Jean II (roi de Portugal)
Jean II de Portugal, en portugais JoĂŁo II (surnommĂ© le Parfait, Lisbonne, - Alvor, ) fut le 13e roi de Portugal. Il Ă©tait le fils du roi Alphonse V de Portugal et dâIsabelle de Portugal, reine de Portugal. Jean II succĂ©da Ă son pĂšre aprĂšs son abdication. Cependant, en 1477, Alphonse V reprit le pouvoir et Jean ne redevint roi quâen 1481.
Jean II Le Parfait | |
Portrait du roi Jean II. | |
Titre | |
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Roi de Portugal et des Algarves | |
â (14 ans, 1 mois et 27 jours) |
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Prédécesseur | Alphonse V |
Successeur | Manuel Ier |
Biographie | |
Dynastie | Dynastie d'Aviz branche directe |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lisbonne |
Date de décÚs | |
Lieu de décÚs | Alvor |
PĂšre | Alphonse V de Portugal |
MĂšre | Isabelle de Coimbra |
Conjoint | ĂlĂ©onore de Viseu |
Enfants | Alphonse de Portugal Jean de Portugal |
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Rois de Portugal | |
Ce roi vĂ©cut Ă lâĂ©poque de la rĂ©surrection du droit romain et spĂ©cialement du Code de Justinien rĂ©digĂ© alors que la tyrannie rĂ©gnait Ă Rome. Tous les rois Ă©taient poussĂ©s vers un renforcement de leur autoritĂ© et Jean II fut ainsi un souverain de son temps.
Biographie
Comme prince, Jean II accompagna son pĂšre lors des campagnes en Afrique et fut fait chevalier par Alphonse V aprĂšs la prise d'Assilah (Maroc) en 1471.
DĂ©jĂ dans sa jeunesse, Jean Ă©tait peu populaire parmi la noblesse parce quâil ne paraissait pas ĂȘtre influencĂ© par lâextĂ©rieur et dĂ©testait les intrigues. Les nobles puissants, spĂ©cialement Fernand II, duc de Bragance (un trĂšs riche propriĂ©taire terrien), avaient peur de son arrivĂ©e au pouvoir et dĂšs quâil eut pris le pouvoir on vit quâils avaient raison. AprĂšs son accĂšs au trĂŽne, Jean II prit une sĂ©rie de mesures dans le but de retirer du pouvoir Ă lâaristocratie et le concentrer dans ses mains. Notamment, il imposa lâapprobation par le souverain des droits seigneuriaux terminant ainsi, par une habitude du XVe siĂšcle, une lutte contre les traditions wisigothes maintenues durant la Reconquista et les rĂšgnes alphonsins. Ces mesures avaient aussi pour but dâempĂȘcher les extorsions exercĂ©es par lâaristocratie sur le petit peuple. Rapidement, commencĂšrent les conspirations qui se terminĂšrent par la victoire totale du roi et la mort ou lâexil de ses opposants (1483). La tradition dit que Jean II commenta ainsi le « nettoyage » du pays : « Je suis le seigneur des seigneurs et non le serf des serfs. » AprĂšs ces Ă©vĂ©nements, plus personne, au Portugal, nâosa dĂ©fier le roi qui nâhĂ©sitait pas Ă rĂ©gler les problĂšmes de ses propres mains. Le , le duc de Viseu, prĂ©tendant au trĂŽne, est poignardĂ© Ă SetĂșbal de la main du roi[1]. Jean II Ă©tait donc libre pour gouverner le pays sans plus aucune opposition.
Jean II fut un grand dĂ©fenseur de la politique dâexploration de lâocĂ©an Atlantique commencĂ©e par son grand-oncle lâInfant Dom Henri. Les dĂ©couvertes portugaises furent la prioritĂ© de son gouvernement ainsi que la recherche la route maritime de lâInde. Citons quelques Ă©vĂ©nements de son rĂšgne :
- 1484-Diogo CĂŁo dĂ©couvrit lâembouchure du Congo et explora la cĂŽte de la Namibie.
- 1488-Bartolomeu Dias croisa le cap de Bonne-EspĂ©rance devenant le premier EuropĂ©en Ă naviguer dans lâocĂ©an Indien venant de lâouest.
- 1493-Ălvaro de Caminha commença la colonisation des Ăźles de Saint-TomĂ© et Principe; furent envoyĂ©es des expĂ©ditions par terre vers lâĂthiopie sous le commandement de PĂȘro da CovilhĂŁ.
Une partie des dĂ©couvertes portugaises du rĂšgne de Jean II demeurent inconnues. Beaucoup dâinformations furent gardĂ©es secrĂštes pour des raisons politiques et les archives de cette pĂ©riode furent dĂ©truites durant le tremblement de terre de 1755. Les historiens discutent encore sur lâampleur rĂ©elle de ces dĂ©couvertes suspectant que les navigateurs portugais soient arrivĂ©s en AmĂ©rique avant Christophe Colomb. Ă lâappui de cette hypothĂšse, on cite souvent les calculs prĂ©cis du diamĂštre de la terre faits par les Portugais. Il y avait, au Portugal, Ă la fin du XVe siĂšcle, depuis plus de 80 ans, une Ă©cole de navigation, de cartographie et de mathĂ©matiques oĂč travaillaient les hommes de science les plus habiles de lâĂ©poque. Alors que Christophe Colomb pensait pouvoir arriver aux Indes par la route de lâouest, Jean II connaissait probablement dĂ©jĂ lâexistence dâun continent entre lâEurope et lâAsie au-delĂ de lâAtlantique. Les voyages du mystĂ©rieux capitaine Duarte Pacheco Pereira Ă lâouest du cap Vert furent probablement plus importants que ne le supposent les interprĂ©tations traditionnelles. La dĂ©couverte de l'AmĂ©rique par Christophe Colomb est Ă l'origine des disputes sur la maĂźtrise des mers entre le Portugal et la Castille. Ce fut cette rivalitĂ© qui provoqua la signature du traitĂ© de Tordesillas le . Ce traitĂ© dĂ©finit le mĂ©ridien de Tordesillas et stipula que les terres Ă lâest de cette ligne seraient au Portugal et les autres Ă la Castille.
Mais la division du monde nâĂ©tait pas le seul sujet de discussion entre les royaumes ibĂ©riques. Les Rois catholiques avaient plusieurs filles, mais seulement un fils, Jean, de santĂ© fragile. La fille aĂźnĂ©e, Isabelle, fut mariĂ©e avec le prince Alphonse de Portugal dĂšs son enfance. Alphonse Ă©tait le fils unique de Jean II et, si celui-ci mourait sans hĂ©ritiers, Alphonse de Portugal serait le plus probablement, non seulement lâhĂ©ritier du Portugal mais aussi celui de Castille et dâAragon.
Cette menace sur la couronne espagnole Ă©tait bien rĂ©elle. Les Rois catholiques tentĂšrent, en vain, toutes les voies diplomatiques pour annuler le mariage. Finalement, en 1491, le prince Alphonse mourut Ă la suite d'une chute de cheval durant une course au bord du Tage. La liaison des rois catholiques avec lâaccident nâa jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e mais ce sont eux qui y gagnĂšrent le plus. Durant le reste de ses jours, Jean II tenta, sans succĂšs, dâobtenir la lĂ©gitimation de son fils bĂątard George.
Jean II mourut sans héritier légitime le , à l'ùge quarante ans.
Jean II est mort d'hydropisie mais vu la haine que la noblesse portugaise lui portait, lâhypothĂšse dâun empoisonnement nâa jamais Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e. Avant de mourir, Jean avait choisi Manuel de Viseu, duc de Beja, son cousin germain, beau-frĂšre et fils adoptif, comme successeur.
Il fut enterré dans la chapelle du fondateur de style gothique flamboyant dans le monastÚre de Batalha.
Le surnom « le Prince parfait » est une rĂ©fĂ©rence au Prince de Nicolas Machiavel. Pour ses contemporains, câĂ©tait le « tyran ».
Mariage et descendance
Le [2], il Ă©pousa ĂlĂ©onore de Viseu, princesse de Portugal, sa cousine germaine.
De cette union naĂźtront :
- Alphonse de Portugal (1475-), en 1490 il Ă©pousa Isabelle d'Aragon
- Jean de Portugal (1483-1483)
Il aura Ă©galement un enfant hors mariage :
- George de Lancastre (1481-1550), 2e duc de Coimbra et tige des Lancastre, ducs d'Aveiro
Titre complet
Roi de Portugal et des Algarves, de chaque cÎté de la mer en Afrique et duc de Guinée par la grùce de Dieu
Ascendance
Notes et références
Voie aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :