Idrissa Ouedraogo
Idrissa Ouédraogo est un réalisateur burkinabè, né le à Banfora (Haute-Volta, actuel Burkina Faso)[1] et mort le à Ouagadougou[2] - [3].
Naissance |
Banfora (AOF) |
---|---|
Nationalité | Burkinabè |
Décès |
Ouagadougou (Burkina Faso) |
Profession | RĂ©alisateur |
Films notables | Yaaba, TilaĂŻ, Kadi Jolie |
Biographie
Enfance et Ă©tudes
Idrissa Ouédraogo a grandi dans un village proche de la ville de Ouahigouya. Il tournera ses films (aux décors africains) dans cette région.
Il entreprend des études d'anglais à l'université de Ouagadougou puis, en 1977, s'inscrit à l'Institut africain d’études cinématographiques (Inafec) de Ouagadougou. En 1981, il sort major de sa promotion. Pour produire son film de fin d'étude, il crée la société de production « Les Films de l'Avenir ». Il s'agit d'un court-métrage de fiction intitulé Poko[4] qui obtient le prix du meilleur court-métrage au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). La même année, il devient fonctionnaire à la Direction de la Production Cinématographique du Burkina Faso, où il réalise plusieurs courts-métrages documentaires[5].
Il part ensuite suivre un stage au VGIK (Institut fédéral d'État du cinéma) de Moscou[6] - [7] et séjourne à Kiev quelque temps. Puis il va en France suivre les cours de l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec-Femis) et à la Sorbonne, Paris I. Il obtient un DEA de cinéma[5] en 1985.
En 1986, il réalise son premier long métrage Yam Daabo (Le Choix). En 1988 sort Yaaba : le film obtient le Prix de la Critique au Festival de Cannes en 1989 et le Prix du public au FESPACO la même année.
En 1990, il réalise Tilaï, transposition d'une tragédie grecque dans l'Afrique contemporaine et gagne le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990, le Prix du meilleur long métrage au 1er Festival du cinéma africain de Milan en 1991 ainsi que L’Étalon de Yennenga (Grand prix du FESPACO) la même année. À la même période, il crée sa société de production, « Les Films de la Plaine »[5] à partir des « Films de l'Avenir ».
Il continue de réaliser des longs métrages mais également des courts métrages et des séries de télévision.
En 1991, il met en scène La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire à la Comédie-Française. Son film Le Cri du cœur, tourné en 1994, obtient l'année suivante le Prix du public lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan. Lors de la 8e édition de ce festival, en 1998, il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour Kini et Adams (1997).
En 2001, il produit et réalise la série à succès Kadi Jolie.
En 2002, Idrissa Ouédraogo a participé au film de réflexion collective 11'09"01 - September 11 sur les attentats terroristes de New York en septembre 2001. En 2003, il est président du grand jury du FESPACO, il y présente son film La Colère des Dieux. En 2003, en collaboration avec Issa Traoré de Brahima (en), la série Trois hommes, un village obtient le Prix spécial du jury série ou sitcom au FESPACO en 2005.
Il est commandeur de l’ordre national du Burkina Faso et chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres français.
Filmographie[5]
Longs métrages
- 1986 : Yam Daabo (Le choix)
- 1989 : Yaaba (Grand-mère)
- 1990 : TilaĂŻ (La loi)
- 1991 : A Karim Na Sala (Karim et Sala)
- 1992 : Samba Traoré
- 1994 : Le Cri du cœur
- 1997 : Kini et Adams
- 2000 : Le monde Ă l'endroit
- 2003 : La Colère des dieux
- 2006 : Kato, Kato
Courts métrages, documentaires et films collectifs
- 1981 : Poko
- 1981 : Pourquoi?
- 1983 : Les Écuelles, documentaire
- 1983 : Les Funérailles du Larle Naba, documentaire
- 1984 : Issa le tisserand, docu-fiction
- 1985 : Ouagadougou, Ouaga deux roues, documentaire
- 1986 : Tenga
- 1991 : Obi
- 1994 : Afrique, mon Afrique
- 1994 : Gorki
- 1995 : film collectif Lumière et Compagnie (un segment)
- 1996 : Samba et Leuk le lièvre avec Jean-Louis Bompoint, animation
- 1997 : scénarios du sahel: Pour une fois
- 1997 : scénarios du sahel: boutique (la)
- 1997 : scénarios du sahel: Le gros et le maigre
- 1997 : scénarios du sahel: guerrier (le)
- 1997 : Les Parias du cinéma (un segment)
- 2000 : scénarios du sahel: Conseils d'une tante
- 2001 : 100 jours pour convaincre, cent très courts films contre le Sida
- 2001 : Le marché du deux roues au Burkina
- 2002 : film collectif 11'09"01 - September 11 (un segment)
- 2008 : L'anniversaire
Télévision
- 1999 : Entre l'arbre et l'écorce (programme de télévision)
- 1999 : Kadi Jolie (série télévisée)
- 2005 : Trois hommes, un village avec Issa Traoré de Brahima (en)
Producteur
- 1989 : Yaaba (Grand-mère)
- 1990 : Tilai (La loi)
- 1992 : Samba Traoré
- 1995 : Guimba, un tyran, une époque, réalisation : Cheick Oumar Sissoko
- 2003 : Kounandi, réalisation : Appoline Traoré
- 2003 : Sous la clarté de la lune, réalisation : Appoline Traoré
- 2006 : Kato, Kato
Distinctions
RĂ©compenses
Poko, 1981
- Prix du meilleur court-métrage au FESPACO[8]
- Prix de la Critique Internationale[9] - [4]
- Mention Spéciale de l’Institut culturel africain (ICA)[9] - [4]
Écuelles (les), 1983
Issa le tisserand, 1984
Yam Daabo, 1986
Yaaba, 1989
TilaĂŻ, 1990
- Prix Afrique[9]
- Prix OCIC[9]
- Grand Prix au Festival de Cannes 1990[11]
- Prix du meilleur long métrage au 1er Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine de Milan en 1991[12]
- Étalon de Yennenga, Grand prix du FESPACO 1991[8]
Samba Traoré, 1992
- Tanit d’Argent aux Journées cinématographiques de Carthage[9]
- Ours d’Argent au Festival international du film de Berlin[10]
Le Cri du cœur, 1994
- Prix OCIC Ă la Mostra de Venise[10]
- Prix du public lors du 5e Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine de Milan 1995[12]
Kini et Adams, 1997
- Prix du meilleur long métrage lors du 8e Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine de Milan 1998[12]
- Prix du jury au Festival International du Film des Bermudes 1998[10]
- Prix UNESCO Ă la Mostra de Venise[10]
Trois hommes, un village, 2005
DĂ©corations
- Première classe de l’Ordre national du Burkina Faso.
- Première classe de l’Ordre tunisien du mérite (2016)[13].
- Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres (France).
Notes et références
- Écrans d'Afrique - Numéros 3 à 10 Pan-African Federation of Film-Makers, Centro orientamento educativo (Italie) - 2001 « L'épreuve qui le guette désormais, et à laquelle le film de Ouédraogo se confronte victorieusement, est de continuer de croître en qualité et en puissance (technique, financière, organisationnelle), sans se perdre, sans perdre sa particularité et ... »
- « Le cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo est décédé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Cinéma : le réalisateur burkinabè Idrissa Ouedraogo est mort », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Bio et filmo d'Idrissa », sur Africultures
- « Idrissa Ouedraogo », sur Ciné-ressources, Bibliothèque du film
- « OUEDRAOGO Idrissa », sur La Petite Académie
- Médias France intercontinents, Cinémas africains d'aujourd'hui : guide des cinématographies d'Afrique : MFI, Medias France intercontinents, Paris, Karthala : Radio France internationale, , 142 p. (ISBN 978-2-84586-889-2, lire en ligne)
- « Participations et palmarès », sur Fespaco
- Alexandre Tylski, « Yaaba & Idrissa Ouedraogo. Mise à l’écart des films africains, territoires intimes », sur Cadrage,
- « Awards for Idrissa Ouedraogo », sur IMDB
- « Le Palmarès 1990 », Festival de Cannes
- « Éditions du festival », Festival Cinéma Africano
- « A l'occasion des JCC, le président décore des personnalités de la scène cinématographique », sur businessnews.com.tn, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Vincent Malausa, « Idrissa Ouedraogo, éternelle jeunesse », Cahiers du cinéma, no 743, , p. 50
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Africultures
- Allociné
- Ciné-Ressources
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :