Julie Candeille
AmĂ©lie-Julie Candeille aussi appelĂ©e Ămilie Candeille, nĂ©e Ă Paris, paroisse Saint-Sulpice, dans la nuit du 30 au et morte Ă Paris le , est une compositrice pour le piano, musicienne, actrice, auteure dramatique et romanciĂšre française. Elle commence sa carriĂšre en tant que cantatrice.
Sociétaire de la Comédie-Française | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 66 ans) Ancien 2e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Amélie-Julie Candeille |
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Antoine-Hilaire-Henri Périé Jan Simons (d) |
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Genre artistique |
Biographie
Premiers pas
Julie Candeille baigne dans un milieu familial entiĂšrement tournĂ© vers la musique et grĂące Ă son pĂšre musicien[1], elle dĂ©veloppe certains dons naturels pour le clavecin et le chant. Encore enfant, elle participe Ă des orchestres de chambre, paraĂźt Ă un concert devant le roi Ă lâĂąge de sept ans et on dit quâelle est une fois amenĂ©e Ă jouer en compagnie de Mozart adolescent â ce qui est peu plausible[2]. Elle se produit Ă©galement comme pianiste et compositrice au Concert Spirituel. On lui doit des sonates pour le clavecin et le piano-forte, des romances et des airs dont certains ont Ă©tĂ© rĂ©cemment redĂ©couverts.
Julie Candeille se dĂ©crit elle-mĂȘme dans ses MĂ©moires : « De fort beaux cheveux blonds, les yeux bruns, la peau blanche, fine et transparente, lâair doux et riant ». DâaprĂšs sa collĂšgue la comĂ©dienne Louise Fusil, elle Ă©tait jolie, avec « sa taille bien prise, sa dĂ©marche noble, ses traits et sa blancheur (qui) tenaient des femmes crĂ©oles ». Elle nâa pourtant rien de crĂ©ole, car ses origines Ă©taient flamandes et, sa vie durant, elle place son physique avenant, ses talents multiples et sa sĂ©duction naturelle au service de son ambition qui nâest pas mĂ©diocre. En 1781, encore trĂšs jeune, elle est initiĂ©e dans une loge franc-maçonne â la Candeur â[3], oĂč elle rencontre un certain nombre dâauteurs de thĂ©Ăątre, comme Olympe de Gouges[4], mais aussi des personnages influents susceptibles de favoriser sa carriĂšre artistique dans lâunivers complexe de la mondanitĂ© parisienne et des intrigues de lâAncien rĂ©gime agonisant.
Dans ses MĂ©moires, elle raconte aussi avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de protections puissantes, entre autres celle du marquis de Louvois, aristocrate contestataire, lâami intime du chevalier de Champcenetz qui comme lui est envoyĂ© au fort de Ham pour inconduite, de la mĂ©lomane duchesse de Villeroy qui avait composĂ© un salon majoritairement fĂ©minin et dont lâinfluence sâĂ©tendait dans les milieux du thĂ©Ăątre, et le baron de Breteuil, ministre de la maison du roi, qui est peut-ĂȘtre un amant.
Munie de ces protections, elle dĂ©bute Ă lâAcadĂ©mie royale de Musique le , dans le rĂŽle-titre dâIphigĂ©nie en Aulide de Gluck, oĂč elle remporte un succĂšs mitigĂ©. Mme Saint-Huberty qui avait succĂ©dĂ© Ă Mlle Levasseur et Mlle Laguerre, ne lui laisse dâailleurs aucune chance, car elle nâa pas la voix pour sâimposer sur ce terrain si exigeant. Elle se retourne vers la ComĂ©die-Française oĂč elle se fait remarquer le lundi , dans Hermione dâAndromaque de Racine. MolĂ© est son protecteur, comme il l'est Ă la mĂȘme Ă©poque, dâOlympe de Gouges alors lâamie de Julie Candeille[5]. Sa personnalitĂ© forte et ses idĂ©es originales ne plaisent pas et elle est toujours un peu tenue Ă lâĂ©cart par ses collĂšgues de la ComĂ©die française, tels que MolĂ©, Dazincourt, Fleury ou Louise Contat, quâelle-mĂȘme regarde comme de plats courtisans de Versailles. Elle se rapprocha de Talma et de ceux des comĂ©diens qui accueillirent avec enthousiasme la RĂ©volution de 1789.
Auteure dramatique
En , elle tient le rĂŽle de la jeune esclave Mirza, dans une piĂšce dĂ©nonçant la condition des esclaves des colonies intitulĂ©e lâEsclavage des NĂšgres, ou lâHeureux naufrage, drame en trois actes dâOlympe de Gouges, qui est le prĂ©texte Ă un affrontement en rĂšgle, entre les reprĂ©sentants du puissant lobby des propriĂ©taires coloniaux en France et la SociĂ©tĂ© des amis des Noirs, club cofondĂ© par Brissot, Condorcet et lâabbĂ© GrĂ©goire. Julie Candeille est lâornement des salons constituants, et on la voit aussi bien chez Mme de Lameth oĂč vient Robespierre, que chez Mmes de Villette, HelvĂ©tius ou Condorcet. Câest Ă cette Ă©poque (1791) quâAdĂ©laĂŻde Labille-Guiard, qui partage ses idĂ©es, peint son portrait. Les piĂšces pour lesquelles elle est Ă lâaffiche au dĂ©but de la RĂ©volution ont un succĂšs considĂ©rable, tant au nouveau thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s amusantes de la rue de Richelieu, quâau ThĂ©Ăątre de la RĂ©publique. La RĂ©volution relance vĂ©ritablement sa carriĂšre et elle se fait de nombreux amis dans les cercles politiques avancĂ©s. On prĂ©tend que câest pour elle que Fabre d'Ăglantine Ă©crit la romance Je tâaime tant, mise en musique par Pierre-Jean Garat.
En 1792, Julie Candeille est Ă une fĂȘte que les Talma donnent chez eux, rue Chantereine, en lâhonneur du gĂ©nĂ©ral Dumouriez, vainqueur de Valmy, lorsque Marat Ă la tĂȘte dâun groupe dâĂ©nergumĂšnes armĂ©s, se fait bruyamment annoncer. La plupart des convives, tels que Antoine-Vincent Arnault ou Pierre Victurnien Vergniaud font dĂšs le lendemain, lâobjet dâune dĂ©nonciation en rĂšgle dans l'Ami du peuple. On dit que Julie Candeille est alors l'amie de Vergniaud, qui est le brillant orateur du parti des girondins.
Elle fait reprĂ©senter au ThĂ©Ăątre-Français, en 1792, Catherine ou la Belle fermiĂšre, comĂ©die en 3 actes et en prose, qui a une vogue prodigieuse. Les reprĂ©sentations ont commencĂ© Ă lâĂ©poque du procĂšs de Louis XVI. Michaud, en a infĂ©rĂ© sous la Restauration quâelle a jouĂ© le rĂŽle de la dĂ©esse Raison[n 1], ce quâelle dĂ©ment, preuves Ă lâappui[n 2], mais les frĂšres Goncourt, qui ne sont pas Ă une inexactitude historique prĂšs, ont allĂ©guĂ© le contraire. Compromise par ses amitiĂ©s girondines, Julie Candeille est, malgrĂ© sa popularitĂ©, inquiĂ©tĂ©e en 1793. Trop proche de Vergniaud et des Girondins, elle est lâobjet de dĂ©nonciations. Une perquisition est ordonnĂ©e Ă son domicile de la rue Neuve des Mathurins. Mais grĂące au dĂ©putĂ© montagnard Julien de Toulouse qui appartient encore au ComitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, Julie Candeille n'est pas arrĂȘtĂ©e au titre de suspecte[6].
Citoyenne Simons
Une fois la Terreur terminĂ©e, elle se marie sur un coup de tĂȘte avec un jeune mĂ©decin qui lui plaisait, le citoyen Laroche, dont elle ne porta jamais le nom. Le Directoire consacre sa popularitĂ© dâactrice, mais aussi dâauteur dramatique en vue. On expose au Salon des arts de lâan III, son portrait, rĂ©alisĂ© par Jacques-Antoine-Marie Lemoine, et lâannĂ©e suivante une charmante miniature en robe rayĂ©e et ceinture rouge, peinte par Jeanne Doucet de Surigny, dans laquelle on la voit occupĂ©e Ă Ă©crire une nouvelle piĂšce de thĂ©Ăątre. Cette piĂšce un peu scandaleuse, La BayadĂšre ou le Français Ă Surate, comĂ©die en cinq actes et en vers, a Ă©tĂ© Ă©crite sur mesure pour elle et elle en crĂ©e le rĂŽle-titre en . Le succĂšs n'est pas Ă la hauteur de ses espĂ©rances.
En 1797, la comĂ©dienne Ălise Lange, ancienne protĂ©gĂ©e et amie de Julie Candeille, Ă©pouse lâhomme dâaffaires Michel Simons, lui-mĂȘme fils dâun carrossier belge que Mlle Candeille avait rencontrĂ© en Ă Bruxelles, ville oĂč elle Ă©tait venue reprĂ©senter Catherine ou la belle fermiĂšre. Jean Simons le pĂšre n'est pas Ă©tĂ© insensible au charme de Julie, quâil Ă©pouse Ă Bruxelles, le , aprĂšs son divorce de Laroche et rompant un engagement au thĂ©Ăątre, ce qui lui vaut un procĂšs, quâelle perd.
La nouvelle Mme Simons mĂšne dĂšs lors une vie luxueuse entre Bruxelles et Paris. Comme beaucoup de parvenus de lâĂ©poque, le couple veut avoir sa petite maison qui est construite, Ă grands frais, sur des plans dessinĂ©s par Bellanger, Ă la pointe Bellevue, sur lâancien domaine de Mesdames[n 3]. On dit quâelle voulut seconder son mari dans lâexercice de ses tĂąches industrielles et que câest grĂące Ă sa vieille amitiĂ© avec JosĂ©phine quâelle avait connue dans les salons constituants, quâelle obtint la commande de la voiture du sacre de NapolĂ©on. Ce joyau de la technologie du Premier Empire, est dĂ©truit, avec plusieurs objets du musĂ©e Tussaud de Londres, lors de lâincendie de 1925. En 1803, elle partage avec son ex-amie Mme Lejay, devenue comtesse de PontĂ©coulant, le soin de faire les honneurs de la ville de Bruxelles au Premier consul et Ă son Ă©pouse.
Au dĂ©but de lâEmpire, lorsque la guerre reprend, les affaires de Jean Simons pĂ©riclitent. Son Ă©pouse se retire dans son hĂŽtel parisien rue CĂ©rutti, no 3, et donne des rĂ©citals de piano dans les soirĂ©es aristocratiques de la capitale. Elle bĂ©nĂ©ficie aussi dâune pension que lui verse la nouvelle impĂ©ratrice Marie-Louise.
Collaboration avec Girodet
Anne-Louis Girodet est un peintre français de formation nĂ©oclassique qui flirta avec le romantisme une grande partie de sa carriĂšre. Câest lâun des plus cĂ©lĂšbres artistes de son Ă©poque.
Bien que Candeille ait croisĂ© sa route en 1799, alors quâĂ©clatait le scandale Lange-Girodet, elle rencontre officiellement Girodet lors dâun concert chez une certaine « Madame LefĂšvre » aux alentours de lâannĂ©e 1800[n 4]. Ă partir de ce moment, Candeille partagera la vie du peintre jusquâĂ sa mort en 1824.
La nature de leur relation a fait lâobjet de plusieurs interprĂ©tations[n 5]. Il ne fait toutefois aucun doute que Candeille et Girodet ont vĂ©cu une relation hors du commun basĂ©e sur la paritĂ© et la rĂ©ciprocitĂ©, comme en tĂ©moigne leur double portrait que Girodet lui envoya en 1807 dans lequel il ne se contente pas de superposer leurs profils, mais de confondre leurs traits afin de crĂ©er une sorte d'androgynie, voire une indistinction des genres[7] (Ă lâexception des vĂȘtements qui, eux, sont trĂšs genrĂ©s â une robe blanche pour elle, et un costume Ă haut col pour lui). On ignore encore si Girodet a voulu masculiniser Candeille ou sâil sâest lui-mĂȘme fĂ©minisĂ© pour accentuer leur ressemblance, mais le fait est que, par ce double portrait, lâartiste prouve quâil considĂ©rait Candeille pas seulement comme une amie, mais comme son alter ego[n 6].
