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Guerre des mots liée au terrorisme islamiste

La guerre des mots du terrorisme islamiste fait rĂ©fĂ©rence au vocabulaire mĂ©diatique derriĂšre lequel les terroristes islamistes justifient leurs actes. DĂ©voyant le discours islamique et attaquant l'Occident, les terroristes visent les communautĂ©s musulmanes radicalisĂ©es dans lesquelles ils cherchent appui. Le sujet est Ă©tudiĂ© par des politologues, des sociologues et des criminologues, notamment pour le dĂ©construire.

Camion de police devant le Bataclan, le lendemain des attentats terroristes ("attaques bĂ©nies" pour l'État islamique) pendant un concert ("fĂȘte de perversitĂ©" pour l'EI) faisant . 130 victimes ("croisĂ©s tuĂ©s" pour l'EI)[1]

Une guerre des mots

Le terrorisme islamiste fait usage d’une « guerre de mots » [2]. Dans un article intitulĂ© « À propos du Â« terrorisme islamique » et du « camp des dĂ©mocraties », François Burgat considĂšre « les catĂ©gories construites pour reprĂ©senter la confrontation » comme des « piĂšges analytiques »[3] Cette guerre est, pour Alain Dodier, du « domaine de la sĂ©mantique saupoudrĂ©e de propagande (ou inversement). »[4]

Pour Edgar Morin, les termes possĂšdent un sens particulier pour les « mĂ©dias occidentaux » qui tient Ă  « [rĂ©duire] tout islamique Ă  un islamiste et tout islamiste Ă  un terroriste potentiel, ce qui empĂȘche de percevoir le visage complexe de l'islam »[5] Pour Jenny Raflik, « La thĂšse du "choc des civilisations" [...] contribuait Ă  transformer l'action terroriste en djihad et la lutte antiterrorisme en guerre dĂ©fensive. InsufflĂ©e par la politique amĂ©ricaine, l'Ă©volution du vocabulaire faisant passer la terrorisme du domaine de la criminalitĂ© Ă  celui de la guerre... »[6] Le refus d’employer des termes liĂ©s Ă  l’islam est aussi choisi afin d’éviter les amalgames et de rechercher un apaisement[2] - [7]. Plusieurs journaux ont publiĂ© des lexiques simplificateurs sur les termes utilisĂ©s[8]. « De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les Ă©lites libĂ©rales amĂ©ricaines ont systĂ©matiquement refusĂ© de reconnaĂźtre la dimension religieuse du mouvement terroriste islamiste auquel l'Occident fait face, insistant plutĂŽt sur son caractĂšre criminel ou ses origines socioĂ©conomiques. »[9]. Cette guerre de mot est aussi prĂ©sente Ă  l’étranger. Ainsi, le conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© H.R. McMaster dĂ©conseille l’usage des termes « terrorisme islamique radical » celui-ci pouvant gĂȘner les relations avec les pays alliĂ©s musulmans[10]. Ainsi, le prĂ©sident Obama refusait d'« associer "terrorisme" et "islamisme" ». Pour les RĂ©publicains, ce refus est « un aveu de faiblesse, une incapacitĂ© Ă  dĂ©signer l'ennemi et une façon d'Ă©viter le problĂšme. »[11] Pour Pascal Bruckner, il est interdit de parler d'"islamisme" ou d'"islam radical" dans certaines universitĂ©s amĂ©ricaines[12].

À l'inverse, cette guerre est aussi utilisĂ©e par les courants islamistes. Pour Jacques Drillon, les totalitarismes modifient le vocabulaire pour « supprimer la dĂ©notation, au profit de la connotation. » et ainsi empĂȘcher le raisonnement. « Les tĂȘtes pensantes de l’islamisme [...] ont mis une bombe sous chaque mot du vocabulaire. »[13]

De mĂȘme, le terme "radicalisation" est souvent associĂ© aux terroristes islamistes et fait aussi l'objet de discussions sĂ©mantiques. Antoine Jardin, ingĂ©nieur de recherche au CNRS, estime ainsi qu'« il ne s’agit pas d’un concept scientifique rigoureux. « RadicalitĂ© » est devenu un mot fourre-tout pour dĂ©signer vaguement ce qui est perçu comme une menace non maĂźtrisĂ©e et un label hasardeux des politiques publiques dans un contexte de montĂ©e de la violence djihadiste depuis les attentats commis en France par Mohammed Merah en 2012 »[14].

Cette guerre des mots concerne aussi la dĂ©nomination du groupe "Ă©tat islamique" [4] Pour Pierre-AndrĂ© Taguieff, la guerre des mots touche aussi la notion d"islamophobie". « Les islamistes ont intĂ©rĂȘt Ă  faire croire que les anti-islamistes sont « islamophobes ». »[15] Cette notion crĂ©e une forme d'autocensure[9].

Vocabulaire utilisé par les courants islamistes

Plusieurs organisations islamistes qualifient leurs opérations de « résistance contre une force d'occupation ». Ainsi, Hamas est un acronyme de « harakat al-muqùwama al-'islùmiya » signifiant « mouvement de résistance islamique ». Le drapeau du Hezbollah porte la slogan « al-muqāwamah al-islāmīyah fī lubnān » qui signifie « la résistance islamique au Liban ». En Irak, plusieurs organisations (d'inspiration politique ou religieuse) mÚnent une guérilla contre les forces militaires américaines[16].

De plus certaines personnes dĂ©signĂ©es comme islamistes (par exemple Abbassi Madani et Mohammad Hussein Fadlallah) soutiennent que l'islam et l'islamisme sont une mĂȘme chose et que le terme qui les dĂ©finit le mieux est musulman[17].

« En langue arabe Ă©galement, islamisme, qui se traduit par islamiyya, n’a pas forcĂ©ment une connotation fondamentaliste ou violente, et dĂ©signe Ă  la fois l’islamisme et ce qui est islamique en gĂ©nĂ©ral »[18] Sauf en AlgĂ©rie, « la langue arabe n'a pas forgĂ© d'unitĂ© lexicale pour exprimer le concept actualisĂ© d'"islamisme" ». Cette langue prĂ©fĂšre utiliser des Ă©noncĂ©s comme "fondamentalisme islamique" ou "extrĂ©misme islamique"[19].

Pour Romain Caillet, le djihadisme utilise un arabe mĂ©diĂ©val, peu utilisĂ© de nos jours. Ainsi, « Hijra : employĂ©e Ă  l’époque contemporaine, notamment dans la presse, pour traduire «immigration», ou «émigration», en faisant rĂ©fĂ©rence aux mouvements des populations du Sud de la MĂ©diterranĂ©e vers l’Europe, la Hijra signifie dans un contexte religieux l’émigration d’un pays non-musulman vers une terre d’Islam » ou plus particuliĂšrement, pour l'État Islamique, vers une terre de Djihad. De mĂȘme, le terme de Ribat qui signifie "Ă©difice fortifiĂ©, du tour de guet ou fortin jusqu’à la forteresse, situĂ© prĂšs des frontiĂšres ou sur les cĂŽtes maritimes" signifie pour les jihadistes "monter la garde sur la ligne de front."[20]

Des définitions diverses

"Terrorisme" et "violence politique"

« Les politistes Alex Schmidt et Berto Jongman identifient 109 dĂ©finitions du terrorisme explicitement diffĂ©rentes. »[21] Pour le TLfi, le terrorisme est l'« Ensemble des actes de violence qu'une organisation politique exĂ©cute dans le but de dĂ©sorganiser la sociĂ©tĂ© existante et de crĂ©er un climat d'insĂ©curitĂ© tel que la prise du pouvoir soit possible. »[22] - [23]

Le concept de violence politique est utilisĂ© en sciences sociales et politiques pour faire rĂ©fĂ©rence Ă  « des destructions [ou] des atteintes physiques dont le but, le choix des cibles ou des victimes, la mise en Ɠuvre et/ou l'effet ont une signification politique [et] tendent Ă  modifier le comportement des protagonistes dans une situation de nĂ©gociation »[24] - [25]. L'usage du concept de « violence politique » a pour objectif de prendre de la distance par rapport au caractĂšre lĂ©gitime ou non de son expression pour au contraire se focaliser sur son caractĂšre coercitif (l'usage de la force ou sa menace) et sur les moyens pour la rĂ©guler.

"Islamisme" et "islamiste"

DĂ©finition comme synonyme de l'islam

Le TLFi dĂ©finit l'islamisme comme la "religion des musulmans[26]. Le terme « islamisme » est de crĂ©ation française et l'usage de ce mot est attestĂ© en français depuis le XVIIIe siĂšcle, oĂč Voltaire l'utilise Ă  la place de « mahomĂ©tisme » pour signifier « religion des musulmans » (ce qu'on nomme dĂ©sormais « islam »)[27].Cet usage n'a plus cours. Le substantif « islamisme » reste cependant utilisĂ© dans cette acception de « islam » dans l'adaptation française dans les annĂ©es 1960 du livre de John Alden Williams, L'Islamisme[28], et mĂȘme dans l'Ă©dition corrigĂ©e en 1995 du livre de Ali Merad, L'Islam contemporain[29].

DĂ©finition comme radicalisme religieux

Le sociologue Dominique Baillet considÚre que le terrorisme islamiste est une « interprétation néofondamentaliste qui s'éloigne du Coran et donc de l'islam »: pour lui, la charia ne justifierait pas un massacre en période de paix[30]. Selon Abdennour Bidar, « « islamiste » désigne proprement ce qui dans cette civilisation relÚve d'un radicalisme religieux[31]. »

DĂ©finition politique de l'islamisme

Le terme « islamisme » est rĂ©apparu en France Ă  la fin des annĂ©es 1970 pour rĂ©pondre Ă  la nĂ©cessitĂ© de dĂ©finir les nouveaux courants posant une interprĂ©tation politique et idĂ©ologique de l'islam et les diffĂ©rencier de l'islam en tant que foi[17]. Pour l'islamologue Bruno Étienne[note 1], l'acception actuelle du mot, qu'il est Ă©galement possible d'appeler « islamisme radical », peut se rĂ©sumer comme l'« utilisation politique de thĂšmes musulmans mobilisĂ©s en rĂ©action Ă  l'« occidentalisation » considĂ©rĂ©e comme agressive Ă  l’égard de l’identitĂ© arabo-musulmane »[27], cette rĂ©action Ă©tant « perçue comme une protestation antimoderne » par ceux qui ne suivent pas cette idĂ©ologie[27].

Pour Lynne Franjié, le terme "islamique" possÚde comme trait sémantique /politique/. La différence avec le terme "islamiste" est lié à son aspect violent. Pour elle, « force est de constater que ces trois équivalents dont l'objet de flottements en français et en anglais. »[19]

"Islamique"

DĂ©finition religieuse

Le TLFi définit le terme par "Relatif à l'islam"[note 2] - [32] Dans Le jihadisme : Le comprendre pour mieux le combattre, David Benichou, Farhad Khosrokhavar et Philippe Migaux écrivent que« l'expression de « terrorisme islamique », [...] signifie au sens propre « terrorisme musulman » »[33],

DĂ©finition civilisationnelle

Selon Abdennour Bidar, « le mot « islamique » dĂ©signe simplement en effet ce qui relĂšve de la civilisation de l'islam : philosophie islamique, art islamique, religion islamique, etc. [...]. Le « totalitarisme islamiste » ne peut donc pas ĂȘtre qualifiĂ© en mĂȘme temps d'« islamique », ou bien c'est la civilisation mĂȘme de l'islam qui est associĂ©e Ă  ce totalitarisme
[31] »

Autre définition

Pour Olivier Roy, les adjectifs « musulman » et « islamique » ne sont pas synonyme, musulman dĂ©signant un fait et islamique dĂ©signant une intention, comme dans le cas de l’état islamique, « État qui fait de l'islam le fondement de sa lĂ©gitimitĂ© »[34].

"Djihadisme"

Le mot « jihadisme » a Ă©tĂ© adoptĂ© dans le monde islamique comme la moins mauvaise option pour dĂ©signer les groupes comme Al-QaĂŻda qui ont un intĂ©rĂȘt exclusif pour le cĂŽtĂ© violent du jihad. Le terme est utilisĂ© par les mĂ©dias arabes et aussi par les milieux du contre-terrorisme oĂč il dĂ©signe les musulmans sunnites qui utilisent la violence pour poursuivre leurs buts politiques universalistes[35].

Dans Le jihadisme : Le comprendre pour mieux le combattre, David Benichou, Farhad Khosrokhavar et Philippe Migaux écrivent que« L'expression de « terrorisme jihadiste » est plus claire, dÚs que l'on prend acte qu'elle s'appuie sur une vision réinventée de l'islam, d'autant que ces actes de terreur sont commis par des individus qui se revendiquent du jihadisme. »[33] Ce terme est utilisé par le gouvernement français pour sa plateforme stop-djihadisme[36].

Usages et critiques des termes

"Terrorisme"

Dans le cas dans le contexte du conflit israélo-palestinien, le terme "terrorisme" participe à une délégitimation de l'adversaire. Ainsi, des commentateurs qualifient la lutte armée palestinienne de terrorisme, lui attribuant ou non une cause religieuse, tandis que les Palestiniens et leurs soutiens y voient une résistance contre Israël qui occupe indûment une partie de leurs territoires[37] - [38].

À la suite des attentats des annĂ©es 2010, certains journaux comme la BBC, refusĂšrent d'utiliser le terme de "terroriste" en raison de sa charge politique. « We try to avoid describing anyone as a terrorist or an act as being terrorist. What we try to do is to say that ‘two men killed people in an attack on the office of a satirical magazine’. That’s enough, we know what that means and what it is. »[39] Ce refus de nommer le danger se retrouve aussi bien dans la presse que chez les experts ou chez les hommes politiques[40].

Pour François Burgat, « la notion de « terrorisme islamique » est sans doute la moins bonne possible pour dĂ©signer, si rĂ©elles soient-elles, les dĂ©chirures les plus graves du tissu politique mondial. Le label « terrorisme » sert trop souvent Ă  disqualifier unilatĂ©ralement la violence de l'autre. »[41] A l'inverse, pour certains, les termes “attentat” et “terroriste” possĂšdent un aspect "positif" ou "hĂ©roĂŻques"[42].

"Islamiste", "islamique"

Usage des termes

Le terme de "terrorisme islamique" est utilisĂ© dans le monde de la recherche[43] - [44] - [note 3] et dans le monde politique[45] - [46] - [47]. Cet usage est minoritaire[note 4]. À l'inverse, en anglais, l'usage de l'expression "islamic terrorism" est majoritaire[48]. Pour Fatih Yamac, « Alors que les autoritĂ©s Ă©tatiques utilisent plutĂŽt des expressions comme le terrorisme Ă  caractĂšre religieux ou de motif religieux, les chercheurs n’hĂ©sitent pas Ă  le qualifier de terrorisme religieux, islamiste ou islamique – juif – chrĂ©tien. »[49]. Le terme « terrorisme musulman » est utilisĂ© plus rarement[50].

Critiques du terme "terrorisme islamique"

L'usage de ce terme est rejeté et vivement critiqué par nombre de chercheurs, intellectuels, journalistes et hommes politiques qui soulignent son inexactitude sémantique et dénoncent les effets néfastes d'un tel usage[51]. Dans Le jihadisme : Le comprendre pour mieux le combattre, David Benichou, Farhad Khosrokhavar et Philippe Migaux écrivent que« l'expression de « terrorisme islamique », qui signifie au sens propre « terrorisme musulman », paraßt bien réductrice quand on se rend compte que ce phénomÚne a causé largement plus de victimes chez les musulmans que parmi les peuples d'autres confessions. »[33]

Ainsi, Semih Vaner estime que « le terrorisme « islamique » n'existe pas. Existe un terrorisme (des terrorismes) pour la rĂ©sistance (pas toujours au sens noble du terme, hĂ©las, mais les difficultĂ©s commencent dĂ©jĂ , comment dĂ©terminer la noblesse et la lĂ©gitimitĂ© de la rĂ©sistance), mais surtout pour la lutte pour le pouvoir politique et Ă©conomique. La religion est une façade. Il s'agit de regarder ce qu'elle cache. [
] Il ne s'agit nullement de sous-estimer la rĂ©alitĂ© d'un phĂ©nomĂšne terroriste, mais il n'est pas rĂ©ductible Ă  sa dimension « islamique » qu'instrumentalise une idĂ©ologie politique se voulant « islamiste » aux fins de justifier son action violente[52]. »

Bien qu'utilisant le terme de "terrorisme islamique", pour François Burgat, « L'appellation « islamique » est une autre invitation à
 y voir le moins clair possible : elle nourrit la propension naturelle Ă  « thĂ©ologiser » plus que nĂ©cessaire l'origine des tensions politiques au Proche-Orient et dans le monde. La dĂ©signation de l'autre par sa seule appartenance 'islamique' conduit ici Ă  surdĂ©terminer, trĂšs unilatĂ©ralement, la variable religieuse supposĂ©e expliquer l'origine des rĂ©sistances qui se dĂ©veloppent dans le monde[41]. »

Philippe-Joseph Salazar, dans son essai sur le terrorisme djihadiste Paroles armées, récompensé par le prix Bristol des LumiÚres, livre l'analyse suivante :

« Lapsus rĂ©vĂ©lateur du refoulĂ© islamique « EI », « État islamique », rĂ©pĂštent mĂ©dias et politiciens. Un adjectif rĂ©siste en effet Ă  cet affolement rhĂ©torique : « islamique ». Personne ne dit « État islamiste ». Et pourtant le discours public s’éreinte Ă  distinguer entre les bons, les « islamiques », et les mĂ©chants, les « islamistes ». Mais le Califat est rĂ©solument « islamique ». Car c’est notre obsession panique Ă  user de « terroriste » qui sĂšme le trouble et nous conduit Ă  dire « islamique » au lieu d’« islamiste ». Comme nous ne maĂźtrisons pas le substantif, nous nous rabattons sur les qualificatifs et qualifiants, qui Ă  leur tour nous glissent entre les mains, et nous nous retrouvons Ă  user du terme que nous cherchions Ă  refouler dans le discours officiel et politique : « islamique ». Le « terroriste » est un « terroriste islamique », il est islamique, et le Califat incarne donc le « terrorisme islamique ». C’est l’État islamique. Et le seul. Un Ă©change symbolique a eu lieu : focalisĂ© sur « terroriste », notre code de nomination a laissĂ© passer « islamique ». Nous sommes piĂ©gĂ©s[53]. »

