortie en 1992. Les croix gammĂ©es des brassards sont cependant remplacĂ©es par les symboles monĂ©taires de la livre sterling, du yen japonais et du dollar amĂ©ricain[14].

Killing Joke amorce un virage sujet Ă  controverse, la recherche d’un nouveau public pour leurs albums. Cette mĂȘme demande de la part de Youth, quelque temps plus tĂŽt, avait pourtant Ă©tĂ© ignorĂ©e. Le rĂ©sultat, sorti en 1983, est l’album Fire Dances. C’est alors la premiĂšre fois qu’apparaissent, dans un livret, les photos des membres du groupe. PrĂ©sentant des styles musicaux plus variĂ©s, Coleman dira de cet album qu’il est « leur meilleur Ă  ce jour » (comme il semble l’avoir dit de chaque nouvel opus) et Let’s All Go (to the Fire Dances) est choisi comme single de lancement. L’album contient quelques bons morceaux devenus des classiques du groupe, comme Frenzy et Harlequin. AprĂšs un moment de silence, Killing Joke revient en 1984 avec une nouvelle paire de 45 tours, A New Day et Eighties, qui sont plus diffusĂ©s Ă  la radio qu’aucun de leurs singles prĂ©cĂ©dents. Jouant devant d’immenses drapeaux amĂ©ricains et soviĂ©tiques, le groupe reprend les tournĂ©es et semble vouloir donner une image plus homogĂšne, coordonnant les costumes noirs, avec pour Walker et Raven de grandes bottes en caoutchouc et mĂ©tal Ă  la Kiss.

Profitant du succĂšs d'Eighties, le groupe sort l’album Night Time, enregistrĂ© Ă  Berlin et comprenant la chanson Love Like Blood qui jette Ă  nouveau du Killing Joke sur les pistes de danse des États-Unis et de l’Europe. Love Like Blood couvre plusieurs genres, passant du rock gothique Ă  la dance musique tout en ayant une accessibilitĂ© pop[26]. En France, la version maxi de ce titre remixĂ©e avec un son de batterie plus en avant, suscite un grand intĂ©rĂȘt chez un public plus large. Comprenant huit titres, dont Eighties, l’album est basĂ© sur des sons de claviers mĂ©lodiques, typiques de cette pĂ©riode, et sur la guitare de Geordie Walker sur des morceaux comme Kings and Queens et Europe.

AprĂšs six annĂ©es de collaboration avec la maison de disques Polydor, le groupe signe un contrat avec la compagnie de Richard Branson, Virgin Records. Sur leur sixiĂšme album, Brighter Than a Thousand Suns (« plus brillant qu’un millier de soleils », trouvant son nom dans une description japonaise de l’explosion nuclĂ©aire d’Hiroshima ; cette citation cĂ©lĂšbre a Ă©galement donnĂ© son titre Ă  Brighter than a Thousand Suns: A Personal History of the Atomic Scientists, livre de Robert Jungk), le groupe s’offre un succĂšs plus modeste dĂ» Ă  des articles de presse mitigĂ©s[27]. Le format des photos du groupe, pour sa part, s’agrandit. Coleman apparaĂźt en couverture, les autres membres dans le livret. Les deux chansons promues en singles, Adorations et Sanity, sont assez peu diffusĂ©es Ă  la radio. Nous sommes alors en 1986[11].

ProblĂšmes artistiques et juridiques (1987-1988)

AprÚs l'échec commercial relatif de Brighter Than a Thousand Suns, le groupe se réunit de nouveau au grand complet à Berlin en 1987 afin de concevoir l'album suivant[28]. Néanmoins, l'ambiance se détériore pendant les séances d'enregistrement : Coleman considÚre que Ferguson ne réussit pas à trouver le bon tempo pour les parties de batterie et congédie ce dernier en son absence[28]. Un autre batteur est engagé pour réenregistrer la partie rythmique. Raven émet de son cÎté rapidement des réserves quant à la nouvelle orientation musicale, et demande que son nom ne soit pas mentionné dans les notes de la pochette intérieure du disque à venir[28].

Outside the Gate sort finalement au tout dĂ©but de l'Ă©tĂ© 1988. Globalement jugĂ© trĂšs dĂ©cevant, l’album reçoit un accueil critique glacial[29]. Y figure America, trait sarcastique Ă  destination d’un pays et d’une culture que Killing Joke avait semblĂ© courtiser sur les deux albums prĂ©cĂ©dents. Outside the Gate essaie de se maintenir au faĂźte des tendances musicales avec notamment Stay One Jump Ahead et son chant scandĂ© façon rap. Quelques mois aprĂšs la sortie de l’album, Virgin Records met un terme au contrat du groupe[30]. S’ensuit un procĂšs contre la maison de disques, qui ruine Killing Joke tant moralement que financiĂšrement.

Nouveau retour et nouveaux revers (1989)

Killing Joke revient toutefois sur le devant de la scĂšne musicale en 1989. Afin de trouver une nouvelle maison de disques et de payer des frais de justice plutĂŽt Ă©levĂ©s, le groupe s’embarque pour une tournĂ©e amĂ©ricaine qui les mĂšne de petit club en petit club. Ils effectuent une sĂ©lection de nouveaux morceaux avec un nouveau batteur, Martin Atkins, un ancien de PIL et de Brian Brain et un bassiste de scĂšne, Dave Ball, plus connu sous le nom de Taif. La presse spĂ©cialisĂ©e britannique annonce originellement que le bassiste de la tournĂ©e sera Andy Rourke, ancien bassiste des Smiths. Celui-ci commence effectivement la tournĂ©e, mais est vite Ă©cartĂ© pour d’obscures raisons[31]. DotĂ©e de moyens financiers trĂšs faibles, la tournĂ©e permet au groupe de retrouver leur technicien et ami de longue date, Fil, et le claviĂ©riste John Bechdel.

MalgrĂ© des conditions difficiles, le groupe joue des sets intenses au cours desquels dĂ©filent presque tous les nouveaux morceaux. Dans la rĂ©gion de New York, ils jouent trois fois de suite et tiennent confĂ©rence dans le quartier de Greenwich Village. Jaz Coleman profite de cette occasion pour pester contre l’industrie du disque, qui selon lui a « avalĂ©, broyĂ© et recrachĂ© » le groupe. Les fans sont invitĂ©s Ă  assister Ă  ce discours, qui est filmĂ© pour l’émission de MTV, 120 minutes. Coleman parle alors de racheter les droits sur le nom Killing Joke, qu’il partage alors avec Big Paul Ferguson, et s’exprime sur les difficultĂ©s que le groupe a traversĂ©es. Il semble qu’en effet bien peu de directeurs artistiques se soient dĂ©placĂ©s pour les voir sur scĂšne lors de cette tournĂ©e[32].

HĂ©ritage d’Extremities (1990–1991)

Jaz Coleman sur la scùne du Metro, Chicago, Illinois (États-Unis) en 1991.

À partir de lĂ , Killing Joke tente une approche de la popularitĂ© par la base. Ils crĂ©ent l’Organization of the Distant Island Chapter – groupe de fans basĂ© dans la ville de rĂ©sidence d’Atkins, Chicago, et qui se charge de vendre des t-shirts, badges et autres autocollants Ă  l’effigie du groupe. Ils proposent Ă©galement la cassette vidĂ©o d’un concert Ă  Miami et sortent sur vinyle l’album The Courtauld Talks, confĂ©rence sur fond musical ayant pour thĂšme central l’occultisme. Finalement, le groupe signe pour un seul album avec le label Noise Entertainment, filiale du conglomĂ©rat allemand BMG, qui pense que Killing Joke cherche Ă  se faire une place sur le marchĂ© de la musique alternative. S’ensuit la sortie de l’album, Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Reflet d’un Ă©tat d’esprit dĂ©sespĂ©rĂ©, Extremities... est une avalanche de dĂ©goĂ»t pour la sociĂ©tĂ©, de colĂšre et de sarcasmes[33]. Le groupe a, depuis, renouĂ© avec succĂšs avec cette formule. S’ensuit une brĂšve sĂ©rie de concerts en Europe et aux États-Unis avec Raven Ă  la basse, puis le calme plat pendant quelques annĂ©es.

Rupture et projets personnels (1992)

La prĂ©sence de deux fortes personnalitĂ©s au sein du groupe entraĂźne de frĂ©quentes tensions, jusqu’à une nouvelle dispersion des membres. Dans ce qui a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une tentative de la part d’Atkins de dĂ©barrasser Killing Joke de Coleman, le batteur invite Raven, Walker, Ferguson, le claviĂ©riste Bechdel et le chanteur Chris Connelly Ă  le rejoindre sur son label Invisible Records pour enregistrer sous le nom de Murder, Inc.[34] EnregistrĂ© au Minnesota, l’album homonyme est enrichi du son de Geordie Walker, avec Atkins et Ferguson en guise de contrepoids. Le groupe se sĂ©pare rapidement, sans jamais avoir tournĂ© pour promouvoir le travail en studio.

