Isaac Abravanel
Itshak ben Yehouda Abravanel (ŚŚŠŚŚ§ ŚŚŚšŚŚ ŚŚ) (ou Abarbanel, Abrabanel, Avravanel) est nĂ© en 1437 Ă Lisbonne (Portugal) et mort en 1508 Ă Venise (Italie), membre de la cĂ©lĂšbre famille Abravanel, fut un homme dâĂtat, ministre des finances des royaumes du Portugal, de Castille, d'Aragon et de Naples. Philosophe, commentateur biblique et financier juif, il est aussi l'un des leaders des Juifs dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique.
Ministre des Finances |
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LeĂłn Hebreo Samuele Abarbanel (d) |
Ś€ŚŚšŚŚ© ŚŚŚšŚŚ ŚŚ (d) |
On l'Ă©voque souvent par son seul nom de famille, dont la prononciation devient selon quâon se rĂ©fĂšre Ă lâopinion dâĂ©rudits ou de lettrĂ©s, Abravanel, Abrabanel, ou, dans les livres dâĂ©tude juive, Abarbanel.
Les Juifs ayant Ă©tĂ© bannis de lâEspagne en 1492, il se rĂ©fugia Ă Naples, puis Ă Venise. On a de lui des Commentaires sur lâAncien Testament, des Commentaires sur la Michna, un TraitĂ© des prophĂ©ties qui regardent le Messie et un TraitĂ© des Ćuvres de Dieu[1].
Son prestige fut tel que les rois catholiques usĂšrent de tous les stratagĂšmes pour tenter dâempĂȘcher don Isaac de suivre ses frĂšres hors dâEspagne en 1492. La prĂ©sence de Don Judah Abravanel est attestĂ©e Ă SĂ©ville, bien quâon parle dĂ©jĂ dâun grand Sage Abravanel sous Alphonse X dit le Sage.
Il est enterré à Padoue.
Biographie
Famille et jeunesse
Isaac Abravanel est né en 1437 à Lisbonne[2]. Son pÚre est Juda Abrabanel, trésorier, et son grand-pÚre Samuel Abrabanel[3] - [4].
La famille Abravanel, rĂ©putĂ©e ĂȘtre dâascendance davidique, est lâune des plus anciennes et distinguĂ©es familles juives dâEspagne[4]. Selon Isaac Abravanel, ils se seraient Ă©tablis en Espagne avant lâarrivĂ©e des SĂ©pharades, soit avant la destruction du Temple de JĂ©rusalem en l'an 70[5]. Isaac Abravanel est issu de la branche de la famille qui avait Ă©chappĂ© aux persĂ©cutions anti-juives de 1391 et qui s'Ă©tait alors Ă©tablie au Portugal[6].
Il fut lâĂ©lĂšve de Joseph Hayim ben Shem Tov, rabbin de Lisbonne[4]. VersĂ© tant dans la littĂ©rature rabbinique que dans les sciences profanes de son temps, il consacra ses jeunes annĂ©es Ă lâĂ©tude de la philosophie juive[4]. Ă 20 ans, il Ă©crivit divers traitĂ©s sur la forme originelle des Ă©lĂ©ments primordiaux (feu, air, etc.), la religion, la prophĂ©tie, etc.[4] Mentionnons tout particuliĂšrement son affinitĂ© pour le prophĂšte IsaĂŻe, Ă©galement de lignĂ©e davidique.
Au service de la maison de Bragance
Il entre en tant que trĂ©sorier et collecteur dâimpĂŽts au service du roi de Portugal Alphonse V (1432-1481)[4]. Les choses se gĂątent Ă la mort de ce dernier. Le fils dâAlphonse V, Jean II du Portugal, accuse Abravanel de complicitĂ© et de haute trahison avec le duc de Bragance[7]. Abravanel, averti Ă temps, sâenfuit prĂ©cipitamment en Castille en 1483[7]. Sa fortune est confisquĂ©e par dĂ©cret royal[4], et il fut condamnĂ© Ă mort par contumace[8]. Il parvint nĂ©anmoins Ă faire venir sa famille.
Pendant qu'il est au Portugal, il se préoccupe également de la communauté juive d'Assilah, au Maroc[4]. Dans une lettre adressée à son ami Yehiel de Pise, banquier italien, il raconte comment, lors de la prise de la ville, lorsque les Juifs y habitant sont réduits en esclavage, il emploie une grande partie de sa fortune à les faire libérer et reloger ces Juifs exclusivement arabophones au Portugal.
Au service de la Castille
Ă TolĂšde, oĂč il a son domicile, il Ă©crit en six mois un commentaire sur le Livre de JosuĂ©, le Livre des Juges, et Samuel[4]. Il entre ensuite rapidement au service des rois catholiques[4], au moment oĂč lâarmĂ©e espagnole mĂšne une guerre Ă©puisante contre le royaume sarrasin de Grenade. Abravanel entreprend rapidement, avec son ami Don Abraham Senior, de collecter les impĂŽts et dâapprovisionner lâarmĂ©e espagnole[4]. Il prĂȘte Ă©galement une importante somme d'argent pour financer la campagne de Grenade[4].
Cependant, en 1492, Ferdinand II d'Aragon et la Reine Isabelle ordonnent lâexpulsion des Juifs dâEspagne trois mois Ă peine aprĂšs la chute de Grenade, par le dĂ©cret de l'Alhambra[9]. Abravanel tente de faire annuler lâĂ©dit, offrant des sommes considĂ©rables[4] qui servent Ă financer l'expĂ©dition de Christophe Colomb. On raconte quâil y parvient presque, mais que lâInquisition espagnole, par le biais de Torquemada sâen mĂȘla.
Le prestige d'Abravanel est si grand que les Rois catholiques usent de tous leurs stratagÚmes pour le retenir en Espagne. Ils lui offrent de rester, en tant que Juif, ainsi que neuf hommes, de façon à pouvoir réunir un minyan (quorum de priÚre). Ils tentent d'enlever son petit-fils, mais celui-ci est déjà envoyé au Portugal.
Exil en Italie
Finalement, il prĂ©fĂ©re lâexil, tandis quâAbraham Senior et son gendre Melamed choisissent la conversion et sont contraints Ă un baptĂȘme en grande pompe, parrainĂ©s par les Rois catholiques[10]. Abravanel peut en revanche aider financiĂšrement quelques Juifs Ă demeurer en Espagne.
L'exil d'Abravanel est contĂ© dans son introduction au livre de JosuĂ©. On lui attribue une rĂ©ponse au dĂ©cret de lâAlhambra, qui est perçue comme une malĂ©diction juive contre lâEspagne, et a pour effet dâinterdire aux Juifs fĂ»t-ce de fouler le sol espagnol, jusquâĂ ce que le gĂ©nĂ©ral Franco abolisse le dĂ©cret de lâAlhambra en 1967. Toutefois, Abravanel n'en fait aucune mention dans sa propre relation des faits (introduction aux Premiers ProphĂštes), et il s'agit probablement d'une fiction littĂ©raire rĂ©digĂ©e dans son style.
Abravanel se rend à Naples et entre rapidement au service du roi[4] - [7]. Il y connait une brÚve période de calme, avant l'invasion de Naples par les troupes françaises pendant la PremiÚre guerre d'Italie[7]. Abravanel accompagne alors son maßtre à Messine, avant de partir pour Corfou en 1495, puis Monopoli en 1496[4] - [7]. Il se fixe finalement à Venise en 1503 et est alors l'un des seuls Juifs à avoir le droit d'y habiter[2]. Il tente de négocier un traité commercial entre la République vénitienne et le Portugal[4]. Le traité n'est finalement pas conclu, faute d'accord de la part du Portugal.
Ătant juif, Abravanel ne puet ĂȘtre enterrĂ© Ă Venise, et repose Ă Padoue[4].
Un hÎpital à Bat Yam en Israël porte son nom, ainsi que d'autres lieux.
- HÎpital Abarbanel à Bat Yam, Israël
- Synagogue Don Isaac Abravanel, Paris
- Abravanel Hall, Salt Lake City (Utah), Etats-Unis
- Intérieur de l'Abravanel Hall house, Etats-Unis
Abravanel philosophe
Il peut paraĂźtre paradoxal quâun homme, prĂ©sentĂ© comme le dernier Juif aristotĂ©licien, dont le commentaire sur le Guide des Ă©garĂ©s est si rĂ©putĂ© que certaines Ă©ditions du Guide nâhĂ©sitent pas Ă prĂ©senter Abravanel et MaĂŻmonide cĂŽte Ă cĂŽte, ait Ă©tĂ© lâun des plus grands adversaires de la philosophie.
Pourtant, il ne manqua pas de mots acerbes pour ses prĂ©dĂ©cesseurs, philosophes Juifs Ă©minents, comme Isaac Albalag, ibn Caspi, Shem Tov ben Falaquera, Gersonide, MoĂŻse Narboni, etc. Leurs opinions, quâil jugeait par trop rationalisantes et laissant une trop grande libertĂ© dâinterprĂ©tation quant Ă des points philosophico-religieux dĂ©licats, Ă©garĂšrent selon lui de nombreux Juifs dont des pieux authentiquement fidĂšles, et les entraĂźnĂšrent parfois aux pires infidĂ©litĂ©s ou corruptions de leurs croyances.
Quant Ă Abraham ibn Ezra, le nĂ©o-platonicien par excellence, Abravanel ne fut dâaccord avec lui que sur un point : au pied du SinaĂŻ, les IsraĂ©lites entendirent et comprirent les Dix Commandements. Pour le reste, il ne manqua pas dâinvectives Ă son Ă©gard, traitant ses commentaires de « futiles », « contraires aux principes Ă©lĂ©mentaires de la Torah », abscons sans rien apporter Ă lâĂ©tudiant. Abravanel nâhĂ©site pas Ă dire, afin dâaffirmer lâinanitĂ© dâune opinion, que le Abraham ibn Ezra lui-mĂȘme la trouve critiquable.
Son attitude envers Maïmonide est nettement plus nuancée. AprÚs avoir exposé les thÚses du Maßtre, il dit souvent : « ceci est la pensée de notre Maßtre Moïse, non de Moïse notre Maßtre ».
Contrairement au maĂźtre et son Ă©cole de pensĂ©e, la conception dâAbravanel sur le judaĂŻsme, trĂšs proche de celle de Juda Halevi, sâappuie sur la conviction que Dieu Sâest rĂ©vĂ©lĂ© dans lâhistoire, et a fait des IsraĂ©lites Son peuple dâĂ©lection. Abravanel attaque franchement les conceptions rationalistes du maĂźtre sur les visions prophĂ©tiques, celui-ci les relĂ©guant au rang de crĂ©ations de leur imagination. Pour Abravanel, mĂȘme la « bat kol » (Ă©cho de voix, littĂ©ralement « fille de voix ») dont on trouve de nombreux exemples dans le Talmud, est une vĂ©ritable voix, rendue audible par Dieu, un phĂ©nomĂšne en vĂ©ritĂ© miraculeux (commentaire sur la GenĂšse, chap. 16). De mĂȘme, Abravanel dĂ©passa tous ses prĂ©dĂ©cesseurs lorsquâil sâagissait de critiquer les thĂ©ories de MaĂŻmonide sur le « Char cĂ©leste » du livre dâEzĂ©chiel (commentaire du Guide des Ă©garĂ©s, IIIe partie, 71-74).
En revanche, sâil nuance fortement la position de MaĂŻmonide, il la valide souvent dans son Commentaire biblique.
