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Indomptable (1789)

L’Indomptable est un navire de guerre français en service de 1789 à 1805. C'est un vaisseau de ligne de deuxième rang portant 80 canons sur deux ponts.

Indomptable
illustration de Indomptable (1789)
L’Indomptable à Trafalgar, au centre, entre le Fougueux et l'HMS Belle Isle à gauche, le Santa Ana et l'HMS Royal Sovereign.

Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Pavillon de la Marine du Premier Empire Marine impériale française
Chantier naval Brest
Lancement 1789
Armé 1790
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 860 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 59,26 mètres
Maître-bau 15,26 mètres
Tirant d'eau 7,58 mètres
Tonnage 3 868 tonnes
Propulsion voile
Caractéristiques militaires
Armement 86 pièces d'artillerie :
30 canons de 36 livres
32 canons de 24 livres
18 canons de 12 livres
6 caronades de 36 livres
Carrière
Pavillon France
Port d'attache Toulon

Il fut mis sur cale en 1788 et lancé à Brest en 1789 selon les plans de l'architecte naval Jacques-Noël Sané (1740-1831). C'est le deuxième exemplaire des 35 vaisseaux de la classe Tonnant.

Combats sous la RĂ©volution (1793-1799)

Sous les ordres du capitaine de vaisseau Le Mesle, il participe aux combats de Prairial les et , où il s'illustre en endommageant deux puissants adversaires. À la fin du combat, l’Indomptable démâté est remorqué vers Brest[1].

Il est incorporé à l’escadre de la Méditerranée en 1795, où il arbore le pavillon du contre-amiral François Bouvet. L’Indomptable participe ensuite à la tentative de débarquement en Irlande projetée par Hoche qui se solde par un échec.

Sous le Consulat

En 1801, il est impliquĂ© dans les opĂ©rations en mer MĂ©diterranĂ©e : tentatives de franchissement du blocus britannique, actions autour de l'Ă®le d'Elbe et la bataille d’AlgĂ©siras en 1801, durant lequel il sera très endommagĂ©. Rapidement remis en Ă©tat, l’Indomptable fera aussi partie de l'expĂ©dition de Saint-Domingue (1801-1803), qui verra quatre escadres françaises converger et dĂ©barquer une armĂ©e de 32 000 hommes sur l'Ă®le sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Leclerc. L'expĂ©dition sera un Ă©chec sur le terrain. Les soldats sont vaincus par les rĂ©voltĂ©s organisĂ©s en guĂ©rilleros et la maladie. Le , près du Cap-Français, les Français sont vaincus Ă  la bataille de Vertières par le gĂ©nĂ©ral insurgĂ© Dessalines. L'Ă®le proclame son indĂ©pendance sous le nom d'HaĂŻti ; les colons sont chassĂ©s ou massacrĂ©s.

L’Indomptable regagne Toulon. Entre-temps, la paix est signée avec le Royaume-Uni par le traité d'Amiens le .

Service dans la marine impériale

Cette paix est de courte durée. Dès la fin de 1804 Napoléon prépare un débarquement en Angleterre. Son armée d'invasion installée au Camp de Boulogne (la future Grande Armée) attend le soutien des escadres françaises de Méditerranée et de l'Atlantique pour traverser la Manche. Le plan est d'attirer le maximum d'unités des flottes britanniques loin des côtes françaises, puis de faire route vers la Manche et Boulogne. Le , l'escadre de Toulon sous le commandement du vice-amiral Villeneuve appareille pour les Antilles. Cette force comprend onze vaisseaux dont l’Indomptable et huit frégates.

Par chance elle parvient Ă  tromper la vigilance du vice-amiral Nelson, passe Gibraltar sans encombre, se renforce au passage de Cadix de l’Aigle (74 canons) et de six vaisseaux espagnols sous le commandement de l'amiral Gravina, puis de deux autres vaisseaux français, et parvient aux Antilles le . Le plan de NapolĂ©on semble avoir rĂ©ussi. La flotte de Nelson retardĂ©e par des vents contraires pour passer Gibraltar a mis cap sur l'AmĂ©rique. NapolĂ©on attend le regroupement des escadres de l'Atlantique (Rochefort), du Levant (Toulon) et du Ponant (Brest) pour maĂ®triser la Manche oĂą croisent deux escadres d'une trentaine de vaisseaux britanniques, le temps de traverser la Manche avec 150 000 hommes. Fort de ses vingt vaisseaux de ligne, Villeneuve, pourtant pressĂ© par les officiers de l'armĂ©e française de participer Ă  la reprise des Ă®les conquises par les Britanniques, reste inactif pendant un mois, attendant Ganteaume, qui n'a pas dĂ©sirĂ© forcer le blocus de Brest en engageant le combat contre les Britanniques. Tout juste la flotte de Villeneuve, reprend-elle aux Anglais le Rocher du Diamant. Le , Ă  l'annonce de l'arrivĂ©e de la flotte de Nelson aux Antilles, Villeneuve ordonne de reprendre la mer vers l'Europe. L'escadre met cap Ă  l'est le . La traversĂ©e est Ă©prouvante, les vaisseaux sont usĂ©s par des mois de mer, et les Ă©quipages sans doute affaiblis par privations et maladies (les Anglais avaient Ă  la mĂŞme Ă©poque trouvĂ© une parade au scorbut avec des citrons, pratique encore largement ignorĂ©e dans la marine française). Une tempĂŞte Ă  l'entrĂ©e du golfe de Gascogne affaiblit encore la flotte. L’Indomptable perd un mât. Villeneuve refuse d'abandonner l'une de ses plus puissantes unitĂ©s mais la flotte est retardĂ©e et ne parvient pas Ă  rallier Brest avant d'ĂŞtre repĂ©rĂ©e, et le elle se heurte Ă  une escadre anglaise de quinze vaisseaux commandĂ©e par le vice-amiral Calder au large du cap Finisterre. Ce sont les timoniers de l’Indomptable qui annoncent les Anglais. Cette bataille appelĂ©e aussi « combat des quinze-vingt » est indĂ©cise ; Villeneuve ne parvient pas Ă  profiter de sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique. Il perd deux vaisseaux espagnols. MalgrĂ© tout la flotte anglaise a Ă©tĂ© très Ă©prouvĂ©e et se trouve en ordre dispersĂ© face au vent, Ă  la merci de la flotte franco-espagnole. pourtant Villeneuve prĂ©fère renoncer Ă  l'attaquer et mĂŞme Ă  forcer sa route vers Brest, craignant la confrontation avec une seconde escadre britannique, celle de l'amiral Cornwallis positionnĂ©e devant Brest oĂą attend Ganteaume et l'escadre du Ponant. Villeneuve se rĂ©fugie Ă  La Corogne. Enfin après six mois de mer, l'escadre, très Ă©prouvĂ©e, mouille en baie de Cadix. Entretemps le plan d'invasion de l'Angleterre a Ă©tĂ© ajournĂ©, et la Grande ArmĂ©e file Ă  marches forcĂ©es vers le centre de l'Europe et Austerlitz.

Bataille de Trafalgar (1805)

Le vice-amiral Villeneuve sait la colère de Napoléon contre sa flotte et contre son incapacité à appliquer les ordres. Il pressent sa place à la tête de celle-ci condamnée.

Mais il semble peu enclin à quitter Cadix : ses capitaines s'y opposent et tous craignent Nelson. Pourtant il a reçu des ordres de l'amiral Decrès, commandant la marine française, de revenir en mer Méditerranée. Mais seule l'annonce de l'arrivée de son remplaçant, le vice-amiral François Rosily, à Madrid, le , ajoutée au rapport de ses espions signalant seulement six vaisseaux britanniques à Gibraltar, le décide. Le , soudainement partisan du départ, il quitte le port après une rapide préparation de ses navires, et formé en trois colonnes, se dirige sur le détroit de Gibraltar. Le soir même, l’Achille signale dix-huit vaisseaux britanniques à leur poursuite dans le nord-est. Durant la nuit, Villeneuve décide de former sa flotte sur une ligne et de se préparer au combat. L’Indomptable est placé au centre de la ligne entre les vaisseaux espagnols San Justo et Santa Anna, Cette ligne sera coupée en trois : à l’avant par l'escadre de Nelson et en arrière par celle de Collinwood.

L’Indomptable est engagé successivement par les HMS Revenge, HMS Dreadnought et HMS Thunderer. L’Indomptable quitte le combat à la nuit pour Cadix, alors que la tempête menace et interrompt les combats.

Une fin tragique dans la tempĂŞte

Le , il fait partie de l’escadre improvisĂ©e par le capitaine Cosmao-Kerjulien qui mènera de la contre-attaque française depuis Cadix, avec le Pluton, le Neptune, le Rayo, et le San Francisco de AsĂ­s, pour reprendre les navires capturĂ©s par les Britanniques. Ils rĂ©ussirent Ă  reprendre la Santa Ana et l’AlgĂ©siras. Il recueillera les rescapĂ©s du Bucentaure, le vaisseau-amiral de Villeneuve, très Ă©prouvĂ© et abandonnĂ© par les Britanniques dans la tempĂŞte. Ă€ bord de l’Indomptable se trouvent alors plus de 1 200 hommes (Ă©quipage et rescapĂ©s). Durant la nuit, la tempĂŞte le drosse Ă  la cĂ´te. Seuls 150 hommes auront la vie sauve.

Notes et références

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