Jean-Auguste Margueritte
Jean-Auguste Margueritte, né le à Manheulles (Meuse) et mort le 1870 à Beauraing (Belgique), est un général de division français, tombé lors de la guerre de 1870.
Jean-Auguste Margueritte | ||
Le général Margueritte. | ||
Naissance | Manheulles, Meuse, France |
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DĂ©cĂšs | Beauraing, Belgique Mort au combat |
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Origine | France | |
Allégeance | Armée française | |
Grade | Général de division | |
Conflits | Campagne d'Algérie Expédition du Mexique Guerre franco-prussienne de 1870 |
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Faits d'armes | Bataille de Sedan | |
Distinctions | Commandeur de la LĂ©gion d'honneur | |
Famille | Paul Margueritte, son fils Victor Margueritte, son fils |
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Biographie
DĂ©but de vie
Jean-Auguste Margueritte dĂ©couvre l'AlgĂ©rie en 1831, lorsque son pĂšre, gendarme, est envoyĂ© Ă Kouba. C'est lĂ qu'il passe la plus grande partie de sa vie et de sa carriĂšre militaire. Il apprend l'arabe, qu'il maĂźtrise trĂšs jeune. Il s'engage Ă 14 ans dans les gendarmes maures en tant qu'interprĂšte. Il est nommĂ© brigadier le 1er janvier 1840 puis promu sous-lieutenant le 20 novembre de la mĂȘme annĂ©e, alors ĂągĂ© seulement de 17 ans. Mais cette promotion est loin de lui assurer une carriĂšre militaire, car ce corps indigĂšne ne compte pas dans l'armĂ©e française. Un dĂ©cret de juillet 1842 licencie d'ailleurs les deux escadrons de gendarmes maures tout en recrutant leurs soldats et officiers pour crĂ©er le noyau des nouveaux rĂ©giments de spahis. Mais les officiers ainsi recrutĂ©s n'avaient pas de rang lĂ©gal dans l'armĂ©e et ne pouvaient rentrer qu'au titre d'indigĂšne. Ils ne tenaient leurs positions que de dĂ©crets du gouverneur gĂ©nĂ©ral, et Ă titre provisoire. L'organisation des spahis limitait l'avancement des officiers servant au titre indigĂšne au grade de lieutenant, les subordonnant en toute occasion aux officiers français du mĂȘme grade. Ils ne pouvaient devenir capitaines. Ne pouvant se confiner Ă tout jamais dans cette situation, Margueritte s'engage alors comme simple soldat au 2e rĂ©giment de chasseurs d'Afrique Ă Toulon, avant de passer au bout d'un mois seulement brigadier aux spahis[1].
Il est successivement maréchal des logis, chef du bureau arabe de Miliana, puis chef du bureau arabe de Theniet El Had, lieutenant au 2e Spahis ; en 1855 il devient capitaine chargé du commandement du cercle de Laghouat. En 1860 il est lieutenant-colonel au 12e Chasseurs de France.
Pendant l'expĂ©dition du Mexique, entre 1862 et 1864, il prend le commandement en second du 2e rĂ©giment de marche. Le , Ă la tĂȘte du 3e rĂ©giment de Chasseurs d'Afrique, il rentre en AlgĂ©rie avec le grade de colonel.
Le , il est nommé général de brigade, commandant de la subdivision d'Alger.
DĂ©but de la guerre
Il participe à la guerre contre la Prusse en 1870 en prenant le commandement de la premiÚre brigade (1er et 3e régiment de chasseurs d'Afrique) de la premiÚre division de cavalerie Du Barail.
Il est blessé d'un coup de sabre à Pont-à -Mousson.
Bataille de Sedan
Il est fait gĂ©nĂ©ral de division le et reçoit le commandement de la 1re division de la RĂ©serve de Cavalerie comprenant deux brigades de cavalerie qui regroupent alors les 1er et 3e rĂ©giments de Chasseurs d'Afrique, le 1er rĂ©giment de hussards, le 6e rĂ©giment de chasseurs Ă cheval aidĂ©s de deux batteries Ă cheval du 19e rĂ©giment d'artillerie. Le mĂȘme jour, il reçoit une balle en pleine tĂȘte sur le plateau qui sĂ©pare Floing et Illy, lors de la Bataille de Sedan. Au cours de l'affrontement, sa division de cavalerie s'illustre en menant une charge dĂ©sespĂ©rĂ©e contre les Prussiens. Paul Bondois dĂ©crit ce moment dans son Histoire de la guerre de 1870-71 : « Il n'y eut pas un moment d'hĂ©sitation parmi cette poignĂ©e d'hommes, chargĂ©s de se heurter Ă ces carrĂ©s noirs et profonds de la 3e armĂ©e ; dĂ©cimĂ©s Ă plusieurs reprises par le tir des fusils Dreyse et des canons, ils se reformĂšrent pour se jeter de nouveau sur cette ligne presque rigide qui avançait sur les Français ; le gĂ©nĂ©ral Margueritte, les joues transpercĂ©es par une balle, la langue coupĂ©e et atrocement dĂ©figurĂ©, indiquait encore du geste Ă ses cavaliers l'ennemi dont il fallait Ă tout prix arrĂȘter le progrĂšs Ă©touffant. »
Fin de vie
Soigné d'abord à Sedan, il meurt de ses blessures cinq jours plus tard, le 6 septembre, chez le duc Mariano d'Osuna au chùteau de Beauraing, en Belgique.
Jean-Auguste Margueritte est le pĂšre des Ă©crivains Paul et Victor Margueritte, et le grand-pĂšre des deux filles de Paul : Ăve Paul-Margueritte et Lucie Paul-Margueritte, toutes deux Ă©crivaines.
Ćuvre
- Chasses de l'Algérie. Alger, Bastide, 1866 (Réédition en 1869 à Alger puis à Paris en 1869, 1884, 1888 et 1902)
Bibliographie
- Paul Margueritte, Mon pÚre, nouvelle édition, augmentée des Lettres du général Margueritte, préface de Victor Margueritte. Paris, 1886, La librairie illustrée, 316 pages. lire en ligne sur Gallica
- La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. 1885-1902, t. 23 Paris, H. Lamirault, p. 68.
- Paul Bondois, Histoire de la guerre de 1870-71 et des origines de la troisiĂšme RĂ©publique. Paris, A. Picard et Kaan, 1888, p. 108.
- André Jules Octave de Mandres, Les régiments de la Division Margueritte et les charges à Sedan, Paris/Nancy, Berger-Levrault, 1908.
- Joachim Ambert, RĂ©cits militaires : L'invasion (1870), Bloud et Barral, 1883, p. 335 et passim.
- Victor Margueritte, Un grand Français. Le général Margueritte, avec des pages de Paul Margueritte extraites de Mon pÚre. Centenaire de l'Algérie. Paris, Flammarion, 1930, 246 pages.
- Marie-Christine Claes et Christian van den Steen (avec des contributions de Catherine Rommelaere et Eduardo Lamas-Delgado), Faste et misĂšre : le chĂąteau de Beauraing au temps d'un Grand d'Espagne (Monographies du TreM.a, no 66), Namur, 2014, p. 55-59.
- Le commandant Grandin de Mansigny : Les chevauchées du général Margueritte, de Miliana à Sedan, Librairie nationale d'éducation et de récréation, sans date.
Compléments
Hommages
- Le lycĂ©e polyvalent rĂ©gional Jean-Auguste Margueritte, Ă Verdun (Meuse, Lorraine), porte son nom depuis la loi de sĂ©paration de l'Ăglise et de l'Ătat de 1905. Le lycĂ©e quant Ă lui est traditionnellement appelĂ© « Le Margot », terme utilisĂ© depuis des dĂ©cennies par les Ă©lĂšves et anciens Ă©lĂšves verdunois et meusiens. C'est aujourd'hui un des lycĂ©es lorrains les plus remarquĂ©s de l'AcadĂ©mie pour les rĂ©sultats au-dessus des moyennes rĂ©gionales et nationales. Il a reçu diffĂ©rentes personnalitĂ©s telles que Gilles de Robien en 2005, Ă l'Ă©poque ministre de l'Ăducation Nationale, ou encore Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, en 2009, dans le cadre de la rĂ©forme du lycĂ©e.
- Un village dâAlgĂ©rie proche de Miliana, Ă 122 km dâAlger, aujourdâhui nommĂ© AĂŻn Torki, porta le nom de Margueritte pendant la pĂ©riode coloniale.
- Un manĂšge de l'Ăcole de Cavalerie de Saumur porte son nom.
- Le général a sa statue à Fresnes-en-Woëvre (Meuse)[2] et à Floing (Ardennes).
- Ses deux fils écrivirent chacun un essai en hommage à leur pÚre : Mon pÚre (Paul Margueritte, 1884), et Un grand Français. Le général Margueritte (Victor Margueritte 1930). Ils écrivirent également les Braves Gens, recueil de nouvelles dont l'une raconte Sedan et en particulier l'engagement de la 1re division de la Réserve de Cavalerie sur le plateau d'Illy.
- Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, « La mort d'un héros », dans Le Figaro, [3].
- Des rues portent son nom :
- Ă Manheulles
- Ă Rennes (Quartier Sud-Gare)
- Ă Sedan
- Ă Ăpernay
- Ă Perpignan
- Ă Brest
- Ă Nantes
- Ă Nancy
- Ă Saint-Pierre (Saint-Pierre et Miquelon)
- Ă BĂ©ziers (Quartier Faubourg)
- Ă Calais
- Ă Verdun
- Ă Stenay
- Ă Talence
- Ă SĂ©rignan
- Ă Nouzonville
- Une allée du Champ de Mars à Paris porte son nom.
- Une caserne de Rennes porte son nom (quartier Sud-Gare).
- Le Chat des sables, Felis margarita, a été nommé en son honneur Chat de Margueritte.
Notes et références
- Jean de Riste, Le général Margueritte tué à Sedan (2e édition), , 54 p. (lire en ligne), p. 7-9
- Notice no IA00036471, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
- Ćuvres complĂštes, Ă©dition Ă©tablie par Alan Raitt (en) et Pierre-Georges Castex, avec la collaboration de Jean-Marie Bellefroid, Gallimard, coll. « BibliothĂšque de la PlĂ©iade », t. II, 1986.
Liens externes
- L'Histoire par l'image : L'emblématique naufrage de la cavalerie française à Sedan