Ainsi, sur le dĂ©bat quant Ă savoir si MaĂŻmonide adhĂ©rait ou non Ă lâidĂ©e de lâĂ©ternitĂ© du monde, aprĂšs avoir contestĂ©, en le priant de lâexcuser, lâexplication que donne MaĂŻmonide du mot Bereshit (Guide des Ă©garĂ©s II, chap. 30), Abravanel ajoute : « Et expliquer le premier mot du premier verset dans le sens dâune antĂ©rioritĂ© temporelle ne conduit pas nĂ©cessairement Ă poser que la crĂ©ation a eu lieu dans le temps, ni ne remet en cause le principe de la crĂ©ation ex nihilo, comme le craint MaĂŻmonide, car il nâest pas impossible de dire que le commencement dont il est question dans ce verset fait lui-mĂȘme partie du temps quâil inaugure et que la crĂ©ation du ciel et de la terre ne vient pas sâinscrire dans un temps antĂ©rieur, mais quâelle est lâinstant fondateur du temps lui-mĂȘme. »
Abravanel prĂ©sente donc un MaĂŻmonide impuissant Ă triompher du raisonnement aristotĂ©licien, sans remettre en cause les fondements de son propre systĂšme de croyance, mais convaincu pour lui-mĂȘme des enseignements rĂ©vĂ©lĂ©s.
De fait, les arguments dâAbravanel lui-mĂȘme, pour justes quâils sont, ne sont pas des preuves et ne sâadressent qu'Ă celui qui lit son commentaire, donc gĂ©nĂ©ralement un croyant.
Pour ce qui est de la communautĂ© scientifique, ce dogme de lâĂ©ternitĂ© du monde ne sera sĂ©rieusement remis en cause quâau XXe siĂšcle, avec les thĂ©ories de Georges Gamow[11]
Par ailleurs, son « Rosh Amanah » (« principes de la foi ») est une dĂ©fense engagĂ©e des treize articles maĂŻmonidiens de la foi contre les attaques de HasdaĂŻ Crescas et Joseph Albo, qui discutent du nombre et de la validitĂ© de ces principes. Abravanel conclut en expliquant que MaĂŻmonide, en compilant ces articles, nâa jamais fait que reproduire les coutumes des nations dâĂ©noncer des axiomes, c'est-Ă -dire des principes fondamentaux de leurs sciences. NĂ©anmoins, le judaĂŻsme nâa rien en commun avec la science des hommes, les enseignements de la Torah sont des rĂ©vĂ©lations divines, et non le fruit de spĂ©culations humaines, et sont donc tous Ă©quivalents. Aucun dâeux ne peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme principe ou corollaire dâun principe.
Ăcrits apologĂ©tiques : la trilogie messianique
Bien aprĂšs la destruction des deux Temples de JĂ©rusalem, la communautĂ© juive sĂ©pharade est expulsĂ©e, le 9 Av 5252 (), du sol oĂč la plupart Ă©taient Ă©tablis depuis lâExil. LâEspagne, oĂč lâon appelle encore le jour situĂ© entre vendredi et dimanche du nom de SĂĄbado, ne se remettra jamais de ce prĂ©judice. Quant Ă la communautĂ© juive, seule la Seconde Guerre mondiale crĂ©era un traumatisme plus profond.
Abravanel sâembarque Ă Valence avec sa famille en , mais cette fois, il nâest plus un fugitif isolĂ©, toute une communautĂ© est arrachĂ©e Ă son sol en mĂȘme temps.
Abravanel, chef de la communautĂ© juive, et son Ă©ternel dĂ©fenseur, a fait tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour annuler le dĂ©cret dâAlhambra. Ă son Ă©chec personnel, sa souffrance dâindividu (bien quâil ait Ă©tĂ© relativement plus fortunĂ© dans son destin), sâajoute la perception de la souffrance de tous ses frĂšres, subitement dĂ©pouillĂ©s de tout et sans abri. Beaucoup mourront au cours de leur exil, dĂ©pourvus de toute splendeur. Quant aux survivants, mĂȘme les plus Ă©rudits se dĂ©tacheront des choses saintes pour ne plus se prĂ©occuper que de contingences immĂ©diates et matĂ©rielles.