Son rĂŽle dans la carriĂšre de Girodet est significatif Ă bien des Ă©gards. Elle usait notamment de son statut de salonniĂšre pour lui trouver de nouvelles clientes (telles que Juliette RĂ©camier, l'impĂ©ratrice JosĂ©phine, etc.) et de nouveaux clients, dont le comte Sommariva, qui commanda Ă lâartiste son dernier chef-dâĆuvre, Pygmalion et GalatĂ©e, en 1813 mais qui ne fut terminĂ© qu'en 1819, aprĂšs que le peintre l'eut recommencĂ© plus de trois fois (pour causes de maladies, de mortalitĂ©, etc.).
En plus d'Ă©largir son rĂ©seau de contacts, Candeille s'occupait de tĂąches plus « administratives[8] » de sa carriĂšre : elle percevait ses honoraires et rĂ©glait les retards de paiement, elle organisait les manĆuvres pour son Ă©lection Ă lâInstitut de France, etc. Sa contribution ne sâarrĂȘte toutefois pas Ă ces fonctions formelles : elle critiquait Ă©galement les Ćuvres de Girodet. Cet Ă©lĂ©ment peut sembler banal, mais il sâagit en rĂ©alitĂ© dâun privilĂšge exceptionnel, car Girodet ne laissait que peu de gens commenter ses Ćuvres. En effet, le critique dâart Ătienne-Jean DĂ©lecluze affirme que lâartiste avait « le grand dĂ©faut de ne consulter personne et de nâĂ©couter ni conseils ni critiques pendant lâexĂ©cution de ses ouvrages[9] ». Donc, avant lâarrivĂ©e de Candeille dans sa vie, Girodet ne supportait pas la moindre objection. Câest en la cĂŽtoyant de prĂšs quâil a compris lâimportance dâune seconde opinion et dâune touche fĂ©minine, ou dâun « instinct de femme », comme il se plaĂźt Ă dire dans leur correspondance[n 7]. Câest dâailleurs grĂące Ă cet « instinct de femme » que plusieurs Ćuvres de Girodet vont rencontrer un franc succĂšs dans les Salons, telles quâAtala au tombeau (1808), La Reddition de Vienne (1808) et La RĂ©volte du Caire (1810), pour ne nommer que celles-ci.
Girodet sâest lui aussi impliquĂ© dans la carriĂšre de sa partenaire[10]. En effet, il a illustrĂ© deux de ses romans historiques, Bathilde, reine des Francs (1814) et AgnĂšs de France ou le DouziĂšme SiĂšcle (1821). Ce travail d'Ă©quipe Ă©tait non seulement efficace mais extrĂȘmement profitable Ă tous les deux.
Candeille nâĂ©tait pas quâune muse passive, tapie dans lâombre de lâhomme quâelle adule ; c'Ă©tait une vĂ©ritable partenaire active et engagĂ©e Ćuvrant aux cĂŽtĂ©s d'un artiste reconnu.
