Journées cinématographiques de Carthage
Les Journées cinématographiques de Carthage (arabe : أيام قرطاج السينمائية) ou JCC sont un festival de cinéma qui se tient tous les deux ans à Tunis, capitale de la Tunisie, en alternance avec les Journées théâtrales de Carthage et avec le FESPACO qui se tient les années impaires
Journées cinématographiques de Carthage | |
Logo du festival en 2018. | |
Date de création | 1966 |
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Créateur | Tahar Cheriaa |
Prix principal | Tanit d'or |
Édition courante | 2022 |
Durée | 7 jours |
Lieu | Tunis |
Siège social | Cité de la Culture - Bloc Cinéma Tunis |
Site web | jcctunisie.org |
Les JCC sont la plus ancienne manifestation de ce genre encore active en Afrique[1].
Histoire
Imaginée par le cinéaste Tahar Cheriaa et lancée officiellement en 1966 par le ministre tunisien de la Culture, Chedli Klibi, cette manifestation, une première du genre dans le monde arabe, a pour objectif premier de mettre en avant les cinémas d'Afrique et du monde arabe, créer des ponts de dialogues entre le Nord et le Sud et proposer une rencontre entre cinéastes et amoureux du cinéma de tous bords[2].
C'est ainsi que Klibi dit alors :
« Nous espérons d'abord un dialogue. Un dialogue, franc, lucide, sans arrière-pensées. Mais nous sommes sûrs qu'un tel dialogue ne peut conduire qu'à une meilleure connaissance réciproque entre Africains et Européens, entre Méditerranée du Sud et Méditerranée du Nord. »
Durant les trois premières éditions, pour permettre au festival d'exister, les adhérents des ciné-clubs de toute la Tunisie ont assuré bénévolement une grande partie de l'organisation des Journées, notamment l'accueil des invités à l'aéroport et leur transfert vers les hôtels avec leurs propres voitures privées[3].
À l'occasion de la 22e édition en 2008, Fawzia Zouari souligne l'aspect plus glamour du festival qui « a déroulé le tapis rouge à ses invités », en rupture avec l'esprit militant qui l'a longtemps caractérisé, ce que confirme le cinéaste Moncef Dhouib[1]. De plus, la concurrence accrue entre festivals réduit d'autant les inédits dont pouvaient bénéficier les JCC jusque-là, sans compter que le cinéma d'Afrique subsaharienne a vu le nombre de ses productions diminuer (quatre films représentés sur un total de 18 en 2008)[1]. Le fait que le festival ne dispose pas d'une structure administrative permanente pose également problème selon les organisateurs eux-mêmes[1].
La 25e édition des JCC se tient du 29 novembre au 5 décembre dans 22 salles de cinéma en Tunisie. La présidence du jury est confiée à l'acteur et producteur américain Danny Glover[4]. Cette édition est dirigée par Dora Bouchoucha[5].
Les sessions 2015 et 2016 sont dirigées par le réalisateur Ibrahim Letaïef, qui est limogé de son poste[6] et remplacé par le producteur Néjib Ayed[7] - [8].
La 28e édition, qui a lieu du 4 au , met le cinéma algérien à l'honneur[9].
En 2022, la décision de revenir à un festival biennal (devenu annuel en 2015) est prise à la suite de la polémique déclenchée par ce que les réseaux sociaux considèrent comme des exhibitions lors de l'arrivée des invités à l'ouverture[10] - [11].
Le cependant, la ministre tunisienne des Affaires culturelles, Hayet Guettat, annonce que l'édition 2023 sera consacrée au cinéma tunisien pour en célébrer le centenaire[12]. Elle revient cependant le lendemain sur le sujet en précisant que le festival continuera à prôner le cinéma arabo-africain tout en repensant son format et ses mécanismes de fonctionnement[13]. Ces annonces ne sont pas sans déclencher une polémique qui s'étend au-delà des frontières de la Tunisie[14].
Programme
Le programme officiel comprend plusieurs sections : la « compétition officielle » et la « section panorama » qui sont ouvertes aux films arabes et africains, la « section internationale » qui est ouverte aux films récents et de grande qualité artistique, une « section hommage » destinée au cinéma national ou à un cinéaste de renom, ainsi qu'un « atelier des projets » destiné à favoriser le développement des projets de films africains et arabes par l'octroi de « bourses au scénario » et une section vidéo compétitive.
Le principal prix, le Tanit d'or, tirant son nom de la déesse phénicienne Tanit, est doté en 2008 d'un prix de 20 000 dinars tunisiens[1].
Palmarès
Notes et références
- Fawzia Zouari, « Quel avenir pour Carthage ? », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- Zeyneb Farhat, « Les Journées cinématographiques de Carthage : cette manifestation, fondée sur la représentation des films et les rencontres entre cinéastes, a pour but de promouvoir le cinéma national dans chacun des pays arabes et africains », Afkar/Idées, , p. 105-107 (lire en ligne).
- Mohamed Challouf, « L'avenir des JCC doit s'inscrire dans une discussion nationale », La Presse de Tunisie, (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
- « 25e édition des Journées cinématographiques de Carthage », sur institutfrancais-tunisie.com (consulté le ).
- « Dora Bouchoucha : "Les JCC sont un festival international et non national" », sur radioexpressfm.com, (consulté le ).
- « Le directeur des Journées cinématographiques de Carthage limogé », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- « Qui est Néjib Ayed, nouveau directeur des Journées cinématographiques de Carthage ? », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- « Journées cinématographiques de Carthage : fête du cinéma en Afrique, 28e prise ! », sur geopolis.francetvinfo.fr (consulté le ).
- « JCC 2017 : les films tunisiens en compétition dévoilés, le cinéma algérien à l'honneur », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- Seif Soudani, « Polémiques persistantes post clôture des JCC », Le Courrier de l'Atlas, (lire en ligne, consulté le ).
- Les JCC redeviennent biennales : Sonia Chamki démissionne sur Africultures.
- Les JCC 2023 consacrées au cinéma tunisien sur Africultures.
- « Les JCC 2023 préserveront leur vocation de festival arabe et africain (ministre des Affaires culturelles) », sur tap.info.tn, (consulté le ).
- Mame Woury Thioubou, « Cinéma – Prochaine édition des JCC : un festival de polémiques », Le Quotidien, (lire en ligne, consulté le ).