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Joseph Cange

Joseph Cange, né le à Sarrebourg, est un geôlier français.

Joseph Cange
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Biographie

Une bonne action n’est jamais oubliée. Georges et sa femme retrouvant Cange à Saint-Lazare par Legrand de Lérant.

D’une famille de paysans, Cange était greffier à la prison Saint-Lazare sous la Terreur, époque où aider un suspect était passible de la peine de mort.

Sous la Terreur, un père de trois enfants du nom de Georges, emprisonnĂ© Ă  Saint-Lazare, avait laissĂ© sa famille sans secours; inquiet, il s’adresse Ă  Gange, commissionnaire de la prison, et l’envoie Ă  sa femme pour lui donner de ses nouvelles. PĂ©nĂ©trĂ© de douleur Ă  la vue de cette famille dĂ©sespĂ©rĂ©e, il n’envisage que le besoin de la sauver[1]. Ayant cent francs pour toute fortune, il en remit la moitiĂ© Ă  l’épouse : « Tenez, lui dit-il, voilĂ  ce que votre mari vous envoie ; un de ses amis, prisonnier comme lui, l’a obligĂ© : il ne manquera de rien[1]. » RetournĂ© auprès du mari : « Votre femme et vos enfants se portent bien, lui dit-il, ils ne souffrent point ; une voisine gĂ©nĂ©reuse et compatissante a pourvu Ă  tous leurs besoins ; et voilĂ  cinquante francs que votre Ă©pouse m’a chargĂ© de vous remettre[1]. » C’était l’autre moitiĂ© de la somme du commissionnaire[1]. Le mari ayant Ă©tĂ© rendu Ă  la libertĂ©, Ă  la chute de Robespierre, les deux Ă©poux se questionnèrent sur le double bienfait qu’ils avaient reçu en mĂŞme temps, recherchèrent Cange, l’interrogèrent et le tourmentèrent pour arracher son secret : « VoilĂ  bien des raisons, leur dit-il ; eh bien, c’est moi. Je ne pouvais pas faire mieux Â» et il se dĂ©roba aussitĂ´t Ă  leur reconnaissance[1].

Devenue publique, cette histoire fit de Cange une figure mineure de la RĂ©volution française lorsqu’elle fut mise au théâtre par Sedaine dans une pièce, et rapportĂ© devant la Convention nationale. La cĂ©lĂ©britĂ© de Cange augmenta encore lorsqu’on apprit qu’ayant six enfants Ă  sa charge, il avait recueilli les trois enfants de sa belle-sĹ“ur, qui venait de mourir pendant que son mari Ă©tait Ă  l’armĂ©e[1]. Ce trait de vertu fut cĂ©lĂ©brĂ© par tous les journaux. L’AssemblĂ©e lui attribua une gratification de 1 200 livres.

Devenu une figure populaire, quatre pièces de théâtre furent écrites à la gloire de sa générosité. Le , Villiers et Gouffé donnèrent le trait historique en un acte Cange, ou le Commissionnaire bienfaisant au théâtre des Variétés. fut le sujet d’une comédie par Julie Candeille, représentée et imprimée en l’an III[2]. En tout, quatre pièces de théâtre furent écrites d’après cette histoire.

Les poètes ne furent pas en reste, et les peintres se mirent de la partie : Legrand de LĂ©rant peignit un Le Vertueux Joseph Cange, commissionnaire de Saint-Lazare, qui parut au Salon de l’an V, et fut mis au burin par Beljambe, accompagnĂ© de ce quatrain de Sedaine :

… C’est dans cette classe, autrefois dite obscure,
Qu’on retrouve partout la sensible nature
De ces hommes de bien d’un esprit ingénu;
Leur corps respire l’air, leur âme la vertu.

Le Moniteur annonça cette gravure, le 16 nivĂ´se an III, rapportant qu’elle avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  la Convention, qui en avait acceptĂ© l’hommage, le prĂ©sident dĂ©clarant : « Nous applaudissons Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© de Cange. Nous aimons la vertu qui le caractĂ©rise[2]. Â»

Notes et références

  1. Benjamin Delessert, Les Bons Exemples : nouvelle morale en action, Paris, Didier, , 440 p., 2 vol. in-18 (OCLC 457747627, lire en ligne), p. 147-8.
  2. Jules Renouvier, Histoire de l’art pendant la révolution : considéré principalement dans les estampes, suivi d’une étude sur J. B. Greuze, t. 1, Paris, V. J. Renouard, , 304 p. (lire en ligne), p. 292.

Sources

  • Benjamin Delessert, Les Bons Exemples : nouvelle morale en action, Paris, Didier, , 440 p., 2 vol. in-18 (OCLC 457747627, lire en ligne), p. 147-8.
  • Jules Renouvier, Histoire de l’art pendant la rĂ©volution : considĂ©rĂ© principalement dans les estampes, suivi d’une Ă©tude sur J. B. Greuze, t. 1, Paris, V. J. Renouard, , 304 p. (lire en ligne), p. 292.

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