Or, depuis lâAteret Zqenim, rĂ©digĂ© Ă Lisbonne, la question messianique nâa cessĂ© de se poser Ă Abravanel. Il est donc naturel quâil sâattelle Ă ce qui sera le troisiĂšme aspect majeur de son Ćuvre, et qui vise Ă renforcer la foi chez ses frĂšres dâexil. Ces malheurs nâannoncent-ils pas les douleurs de lâenfantement du Messie ?
Câest dans ce contexte quâil Ă©crit le Migdol Yeshuâot :
- Maâaynei haYeshua (les « Sources du Salut ») est achevĂ© le ;
- Yeshouâot Meshiâho (les « Annonces Salvatrices de Son Messie »), le ;
- Mashmiâa Yeshouâah (le « HĂ©raut du Salut »), le .
Abravanel commence par rĂ©futer lâopinion des commentateurs chrĂ©tiens, selon lesquels les prophĂ©ties se sont rĂ©alisĂ©es en la personne de JĂ©sus.
Dans Mashmiâa Yeshuâah, il sâattaque aussi Ă ceux des commentateurs juifs, parmi lesquels Juda ibn Balaam de TolĂšde, MoĂŻse Giqatilla et Abraham ibn Ezra, qui situent la rĂ©alisation de la prophĂ©tie Ă lâĂ©poque du Second Temple : pour Abravanel, le Second Temple ne fut quâun ersatz du premier, et ne sâinscrivait pas dans la rĂ©demption, mais dans les suites de lâexil dĂ©butĂ© lors de la destruction du Premier Temple.
Les Sources du Salut sont un commentaire du Livre de Daniel, contredisant toutes les interprĂ©tations chrĂ©tiennes de ce livre, particuliĂšrement sur les quatre empires de lâhistoire universelle.
NĂ©anmoins, il est dâaccord avec eux sur un et un seul point : pour Abravanel, Daniel doit effectivement ĂȘtre comptĂ© parmi les prophĂštes, contre lâopinion des Sages du Talmud, puisque câest sur lui que se base Abravanel, et Nahmanide avant lui pour calculer lâarrivĂ©e du Messie.
Pour le reste, il fait remarquer que le royaume chrĂ©tien nâest pas indestructible, et que les musulmans les ont fait reculer Ă plusieurs reprises.
Il voit en la quatriĂšme bĂȘte Rome, et en sa « petite corne » (Daniel, 7:8) la papautĂ©, qui a des « yeux dâhomme » et dit « des choses monstrueuses », tels que les doctrines de la TrinitĂ© ou de lâIncarnation.
Dans les Annonces Salvatrices de Son Messie, Abravanel dĂ©fend les sources rabbiniques du messianisme, parmi lesquelles la Aggada. En effet, lors de la dispute de Barcelone, Nahmanide a comparĂ© la Aggada aux sermons des Ă©vĂȘques, rĂ©duisant involontairement par lĂ son importance, conduisant Ă une remise en question du Talmud mĂȘme.
Abravanel commente dans la premiÚre partie le chapitre 28 des Pirke de Rabbi Eliezer, ayant trait aux quatre empires du songe de Daniel, et dans sa seconde les passages du traité Sanhédrin, traitant du Messie, par exemple :
- le Messie aurait dĂ©jĂ dĂ» venir au Ve siĂšcle. En rĂ©alitĂ©, le temps de lâexil devant ĂȘtre de 400 ans minimum, les Sages voulaient indiquer que le Messie ne pouvait pas venir avant le Ve siĂšcle ;
- le Messie, selon Rabbi Hillel (Heylel, Ă ne pas confondre avec Hillel HaZaqen), serait venu au temps dâĂzĂ©chias. Câest donc, explique Abravanel, que le Sauveur ne sera pas Ă proprement parler oint (ce que signifie « mashiaâh » en hĂ©breu) mais seulement un « prince ». David nâest-il pas appelĂ© « prince » par le prophĂšte ĂzĂ©chiel (37:25 : « Et Mon serviteur David sera leur prince Ă jamais ») ?
Le HĂ©raut du Salut fait de mĂȘme avec les passages bibliques.
Ćuvres
- Tsurot haYessodot (« la Forme des (quatre) Ă©lĂ©ments »), Ćuvre philosophique qui ne figure pas dans la liste des Ćuvres quâil a Ă©tablie vers la fin de sa vie.
- Ateret Zqenim (« le diadĂšme des Anciens ») (dâaprĂšs Proverbes, 17:6)
- Mahzeh ShaddaĂŻ (« la Vision du Tout-Puissant ») (dâaprĂšs Nombres 24:4), Ćuvre disparue, mais quâil Ă©voquait souvent dans ses Ă©crits.
- Rosh Amana (« Principes de la foi ») (dâaprĂšs le Cantique des Cantiques 4:8) oĂč il Ă©numĂšre et dĂ©fend les treize principes de MaĂŻmonide.
- Zebaâh Pessaâh (« le Sacrifice pascal »), commentaire sur la Haggadah de la PĂąque.
- Nahalat Avot (« lâhĂ©ritage des PĂšres »), commentaire du traitĂ© Avot.
- Migdol Yeshuâot (« la forteresse du Salut ») (dâaprĂšs II Samuel 22:51), dĂ©signĂ©e plus gĂ©nĂ©ralement comme la « trilogie messianique ».
- Maâaynei haYeshua (« les Sources du Salut ») (dâaprĂšs IsaĂŻe 12:3), qui est un commentaire sur le Livre de Daniel.
- Yeshuâot Meshiâho (« les annonces salvatrices de Son Messie ») (dâaprĂšs Psaumes 28:8), qui est un commentaire sur les passages de la littĂ©rature rabbinique oĂč il est question du Messie.
- Mashmiâa Yeshuâah (« le HĂ©raut du Salut ») (dâaprĂšs IsaĂŻe 53:7), qui commente lâensemble des passages messianiques dissĂ©minĂ©s dans la Bible.
- Mifâalot Elohim (« les Ćuvres du Tout-Puissant ») (dâaprĂšs Psaumes 66 :5), ouvrage philosophique sur la CrĂ©ation.
- Commentaires bibliques (3 volumes sur la Torah, un sur les Premiers ProphĂštes, un sur les Derniers ProphĂštes, un sur les Ăcrits).
- Responsa Ă SaĂŒl haCohen Ashkenazi, sur 12 questions philosophiques attenant Ă MaĂŻmonide. Il sâagit de son dernier ouvrage.
Notes et références
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, « Abrabanel », dans Dictionnaire universel dâhistoire et de gĂ©ographie Bouillet Chassang, t. 1, Librairie Hachette, (lire sur Wikisource), p. 8.
- CĂ©dric Cohen Skalli, « Don Isaac Abravanel et la question du corps du leader », PardĂšs, vol. 47-48, no 1,â , p. 111 (ISSN 0295-5652 et 2271-1880, DOI 10.3917/parde.047.0111, lire en ligne, consultĂ© le )
- Dans l'introduction de son commentaire au Livre de Josué, il retrace une généalogie succincte de sa famille : « Moi, Isaac fils de Juda (que son nom soit glorifié, homme vaillant et plein de mérites en Israël), fils de Samuel, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Juda d'entre les descendants d'Abravanel, du rameau de Jessé de Bethléem, de la famille de David, chef et autorité pour ma cité. »
- (en) Meyer Kayserling et Louis Ginzberg, « ABRAVANEL, ABARBANEL - JewishEncyclopedia.com », sur www.jewishencyclopedia.com (consulté le )
- (en) Kirstin Downey, Isabella : the warrior queen, Anchor, , 560 p. (ISBN 978-0-385-53411-6, 0-385-53411-6 et 978-0-385-53412-3, OCLC 869881346, lire en ligne), p. 209
- (en) Kirstin Downey, Isabella : the warrior queen, Anchor, , 560 p. (ISBN 978-0-385-53411-6, 0-385-53411-6 et 978-0-385-53412-3, OCLC 869881346, lire en ligne), p. 211
- (en) Abraham Melamed et Menachem Kellner, « Introduction to the Special Issue of Jewish History marking the 500th Anniversary of Isaac Abravanelâs death », Jewish History, vol. 23, no 3,â , p. 219â221 (ISSN 0334-701X et 1572-8579, DOI 10.1007/s10835-009-9090-2, lire en ligne, consultĂ© le )
- Alain Erlande-Brandenburg, « Le polyptyque de Saint-Vincent », Bulletin Monumental, vol. 127, no 2,â , p. 162â163 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Esther Benbassa, « L'expulsion des Juifs d'Espagne », L'Histoire, no 154,â
- (en) Kirstin Downey, Isabella : the warrior queen, Anchor, , 560 p. (ISBN 978-0-385-53411-6, 0-385-53411-6 et 978-0-385-53412-3, OCLC 869881346, lire en ligne), p. 230
- Isaac Abravanel, Commentaire du récit de la création, GenÚse 1 :1 à 6 :8, traduit par Yehouda Schiffers, collection Les Dix Paroles, éditions Verdier.
Annexes
Ćuvres traduites
- Commentaire du récit de la Création, GenÚse chap. 1:1 à 6:8, trad. Yehouda Schiffers, Verdier, 544 p.
- Du Sinaï à la Mishna (Introduction au Traité Avot) présenté, traduit et annoté par Yohanan Lederman, Jérusalem: Institut Bne Issakhar, 1992.
Ătudes sur Abravanel
- Jean-Christophe Attias, Isaac Abravanel, la mémoire et l'espérance, éd. du Cerf (ISBN 2-204-04651-5).
- Roland Goetschel, Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosophe, Ă©d. Albin Michel (ISBN 2-226-06311-0).
- Cet article contient des extraits de l'article « ABRAVANEL, ABARBANEL » par Meyer Kayserling & Louis Ginzberg de la Jewish Encyclopedia de 1901â1906 dont le contenu se trouve dans le domaine public.
Articles connexes
Liens externes
- Biographie fournie d'Isaac Abravanel et de son temps, sur abarbanel.com.
- Extraits du commentaire de la Bible hĂ©braĂŻque d'Abravanel traduits en français et publiĂ©s dans La Bible : traduction nouvelle avec lâhĂ©breu en regard, accompagnĂ© des points-voyelles et des accents toniques (Ś ŚŚŚ ŚŚŚȘ) avec des notes philologiques, gĂ©ographiques et littĂ©raires et les principales variantes de la version des Septante et du texte samaritain ; dĂ©diĂ©e Ă S. M. Louis-Philippe Ier, roi des Français, par Samuel Cahen, Paris, 1831-1851 :
- « PrĂ©face dâAbravanel Ă son commentaire sur IsaĂŻe » (Tome 9, 1838) ;
- « Commentaire dâAbravanel sur les chapitres 34-35 dâIsaĂŻe » (Tome 9, 1838) ;
- « PrĂ©face dâAbravanel sur JĂ©rĂ©mie » (Tome 10, 1840) ;
- « PrĂ©face dâAbravanel sur ĂzĂ©chiel » (Tome 11, 1841) ;
- « PrĂ©face dâAbravanel sur les Douze Petits ProphĂštes » (Tome 12, 1843).
- Ćuvres de Don Isaac Abravanel en hĂ©breu avec le mot-clĂ© Abravanel ou ŚŚŚšŚŚ ŚŚ, sur hebrewbooks.org.
- Ressource relative Ă la musique :
- (en) Grove Music Online
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (de + en + la) Sandrart.net
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :