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Jacques Pauthe

Jacques Frédéric Antoine Pauthe est un peintre français né le à Castres et mort le à Perpignan.

Jacques Pauthe
Autoportrait de Jacques Pauthe, détail d'une peinture murale de la chapelle Saint-Vincent-de-Paul de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Richelieu.
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Perpignan
Nationalité
Activité
signature de Jacques Pauthe
Signature

Biographie

Élève de Léon Cogniet[1], Paul Delaroche et Thomas Couture[2], Jacques Pauthe fut sans doute en tout premier lieu élève de son père Antoine. Un registre de copistes des archives du musée du Louvre le mentionne comme peintre présenté par Charles Cicéri en 1847. D'abord, maître de pension à Capestang et Saint-Chinian[3] (professeur de dessin), puis artiste en peinture murale religieuse, il a réalisé de nombreuses œuvres dans le Tarn[4] - [5], l'Hérault[6] - [7] - [8], le Roussillon et dans d'autres édifices religieux (Issoudun, Richelieu, Orléans…)[9]. Il a d'abord copié des toiles de grands maîtres, groupes entiers ou personnages caractéristiques, puis a établi son style en s'inspirant principalement des maîtres de l'école française des XVIIe et XVIIIe siècles, de peintres allemands contemporains et de la nouvelle spiritualité de son époque.

Cet artiste se constitue un réseau de commandes dans le Midi et au niveau national. Il a approché de grands noms du clergé français, principalement grâce à Mgr Ramadié. Il acquiert, grâce à ces prélats, un nombre important de contrats. Ses relations épistolaires, le développement des moyens de transport et la cohésion de la majorité des membres du clergé permirent à Jacques Pauthe d'entretenir plusieurs foyers de commandes tout au long de sa vie (Castres, Béziers, Perpignan, Orléans…).

Décor de la collégiale Saint-Rémi de Lautrec (1852).

Il est un des plus prolifiques artistes religieux français du XIXe siècle : près de 50 monuments religieux ont été décorés de sa main, dont plus de la moitié subsistent. Mgr de La Tour d'Auvergne, évêque de Bourges, lui fit obtenir vers 1872 la croix de l'ordre de Saint-Sylvestre par le pape Pie IX pour services rendus à l'Église.

Voûte du chœur de l'église Saint-Étienne-et-Saint-Vincent d'Estagel.

Un nombre relativement important d'Ĺ“uvres de Jacques Pauthe a aujourd'hui disparu[10] - [11].

La peinture de Pauthe est aussi emblématique par son évolution et sa pérennisation tout au long du siècle ; en effet, on peut parler d'une famille d'artistes, car son père Antoine est attesté comme ancien peintre[12] qui fut surtout professeur de dessin au collège de Revel et instituteur sur Azille dans l'Aude. Il aurait notamment collaboré avec son fils sur certains décors[13]. Il fut probablement le premier maître de Jacques Pauthe et il lui conféra vraisemblablement les convictions et le goût pour se lancer dans la peinture religieuse.

Jacques Pauthe eut deux fils. Ils participèrent eux aussi à la tradition familiale du grand décor. Le fils aîné Henri Pauthe travailla avec son père pour quelques chantiers mais aucun de ses travaux personnels ne nous sont parvenus. Il aurait été apparemment actif sur Agde et Béziers.

Le dernier fils, Paul Pauthe (1850-1917), fut pour sa part peintre d'histoire ; il aida son père dans bon nombre de réalisations, de manière sporadique et limitée vers 1870, mais plus promptement à partir de 1875[14].

Les peintures murales de Pauthe dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan constituent un des plus grands ensembles iconographiques réalisé par un seul artiste (son fils le seconda néanmoins pour deux ou trois chapelles). Les décors ont été restaurés au début des années 2000.

Par son originalité et le grand nombre de ses œuvres, Jacques Pauthe est représentatif de l'art religieux provincial du XIXe siècle[15].

Ĺ’uvres

DĂ©cors religieux

  • Aguts, Ă©glise Saint-Pierre : vers 1850, dĂ©cors disparus vers 1955.
  • Azille, Ă©glise Saint-Julien-et-Sainte-Basilisse : 1826-1836-1855-1870, dĂ©cors en partie disparus.
  • Banyuls-sur-Mer, Ă©glise paroissiale : 1874, Ă©glise dĂ©truite en 1968.
  • BĂ©ziers :
    • Ă©glise Saint-Jacques : vers 1862, dĂ©cors disparus vers 1960 ;
    • Ă©glise de la Madeleine : vers 1860.
  • Bourges :
    • chapelle du Carmel : 1868 ;
    • chapelle de l'archevĂŞchĂ©, 1869, dĂ©cors disparus dans l'incendie de 1871.
  • Castres :
    • chapelle de l'hospice Saint-Jacques : 1849-1850 ;
    • chapelle de l'hospice Saint-Joseph : 1853, chapelle disparue vers 1970 ;
    • chapelle des JĂ©suites : 1844 et 1871, dĂ©truite en 1957[16].
  • Cazouls-les-BĂ©ziers, Ă©glise st Saturnin, 1862, dĂ©cors disparus.
  • Choisy-le-Roi, cathĂ©drale Saint-Louis-et-Saint-Nicolas : 1877-1878.
  • Coursan, Ă©glise Notre-Dame : 1886-1887.
  • Estagel, Ă©glise Saint-Vincent et Saint-Étienne, sanctuaire et ensuite chapelles latĂ©rales, mais le dĂ©cor de ces dernières ont disparu : 1867 et 1868.
  • Ganges, Ă©glise st Pierre : 1864, dĂ©cors en partie restaurĂ©s et d'autres dĂ©truits.
  • Gien, Ă©glise Saint-Louis : 1879, dĂ©truite par un bombardement.
  • Gignac, Ă©glise Saint-Pierre-aux-Liens, 1864, dĂ©cors brĂ»lĂ©s.
  • Issoudun, basilique Notre-Dame du SacrĂ©-CĹ“ur : 1867-1869, dĂ©cors en partie dĂ©truits notamment dans la chapelle absidiale de la Vierge.
  • Lautrec, collĂ©giale Saint-RĂ©my : 1852, dĂ©cors restaurĂ©s.
  • Lodève, cathĂ©drale Saint-Fulcran : 1860.
  • Mazamet, Ă©glise Saint-Sauveur : 1863, dĂ©cors disparus vers 1950.
  • Montpellier :
    • Ă©glise des carmes, ancienne Ă©glise des Augustins, actuelle Ă©glise des Dominicains : 1854, dĂ©cors disparus ;
    • ancienne chapelle de l'École normale des institutrices, caserne Tastavin, EMSAM : 1857-1858.
  • Narbonne :
  • Navès, Ă©glise Saint-Jean : vers 1855, dĂ©cors restaurĂ©s.
  • OrlĂ©ans :
    • chapelle du petit sĂ©minaire Sainte-Croix, ancien couvent des Minimes : vers 1875, bombardĂ© ;
    • chapelle du grand sĂ©minaire, actuel lycĂ©e Jeanne d'Arc : vers 1875, dĂ©cors disparus ;
    • Ă©glise Saint-Laurent ; vers 1882.
  • Ornans, chapelle de l'ancien sĂ©minaire, actuel groupe scolaire : 1874, bâtiments dĂ©truits.
  • Paris, chapelle de l’ancien sĂ©minaire Saint-Sulpice, actuel annexe du ministère des Finances : 1868.
  • Perpignan :
    • cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste : 1866-1874, dĂ©cors restaurĂ©s ;
    • chapelle du DĂ©vot Christ : 1865-1866, dĂ©cors disparus vers 1950 ;
    • Ă©glise Saint-Mathieu, chapelle des Saintes-Épines : 1870 ;
    • Ă©glise Saint-Jacques : 1876-1877 ;
    • Ă©glise du SacrĂ©-CĹ“ur-du-Vernet, actuel Ă©tablissement scolaire Saint-Louis-de-Gonzague : 1883 ;
    • oratoire de Pierre Bardou.
  • Peyregoux, Ă©glise Saint-Pierre : 1884-1885, dĂ©cors restaurĂ©s.
  • PĂ©zenas, Ă©glise Sainte-Ursule : 1857, Ă©glise effondrĂ©e en partie, dĂ©cors disparus.
  • Puylaurens, Ă©glise Notre-Dame-du-Lac : 1881-1882, badigeonnĂ©e vers 1930.
  • Richelieu, Ă©glise Notre-Dame de l’Assomption, 1869.
  • Saint-Amans-Soult, chapelle de l'hospice : vers 1860, trois toiles marouflĂ©es.
  • Valence-d'Albigeois, chapelle de l'Institut Saint-Étienne : 1880-1881, dĂ©cors restaurĂ©s.
  • VĂ©nès, Ă©glise Saint-Jean-Baptiste : 1875, peintures du chĹ“ur en partie dĂ©truites vers 1960.
  • Vielmur-sur-Agout, Ă©glise Saint-GĂ©minien : 1845-1846.
  • Villeneuvette, ancienne chapelle privĂ©e Maistre, 1870-1871, restaurĂ©e, une peinture a disparu[17].

Décors religieux attribués à Pauthe

  • Anglès, Ă©glise Notre-Dame de l'Assomption, vers 1850, dĂ©cors disparus.
  • Cambounes, Ă©glise Saint-Martin de Fontbelle.
  • Collioure, Ă©glise Notre-Dame des Anges, vers 1874 ou 1878.
  • Florensac, Ă©glise Saint-Jean-Baptiste.
  • Le Bez, Ă©glise Notre-Dame de Guyor.
  • Lodève, chapelle de l'hĂ´pital, (dĂ©cors disparus) 1857-1858.
  • Montagnac, chapelle des pĂ©nitents vers 1860.
  • Montpellier, Ă©glise Sainte-Eulalie, vers 1860.
  • Montredon-LabessonniĂ©, Ă©glise Saint-Jean, 1847, dĂ©cors disparus en 1943.
  • OrlĂ©ans, Ă©glise des carmĂ©lites, vers 1875, dĂ©cors disparus.
  • Saint-Gervais-sur-Mare, Ă©glise Saint-Gervais-Saint-Protais.
  • Siran, Ă©glise Sainte-Baudille.
  • Vias, Ă©glise Saint-Jean-Baptiste, 1858.
  • Viviers-les-Montagnes, Ă©glise Saint-Martin, vers 1850, dĂ©cors en grande partie disparus.

Tableaux religieux

DĂ©cors profanes

  • BĂ©ziers :
    • Grand cafĂ© Gazel, 1860 ;
    • Grand cafĂ© du Balcon, 1861.
  • Castres :
    • CafĂ© Gau, 1872 ;
    • CafĂ© Bonsirven, 1868 ;
    • musĂ©e Goya, salle du comice agricole, 1847-1848.
  • Perpignan : CafĂ© de France, 1882.
  • Localisation inconnue : projet de plafond de salle Ă  manger dans une cage d'escalier, prĂ©sentĂ© Ă  l'exposition de Montpellier en 1858.

Tableaux et Ĺ“uvres profanes

  • Castres, musĂ©e Goya[19] :
    • Portrait de Jacques Gaches (copie), vers 1850 ;
    • Portrait de Pierre Borel (copie), vers 1850 ;
    • Portrait de l'abbĂ© Sabatier (copie), vers 1850[20] ;
    • Portrait de Mgr de Castries archevĂŞque d'Albi (copie), vers 1850 ;
    • Portrait d'Anne Veaute (copie)[21] ;
    • Portrait de Paul Milhau (copie) ;
    • Portrait de Pierre de Galibern (copie)[22].
  • Perpignan, secrĂ©tariat de l'Ă©vĂŞchĂ© : Portrait de Mgr Caraguel Ă©vĂŞque de Perpignan, 1880.
  • Sète, musĂ©e Paul ValĂ©ry : OrphĂ©on cettois, vers 1861, huile sur toile[23].
  • Localisation inconnue :
    • Jean le Bon et le dauphin Ă  la bataille de Poitiers, vers 1850[24] ;
    • Scène de famille, vers 1850 ;
    • La Prise de Castres en 1574, vers 1850[25] ;
    • Tobie guĂ©rissant son père[26] ;
    • Le Retour d'un fils dans sa famille[26] ;
    • Les ChrĂ©tiens dans les arènes[26] ;
    • Les Effets de la guerre civile[26] ;
    • dessin de la couverture du recueil de Chants maçonniques du frère Edouard Bruguière[27] de l'Harmonie Universelle de Castres, 1848-1849[28] ;
    • dessin de la couverture du chant lithographiĂ© Donnez ! Donnez ! d'A. Combes et d'E. Bruguière pour l'incendie des Salvages du , 1847 et rĂ©Ă©dition vers 1860[29].

Expositions

Jacques Pauthe a participé à plusieurs expositions[30] : à Bordeaux en 1847 (mention honorable pour un tableau d'histoire) et en 1850 (La Scène de famille, rappel de mention), à Toulouse en 1850 avec un tableau ayant pour sujet Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier ; dans la même ville en 1865 avec une grande toile intitulée Massacres de Syrie ; à Montpellier en 1858, avec deux œuvres, Épisodes de la guerre civile et plafond de salle à manger (dans une cage d'escalier). De celles-ci, il a remporté une médaille d'argent (catégorie histoire) à Toulouse en 1850 et une médaille de bronze (catégorie histoire) à Montpellier en 1858.

Notes et références

  1. Pauthe est désigné comme tel dans la Gazette des Beaux-Arts de 1870 (p. 51), ainsi qu'élève de Thomas Couture.
  2. Emmanuel Bénézit, « Pauthe Jacques Frédéric Antoine », in: Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs.
  3. Almanach de l'Université Royale de France de 1830 à 1840. Il aurait été séminariste vers 1829 d'après son recensement militaire.
  4. Dictionnaire biographique Les Tarnais.
  5. G. L. Marchal, « Jacques Pauthe Â», Sud-Tarn Tribune, avril-.
  6. P. Clair, Dictionnaire de biographies héraultaises.
  7. Étude particulière d'une œuvre de Pauthe dans l'Hérault dans l'ouvrage L'église de Villeneuvette, Notre-Dame de l'Assomption lieu de mémoire par l'Association des amis de Villeneuvette.
  8. « CathĂ©drale de Lodève Â» sur latribunedelart.com.
  9. Abbé Capeille, Dictionnaire de biographies roussillonnaises.
  10. Inventaire des dĂ©cors disparus dans le dĂ©partement du Tarn dans l'article « Jacques Pauthe. ItinĂ©raire d'un peintre tarnais ou l'illustration d'un art religieux singulier au XIXe siècle Â», par Samuel Toutain, dans le Bulletin de la sociĂ©tĂ© des sciences, arts et belles lettres du Tarn, 2007, pp. 5-43.
  11. Nadège Bonnet-Ligeon, Sur les traces de Jacques et Paul Pauthe, DRAC Languedoc Roussillon ([PDF] http://www.languedoc-roussillon.culture.gouv.fr/fr/0index/01actu/2010_%20DP_JEP_pdf.pdf résumé du projet et de la publication, p. 18.
  12. Acte de décès de l'état civil sur Castres en 1846.
  13. Samuel Toutain, « L'Ĺ“uvre de Pauthe dans la chapelle des jĂ©suites de Castres Â», Revue du Tarn, no 206, pp. 207-234.
  14. Samuel Toutain, Les Peintures murales de Pauthe à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan, mémoire de master 2 à l'UFR de Perpignan, 2005.
  15. Samuel Toutain, « Les peintures murales de Jacques Pauthe Ă  Perpignan, entre authenticitĂ© religieuse et particularisme pictural Â», Actes du colloque de Perpignan. Les Catholiques dans la ville du Moyen Ă‚ge Ă  nos jours, .
  16. Revue du Tarn, no 206, été 2007.
  17. Une étude a été entreprise sur les décors de cette chapelle dans Études Héraultaises, no 39, 2009. Un ensemble iconographique unique : le cycle pictural de Pauthe à Villeneuvette, p.171 à 183 et illustrations en couleur p.187-188-189 par Samuel TOUTAIN. Un guide de l'église de Villeneuvette a aussi été mis en vente par l'association des Amis de Villeneuvette : L’église de Villeneuvette, Notre-Dame de l’Assomption, Lieu de mémoire, 48 p. (cf. les-amis-de-villeneuvette.fr).
  18. Bulletin de la Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn, 2007, p. 33.
  19. Toutes ces copies ont été commandés par Anacharsis Combes et ont été légués à la mort de celui-ci en 1877 au musée Goya de Castres.
  20. Agendas d'Anacharsis Combes, manuscrits conservés à la médiathèque de Castres.
  21. Base Joconde.
  22. Article d'Olivier Cèbe dans Sud-Tarn Tribune, no 42-43, .
  23. Musée Paul Valéry - Sète, « Jeu question-réponse autour d’une œuvre - 21 - Jacques Pauthe », sur Youtube, (consulté le ).
  24. etude-gestas-carrere.com.
  25. Agendas d'Anacharsis Combes, manuscrits conservés à la médiathèque de Castres, cette toile faisait notamment partie d'une exposition consacrée aux ouvrages de Jacques Pauthe à Castres en décembre 1850
  26. Estadieu, Annales du Pays castrais, p. 123.
  27. Lien sur l'auteur E. Bruguière avec une image de cette couverture : http://mvmm.org/c/docs/div19/brugr.html
  28. Exposition du recueil Ă  la BNF.
  29. Agendas d'Anacharsis Combes, manuscrits conservés à la médiathèque de Castres et Chants populaires du pays castrais d'A. Combes
  30. Dans l'ouvrage de Jean Lepage : Dictionnaire Des Peintres, Sculpteurs, Graveurs, Dessinateurs Et Architectes Du Languedoc-Roussillon (1800-1950), l'auteur évoque d'autres expositions auxquelles Jacques Pauthe aurait participé à Béziers en 1859 et à Poitiers en 1861 (cependant Pauthe ne figure pas dans les artistes du compte rendu de l'exposition).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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