Rayo (1751)
Le Rayo est un vaisseau de ligne de 80 puis 100 canons en service dans la marine espagnole de 1751 à 1805. Après avoir servi pendant la guerre de Sept Ans et la guerre d'indépendance des États-Unis, il est reconstruit à Cadix et est présent à la bataille de Trafalgar à la suite de laquelle il fait naufrage.
Rayo | |
Type | vaisseau de ligne |
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Classe | Rayo-class ship of the line (d) |
Histoire | |
A servi dans | Marine espagnole |
Commandé | 1748 |
Lancement | 28 juin 1749 |
Armé | 1751 |
Statut | naufragé en 1805 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 55 m |
Maître-bau | 15,8 m |
Tirant d'eau | 7,9 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 80 canons 100 canons en 1805 |
Pavillon | Espagne |
Conception et construction
Commandé en 1748[1], le Rayo est construit à La Havane, en bois des îles, sur les plans de l'architecte naval Gaztañeta[2]. Lancé le [1], il est long de 55 m, large de 15,8 m et son tirant d'eau est de 7,9 m[3].
Lors de sa construction, il est pourvu de deux ponts et armés avec 80 canons. Il est équipé, lors de sa refonte de 1804, d'un troisième pont et de 100 canons[4].
En 1805, son armement est constitué de 30 canons de 36 livres, de 32 canons de 24 livres et de 30 canons de 8 livres[2]. S'ajoutent à ces canons proprement dits, 4 obusiers de 4 livres et 4 caronades de 28 livres[2].
Historique
En , il est envoyé en mission à Gênes puis revient en Espagne et atteint Carthagène le [1]. En 1768, il est mis en bassin de radoub à Carraca et caréné jusqu'en . Alors réarmé, il est désarmé deux ans plus tard en [1]. Il passe de nouveaux en carène en 1776[1].
Guerre d'indépendance des États-Unis
Le Rayo est réarmé le pour participer à la campagne franco-espagnole dans la Manche[1]. Après l'échec du débarquement sur les côtes de Cornouailles, les navires espagnols se replient et le Rayo rejoint Brest le [1].
Rentré à Cadix le , il reste en opération autour de ce port et dans le secteur du cap Saint-Vincent pendant sept mois[1]. De nouveau en opération avec la flotte française pendant deux mois à l'automne 1780, il retourne dans le secteur du cap Saint-Vincent[1]. Recevant un nouveau mât de beaupré en , il opère entre Minorque et la Manche puis alterne, pendant la fin de l'année 1781 et le début de 1782, les campagnes autour du cap Saint-Vincent et les relâches à Cadix[1].
À l'été 1782, le Rayo se rend à Ouessant puis à Terre-Neuve avant de revenir opérer en baie d'Algésiras où les espagnols assiègent Gibraltar[1]. Le , le vaisseau participe à la bataille du cap Spartel mais n'y subit aucun dommage[1].
Renvoyé à Cadix, il y est désarmé le et bénéficie de nouveau travaux de carénage ainsi que du doublage en cuivre de sa coque[1]. Réarmé en , il effectue des missions entre Cadix et Carthagène pendant l'année 1784 puis est de nouveau désarmé fin novembre pour trois mois[1]. Réarmé en , il opère pendant quelques mois entre Port-Mahon et Carthagène puis est de nouveau désarmé[1].
Guerres de la Révolution françaises
Le Rayo ne joue pas de rôle majeur pendant les guerres de la Révolution françaises. Réarmé en , il est de nouveau désarmé le et ne retrouve le service actif qu'en [1]. Il ne participe à aucun combat avant d'être désarmé en 1798 et d'être refondu en profondeur dans les chantiers de Carraca[1].
Campagne de Trafalgar
Le Rayo se trouve à Cadix lorsque la flotte combinée de Villeneuve y entre le [5]. Il est armé avec des équipages improvisés pour pouvoir rejoindre la flotte franco-espagnole[6] et est commandé par Enrique Macdonell[7]. Lors du conseil de guerre du , les officiers alliés insistent sur l'incapacité du Rayo à prendre part efficacement à une bataille[8] ; mauvais voilier, manœuvré par un équipage inexpérimenté, il ne pourra en effet quasiment pas prendre part à la bataille de Trafalgar[4].
Sortie de Cadix les 19 et , la flotte combinĂ©e rencontre la flotte britannique au matin du . CensĂ© se situer Ă l'antĂ©pĂ©nultième position de la ligne de bataille, le Rayo se retrouve dans l'avant-garde après le virement de bord alliĂ©[9]. Mauvais marcheur, le vaisseau espagnol ne parvient pas Ă tenir sa place et se retrouve Ă droite de la ligne de bataille, proche du San Francisco de AsĂs et du HĂ©ros[9]. La ligne alliĂ©e est coupĂ©e par la colonne Nelson en arrière du Rayo, Villeneuve ordonne alors aux vaisseaux de l'avant-garde de virer pour se porter au combat. Le Rayo effectue un virement lof pour lof puis s'Ă©loigne vent arrière[10]. Ă€ la fin de la journĂ©e, il rallie le PrĂncipe de Asturias et rentre Ă Cadix[11].
Comptant seulement 4 tuĂ©s et 14 blessĂ©s sur les 843 hommes de l'Ă©quipage[12] et peu endommagĂ©[7], le Rayo fait partie des vaisseaux qui contre-attaquent le derrière le Pluton du capitaine de vaisseau Cosmao[13]. La Santa Ana et le Neptuno sont repris, mais les conditions mĂ©tĂ©orologiques empirent et le Rayo et le San Francisco de AsĂs sont jetĂ©s Ă la cĂ´te[14]. Les britanniques incendient l'Ă©pave du Rayo[14].
Notes et références
- Fernández-González 2005, p. 17.89
- Monaque 2005, p. 337.
- Monaque 2005, p. 340.
- Monaque 2005, p. 156
- Monaque 2005, p. 224.
- Monaque 2005, p. 225.
- Smith 1998, p. 207
- Monaque 2005, p. 231.
- Monaque 2005, p. 239.
- Monaque 2005, p. 256.
- Monaque 2005, p. 269.
- Monaque 2005, p. 374.
- Monaque 2005, p. 272.
- Monaque 2005, p. 273.
Bibliographie
- (en) Francisco Fernández-González, « Ship structures under sail and under gunfire », dans Technology of the Ships of Trafalgar, Universidad Politécnica de Madrid, (lire en ligne)
- Rémi Monaque, Trafalgar : 21 octobre 1805, Paris/Paris/Paris, Éditions Tallandier, , 393 p. (ISBN 2-84734-236-2)
- (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9)