Yomeddine
Yomeddine est une tragi-comédie égyptienne écrit et réalisé par l'austro-égyptien Abu Bakr Shawky[1], sorti en 2018. Il est présenté au festival de Cannes 2018.
RĂ©alisation | Abu Bakr Shawky |
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Scénario | Abu Bakr Shawky |
Acteurs principaux |
Rady Gamal |
Pays de production | Ăgypte |
Genre | Drame (cinéma) |
Durée | 93 minutes |
Sortie | 2018 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Le film est une tragi-comédie autour d'un malade de la lÚpre qui s'échappe de sa léproserie avec un orphelin afin de rechercher sa famille[1].
Beshay, copte qui vit dans une lĂ©proserie du nord de lâĂgypte, trouve ses ressources sur la « montagne dâordures » voisine. Il se blesse un pied en dĂ©gageant une ferrure dâun bloc de bĂ©ton. AprĂšs la mort de sa femme, qui Ă©tait dans le coma, il dĂ©cide de partir Ă Qena, au sud du pays, Ă la recherche de ses parents, quâil nâa pas revus depuis quâils lâont amenĂ© Ă la lĂ©proserie.
Il part alors pour un long voyage initiatique[2] avec son Ăąne Harby et sa charrette, oĂč a pris place un passager clandestin : Obama - « comme celui de la tĂ©lĂ© » -, un enfant noir orphelin qui le considĂšre comme un pĂšre. Il perd tout peu Ă peu : son argent, volĂ© alors quâil a conduit Obama blessĂ© Ă lâhĂŽpital puis sâest fait arrĂȘter parce quâil nâa pas ses papiers, laissĂ© dans la charrette ; sa charrette, quâil arrive Ă sauver dâun vol, mais dont un essieu finit par casser ; enfin Harby, mort dâĂ©puisement. Beshay, bien que guĂ©ri, donc non contagieux, est partout victime du rejet Ă cause de la tare de sa maladie, mais aussi de sa religion. « Je suis un ĂȘtre humain », hurle Beshay devant ce mĂ©pris et ce rejet.
Il remonte le Nil jusquâĂ Sohag, oĂč un groupe de mendiants commence par le faire dĂ©guerpir de « son » trottoir, mais le prend en pitiĂ© et lâintĂšgre Ă sa cour des miracles, oĂč ils vivent « comme des rois », disent-ils dans un Ă©clat de rire. Ils retrouvent un dossier dâObama, vrai ou non, dans son ancienne institution, mais celui-ci refuse de prendre connaissance de ce qui est arrivĂ© Ă ses parents. Les gueux les mettent finalement en rapport avec un camionneur ami pour quâil les emmĂšne Ă Qena.
Obama frappe Ă la porte de la famille de Beshay : le frĂšre de Beshay le met dans un premier temps brutalement Ă la porte en disant que Beshay est mort enfant de la gale. Dans un second temps, il revient demander Ă Obama comment il savait que Beshay Ă©tait en vie et lĂ©preux : son pĂšre lui a entre-temps appris la vĂ©ritĂ©. Il vient chercher Beshay, qui a aussi peur de revoir sa famille quâObama de connaĂźtre le sort de ses parents. Beshay retrouve alors les siens dans la joie, et son pĂšre lui explique quâil lâa conduit Ă la lĂ©proserie et fait passer pour mort pour son bien : il voulait quâil vive dans un endroit oĂč il puisse ĂȘtre acceptĂ©, sans lâillusion dâune vie normale quâil perdrait cruellement un jour.
Beshay et Obama apaisĂ©s montent dans un train Ă bestiaux pour rejoindre leur vie : celle de la lĂ©proserie, de lâorphelinat et de la montagne dâordures.
Le titre, Yomeddine, signifie en arabe le jour du jugement dernier oĂč, rappelle le film, «âtous les humains seront Ă©gauxâ»[2]. « Les animaux aussi connaĂźtront le jugement dernier ? » demande Obama Ă Beshay, qui lui rĂ©pond : « Non, ils vont directement au paradis »âŠ
Fiche technique
- Titre original : Yomeddine
- Titre français : Yomeddine
- RĂ©alisation : Abu Bakr Shawky
- Scénario : Abu Bakr Shawky
- Productrice : Dina Emam
- Photographie : Federico Cesca
- Montage : Erin Greenwell
- Musique : Omar Fadel
- Pays d'origine : Ăgypte
- Langue originale : arabe
- Format : couleur
- Genre : comédie
- Durée : 93 minutes
- Dates de sortie :
- France : (festival de Cannes), (sortie nationale)
Distribution
- Rady Gamal : Beshay
- Ahmed Abdelhafiz : Obama
- Shahira Fahmy : Nurse
- Mohamed Abdel Azim :
- Osama Abdallah :
- Shehab Ibrahim :
Accueil
Projeté à Cannes, le film reçoit une ovation de 10 minutes[2].
Lâaccueil mĂ©diatique est plus contrastĂ©. La presse constate la parentĂ©, voire les rĂ©fĂ©rences avec Freaks[2] et avec Elephant Man[3]. Mais si La Croix s'enchante « d'une divine surprise »[2], Le Monde y voit un « storytelling intempestif » et un « discours conformiste »[3]. Et lĂ oĂč plusieurs critiques saluent un film qui Ă©vite le piĂšge du « misĂ©rabilisme moralisateur »[4], TĂ©lĂ©rama lâen accuse implicitement, lui reprochant de se reposer « sur la compassion et lâempathie suscitĂ©es par son personnage »[5].
Accueil critique
Sur Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 77% d'avis favorables, sur la base de 30 critiques collectées et une note moyenne de 6,80/10 [6]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 62 sur 100, sur la base de 12 critiques collectées[7].
Distinctions[8]
Prix
- Prix François Chalais, Festival de Cannes 2018
- Tanit dâargent, JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage 2018
- Prix de lâaudience, Festival du film d'El Gouna 2018
- Meilleur film en langue Ă©trangĂšre, Festival international Heartland (Indianopolis) 2108
- Prix des Ă©tudiants, Festival du film de Philadelphie 2018
- Prix du public, Festival international du film de Valladolid 2018
- Prix du jeune public, Festival international du film de Valladolid 2018
- Prix du public, Festival du film du Wisconsin 2019
Nominations
- Festival de Cannes 2018 : sélection officielle et Caméra d'or
Notes et références
- (en) Egyptian feature âYomeddineâ grabs Francois Chalais Prize at Cannes, Egypt Today, 19 mai 2018.
- Jean-Claude Raspiengeas, « « Yomeddine », une parabole biblique sur les routes dâĂgypte », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- Mathieu Macheret, « « Yomeddine » : le voyage en Egypte de deux parias », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Cannes 2018 : Yomeddine - la critique du film », sur Avoir Alire - Critiques de films, Livres, BD, musique, séries TV, Spectacles (consulté le )
- « Yomeddine de AB Shawky - (2018) - Comédie dramatique » (consulté le )
- (en) « Yomeddine », sur Rotten Tomatoes.com.
- (en) « Yomeddine », sur Metacritic.com.
- Yomeddine - IMDb (lire en ligne)
Lien interne
Liens externes
- (en) Yomeddine sur lâInternet Movie Database
- Entretien avec Abu Bakr Shawky, rĂ©alisateur de âYomeddineâ, https://www.telerama.fr/cinema/la-premiere-fois-que-jai-vu-humphrey-bogart,-il-parlait-allemand,-abu-bakr-shawky,-realisateur-de,n5902213.php