Au cours des quelques annĂ©es suivantes, les membres de Killing Joke se recentrent sur d’autres activitĂ©s artistiques. Coleman, de son cĂŽtĂ©, sort un album teintĂ© de musique populaire d’inspiration Ă©gyptienne, en collaboration avec Anne Dudley d’Art of Noise : Songs from the Victorious City[35]. Mettant Ă  profit sa formation en direction d’orchestre symphonique, il travaille Ă  ses propres compositions dans ce style et s’installe en Nouvelle-ZĂ©lande. Walker se marie et s’installe dans la ville de son Ă©pouse, DĂ©troit. AprĂšs une audition rĂ©ussie visant Ă  remplacer le guitariste fraĂźchement expulsĂ© de Faith No More, Jim Martin, il dĂ©cide d’abandonner cette opportunitĂ©. Paul Raven fonde The Hellfire club, puis rejoint les rangs du groupe de metal new-yorkais Prong. Martin Atkins, pendant ce temps, tourne et enregistre avec son nouveau groupe, Pigface. La dispersion du groupe semble dĂ©finitive.

À nouveau sur le devant de la scùne (1992–1996)

Youth et Jaz Coleman, en concert Ă  Nottingham en 1994.

Cependant, en 1992 dĂ©marre une nouvelle phase pour Killing Joke. Cette annĂ©e-lĂ , Virgin Records finance la compilation Laugh? I Nearly Bought One! et Geordie Walker est contactĂ© afin de vĂ©rifier qu’y sont inclus les morceaux les plus reprĂ©sentatifs du groupe. Il fait alors appel au producteur Youth pour savoir si ce dernier dispose encore de vieilles photos du groupe afin d’illustrer le livret de l’album. Depuis les incidents l’ayant opposĂ© Ă  Coleman, Youth a enregistrĂ© quelques albums avec Brilliant et est devenu un producteur renommĂ©. Les deux ex-collĂšgues retrouvent une certaine complicitĂ©, et finalement, Youth propose de reformer Killing Joke. En utilisant Ă  bon escient les nombreux contacts de Youth, Killing Joke est rapidement signĂ© sur Zoo Entertainment, une division de BMG. Pandemonium est enregistrĂ© aux printemps, Ă©tĂ© et automne 1994 aux studios York en Nouvelle-ZĂ©lande, dont Coleman est copropriĂ©taire, et aux studios Butterfly de Youth Ă  Brixton. L’album est coproduit par Youth, on trouve un certain Geoff Dugmore Ă  la batterie, et certaines parties vocales sont enregistrĂ©es dans la chambre du Roi de la grande pyramide de Gizeh en Égypte, grĂące Ă  une gĂ©nĂ©reuse « donation » de $3 500 Ă  un fonctionnaire du ministĂšre de la culture[36]. Faisant fusionner leur « vieux » son avec des influences plus mĂ©talliques, le groupe renoue avec le succĂšs commercial puisque le single Millenium est diffusĂ© trĂšs rĂ©guliĂšrement sur les stations de radio amĂ©ricaines. Ils reprennent la route pendant une bonne partie de l’annĂ©e 1994 et au cours des premiers mois de 1995, jouant devant un public mĂ©langeant vieux fidĂšles et jeunes — dont certains prennent Killing Joke pour un groupe tout rĂ©cemment formĂ©.

Jaz Coleman sur scùne, lors d’un concert de Killing Joke à Manchester en 1994. On distingue Geordie Walker en arriùre-plan.

Suit, en 1996, l’album Democracy. Ajoutant, sur nombre de morceaux, une rythmique lancinante jouĂ©e Ă  la guitare acoustique Ă  l’habituel son Ă©lectrique de Walker, l’album marque un nouveau changement dans le style du groupe. Toutefois, sont abordĂ©s des thĂšmes devenus rĂ©currents chez Killing Joke. Les « leaders » du monde occidental sont la cible de critiques violentes, de mĂȘme que le systĂšme dĂ©mocratique en gĂ©nĂ©ral. En annexe on retrouve la violence et l’inĂ©galitĂ©, rejetĂ©es avec force par le chant de Coleman, qui passe du murmure lĂ©ger, dans des morceaux comme Pilgrimage, aux hurlements de rage du dernier titre, Another Bloody Election. L’album, aprĂšs le trĂšs mĂ©tallique Pandemonium, aura du mal Ă  conserver au groupe les fans rĂ©cemment acquis. S’ensuit une tournĂ©e Ă©talĂ©e sur les annĂ©es 1996 et 1997, puis une nouvelle pĂ©riode de silence longue de sept ans qui laisse les « gatherers dans l’expectative (lit. « ceux qui se rassemblent » il s'agit du nom du fan club officiel du groupe et, par extension, de son public le plus fidĂšle).