NĂźmes
En 1823, elle Ă©pouse le peintre Antoine-Hilaire-Henri PĂ©riĂ© et, comme on venait de crĂ©er le musĂ©e de NĂźmes, elle intrigue et rĂ©ussit Ă faire nommer son mari au poste de conservateur. Ils devaient y vivre neuf ans, y Ă©tant logĂ©s par un ami de Julie, Jean Roman, autrefois membre des acadĂ©mies d'Ancien rĂ©gime et fondateur de la sociĂ©tĂ© des Valmusiens qui regroupait des poĂštes des deux sexes. Elle collabore aux Annales de la LittĂ©rature et des arts, organe de la SociĂ©tĂ© des Bonnes lettres, et, pour se faire admettre dans la bonne sociĂ©tĂ© catholique et royaliste nĂźmoise, elle publie une « lettre sur NĂźmes et ses environs ». Jouissant de sa rĂ©putation d'ancienne sociĂ©taire de la ComĂ©die française et d'Ă©crivaine, elle ouvre un salon oĂč, Ă la suite du prĂ©fet et de l'Ă©vĂȘque, se pressent les cĂ©lĂ©britĂ©s de la ville et de la rĂ©gion. En 1827, elle invite Victor Hugo Ă venir sĂ©journer qui lui adresse, en retour, un exemplaire dĂ©dicacĂ© de Bug-Jargal. Ă plus de soixante ans, elle Ă©tait toujours sĂ©duisante avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux noirs, le sourire aimable et l'air distinguĂ©. En 1832, elle annonce Ă son ami Charles Nodier, qu'elle dĂ©sire revenir Ă Paris. ĂprouvĂ©e dans ses intĂ©rĂȘts, elle subit les premiĂšres atteintes de la maladie. PĂ©riĂ© meurt brusquement en 1833. Elle-mĂȘme est frappĂ©e d'une attaque d'apoplexie. DĂ©couragĂ©e, elle demande Ă Nodier de la rapatrier dans une maison de santĂ© parisienne, oĂč elle meurt, le .
Iconographie
- Olivier Blanc, Portraits de femmes, Artistes et modĂšle Ă lâĂ©poque de Marie-Antoinette, Paris, Didier Carpentier, 2006.
RÎles à la Comédie-Française
- Elle fait son entrée à la Comédie-Française, en et y est nommée 189e sociétaire, en . Elle quitte la Comédie-Française en [11].
- : Andromaque de Jean Racine : Hermione
- : Bajazet de Jean Racine : Roxane
- : Andromaque de Jean Racine : Andromaque
- : Athalie de Jean Racine : Salomith
- : PhĂšdre de Jean Racine : Aricie
- : Tartuffe de MoliĂšre : Elmire
- : Le Faux noble de Michel Paul Guy de Chabanon : la comtesse Aurélie
- : Athalie de Jean Racine : Josabet
- : Iphigénie de Jean Racine : Eriphile
Ćuvres
Ăcrits
- Catherine, ou la Belle fermiĂšre, opĂ©rette, Paris, lâan II.
- La BayadĂšre, ou le Français Ă Surate, Paris, lâan III.
- Cange, ou le Commissionaire de St Lazare, .
- Ida, ou lâorpheline de Berlin, opĂ©ra-comique en deux actes.
- Louise, ou la réconciliation.
- Lydie, ou les mariages manqués, Paris, 1809.
- Bathilde, reine des Francs, Paris, 1814.
- Vers sur la bonté.
- Justification de Julie Candeille en réponse à Audiffret.
- Souvenirs de Brighton, Londres et Paris, Paris, 1818.
- AgnĂšs de France, ou le douziĂšme siĂšcle, Paris, 1821.
- Essai sur la félicité humaine
Compositions
- Trois sonates pour le clavecin, Op. 1 avec accompagnement de violon ;
- Concerto pour piano et instruments Ă cordes ;
- Grande sonate en mi majeur, opus 5 (éd. Imbault 1798)[12] Dédié à HélÚne de Montgeroult ;
- Deux grandes sonates pour piano, opus 8 (sous le nom de Julie Simons) ;
- Fantaisie pour piano, dédié à Mme RiviÚre ;
- Nocturne pour piano (fantaisie no 5, opus 11).
Bibliographie
- Notice biographique sur Anne-Louis Girodet et Amélie-Julie Candeille, BibliothÚque nationale, département des manuscrits.
- Michaud, Dictionnaire biographique, article « Candeille ».
- Arthur Pougin, Une charmeuse, Julie Candeille, Le MĂ©nestrel, .
- Th. Casevitz, « Une actrice femme de lettres au XVIIIe siÚcle, Julie Candeille », Revue hebdomadaire, Paris, .
- Jean Stern, « Le Mari de Mlle Lange », Revue des questions historiques, vol. 176.
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
- Otto Ebel, Les femmes compositeurs de musique. Dictionnaire biographique, Paris, P. Rosier, (lire en ligne)
- (en) Heather Belnap Jensen, âAmĂ©lie-Julie Candeilleâs Critical Enterprise and the Creation of âGirodet,'â 'kWomen Art Critics in Nineteenth-Century France: Vanishing Acts, ed. Wendelin Guentner (Newark: University of Delaware Press, 2013) [lire en ligne]
- Heather Belnap Jensen, « Quand la muse parle : Julie Candeille sur lâart de Girodet », Plumes et Pinceaux : Discours de femmes sur lâart en Europe (1750-1850) â Essais, Dijon, Publications de lâInstitut national dâhistoire de lâart, 2012 [lire en ligne]
Notes et références
Notes
- Ce rĂŽle Ă une fĂȘte donnĂ© en la cathĂ©drale Notre-Dame a Ă©tĂ© tenu par Mlle Maillar de lâOpĂ©ra. LâĂ©pouse du libraire Momoro, Sophie, aurait elle aussi incarnĂ© la dĂ©esse Raison.
- La justification de Julie Candeille en réponse à Audiffret. Notice historique sur Julie Candeille (extrait du dictionnaire de Michaud).
- Bellanger rĂ©alisa Ă mĂȘme Ă©poque la maison de Simons fils et de Mlle Lange Ă la Chauvennerie, commune de Meudon, qui dĂ©pendait Ă©galement de lâancien domaine royal.
- Cette rencontre est Ă©voquĂ©e dans deux lettres : « le jour ou [sic], il y a 8 ou 9 ans je vous vis pour la premiĂšre fois au concert de la ruĂ« [sic] de Cluny » (Lettre de Girodet Ă Candeille, [Paris], [mai-juin (?) 1807], OrlĂ©ans, SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique dâOrlĂ©ans, fos 1 et 2, r) ; « [âŠ] Madame le FĂšvre Ă©tait revenĂ»e me voir il y a 8 jours. [âŠ] touchĂ©e de son souvenir parce que jâai eĂ» de lâamitiĂ© pour elle, et parce quâaussi, câest chez elle que je vous ai rencontrĂ© » (lettre inĂ©dite de correspondance Julie Candeille, Montargis, musĂ©e Girodet, 1808, t. I, no 77). Dans la Notice biographique sur Anne-Louis Girodet et AmĂ©lie-Julie Candeille pour mettre en tĂȘte de leur correspondance secrĂšte, recueillie et publiĂ©e aprĂšs leur mort, Candeille Ă©crit : « Ils sâĂ©taient rencontrĂ©s chez Mme LefĂšvre depuis comtesse St Didier, trĂšs jolie femme sĂ©parĂ©e de son mari par une foule dâaventures [âŠ]. Les causeries de cette jeune femme dont Girodet, trĂšs prompt Ă sâenflamer [sic], avait Ă©tĂ© quelque tems amoureux [sic], excitĂšrent vivement dâabord la curiositĂ©, ensuite, lâintĂ©rĂȘt de Mme Simons. [âŠ] ».
- Certains historiens affirment que Candeille et Girodet Ă©taient bel et bien amants, alors que dâautres rĂ©futent cette affirmation en stipulant que Girodet Ă©tait homosexuel. Rappelons que le dĂ©bat sur lâidentitĂ© sexuelle de Girodet fait rage depuis plusieurs annĂ©es. Les partisans de la thĂ©orie homosexuelle se basent notamment sur des ambiguĂŻtĂ©s prĂ©sentes dans la biographie de lâartiste oĂč il est question de « visites frĂ©quentes » de modĂšles supposĂ©ment masculins qu'il recevait tard Ă son atelier. La vĂ©ritĂ©, câest que Girodet entourait ses relations intimes dâune extrĂȘme discrĂ©tion ; le jour de sa mort, la forte majoritĂ© des lettres quâil a Ă©crites et reçues furent dĂ©truites, selon sa derniĂšre volontĂ©. En dĂ©pit de toutes ces incertitudes, Girodet est reconnu comme une icĂŽne de lâhistoire de lâart homosexuelle. Pourtant, il nâexiste aucune preuve qui corrobore cette allĂ©gation. De plus, le qualificatif « homosexuel » est une invention moderne qui renvoie Ă une conception sexuelle moderne. Le fait de lâapposer Ă un artiste de la pĂ©riode prĂ©moderne est donc irrecevable, en plus de constituer un anachronisme. (Pour en savoir plus sur le dĂ©bat entourant lâidentitĂ© sexuelle de Girodet, voir : Abigail Solomon-Godeau, « Endymion Ă©tait-il gay ? InterprĂ©tation historique, histoire de lâart homosexuelle et historiographie queer », dans Sylvain Bellenger (dir.), Girodet 1767-1824 (catalogue dâexposition), Paris, Ăditions Gallimard/MusĂ©e du Louvre Ăditions, 2005, p. 81-95.)
- Cette notion dâalter ego est reprise dans plusieurs travaux portant sur Candeille et Girodet : Sylvain Bellenger, « Trop savant pour nous », dans Girodet (1767-1824) (catalogue dâexposition), op. cit., p. 15-51 ; Heather Belnap Jensen, « Quand la muse parle : Julie Candeille sur lâart de Girodet », dans Mechthild Fend, Melissa Hyde et Anne Lafont (dir.), Plumes et Pinceaux Discours de femmes sur lâart en Europe (1750-1850) â Essais, Dijon, Presses du rĂ©el/INHA (« Actes de colloques »), tome 1, 2012, p. 205-228 ; Madeleine LassĂšre, Le Portrait double : Julie Candeille et Girodet, Paris, LâHarmattan, 2005, 290 p. ; Jacqueline Letzter et Robert Adelson, Women Writing Opera: Creativity and Controversy in the Age of the French Revolution, Berkeley and Los Angeles, University of California Press, 2001, p. 30-33 ; Olivier Blanc, « AmĂ©lie-Julie Candeille : la sĂ©ductrice », Portraits de femmes : artistes et modĂšles Ă lâĂ©poque de Marie-Antoinette, Paris, D. Carpentier, 2006, p. 317-322.
- Cet « instinct de femme » est mentionnĂ© Ă deux reprises dans la « Notice biographique sur Anne-Louis Girodet et AmĂ©lie-Julie Candeille, pour mettre en tĂȘte de leur correspondance secrĂšte, recueillie, et publiĂ©e aprĂšs leur mort » rĂ©digĂ©e par Julie Candeille en 1829. Ce document est aujourdâhui conservĂ© au musĂ©e Girodet, Ă Montargis.
Références
- Pierre-Joseph Candeille (1744-1827) fut acteur, chanteur dâopĂ©ra comme basse-taille dans les chĆurs et compositeur pour lâopĂ©ra et exilĂ© Ă Moulins oĂč il fut directeur du thĂ©Ăątre (cf. FĂ©tis).
- Henri de Curzon, « Une anecdote inĂ©dite de l'enfance de Mozart Ă Paris », Le MĂ©nestrel,â , p. 72 (lire en ligne sur Gallica). Les deux voyages de Mozart sont de 1764, trois ans avant la naissance de Candeille et en 1778, lorsqu'il a vingt-deux ans...
- « Olympe de Gouges : lâaudace dâune humaniste », sur Critica Masonica, .
- Sophie Mousset, Olympe de Gouges et les droits de la femme, Paris, FĂ©lin, , 133 p. (ISBN 978-2-86645-495-1, lire en ligne), p. 60.
- Fabre de lâAude, MĂ©moires dâun pair de France, I, p. 197-201.
- Julien de Toulouse, Encore un mot Ă mes dĂ©tracteurs. Compte rendu de ma fortune, Paris, lâan III.
- Jessica Larson, « Usurping Masculinity: The Gender Dynamics of the coiffure à la Titus in Revolutionary France », Mémoire de maßtrise, Ann Arbor, Université du Michigan, 2013, p. 52.
- Thomas Crow, Lâatelier de David : Ămulation et rĂ©volution, Paris, Gallimard, , p. 319
- Ătienne-Jean DelĂ©cluze, Louis David, son Ă©cole & son temps : souvenirs, Paris, Didier, (lire en ligne sur Gallica), p. 262.
- Heather Belnap Jensen, loc. cit., p. 218.
- Source : Base documentaire La Grange sur le site de la Comédie-Française.
- Grande sonate, opus 5, partitions libres sur lâInternational Music Score Library Project.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :