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Invasion de Rabaul

L'invasion de Rabaul (Opération R), aussi connue sous l'invasion de la Nouvelle-Bretagne, désigne les opérations de débarquement et d'occupation menées en janvier et février 1942 par l'empire du Japon de l'île de Nouvelle-Bretagne, à l'époque dans le territoire de Nouvelle-Guinée sous mandat australien. Elle constitue une défaite stratégique significative des Alliés dans la guerre du Pacifique, les Japonais établissant par la suite sur l'île leur plus grosse base militaire et logistique de Nouvelle-Guinée qui gênera considérablement les communications maritimes entre les États-Unis et l'Australie. Les combats ayant eu lieu sur l'île voisine de Nouvelle-Irlande sont aussi généralement considérés comme faisant partie de cette bataille.

Invasion de Rabaul
Description de cette image, également commentée ci-après
Soldats australiens (centre-droit) traversant une rivière lors de leur retraite, monts Baining, péninsule de Gazelle, fin janvier 1942.
Informations générales
Date 22 janvier-
Lieu Rabaul, Nouvelle-Bretagne, Territoire de Nouvelle-Guinée
Issue Victoire japonaise décisive
Belligérants
Drapeau de l'Australie AustralieDrapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Commandants
Drapeau de l'Australie John ScanlanDrapeau du Japon Shigeyoshi Inoue
Drapeau du Japon Tomitaro Horii
Forces en présence
Drapeau de l'Australie 1 400 hommes (Nouvelle-Bretagne)
Drapeau de l'Australie 130 hommes (Nouvelle-Irlande)
Drapeau du Japon 5 000 hommes (Nouvelle-Bretagne)
Drapeau du Japon 3 000-4 000 hommes (Nouvelle-Irlande)
Pertes
Drapeau de l'Australie 6 pilotes tués, 5 blessés
28 soldats tués
~ 1 000 capturés
Drapeau du Japon 16 tués,
49 blessés

Seconde Guerre mondiale,
Guerre du Pacifique,
Campagne de Nouvelle-Guinée

Batailles

1942 :
1943 :
1944–45 :


Forces en présence

La Nouvelle-Bretagne Ă©tait protĂ©gĂ©e par une garnison hĂ©tĂ©roclite de 1 400 hommes, commandĂ©e par le lieutenant-colonel John Scanlan, dont seulement 716 soldats de l'Australian Army, le reste Ă©tant composĂ© de NGVR ou d'unitĂ©s de milice. L'Ă®le Ă©tait dotĂ©e d'une batterie de dĂ©fense cĂ´tière et d'une batterie de dĂ©fense antiaĂ©rienne. La tâche principale de cette garnison Ă©tait la protection de Vunakana, le principal aĂ©rodrome de la Royal Australian Air Force (RAAF) Ă  proximitĂ© de Rabaul et un point d'amarrage d'hydravions situĂ© non loin, dans la baie de Simpson. Ces sites Ă©taient stratĂ©giques car l'Ă®le Ă©tait la base d'oĂą partaient les avions chargĂ©s d'observer et de surveiller les mouvements japonais dans la rĂ©gion. Le contingent de la RAAF dispose d'une force de frappe rĂ©duite, avec seulement 10 CAC Wirraway disposant d'armement lĂ©ger et quatre bombardiers lĂ©gers Lockheed Hudson. Une unitĂ© commando de 130 hommes a Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e de la garnison principale et Ă©tait chargĂ©e de la dĂ©fense de l'Ă®le voisine de Nouvelle-Irlande.

La force d'assaut japonaise partie de Truk le est constituĂ©e de 9 000 soldats de l'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise, accompagnĂ©s et escortĂ©s par deux porte-avions, le Kaga et Akagi ainsi que de sept croiseurs, quatorze destroyers, ainsi que plusieurs sous-marins et cargos de transport.

La bataille

Les raids aériens nippons sur Rabaul commencèrent dès le . Le , un raid japonais d’envergure estimé à une centaine d'avions frappa la zone, les Australiens envoyèrent huit de leurs avions au cours d'une tentative de réplique dont 6 se virent détruits à l'issue de ces combats sans avoir infligé de dommages aux vagues d'attaques successives japonaises. Un bombardier nippon se vit cependant détruit par le feu intensif de la défense anti-aérienne. Le lendemain, la garnison australienne avertie de l'imminence de l'invasion par un avion de reconnaissance qui a localisé l'important convoi japonais près de Kavieng, s'employa à saboter l'aérodrome après que ses quelques avions encore en état de marche se replièrent vers Lae chargés de blessés.

Le , une force estimĂ©e entre 3 000 et 4 000 soldats impĂ©riaux dĂ©barqua en Nouvelle-Irlande près de la ville de Kavieng sans rencontrer d'opposition, les commandos australiens en poste dans la rĂ©gion ayant vu leurs unitĂ©s dispersĂ©es dans divers postes d'observations. Ces derniers parvinrent malgrĂ© tout Ă  se regrouper et engagèrent de vifs combats près de l'aĂ©rodrome de l'Ă®le dans la journĂ©e avant de dĂ©finitivement se replier dans la jungle.

Le Ă  l'aube, environ 5 000 Japonais dĂ©barquèrent sur 3 plages diffĂ©rentes Ă  leur tour en Nouvelle-Bretagne, près de Rabaul. L'infanterie australienne en place rĂ©ussit Ă  temporairement bloquer l'avance japonaise Ă  l'intĂ©rieur des terres mais, en sous-nombre, se vit finalement contournĂ©e. Le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Scanlan, après avoir perdu le contrĂ´le de l’aĂ©rodrome de Vunakana dans les heures suivantes, ordonna une retraite gĂ©nĂ©rale. Les unitĂ©s australiennes se divisèrent alors en petits groupes et se rĂ©fugièrent dans la jungle. Les Australiens, les semaines suivantes, dĂ©sormais sans aucun ravitaillement et qui n'Ă©taient ni matĂ©riellement ni militairement prĂ©parĂ©s Ă  mener des actions de guĂ©rilla, furent incitĂ©s par des affiches ou des tracts japonais lâchĂ©s par avions Ă  se rendre, alors qu'ils n'Ă©taient Ă  cette Ă©poque pas au courant de la brutalitĂ© des Japonais Ă  l'Ă©gard de leurs prisonniers de guerre. Plus de 1 000 furent ainsi capturĂ©s ou se constituèrent prisonniers. Des initiatives individuelles de civils Australiens parvinrent cependant Ă  en Ă©vacuer environ 450 par la mer entre mars et .

Conséquences

À la suite de la prise du port de Rabaul, les Japonais le transformèrent en une imposante base militaire pour soutenir leurs futures opérations durant la campagne de Nouvelle-Guinée.

Environ 160 prisonniers Australiens furent massacrĂ©s sur l'Ă®le le Ă  coups de fusil ou de baĂŻonnettes. Une importante partie du restant des prisonniers de la bataille de Rabaul moururent lorsqu'un sous-marin amĂ©ricain, l'USS Sturgeon coula au large de Luçon le le Montevideo Maru, navire de transport nippon dans lequel beaucoup d'entre eux se trouvaient. Parmi l'Ă©quipage de 80 japonais et les 1 000 soldats et civils pour la plupart Australiens qui se trouvaient Ă  bord, une vingtaine de marins japonais a survĂ©cu Ă  ce naufrage.

Dès la fin 1943, en raison des intenses raids aĂ©riens alliĂ©s, la puissance de la base japonaise de Rabaul Ă©tait dĂ©jĂ  considĂ©rablement rĂ©duite. En , les AmĂ©ricains dĂ©barquèrent dans l'ouest de la Nouvelle-Bretagne sur Cape Gloucester et Ă  Arawe et rĂ©duisirent encore plus le potentiel militaire de la garnison en place qui se vit progressivement isolĂ©e et cantonnĂ©e dans la pĂ©ninsule de Gazelle et autour de la ville mĂŞme de Rabaul. Les AmĂ©ricains furent remplacĂ©s par les Australiens en qui continuèrent les opĂ©rations en organisant divers dĂ©barquements sur l'Ă®le jusqu'en et Ă  la capitulation du Japon. 69 000 soldats japonais se trouvaient alors encore sur l'Ă®le.

Bibliographie

  • (en) Steven Bullard (traducteur), Japanese Army Operations in the South Pacific Area New Britain and Papua Campaigns, 1942–43, Australian War Memorial, , 106 p. (ISBN 978-0-9751904-8-7, lire en ligne), « Chapter 1-Offensive operations against Rabaul and surrounding strategic areas ».
  • Bruce Gamble, Darkest Hour : The True Story of Lark Force at Rabaul—Australia's Worst Military Disaster of World War II, Zenith Press, , 304 p. (ISBN 0-7603-2349-6, lire en ligne).

Liens externes

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