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Joyaux de l'empire d'Autriche

Les joyaux de l'empire d'Autriche sont un ensemble d'insignes et d'ornements utilisés par les empereurs du Saint-Empire romain germanique, de l'empire d'Autriche puis d'Autriche-Hongrie lors de couronnements ou de cérémonies officielles. Cela comprend de multiples objets (couronnes, sceptres, orbes, épées, anneaux, reliques et vêtements) datant d'entre le 10e et le 19e siècle et reflétant près d'un millénaire d'histoire européenne. La plupart d'entre eux sont conservés au Trésor impérial de la Hofburg à Vienne

Orbe, couronne et sceptre de l'empire d'Autriche

Composants

Duché puis Archiduché d'Autriche

Certaines pièces remontent à une lointaine époque où l'Autriche n'était encore qu'un petit territoire sans grande importance au sein de la mosaïque du l'Europe médiévale. Les maisons de Babenberg et de Habsbourg, margrave de ce territoire, parviennent à l'élever en duché, puis en archiduché. L'intronisation d'un nouvel archiduc n'était pas un réel couronnement, mais plutôt une prestation d'hommage (en allemand Erbhuldigung) envers le souverain. Parmi les insignes utilisées à cette occasion, on peut particulièrement remarquer :

  • La couronne archiducale (Erzherzogshut) dont plusieurs exemplaires ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s au cours de l'Histoire.
  • Divers objets servant lors de la cĂ©rĂ©monie d'hommage : habit d'archiduc, dagues et clĂ©s cĂ©rĂ©monielles, main du justice, etc...

Saint-Empire romain germanique

Portrait de François II, dernier empereur germanique, portant les regalia du Saint-Empire

Les regalia du Saint-Empire étaient les objets utilisés lors du couronnement des empereurs du Saint-Empire romain germanique. Après 1438, tous les empereurs germaniques étaient des membres de la maison de Habsbourg (à l'exception de Charles VII entre 1742 et 1745).

Les regalia étaient d'ordinaire conservé à Nuremberg et à Aix-la-Chapelle, mais à l'approche des troupes révolutionnaires françaises, il fut décidé en 1796 de les mettre à l'abri à Vienne. Ils s'y trouvent encore aujourd'hui, malgré la dissolution du Saint-Empire en 1806 et les tentatives des villes de récupérer la garde de ces objets. Ils ne reviendront brièvement à Nuremberg qu'après l'Anschluss et une décision d'Adolf Hitler en 1938.

Beaucoup d'objets différents et multiséculaires se trouvent parmi les regalia, mais on peut notamment y remarquer :

Empire d'Autriche

En 1804, alors que Napoléon Bonaparte devient empereur des Français, l'empereur germanique François II devient empereur d'Autriche à titre héréditaire par la patente de 1804. Après la dissolution du Saint-Empire (de facto en 1805 par le traité de Presbourg puis de jure par l'abdication de l'empereur François en 1806), il devient donc François Ier d'Autriche. De nouveaux symboles doivent être trouvés pour la monarchie hasbourgeoise, qui piochera parmi ses possessions personnelles. Les pièces revêtant une importance particulière sont :

François Ier, premier empereur d'Autriche, portant les regalia impériaux (portait de 1832 par Friedrich von Amerling)
  • La couronne impĂ©riale d'Autriche : faite d'or massif et sertie de diamants, de rubis, spinelles, saphirs et autres perles, elle est crĂ©Ă©e en 1602 Ă  Prague comme la couronne personnelle de l'empereur Rodolphe II. En effet, comme les regalia du Saint-Empire Ă©taient conservĂ©s Ă  Nuremberg (sauf pour la cĂ©rĂ©monie du couronnement), chaque empereur possĂ©dait une couronne personnelle pour les autres cĂ©rĂ©monies officielles telles la Diète d'Empire, qui Ă©tait normalement brisĂ©e Ă  la mort de son propriĂ©taire. Ce ne fut heureusement pas le cas de cette pièce exceptionnelle d'orfèvrerie.
  • Le sceptre et l'orbe : commandĂ©s Ă  Andreas Ochsenbruck en 1612 par Matthias Ier (frère et successeur de Rodolphe II), ils sont très semblables Ă  la couronne en terme esthĂ©tique (notamment sur le travail de l'Ă©mail). Une particularitĂ© du sceptre est sa composition Ă  partir d'une dent de narval (considĂ©rĂ©e Ă  l'Ă©poque comme une corne de licorne).
  • Le manteau impĂ©rial : demandĂ© par François Ier en 1830 Ă  l'occasion du couronnement de son fils Ferdinand comme roi de Hongrie, il est fait de velours rouge, d'hermine et de soie blanche et est doublĂ© par un motif brodĂ© d'or reprĂ©sentant des aigles bicĂ©phales portant les armoiries de l'Autriche. la bordure est dĂ©corĂ©e de feuilles de chĂŞne et de laurier.
  • Le manteau de couronnement de Lombardie-VĂ©nĂ©tie : rĂ©alisĂ© en 1838 pour le couronnement de François Ier comme souverain du royaume de Lombardie-VĂ©nĂ©tie, ses motifs sont semblables Ă  ceux du Manteau impĂ©rial, mais il est fait de velours orange et bleu avec des brodures d'or et d'argent, d'hermine et de dentelle. Ses bords comprennent des lignes de mĂ©daillons reprĂ©sentant la couronne de fer de Lombardie, et une autre bordure ornementale de feuilles de palmier, de chĂŞne et de laurier.


  • Couronne impĂ©riale
    Couronne impériale
  • Orbe
    Orbe
  • TĂŞte de sceptre
    TĂŞte de sceptre
  • Manteau impĂ©rial
    Manteau impérial
  • Manteau de couronnement de Lombardie-VĂ©nĂ©tie
    Manteau de couronnement de Lombardie-Vénétie

Trésor sacré

Salle d'exposition du Trésor Sacré à la Hofburg de Vienne

Le trésor sacré (Geistliche Schatzkammer) est constitué des objets à caractère religieux utilisé à la cour des Habsbourg : croix, autels, reliquaires, icônes, statues, etc... Les objets sont si nombreux que seulement un petite partie d'entre eux est exposée en permanence. On peut notamment y remarquer :

  • Le reliquaire de la croix de Louis Ier de Hongrie (Reliquienkreuz König Ludwigs des GroĂźen von Ungarn) : fait d'or, de vermeil, d'Ă©mail et de pierres prĂ©cieuses, il est censĂ© contenir des morceaux de la Vraie Croix protĂ©gĂ© sous du cristal de roche. Il a sĂ»rement Ă©tĂ© produit en Hongrie ou Ă  Naples entre 1370 et 1382.
  • Un clou de la Sainte Croix (Kreuznagel) : EncastrĂ© dans un reliquaire fabriquĂ© vers 1650, ce clou est censĂ© ĂŞtre celui qui perça la main droite du Christ lors de la Crucifixion. Offert probablement Ă  l'empereur Ferdinand III, il est dĂ©corĂ© d'une grosse Ă©meraude gravĂ©e et porte le sceau du pape Innocent II assurant l'authenticitĂ© de la relique.
  • Une corne de licorne (AinkhĂĽrn) : considĂ©rĂ©e comme plus prĂ©cieuse que de l'or, on lui attribue des pouvoirs de guĂ©rison et a servi a fabriquĂ© le pommeau d'une Ă©pĂ©e. Elle provient sĂ»rement en rĂ©alitĂ© Ă  un narval.
  • Le bol d'agate (Achatschale) : considĂ©rĂ© comme une pièce-maitresse de la collection, il s'agit d'un bol creusĂ© dans une seule agate (exceptionnelle par sa taille). Une inscription mystĂ©rieuse formant le mot XRISTO (Christ) dans le grain de la pierre au fond du bol l'a fait considĂ©rer comme "un miracle naturel" et l'a parfois fait confondre avec le Saint Graal.
  • Clou de la Sainte Croix
    Clou de la Sainte Croix
  • Corne de licorne
    Corne de licorne
  • ReprĂ©sentation du Christ en plumes
    Représentation du Christ en plumes
  • Bol d'agate
    Bol d'agate

Autres objets notables

  • Un unguentarium en Ă©meraude : commandĂ©e par l'empereur Ferdinand II au joaillier Dionyso Maseroni, il est fait d'une Ă©meraude colombienne de 2680 carats (536 grammes) et constitue l'une des pièces les plus admirĂ©es du trĂ©sor au XVIIe siècle.
  • Plusieurs aiguières et soucoupes en or et argent massif originaires d'Espagne, utilisĂ©es lors des baptĂŞmes
  • Plusieurs pierres prĂ©cieuses et bijoux d'exceptions dont particulièrement "La Bella", un zircon incrustĂ© dans un sautoir en argent en forme d'aigle bicĂ©phale

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Kunsthistorisches Museum, Chambre des TrĂ©sors sĂ©culier et sacrĂ©, Vienne, (ISBN 3-7017-0499-6)
  • (de) Hermann Fillitz, Symbole abendländischen Kaisertums, Vienne, (ISBN 3-7017-0443-0)
  • (de) Hermann Fillitz, Die österreichische Kaiserkrone und die Insignien des Kaisertums Ă–sterreich, Vienne, (ISBN 3-7008-0015-0)

Liens externes

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