Longue parenthùse et retour en grñce (1996–2003)

Durant cette parenthĂšse, bien peu nombreux sont ceux qui auraient pariĂ© sur un futur album. Jaz Coleman se recentre sur sa seconde passion, l’écriture pour orchestre symphonique. À cette fin, il vit de plus en plus souvent Ă  Prague, en RĂ©publique tchĂšque. Il connaĂźt un bon succĂšs en arrangeant les Ɠuvres de groupes comme les Doors, faisant interprĂ©ter ses versions par l’Orchestre national de Prague avec, comme soliste, le cĂ©lĂšbre violoniste Nigel Kennedy. L’ùre Killing Joke semble bel et bien terminĂ©e. Coleman fait cependant des rencontres fort intĂ©ressantes sur le plan musical, qui sont Ă©voquĂ©es dans le film tchĂšque Rok Ďábla[37]. Les membres du groupe se font discrets, Ă©vitant en entretien de s’exprimer sur la possibilitĂ© d’une reformation.

Mais Coleman, Walker et Youth se reforment en trio et en 2003, crĂ©ent la surprise en sortant un second album nommĂ© Killing Joke, comme l’était le tout premier. La machine est extrĂȘmement bien huilĂ©e, tout est fait pour que l’album soit un succĂšs. Les morceaux sont prĂ©parĂ©s en studio, et la batterie est confiĂ©e Ă  Dave Grohl, ancien batteur de Nirvana et chanteur-guitariste des Foo Fighters. Ce dernier suit les rythmiques lourdes, quasi-tribales, prĂ©parĂ©es en studio sur sĂ©quenceur et leur donne vie avec talent. Grohl parle Ă  cette occasion de l’admiration sans borne que les membres de Nirvana vouaient Ă  Killing Joke[22] - [38] Le teaser de l’album (morceau destinĂ© Ă  appĂąter l’acheteur) se retrouve sur le CD mensuel de nombreux magazines musicaux Ă  travers le monde[39]. Killing Joke retrouve un public perdu depuis Pandemonium, celui des fans de metal et de musique industrielle. Les critiques sont globalement excellentes pour cet album[40] qui, pour le chroniqueur des Inrockuptibles, est « d'une ardeur foudroyante et sonne comme un disque de hard-rock, option trash-metal »[41]. Le groupe n’avait pas rĂ©ussi Ă  fĂ©dĂ©rer autant de monde autour de sa musique depuis bien des annĂ©es.

Homme caucasien sur scĂšne levant le poing et tenant un micro.
Killing Joke au London Astoria, le .

Le thĂšme principal de cet opus est l’opposition farouche de Coleman Ă  la guerre d'Irak initiĂ©e par George W. Bush. Sur des morceaux comme Asteroid, on peut remarquer une tendance assumĂ©e au millĂ©narisme. Les compositions sont signĂ©es Coleman/Glover/Walker, mais Raven apparaĂźt tout de mĂȘme dans les crĂ©dits de l’album. Personne ne sait avec certitude qui tient la basse sur l’album, cependant Raven est bien le bassiste de la tournĂ©e qui s’ensuit. Cette tournĂ©e couvre l’Europe, les États-Unis et l’Australie en 2003 et 2004, avec, derriĂšre la batterie, Ted Parsons, un ancien de Prong. L’annĂ©e 2005 est celle de la consĂ©cration avec deux soirĂ©es anniversaire pour cĂ©lĂ©brer les 25 ans du groupe. Le Shepherds Bush Empire, beau petit thĂ©Ăątre Ă  l’italienne de Londres, est rempli pour l’évĂ©nement. S’ensuivent un DVD et un album live sur CD et vinyle. Ben Calvert, jeune batteur, se joint au groupe en compagnie d’un nouveau claviĂ©riste, Reza Udhin. Dans la foulĂ©e, Killing Joke assure la premiĂšre partie de la tournĂ©e d'Ă©tĂ© 2005 du groupe Mötley CrĂŒe, nouvellement reformĂ©[42]. Au vu des performances comparĂ©es des deux groupes sur scĂšne, un critique sort cette pique : « Ă  la place des Mötley CrĂŒe, je ferais dans mon pantalon. » Pour sa part, Coleman dit du cĂ©lĂšbre groupe que leurs QI additionnĂ©s sont Ă  peine aussi Ă©levĂ©s que la tempĂ©rature ambiante.

Nouveaux travaux, dĂ©cĂšs de Paul Raven (2006–2010)

Killing Joke en concert Ă  Paris, le Trabendo, 27 septembre 2008.

Commence alors le travail de crĂ©ation et d’enregistrement de leur nouvel album. La ville de Prague Ă©tant devenue le point de chute du groupe, c’est lĂ  que naĂźt Hosannas from the Basements of Hell. Petr Zelenka, qui a dirigĂ© Coleman dans le film Rok ďábla, rĂ©alise le clip du titre phare de l’album. Sorti en avril 2006, cet opus dĂ©livre une Ă©nergie brute qui remonte loin dans l’histoire du groupe. Le son cru, brutal et sans artifice rappelle celui dĂ©jĂ  entendu sur Extremities.... Une nouvelle fois, l’accueil est excellent et les ventes suivent le mĂȘme mouvement. ImmĂ©diatement aprĂšs la sortie de Hosannas from the Basements of Hell, Killing Joke entame une tournĂ©e europĂ©enne[43]. Paul Raven quitte cependant assez vite la scĂšne pour aller tourner avec Ministry. Il est remplacĂ© par Kneill Brown. Le , le groupe occupe la scĂšne MySpace du Download Festival, recevant pour l’occasion une excellente critique de la part du magazine Kerrang[31]. La partie automnale de la tournĂ©e est ensuite annulĂ©e Ă  cause de « problĂšmes de santĂ© », sans autre prĂ©cision.

Jaz Coleman devient compositeur rĂ©sident en RĂ©publique tchĂšque, oĂč il effectue de frĂ©quents sĂ©jours depuis sept ans, ainsi qu’en Nouvelle-ZĂ©lande, son pays de rĂ©sidence, respectivement avec l'orchestre national de Prague et l'orchestre philharmonique d'Auckland. En , une rumeur fait Ă©tat de sa nomination comme compositeur rĂ©sident pour l’Union europĂ©enne : Coleman serait ainsi appelĂ© Ă  composer et jouer ses musiques pour toute occasion spĂ©ciale au sein de l’Union. Si Coleman a confirmĂ© lors d'une interview, il est nĂ©anmoins impossible de trouver la preuve d'une telle nomination dans une quelconque source officielle[44]. Killing Joke s'attache depuis quelques annĂ©es Ă  ressortir leurs albums en versions remasterisĂ©es et agrĂ©mentĂ©es de divers bonus, tels que quelques morceaux n'ayant jusque-lĂ  fait leur apparition qu'en face B de 45 tours ou maxi 45 tours. Outre ces nouvelles versions, l'album Extremities... subit un traitement de faveur, sa rĂ©Ă©dition se voyant prĂ©cĂ©dĂ©e d'un double album intitulĂ© Inside Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Ce double enregistrement est constituĂ©, pour la premiĂšre partie, de diverses prises de son de rĂ©pĂ©tition, et pour la seconde d'un enregistrement en concert rĂ©alisĂ© en France. Sortent ensuite deux rĂ©Ă©ditions officielles comprenant chacune trois albums originellement distribuĂ©s sur le marchĂ© parallĂšle dans les annĂ©es 1980, intitulĂ©es Bootleg Vinyl Archive vol. 1 & 2.

Le , Paul Raven, alors bassiste attitrĂ© de la formation, dĂ©cĂšde d'une crise cardiaque prĂšs de la frontiĂšre franco-suisse, oĂč il sĂ©journe afin de rĂ©pĂ©ter avec Treponem Pal[45]. Les membres originaux de Killing Joke se retrouvent Ă  l'occasion des funĂ©railles de Raven et, motivĂ©s, selon eux, par un « sentiment de mortalitĂ© », dĂ©cident de jouer Ă  nouveau ensemble et de produire un treiziĂšme album studio[46]. En , outre le nouvel opus en cours d'enregistrement, annoncĂ© pour l'Ă©tĂ© par le biais du site officiel, album qui est ensuite repoussĂ© Ă  l'automne 2010, le groupe prĂ©pare une tournĂ©e mondiale s'Ă©talant sur septembre et octobre de la mĂȘme annĂ©e. L'originalitĂ© de cette tournĂ©e est de proposer, dans la plupart des villes visitĂ©es, deux soirĂ©es de suite, chacune basĂ©e sur un programme diffĂ©rent. La premiĂšre est consacrĂ©e au rĂ©pertoire issu des deux premiers albums du groupe tandis que la seconde se veut plus gĂ©nĂ©raliste - morceaux de l'album Pandemonium de 1994 et divers singles du groupe sortis chez Island dans les annĂ©es 1980[47]. Pour la premiĂšre fois depuis 1980, cette tournĂ©e rĂ©unit les quatre membres du groupe originel : Coleman, Walker, Youth et Paul Ferguson[47]. La premiĂšre partie des spectacles est assurĂ©e par Treponem Pal. Jaz Coleman explique, Ă  l'occasion de la tournĂ©e de l'automne 2008, que la sortie du nouvel album est repoussĂ©e pour une date indĂ©terminĂ©e, et que seuls deux morceaux sont dĂ©jĂ  finalisĂ©s, Fresh Fever from the Skies et Timewave[48].

Absolute Dissent et retour Ă  la formation originale (2010)

Ce nouvel album studio, le premier Ă  rĂ©unir les membres d'origine depuis 1982, est finalement attendu pendant prĂšs de deux ans. Une nouvelle date de sortie est annoncĂ©e dĂ©but 2010 : l'album, alors intitulĂ© XIII: Feast of Fools, Ă©crit, composĂ© et produit par les quatre membres du groupe[46], est attendu pour le mois d'avril, accompagnĂ© d'une tournĂ©e de promotion traversant une partie de l'Europe et des États-Unis. À quelques semaines du dĂ©but de la tournĂ©e, la date de sortie est Ă  nouveau repoussĂ©e, cette fois au . En consĂ©quence du travail de postproduction restant Ă  accomplir sur l'album, la tournĂ©e est Ă©galement repoussĂ©e de six mois. En parallĂšle, un troisiĂšme extrait de l'album, Endgames, fait son apparition dans les revues et sur les sites musicaux, et le groupe annonce la sortie d'un EP intitulĂ© In Excelsis pour le sur le label britannique Spinefarm Records[49]. Le treiziĂšme album studio de Killing Joke, avec une liste de morceaux revue, et renommĂ© en Absolute Dissent ; le morceau Feast of Fools, qui devait donner son titre Ă  l'album, est Ă©cartĂ© de la sĂ©lection et sort sur une Ă©dition alternative. La date de sortie finale est fixĂ©e au — aprĂšs un ultime report d'une semaine — sur supports CD, vinyle et en tĂ©lĂ©chargement payant, avec une Ă©dition spĂ©ciale comprenant un disque de reprises de morceaux de Killing Joke par d'autres artistes.

Projets, activités et sorties (depuis 2011)

AprĂšs l'album et la tournĂ©e Absolute Dissent[50] - [51], le groupe annonce travailler sur ce que Geordie Walker dĂ©crit comme leur album live le plus abouti Ă  ce jour, un album « dĂ©finitif » pour les fans du groupe[52]. Il s'agit de Down by the River, un double album de vingt titres qui sort en Ă©dition dĂ©matĂ©rialisĂ©e en et est attendu sur supports CD et vinyle pour . Geordie Walker dit s'ĂȘtre beaucoup impliquĂ© dans la rĂ©alisation de ce projet aprĂšs avoir remarquĂ© que la formation originale de Killing Joke n'avait jamais rĂ©alisĂ© d'enregistrement de concert dans de bonnes conditions, trente-deux ans aprĂšs la formation du groupe[53].

Le , en marge de leur nouvelle tournĂ©e europĂ©enne, Killing Joke annonce la sortie d'un quatorziĂšme album studio, intitulĂ© MMXII (2012 en chiffres romains), pour le . L'album est gĂ©nĂ©ralement bien accueilli par la presse spĂ©cialisĂ©e[54] - [55], et recense une moyenne gĂ©nĂ©rale de 75 % sur Metacritic[56]. Le mĂȘme jour sort le clip du premier extrait de l'album, In Cythera[57].

Killing Joke au Hellfest 2022, le dimanche 19 juin.

En octobre 2015, le groupe publie Pylon chez spinefarm records. La sortie de ce quinziÚme album est accompagnée d'une tournée britannique de dix dates. Un documentaire sur l'histoire du groupe intitulé The Death And Resurrection Show est diffusé sur SundanceTV avant de sortir en double DVD en 2017[58]. Le film inclut des interviews de tous les membres du groupe et aussi de Jimmy Page, Peter Hook et Dave Grohl, le tout entrecoupé de séquences live et d'anciennes interviews télé.

Un accident de pĂȘche survenu en mai 2021 a failli ĂȘtre fatal Ă  Jaz Coleman : alors qu'il se tient debout sur un petit bateau, il perd l'Ă©quilibre et tombe Ă  l'eau. SauvĂ© de la noyade, le chanteur est cependant hospitalisĂ© dans un Ă©tat grave et, selon lui, ses chances de survie ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  50 %[59]. Coleman se rĂ©tablit nĂ©anmoins rapidement et le groupe annonce, quelques semaines aprĂšs l'incident, une tournĂ©e britannique pour le printemps 2022[60].

Affaire Come as You Are

À la sortie du morceau Come as You Are du groupe Nirvana, les membres de Killing Joke crient au plagiat, la ligne de basse reprenant prĂ©cisĂ©ment celle de leur vieux succĂšs, Eighties. Une controverse oppose encore aujourd'hui plusieurs protagonistes et journalistes musicaux au sujet des suites donnĂ©es Ă  cette affaire : le magazine Rolling Stone explique qu'aucun procĂšs pour violation des droits d’auteurs n'a eu lieu, parce que les plaignants n’avaient pas, Ă  ce moment, les moyens financiers nĂ©cessaires Ă  ce type d’action en justice. Kerrang parle au contraire d'une procĂ©dure effectivement lancĂ©e, mais rejetĂ©e par le tribunal[61]. Selon Coleman, Kurt Cobain « plaide coupable » au cours d'une conversation privĂ©e, avouant que Come as You Are est bien inspirĂ©e par Eighties et l'affaire en reste lĂ . D'autres sources font bien Ă©tat d'un procĂšs, au cours duquel la demande des plaignants aurait Ă©tĂ© rejetĂ©e. On parle Ă©galement d'un arrĂȘt des poursuites aprĂšs le dĂ©cĂšs de Cobain[62].

Geordie Walker Ă©voque l'affaire en ces termes : « Nous sommes trĂšs agacĂ©s par cette histoire, mais [la ressemblance entre les morceaux] est une Ă©vidence pour tout le monde. Nous avons fait Ă©tablir deux rapports de musicologues indĂ©pendants qui concluent [qu'elle] l'est. Notre Ă©diteur a Ă©crit Ă  [l']Ă©diteur [de Nirvana] pour leur donner les conclusions et ils ont rĂ©pondu : "Bah, on n'a jamais entendu parler de vous", mais le truc dingue quand Nirvana affirme qu'ils ne nous connaissent pas, c'est qu'ils nous avaient envoyĂ© une carte de vƓux pour NoĂ«l, auparavant[63]. »

En tout état de cause, les relations entre les deux groupes restent bonnes, comme le prouve la participation de Dave Grohl à l'album Killing Joke de 2003. En 2005, Grohl remet à Jaz Coleman un Lifetime Achievement Award, récompense décernée par le magazine Kerrang et couronnant l'ensemble de sa carriÚre[64]. Ce riff de Killing Joke présente en outre de grandes similarités avec celui composé par The Damned comme fil conducteur du titre Life Goes On sorti trois ans avant Eighties, en 1982.

Membres

Frise chronologique

Galerie photo

Les photographies des membres actuels ont été prises par le photographe et réalisateur américano-canadien Mont Sherar, auteur de la monographie Twilight of the Mortals[65].

Membres actuels

Anciens membres

  • Paul Raven — guitare basse (1982–1987, 1990–1991, 2003–2007 ; dĂ©cĂ©dĂ© en 2007)
  • Dave Kovacevic — claviers (1984–1991)
  • Dave « Taif » Ball — guitare basse (1988–1990)
  • Martin Atkins — batterie (1990–1991)
  • Nick Holywell-Walker — clavier (1994–1996, 2002–2005)
  • Geoffrey Dugmore — batterie (1994-1996)
  • Troy Gregory — guitare basse (1996)
  • Dave Grohl — batterie (2002–2003)
  • Ted Parsons — batterie (2003–2004)
  • Ben Calvert — batterie (2005–2008)
  • Reza Udhin — claviers (2005-2016)

Discographie

Les dates de sorties indiquĂ©es ci-dessous correspondent aux Ă©ditions originales, au Royaume-Uni. Les plus anciens albums de Killing Joke sont disponibles en versions remasterisĂ©s et rĂ©Ă©ditĂ©s chez Virgin Music. Cependant, il n’est pas fait mention de l’annĂ©e de premiĂšre publication sur ces albums, mais uniquement de l’annĂ©e de rĂ©Ă©dition. Ainsi, certains CD de Revelations portent un copyright en date de © 2005 au lieu de © 1982. On peut distinguer ces rĂ©Ă©ditions des originaux grĂące Ă  la mention KILLING JOKE: remastered with bonus track(s) figurant en couverture, sur le cĂŽtĂ© gauche. Les charniĂšres de boĂźtier des albums remasterisĂ©s sont en plastique transparent, tandis que celles des originaux sont en plastique gris opaque.

Albums studio et enregistrements live

Actuel logotype de la maison de disques du groupe.

Compilations et coffrets

  • 1990 : An Incomplete Collection (compilation Ă©puisĂ©e, coffret de cinq disques vinyle couleur en tirage limitĂ© Ă  4 000 exemplaires.)
  • 1992 : Laugh? I Nearly Bought One!
  • 1995 : Wilful Days
  • 1996 : Alchemy - The Remixes (compilation de remixes par plusieurs grands noms de la techno, de l'ambient et du metal industriel.)
  • 2001 : No Way Out but Forward Go
  • 2004 : Killing Joke for Beginners (cette compilation couvre les annĂ©es 1980 Ă  1988.)
  • 2004 : Chaos for Breakfast (coffret sorti pour l’anniversaire du label Malicious Damage, reprenant en cinq CD les pochettes originales des premiers maxi-45 tours du groupe. Comprend une sĂ©rie de photos noir et blanc et deux rĂ©Ă©ditions d’autocollants d’époque.)
  • 2007 : Inside Extremities, Mixes, Rehearsals And Live (CD no 1 : Live in Pied – France, , 14 titres — CD no 2 : remixes, inĂ©dits, sessions de rĂ©pĂ©tition, 12 titres.)
  • 2007 : Bootleg Vinyl Archive Vol.1 (coffret de trois CD - 44 titres : compilation approuvĂ©e par le groupe, regroupant des bootlegs reproduits et remasterisĂ©s pour la premiĂšre fois en CD. Les enregistrements d'origine sont sortis sur vinyle au cours des annĂ©es 1980 : Live at Venue / Live in London + CD bonus : Porchester Hall 1988.)
  • 2007 : Bootleg Vinyl Archive Vol.2 (coffret de trois CD - 46 titres : compilation approuvĂ©e par le groupe, regroupant des bootlegs reproduits et remasterisĂ©s pour la premiĂšre fois en CD. Les enregistrements d'origine sont sortis sur vinyle au cours des annĂ©es 1980 : The Bums Rush (dĂ©mos) / The Act is Done / Live at Joker Place + CD bonus : Astoria .)
  • 2008 : The Peel Sessions 1979-1981 (17 titres : sessions enregistrĂ©es par John Peel pour la BBC Radio 1 entre 1979 et 1981).
  • 2008 : Duende: The Spanish Sessions (14 titres, sessions live enregistrĂ©es en 2008 dans le studio de Youth Ă  Granada, en Espagne.)
  • 2009 : The Gathering 2008 - Part One (21 titres live enregistrĂ©s sur deux CD Ă  Londres en 2008.)
  • 2009 : The Gathering 2008 - Part Two (19 titres live sur deux CD, enregistrĂ©s Ă  Londres en 2008 dont un titre inĂ©dit, Time Wave.)
  • 2011 : Live at the Hammersmith Apollo 16.10.2010 (23 titres live sur trois CD.)
  • 2013 : The Singles Collection 1979-2012
  • 2021 : In Dub Rewind (Vol.1)

Vidéographie

Filmographie

  • 2013 : The Death and Resurrection Show (2015), documentaire portant sur trente ans d'histoire du groupe par le rĂ©alisateur Shaun Petigrew — durĂ©e 2 h 30 min, produit par Coffee Films et ILC Productions : (en) « The Death and Resurrection Show » [vidĂ©o], sur youtube.com, (consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Bibliographie

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  • (en) Killing Joke: A Prophecy Fulfilled, Chris Bryans, Ă©ditions This Day in Music Books, (ISBN 9781838078324).

Notes et références

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Voir aussi

Projets parallĂšles

Articles connexes

Liens externes

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