Guillaume de Vienne
Guillaume IV de Vienne (ou Guillaume II ou III[2]), dit le Sage (vers 1361/1362 - †1437), seigneur de Sainte-Croix, de Seurre (et de Saint-Georges : aujourd'hui faubourg méridional de Seurre, et à Jallanges) et de Montpont, conseiller et chambellan du roi de France et du duc de Bourgogne, gouverneur du dauphin de France, premier chevalier de la Toison d'or, fut l'un des seigneurs les plus distingués des cours de France et de Bourgogne[3].
Guillaume IV de Vienne | ||
Miniature 1473, Statuts, ordonnances et armorial de l’Ordre de la Toison d'or[1] | ||
Surnom | le Sage | |
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Naissance | vers |
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Décès | |
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Origine | Duché de Bourgogne | |
Allégeance | Duché de Bourgogne Royaume de France |
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Grade | Lieutenant-général Capitaine général de Bourgogne |
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Distinctions | Ordre de la Toison d'or | |
Biographie
Fils cadet d'Hugues VI de Vienne et de sa deuxième femme Jeanne de Châteauvillain), Guillaume de Vienne naquit vers la fin du XIVe siècle, de la même famille (mais d'une autre branche) que Jean de Vienne, amiral de France. Guillaume est l'arrière-arrière-arrière-petit-fils d'Hugues IV de Neublans d'Antigny, comte de Vienne (l'amiral Jean étant son arrière-petit-fils).
Il commence sa carrière comme militaire : il est chevalier bachelier lors de la campagne de Flandre en 1382 et participe au « voyage de Barbarie »[5] en 1390 (une sorte de croisade menée par le duc de Bourbon contre le royaume de Tunisie) et à la croisade de Hongrie (Conquête ottomane des Balkans) en 1396 (défaite de Nicopolis).
Il occupe ensuite des postes diplomatiques : il servit avec beaucoup de zèle le duc de Bourgogne, Philippe II le Hardi, qui le nomma son chambellan en 1398, ambassadeur auprès du duc de Milan en 1408. Il le fit son lieutenant-général au siège de Calais en 1406, en le chargeant de garder les frontières de la Picardie.
À la mort du duc Philippe, il continue sa carrière auprès de son fils, Jean sans Peur : conseiller et chambellan en 1405, capitaine général en Picardie et en Flandre en 1406, il participe à la bataille d'Othée (1408) et dirige le siège de Vellexon en 1409.
Guillaume de Vienne fut blessé en 1406, dans une rencontre près du château d'Ardres, voulant secourir son beau-frère.
L'an 1408, il alla au secours de Maastricht. Malgré son zèle pour la maison de Bourgogne, il fut nommé, la même année, grand chambellan du dauphin de France. Dans la période troublée que constitue la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, il est nommé conseiller et chambellan du roi de France en 1412. Il fut commis (1413), avec Régnier Pot, seigneur de La Prugne, gouverneur de Dauphiné, pour aller prendre le gouvernement du Languedoc[6] en la place du duc de Berry, y recevoir le serment des capitaines des villes & châteaux et des consuls, y en établir de nouveaux, et en percevoir tous les émoluments.
Il était en la compagnie de Jean Ier sans Peur, lorsque ce prince fut assassiné à Montereau, en 1419, et fut fait prisonnier par les Armagnacs.
Rendu à la liberté, il resta constamment attaché au service du successeur de Jean sans Peur, le duc Philippe le Bon, qu'il servit avec la même fidélité : nommé conseiller et chambellan, capitaine général de Bourgogne en 1422, il est appelé au conseil étroit (du duc de Bourgogne) en 1425.
Comblé de ses bienfaits, Philippe le Bon le fit premier chevalier de la Toison d'or, lors de l'institution de cet ordre, en 1429, et lui fit de grands biens et honneurs le reste de ses jours.
Il participe encore à la conférence d'Auxerre en 1432 avant de s’éteindre en 1437. Il fut inhumé en l'église des Augustins de Saint-Georges (Côte-d'Or).
Titres
- Seigneur de Saint-Georges (à Seurre et Jallanges) et de Sellières, de Sainte-Croix (au duché de Bourgogne), de Seurre et de Montpont, de Rombois (Rambeau ou Rombeau à Ménétreuil), de Louhans, de Boisjean, de Montrond, de Mervans, de Longepierre, de Navilly, etc. ;
- Seigneur de Joux (1410-1437) ; seigneur de Châtillon-sous-Maîche ;
- Par sa mère Jeanne de Châteauvillain : seigneur d'Arc-en-Barrois.
DĂ©corations
- Brevet no 2 (le 1er étant celui du grand maître fondateur de l'Ordre, Philippe le Bon), de chevalier de l'ordre de la Toison d'or (1430).
Armoiries
Vie familiale
Fils de Hugues VI de Vienne, seigneur de Saint-Georges, et de Jeanne de Châteauvillain, Guillaume épouse en premières noces en 1392, Louise, fille d'Humbert VII de Thoire et Villars, et dont le frère, Humbert de Villars, hérite du titre de comte de Genève[8]. Le couple n’a pas d’enfants.
Le , il se marie en deuxièmes noces avec Marie d'Auvergne, dame de Bussy, fille de Béraud II de Clermont (1333-1399), dauphin d'Auvergne, seigneur de Mercœur et de Bussy (-le-Château, en Champagne, Marne) et de Marguerite (vers 1355-1418), comtesse de Sancerre, dont il eut un fils unique [9] :
- Guillaume V de Vienne dit de Bussy (né vers1401-†1461/1463 à Tours), seigneur de Saint-Georges (à Seurre et Jallanges) et de Sainte-Croix, seigneur de Joux (1437-1454) ; dont postérité de son union avec Alix de Chalon dame de Chagny (†vers 1458), fille de Jean III de Chalon-Arlay, prince d'Orange[10] :
- Ses deux premiers enfants, Jean (vers 1420-1464) puis Marguerite, lui succèdent ; Marguerite de Vienne transmet aux Bade-Hochberg-Neuchâtel les fiefs restés à sa famille, par son mariage en 1447 avec Rodolphe de Hochberg, comte de Neuchâtel, d'où la suite des princes de Neuchâtel ;
- Quant à sa dernière fille, Marie de Vienne dame de Montpont, elle épouse en 1448 Ferry II de Blâmont, d'où les deux avant-derniers sires héréditaires de Blâmont : Claude et Louis de Blâmont, neveux de l'évêque Olry II, le frère cadet de Ferry II.
- Guillaume de Bussy avait aussi un fils naturel, né de Marguerite Espicoux ou Espiaux : Claude de Vienne , sire de Verjux (Postérité de sa femme Antoinette de Saigey/de Sagy dame de Courgengoul)[11] - [12].
Annexes
Bibliographie
- Biographie universelle ancienne et moderne : ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. VAU-VILLA, t. 48, Michaud, (lire en ligne) ;
- Louis Gollut, Les mémoires historiques de la république séquanoise et des princes de la Franche-Comté de Bourgogne, Delahays, (lire en ligne) ;
- Joseph Garnier (archiviste), Chartes de communes et d'affranchissements en Bourgogne, vol. 2, Impr. J.-E. Rabutot, (lire en ligne) ;
- Louis Moréri, Claude-Pierre Goujet et Étienne-François Drouet, Le grand dictionnaire historique : ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane..., Chez les libraires associés, chez Le Mercier, (lire en ligne) ;
- Louis Gollut, Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée ..., Delahays, (lire en ligne) ;
Notes et références
- « collecties.meermanno.nl », Statuts, Ordonnances et Armorial de l’Ordre de la Toison d'or (consulté le ) Historique : Ce manuscrit fut présenté en 1473 par Gilles Gobet, héraut de l’ordre de la Toison d'or à Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et aux autres chevaliers, lors du chapitre de l’ordre tenu à Valenciennes, puis conservé au trésor de la Toison d’or à Bruxelles. Le manuscrit enluminé est maintenant conservé à La Haye, à la Bibliothèque royale (« Koninklijke Bibliotheek »), sous la cote KB 76 E 10, f°39r.; Voir sur commons
- Guillaume doit être numéroté II comme seigneur de Seurre et St-Georges, il est le petit-fils de Guillaume Ier de cette branche de la Maison de Vienne. Devenu l'aîné des Neublans d'Antigny, il est Guillaume III, et son grand-père est Guillaume II : car leur ancêtre Hugues IV, comte de Vienne, était le fils de Béatrice de Mâcon-Vienne et d'Hugues III de Neublans d'Antigny, fils de Guillaume Ier. Mais on a cru qu'un autre Guillaume venait s'intercaler entre le grand-père Guillaume Ier-II et son petit-fils, notre Guillaume II-III, alors numéroté Guillaume IV. Quoique erronée, cette numérotation traditionnelle est restée... (cf. la thèse de Gérard Pelot).
- « Les derniers grands feux (?) d’une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437, volume I : thèse soutenue par Gérard Pelot en décembre 2012, Université de Franche-Comté », sur HAL-Archives ouvertes
- Manuscrit BNF Arsenal 4790.
- On désigne par Barbarie les contrées extérieures aux territoires qui avaient été colonisés par les Romains et où vivaient les "Barbares".
- Biographie universelle ancienne et moderne : ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. VAU-VILLA, t. 48, Michaud, (lire en ligne)
- « toison.d.or.free.fr » (consulté le )
- Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 455.
- Guillaume V de Vienne dit de Bussy
- Histoire généalogique de la maison de Joux, page 74
- « Tableau Généalogique III », sur Les derniers grands feux (?) d’une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437 : thèse soutenue par Gérard Pelot en décembre 2012, Université de Franche-Comté ; en ligne sur HAL-Archives ouvertes
- « Guillaume de Vienne de Bussy », sur Geneanet Pierfit
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « roglo.eu », Guillaume de Vienne (consulté le ) ;
- « toison.d.or.free.fr », Guillaume de Vienne (consulté le ) ;
- « chatel-medieval.fr », Guillaume de Vienne, Seigneur de Saint Georges (consulté le ) ;