Pour la sociologue et spĂ©cialiste de l'islam politique Amel Boubekeur, « malgrĂ© les rĂ©ticences de certains Ă  parler de terrorisme islamique car la matrice religieuse au sein de laquelle il s’inscrit n’est pas l’orthodoxie dominante ou parce que sa thĂ©orisation est impossible, la notion d’un type de terrorisme islamiste distinct a acquis une grande crĂ©dibilitĂ© depuis le 11 septembre. Dans ce discours, le terrorisme est une vaste catĂ©gorie qui peut inclure de nombreux actes de violence, gĂ©nĂ©ralement tous liĂ©s Ă  l’islam, aux musulmans ou aux arabes. » Elle souligne que « la mise en usage du terme terrorisme islamiste, c’est-Ă -dire comme explicitement liĂ© Ă  l’islam, a d’abord Ă©tĂ© le fait d’auteurs qui se prĂ©sentent avant tout comme « experts du terrorisme islamiste » souvent amĂ©ricains tels que David Rapoport », et conclut que « cette essentialisation du terrorisme comme Ă©manant de l’islam, outre de permettre l’occupation de niches professionnelles pour ses auteurs, permet Ă©galement de considĂ©rer ces phĂ©nomĂšnes de violences comme externes Ă  la culture europĂ©enne, Ă  ses valeurs et son environnement politique. »[21]

Critiques des termes "islamisme" et "terrorisme islamiste"

Le concept d'« islamisme » a Ă©tĂ© critiquĂ©, notamment par Thomas Deltombe qui le qualifie de «catĂ©gorie infiniment Ă©lastique », «qu’aucun expert ne se risque Ă  dĂ©finir autrement que par des formules creuses», et qui « permet d’unifier toute une sĂ©rie de mouvements, de courants ou de personnalitĂ©s sous une mĂȘme banniĂšre, indĂ©pendamment de leurs objectifs, de leurs modalitĂ©s d’action et des contextes politiques, historiques et gĂ©ographiques dans lesquels ils s’inscrivent. »[54] Critiquant Ă©galement l'usage fourre-tout du mot « islamiste » dans les grands mĂ©dias, Pierre Tevanian Ă©crit que « le terme n’a pas de sens prĂ©cis : dans ses usages dominants en tout cas, il ne signifie rien d’autre que « mauvais musulman ».»[55]

Pour Pierre AndrĂ© Taguieff, « Parler de "l'islam" ou de "l'islamisme" est une commoditĂ© de langage, qui donne prise Ă  des interprĂ©tations essentialistes naĂŻves ou intĂ©ressĂ©es »[56]« UtilisĂ© de plus en plus frĂ©quemment dans le langage courant, le terme islamisme est chargĂ© d’une forte ambiguĂŻtĂ© et est sujet Ă  maintes confusions. »[18] Michael Barry « [aimerait] bannir complĂštement le terme islamiste. » et souhaiterais parler d'« extrĂȘme droite islamique »[57] « Les sciences humaines se mĂ©fient de cette terminologie [d'islamisme] et prĂ©fĂšrent parler d’islam radical. [...] Elles insistent sur la dimension politique de l’islamisme. L’appellation d’islamisme, imposĂ©e par les moyens d’information, nĂ©cessite donc beaucoup de prudence. Elle recouvre au mieux une mouvance aux contours flous... »[58]

Ainsi, pour Olivier Roy, le concept d’islamisme a fait l’objet d’une « mĂ©diatisation outranciĂšre »[59] Classifier l’islamisme est compliquĂ© puisqu’il n’est pas homogĂšne, certains groupes n’ayant pas de « projet politique cohĂ©rent » par exemple. Des termes comme " post-islamisme" ou "nĂ©ofondamentalisme" sont parfois utilisĂ©s[34]. Pour certains chercheurs, l’islamisme est une catĂ©gorie conceptuelle inventĂ©e par les politologues et copiĂ©e du monde politique occidental [34]. Il s'agit d'un concept simplificateur[60]. Pour Pierre-AndrĂ© Taguieff, « il y a des islams et des islamismes ; parler de « l'islam » ou de « l'islamisme » est une commoditĂ© de langage ». L'islamisme n'est pas toujours violent[15].

Pour Pierre AndrĂ© Taguieff, « L'islam n'est pas l'islamisme, mais ce dernier n'est pas Ă©tranger Ă  l'islam. Il en constitue l'un des visages. »[56] Pour Michel Tardieu, le terme "islamisme" est devenu « aujourd'hui par abus de langage un -isme de rejet »[61] Pour Richard Prasquier, « parler d’islamisme radical, ce n’est pas parler de l’islam, ce n’est pas non plus parler d’islamisme, ce dernier terme Ă©tant entendu comme synonyme d’islam politique ». Pour l’auteur, le terme de « salafisme djihadiste » est souvent prĂ©fĂ©rĂ© par les spĂ©cialistes[62].

Certains auteurs critiquent l'assimilation du terrorisme Ă  l'islamisme.« l’islamisme ne saurait toutefois pas ĂȘtre assimilĂ© au terrorisme. S’il est vrai que cette idĂ©ologie portait le germe de la dĂ©rive terroriste, cette dĂ©rive n’était pas nĂ©cessaire. »[18] Pour Erdogan, le terme "terrorisme islamiste" lui-mĂȘme n'est pas adaptĂ©, associant le terroriste et l'islam[63].

La journaliste Rokhaya Diallo s’indigne de l’utilisation qui est faite du terme en France : « ce qui me dĂ©range, c’est que pour toutes les autres religions on dit juste extrĂ©miste. LĂ  le mot est construit Ă  partir du mot islam, ça laisse penser que les deux sont intrinsĂšquement liĂ©s. La langue française est suffisamment riche pour que l’on puisse trouver un autre terme ». Elle remarque que l’on « parle de juifs orthodoxes, pas de judaĂŻstes. C’est pareil pour les chrĂ©tiens intĂ©gristes avec les Ă©vangĂ©listes »[64].

"Djihadisme"

Pour Jarret Brachman (en), le « jihadisme » est un terme maladroit et controversé qui réfÚre au courant de la pensée extrémiste islamiste, qui demande l'utilisation de la violence de façon à chasser toute influence non-islamique des territoires traditionnellement musulmans, ceci pour établir une gouvernance véritablement islamiste fondée sur la charia[65]. Le terme contient le mot « djihad » qui, pour la plupart des musulmans, est le fondement d'une vie pieuse mais qui pour certains consiste à faire la guerre pour la défense de l'islam[66].

Autres termes disputés

"Guerre"

Le terme mĂȘme de guerre fait dĂ©bat quant Ă  son utilisation. Alors qu'il Ă©tait peu usitĂ©, ce mot est utilisĂ© par le prĂ©sident Hollande Ă  la suite des attentats du . Selon un conseiller de l'ÉlysĂ©e, «MĂȘme si on n’est plus dans la dĂ©finition d’une guerre classique armĂ©e contre armĂ©e, aucun mot n’est choisi au hasard au sein du cabinet prĂ©sidentiel» [67] - [68]

AprĂšs l’attentat du , Hollande utilise davantage le terme d’attentat terroriste pour ne pas «valoriser l’ennemi qui se nourrit du retentissement mĂ©diatique donnĂ© Ă  ses actions et espĂšre entraĂźner des rĂ©pliques»[67]. Pour Irene Hernann, « Se dire en Ă©tat de guerre quand on parle d’attaques terroristes n’est donc pas une description neutre »[69]. Le terme "guerre" sous-entend une confrontation d'armĂ©es et une certaine reconnaissance de l'armĂ©e comme attribut rĂ©galien d'un adversaire[70]

"Rebelles"

Dans le cadre de la guerre en Syrie, l'opposition, composée entre autres de djihadisme, est réguliÚrement désignée par le terme « rebelle ». « L'utilisation de ce mot, pourtant assez neutre est parfois comprise, dans le contexte du conflit syrien, comme une volonté de cacher la réelle nature des groupes que le terme englobe. »[71]

"Radicalisation"

AprĂšs les attentats qui touchent la France en 2015, des chercheurs spĂ©cialistes de l'islam et du monde arabe s'opposent quant Ă  l'interprĂ©tation du phĂ©nomĂšne djihadiste. D'un cĂŽtĂ©, le politologue Olivier Roy estime que ce dernier n'est pas la consĂ©quence d'une « radicalisation de l’Islam », mais d'une « islamisation de la radicalitĂ© », l'Islam reprĂ©sentant l'une des derniĂšres offres politiques disponibles « sur le marchĂ© de la rĂ©volte radicale »[72]. Sa thĂšse est soutenue par l'anthropologue Alain Bertho[73] mais contredite par les politologues François Burgat[74] et Gilles Kepel[75].

François Burgat y voit « une Ă©niĂšme expression de ce mal qui ronge depuis des dĂ©cennies notre capacitĂ© Ă  construire une perception rationnelle de cet islam que l’on dit « politique » mais dont on s’évertue ensuite, sous d’innombrables prĂ©textes, Ă  dĂ©politiser – comme le fait l’approche culturaliste – les motivations supposĂ©es de ses acteurs »[74]. Gilles Kepel dĂ©juge la notion mĂȘme de radicalisation, qu'il prĂ©sente comme une « prĂ©notion [...] d’origine amĂ©ricaine », « diffusĂ©e aprĂšs les attentats du 11 septembre 2001 », « port[ant] la marque de l’école amĂ©ricaine des choix rationnels », qui aurait pour corollaire « la peur de « l’islamophobie » » : selon lui, « le couple « radicalisation - islamophobie » empĂȘche de penser la maniĂšre dont le jihadisme tire profit d’une dynamique salafiste conçue au Moyen-Orient et porteuse d’une rupture en valeurs avec les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes »[75].

Antoine Jardin, ingĂ©nieur de recherche au CNRS, estime qu'« il ne s’agit pas d’un concept scientifique rigoureux. « RadicalitĂ© » est devenu un mot fourre-tout pour dĂ©signer vaguement ce qui est perçu comme une menace non maĂźtrisĂ©e et un label hasardeux des politiques publiques dans un contexte de montĂ©e de la violence djihadiste depuis les attentats commis en France par Mohammed Merah en 2012 »[14].

"Islamophobie"

Pour Pierre AndrĂ© Taguieff, « Les islamistes ont intĂ©rĂȘt Ă  faire croire que les anti-islamistes sont "islamophobes", qu'ils seraient donc des "racistes" anti-musulmans, et, plus largement, que tout examen critique de l'islam ou du monde musulman exprime une "islamophobie" plus ou moins dissimulĂ©e. »[56]

Des opposants au concept soulignent que le terme mĂ©lange la critique d'une religion Ă  celle de ses adeptes. Ainsi pour RĂ©gis Debray, l'usage du terme islamophobie s'apparente Ă  un chantage qui amalgame la critique d'une religion avec l'injure faite aux fidĂšles de cette religion[76]. Pour le politologue spĂ©cialisĂ© de l'islam Gilles Kepel, l'islamophobie « est un concept rĂ©cent qui repose sur une ambiguĂŻtĂ© dans la mesure oĂč il se prĂ©sente comme le symĂ©trique de l’antisĂ©mitisme. Alors que la lutte contre l'antisĂ©mitisme criminalise ceux qui s'attaquent aux juifs sans empĂȘcher pour autant la libre critique des textes sacrĂ©s, le combat contre l'islamophobie fait de toute rĂ©flexion critique sur l'islam un interdit absolu. L'ambiguĂŻtĂ© entretenue par le CCIF et certaines associations antiracistes qui tendent Ă  confondre antisĂ©mitisme et islamophobe est donc une imposture. La lutte contre l'islamophobie consiste Ă  faire encore que la vision la plus rigoriste de l'islam ne puisse plus ĂȘtre mise Ă  distance, y compris par les musulmans eux-mĂȘmes, lesquels, le cas Ă©chĂ©ant, se font traiter d'apostats »[77].

Nom de l'État islamique

En 2012, l'État islamique commence Ă  s'Ă©tendre en Syrie et le , il devient l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) (en arabe Ű§Ù„ŰŻÙˆÙ„Ű© Ű§Ù„Ű§ŰłÙ„Ű§Ù…ÙŠŰ© في Ű§Ù„ŰčŰ±Ű§Ù‚ ÙˆŰ§Ù„ŰŽŰ§Ù…, al-dawlah al-islāmiyya fi-l-Êżirāq wa-al-shām, littĂ©ralement « État islamique en Irak et dans le Cham »), en anglais ISIS (Islamic State of Iraq and Sham), parfois dĂ©signĂ© par l'acronyme arabe Daech (en arabe ۯۧŰčŰŽ, DÄÊżiĆĄ [ˈdaːʕiʃ ], en anglais Daesh) utilisĂ© par ses opposants

À partir de l'Ă©tĂ© 2014, certains États refusent de qualifier le mouvement d'« État islamique », lui dĂ©niant ainsi la dĂ©nomination d'État et tout caractĂšre islamique. Les États-Unis continuent d'utiliser les acronymes ISIS ou ISIL. En septembre, le gouvernement français est le premier Ă  adopter le terme de « Daech » (translittĂ©ration française) ou « Daesh » (translittĂ©ration anglaise) pour qualifier l'EI[78] - [79] - [80] - [81]. Laurent Fabius, ministre français des Affaires Ă©trangĂšres, dĂ©clare le Ă  l'AssemblĂ©e nationale : « Je vous demande de ne plus utiliser le terme d'État islamique, car cela occasionne une confusion entre islam, islamistes et musulmans. Il s'agit de ce que les Arabes appellent Daesh et que j'appellerai pour ma part les Ă©gorgeurs de Daesh »[82].

L'acronyme « Daech » apparaĂźt pendant la guerre civile syrienne et est employĂ© pour la premiĂšre fois par des opposant syriens sur la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision saoudienne Al-Arabiya. Selon Wassim Nasr, cette appellation est ensuite institutionnalisĂ©e par d'autres chaĂźnes arabes car elle occulte les termes « État » et « islamique » et possĂšde une connotation pĂ©jorative, car Daesh ressemble au mot arabe daes (« celui qui Ă©crase du pied ») et dahes (« celui qui sonne la discorde ») en rĂ©fĂ©rence Ă  la guerre de Dahis et El Ghabra[83] - [84].

Mathieu GuidĂšre dĂ©clare en aoĂ»t : « Cet État islamique n’est pas un État et il n’est pas islamique. Pour des mĂ©dias et des politiques, continuer Ă  l’appeler ainsi revient Ă  participer Ă  une vaste usurpation d’identitĂ©. La seule maniĂšre Ă  laquelle je puisse penser pour dĂ©signer, correctement, objectivement, ce groupe serait juste l’organisation al-Baghdadi[85]. »

Cependant pour le chercheur Romain Caillet : « L'acronyme Daech est un terme impropre et pĂ©joratif, utilisĂ© par les opposants Ă  l'État islamique. L'expression a Ă©tĂ© popularisĂ©e par le mĂ©dia Al-Arabiya. La chaĂźne qatarie Al Jazeera n'utilise d'ailleurs plus ce terme. Si, en langue arabe, il peut y avoir une lĂ©gitimitĂ© Ă  l'employer, son utilisation en français est clairement idĂ©ologique[78]. » Pour lui, aucune raison ne justifie de ne pas utiliser le nom "Ă©tat islamique"[86].

MichĂšle LĂ©ridon, directrice de l'information de l'Agence France-Presse (AFP), explique sur son blog en que son agence de presse a dĂ©cidĂ© de ne plus employer l'expression « État islamique » et de lui prĂ©fĂ©rer celui de « organisation État islamique » ou « groupe État islamique ». Ceci pour deux raisons : « Un, il ne s’agit pas d’un vĂ©ritable Etat, avec des frontiĂšres et une reconnaissance internationale. Et deux, pour de nombreux musulmans, les valeurs dont se rĂ©clame cette organisation ne sont en rien islamiques ». Le terme de « Daech », jugĂ© peu comprĂ©hensible, n'est pas non plus retenu[87].

Wassim Nasr, journaliste spĂ©cialiste des questions djihadistes Ă  France 24 estime que « l'emploi de l'acronyme arabe “Daesh” pour dĂ©signer l'État islamique risque d’ĂȘtre contre-productif et se retourner contre ses inventeurs. Ceci notamment du fait qu'il se rapproche trop phonĂ©tiquement du terme de “Daes” qui dĂ©signe “celui (personne ou entitĂ©) qui foule ou Ă©crase de son pied” ». Le journal français Le Point a dĂ©cidĂ© pour sa part de parler d'« organisation État islamique » mais pas de « Daesh » afin de ne pas « servir la propagande des djihadistes tout en conservant notre objectivitĂ© de journaliste »[83]. À partir de , le mensuel français Le Monde diplomatique dĂ©cide d'adopter la dĂ©nomination d'Organisation de l’État islamique (OEI), « parce que l’on n’a pas affaire Ă  un État »[88]. La chaĂźne de tĂ©lĂ©vision qatarie, Al Jazeera, prĂ©fĂšre pour sa part de parler d'« organisation de l'État » (en arabe ŰȘÙ†ŰžÙŠÙ… Ű§Ù„ŰŻÙˆÙ„Ű©, tandhim ad-dawla)[89].

En , David Cameron, Premier ministre britannique, demande aux mĂ©dias de son pays de ne plus parler de « Islamic state » mais plutĂŽt de « ISIL » (qui signifie Islamic State of Iraq and the Levant) ou « so-called Islamic state » (le soi-disant État islamique) car « ce n'est pas un État islamique. Ce que c'est, c'est un effroyable rĂ©gime barbare. C'est une perversion de l'Islam »[90] - [91]. Une lettre signĂ©e par 120 dĂ©putĂ©s britanniques est adressĂ©e Ă  la BBC pour lui demander de cesser d'utiliser le terme d'« État islamique » et de lui prĂ©fĂ©rer celui de « Daesh », la BBC refuse, avançant son impartialitĂ©[92] - [93].

AprĂšs les attentats du 13 novembre 2015 en France, le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain John Kerry utilise l'acronyme « Daech »[94], qu'il avait occasionnellement employĂ© au cours de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[95].

Les partisans de l'utilisation de l'acronyme « Daesh » affirment qu'il est supposément abhorré[96] par les djihadistes en ce qu'il serait insultant en arabe[97].

Le gouvernement canadien utilise officiellement la dĂ©nomination « État islamique », qu'il considĂšre comme « entitĂ© » terroriste susceptible de voir ses biens saisis, bloquĂ©s ou confisquĂ©s[98].

Notes et références

Notes

  1. Bruno Étienne dit partager cette dĂ©finition avec d'autres spĂ©cialistes comme Gilles Kepel et François Burgat.
  2. "Religion des musulmans, prĂȘchĂ©e par Mahomet et fondĂ©e sur le Coran" TLFi : Islam.
  3. Une recherche sur le moteur de recherche cairn.info indique 337 articles contenant l'expression "terrorisme islamique" [09/05/2017]
  4. Fréquence égale à env. 50 % de celle de « terrorisme islamiste » dans les publications indexées par Ngram Viewer, env. 90% sur le catalogue BNF, env. 126% sur le catalogue du CCFr.

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