Trésor impérial de Vienne
Le Trésor impérial (allemand: Kaiserliche Schatzkammer) au palais de la Hofburg à Vienne, en Autriche, abrite une précieuse collection de trésors séculaires et ecclésiastiques couvrant plus de mille ans d'histoire européenne[1]. L’entrée du trésor se trouve au Schweizerhof (cour suisse), la partie la plus ancienne du palais, qui a été reconstruite au xvie siècle dans le style de la Renaissance sous l’empereur germanique Ferdinand Ier. Le Trésor est affilié au Kunsthistorisches Muséum. Il est présenté dans 21 pièces. Il a été réuni par la Maison de Habsbourg au cours des siècles. Il est notamment composé des joyaux de l'empire d'Autriche et des regalia du Saint-Empire,y compris la couronne du Saint Empire[2].
Le Trésor impérial est divisé en deux collections: la collection laïque et la collection ecclésiastique. La collection laïque contient de nombreux objets impériaux de la maison de Habsbourg, notamment des bijoux et des pierres précieuses qui, en raison de leur taille unique, ne pouvaient pas être insérés dans les couronnes impériales. Comme tous les trésors séculiers, il a été conçu pour attester du pouvoir politique et de la portée géographique de leurs propriétaires. La collection ecclésiastique contient de objets artefacts religieux, y compris des reliques et des objets personnels attribués à des saints.
Collection laïque
Les collections du Trésor impérial ont été créées à partir de 1556 par le savant Jacopo Strada, antiquaire de la cour de Ferdinand Ier. Au xviiie siècle, Marie-Thérèse fit déplacer les trésors des Habsbourg à son emplacement actuel, dissimulant le fait que les finances de la dynastie avaient été largement affectés par les guerres dispendieuses contre la Prusse. Les regalia impériales arrivèrent vers 1800 dans les derniers jours du Saint Empire romain germanique en provenance de Nuremberg, où elles étaient conservées depuis 1424, afin de les préserver des troupes françaises qui avançaient sous Napoléon. Après l'Anschluss de 1938, les autorités nazies les ont ramenés à Nuremberg. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils ont été ramenés à Vienne par les forces américaines. Leur écrin a été entièrement rénové entre 1983 et 1987.
Le Trésor est divisé en deux sections: laïque et ecclésiastique. Le musée séculaire contient une collection d'objets royaux:
- Les regalia du Saint-Empire (Reichskleinodien): insignes et joyaux du Saint-Empire romain germanique, y compris la couronne impériale, la Sainte Lance et l'épée impériale ;
- Les joyaux de la couronne autrichienne, comprenant la couronne personnelle de l’empereur Rodolphe II, qui, avec la proclamation de l’empire d'Autriche en 1804, devint la couronne impériale d'Autriche, avec le sceptre et l'orbe, les insignes portés par l’empereur Ferdinand Ier à l’occasion de son couronnement en tant que roi de Lombardie-Vénétie en 1835, ainsi que les vêtements et autres objets précieux de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie et de l'ordre militaire de Marie-Thérèse ;
- Les regalia de l'archiduché d'Autriche avec la gaine du chapeau archiducal conçu pour le couronnement du roi Joseph II en 1764 ;
- Le Trésor bourguignon, partie de la dot de Marie de Bourgogne lors de son mariage avec l'archiduc Maximilien Ier en 1477 ;
- Le sceptre et l'orbe des joyaux de la couronne de Bohême ;
- Le trésor de l'ordre de la toison d'or de l'héritage du père de Marie, le duc Charles le Téméraire.
Plusieurs joyaux de valeur, dont l’une des plus grandes émeraudes du monde, sont exposés. Une partie du trésor comprend également la couronne du prince de Transylvanie Étienne II Bocskai et les deux «héritages inaliénables de la Maison d'Autriche»: une dent de narval géante qui aurait été la corne d'une licorne (Ainkhürn) et le bol en agathe de l'Antiquité tardive qui était censé être le légendaire Saint Graal. Les objets personnels de Napoléon II et sa mère Marie-Louise d'Autriche sont aussi exposés.
Collection ecclésiastique
La collection ecclésiastique contient de nombreuses images de dévotion et autels, la plupart du temps de l'époque baroque.
Galerie
- Bol en agate.
- Aigue-marine.
- Buste de l'empereur Rodolphe II.
- Navire en émeraude.
- Epée impériale.
- Regalia de l'ordre autrichien de la Couronne de fer.
Références
- Citations
- Leithe-Jasper 2004, p. 9.
- Brook 2012, p. 100–01.
- Bibliographie
- Stephan Brook, DK Eyewitness Travel Guide: Vienna, London, Dorling Kindersley Ltd., (ISBN 978-0756684280)
- Kunsthistorisches Museum Wien, The Secular and Ecclesiastical Treasuries, Vienna, Residenz Verlag, (ISBN 978-3701706860)
- Manfred Leithe-Jasper et Rudolf Distelberger, The Kunsthistorisches Museum Vienna: The Imperial and Ecclesiastical Treasury, Vienna, Scala Publishers, (ISBN 978-3406429385)
- Lina Schnorr, Imperial Vienna, Vienna, HB Medienvertrieb GesmbH, (ISBN 978-3950239690)
- Katrin Unterreiner et Willfried Gredler, The Hofburg, Vienna, Pichler Verlag, (ISBN 978-3854314912)
- Sydney D. Kirkpatrick, Hitler's holy relics : a true story of Nazi plunder and the race to recover the crown jewels of the Holy Roman Empire, New York, Simon & Schuster, (ISBN 978-1416590620, lire en ligne )