Grossesse transgenre
La grossesse transgenre est la gestation d'un ou de plusieurs embryons ou fĆtus par des personnes trans. Si elle est une rĂ©alitĂ© pour des hommes trans et des personnes non binaires assignĂ©es femmes Ă la naissance, elle n'est que thĂ©orique concernant les femmes trans.
Hommes trans
Certains hommes transgenres peuvent devenir enceints s'ils ont pu prĂ©server leurs ovaires et leur utĂ©rus[1] - [2]. MalgrĂ© le traitement hormonal, la grossesse et l'accouchement sont gĂ©nĂ©ralement les mĂȘmes que les femmes cisgenres. Toutefois, les hommes enceints sont souvent soumis Ă des prĂ©jugĂ©s, la grossesse Ă©tant traditionnellement considĂ©rĂ©e comme exclusivement fĂ©minine. Selon l'Ă©tude « Transgender Men Who Experienced Pregnancy After Female-to-Male Gender Transitioning » par le CollĂšge AmĂ©ricain des ObstĂ©triciens et GynĂ©cologues[3], il y a un manque de sensibilisation, de services et d'assistance mĂ©dicale pour les hommes enceints, ce qui peut conduire Ă de mauvais accĂšs aux soins prĂ©nataux. En outre, l'Ă©tude a Ă©galement montrĂ© que certaines personnes ont expĂ©rimentĂ© une dysphorie de genre et des sentiments d'isolement dus aux changements importants lors de la grossesse tels que l'hypertrophie des seins, une diffĂ©rence de considĂ©ration sociale, une mauvaise perception de leur identitĂ© de genre. Les termes utilisĂ©s pour dĂ©crire les hommes au cours de la grossesse ont notamment Ă©tĂ© : « Papa », « Transporteur », et « Parent gestationnel », pour affirmer que la grossesse peut aussi ĂȘtre une expĂ©rience masculine.
Fertilité
Lâutilisation dâun traitement hormonal par les hommes transgenres pourraient causer des problĂšmes de fertilitĂ©, de fĂ©conditĂ© et altĂ©rer le dĂ©veloppement du fĆtus[4]. Toutefois, il nâexiste pour lâinstant que peu dâĂ©tudes sur le sujet[4]. La prise de testostĂ©rone provoquant lâarrĂȘt du cycle menstruel, il Ă©tait cru que cela empĂȘcherait Ă©galement la grossesse[4]. Toutefois, des cas de grossesses involontaires sont documentĂ©s[4].
Contexte légal
En France, jusqu'Ă 2016, la loi imposait la stĂ©rilitĂ© des personnes trans avant qu'elles puissent effectuer un changement d'Ă©tat civil ; depuis, s'il n'y a pas de loi interdisant la grossesse aux hommes trans, leur droit effectif Ă tomber enceint reste trĂšs limitĂ© : jusque 2021, ils ne pouvaient bĂ©nĂ©ficier d'une procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e, celle-ci Ă©tant limitĂ©e aux couples cisgenres hĂ©tĂ©rosexuels, puis, Ă partir de 2021, aux femmes seules et aux couples lesbiens et hĂ©tĂ©rosexuels, en excluant explicitement les hommes trans[note 1] - [5]. Aux Ătats-Unis, la situation varie trĂšs fortement d'Ătat Ă Ătat, certains exigeant des opĂ©rations de rĂ©attribution sexuelle qui provoquent la stĂ©rilitĂ©[6].
MĂ©diatisation de grossesses
Matt Riz, un homme transgenre, a enfanté un fils nommé Blake en [7] grùce aux dons de sperme de trois amis cisgenres au cours d'une relation avec l'écrivain transgenre Pat Califia.
Thomas Beatie, un autre homme trans, a donné naissance à trois enfants. Il a choisi de devenir enceint aprÚs l'annonce de la stérilité de sa femme Nancy, grùce à un don de sperme cryogénique et une seringue ; le processus global ayant été réalisé à la maison. Thomas a écrit un article sur l'expérience dans The Advocate[2]. The Washington Post a développé l'histoire le , quand le blogueur Emil Steiner a appelé Beatie le premier homme « légalement » enceint[8], en référence à certains états ayant reconnu juridiquement Beatie en tant qu'homme[1] - [2]. En 2010, le Guinness World Records a reconnu Beatie comme le « First Married Man to Give Birth » (premier homme marié à accoucher)[9]. Beatie a donné naissance à une fille nommée Susan Juliette Beatie, le [10] - [11]. Barbara Walters a annoncé la deuxiÚme grossesse de Beatie sur The View[12], et Beatie a donné naissance à un garçon nommé Austin Alexander Beatie, le [13]. Beatie a donné naissance à son troisiÚme enfant, un garçon, nommé Jensen James Beatie, le [14] - [15].
Yuval Topper, un homme transgenre israélien, a donné naissance à un enfant le [16].
Femmes trans
Les personnes ayant Ă©tĂ© assignĂ©es homme Ă la naissance n'ont gĂ©nĂ©ralement pas naturellement l'anatomie permettant le dĂ©veloppement embryonnaire et fĆtal[18]. La question thĂ©orique de la grossesse extra-utĂ©rine (grossesse Ă l'extĂ©rieur de la cavitĂ© utĂ©rine), pour les personnes n'ayant pas naturellement l'anatomie le permettant, a Ă©tĂ© abordĂ©e par les spĂ©cialistes du domaine de la mĂ©decine, qui soulignent que la notion d'implantation extra-utĂ©rine, bien que thĂ©oriquement plausible, n'a jamais Ă©tĂ© tentĂ©e et qu'il serait difficile de la justifier, mĂȘme pour les femmes cisgenres, en raison des risques encourus pour la santĂ© de la mĂšre et de l'enfant[19] - [20].
Robert Winston, l'un des pionniers de la fĂ©condation in vitro, a dit au Sunday Times que « la grossesse masculine serait certainement possible » par l'implantation d'embryon dans l'abdomen ; le placenta Ă©tant attachĂ© Ă un des organes internes tel que le cĂŽlon et, plus tard, livrĂ© par cĂ©sarienne[21] - [22] - [23]. L'implantation d'embryon extra-utĂ©rine le long de la paroi abdominale, et ainsi la croissance du placenta, pourrait cependant ĂȘtre trĂšs dangereuse et potentiellement mortelle Ă l'accouchement ; il est donc peu probable qu'elle soit Ă©tudiĂ©e chez l'ĂȘtre humain[21] - [24].
Notes et références
Notes
- Ainsi, une femme cis en couple avec un homme cis peut bénéficier d'une PMA, mais pas un homme trans en couple avec une femme
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Transgender pregnancy » (voir la liste des auteurs).
- Labor of Love website.
- Thomas Beatie, « Labor of Love: Is society ready for this pregnant husband? ».
- Alexis D. Light, Juno Obedin-Maliver, Jae M. Sevelius et Jennifer L. Kerns, « Transgender men who experienced pregnancy after female-to-male gender transitioning », Obstetrics and Gynecology, vol. 124, no 6,â , p. 1120â1127 (ISSN 1873-233X, PMID 25415163, DOI 10.1097/AOG.0000000000000540, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Juno Obedin-Maliver et Harvey J Makadon, « Transgender men and pregnancy », Obstetric Medicine, vol. 9, no 1,â , p. 4â8 (ISSN 1753-495X et 1753-4968, DOI 10.1177/1753495X15612658, lire en ligne, consultĂ© le )
- Rachel Vincent, « Exclusion des hommes trans de la PMA pour toutes: le Conseil constitutionnel juge la loi conforme », sur Libération (consulté le )
- (en) Carla A Pfeffer, « Trans Pregnancy: An International Exploration of Transmasculine Practices of Reproduction », Law and Policy Review,â (lire en ligne)
- NNDB Pat Califia http://www.nndb.com/people/573/000118219/
- Thomas Beatie: The First Man to Give Birth?
- «First Married Man to Give Birth », Guinness World Records 2010 edition, page 110.
- (en) « The Pregnant Man Gives Birth », sur PEOPLE.com, (consulté le )
- (en) James Orr, « 'Pregnant man' transsexual American Thomas Beatie has given birth to a baby girl », sur the Guardian, (consulté le )
- « Pregnant man pregnant again ». www.meeja.com.au. 2008-11-14.
- « 'Pregnant Man' Gives Birth Again ».
- "First known transgender man to give birth delivers third child". perth now. 2010-08-03.
- (en) Wendy Carpenter, « âPregnant manâ Thomas Beatie splits from wife », sur yahoo.com, Yahoo Entertainment, (consultĂ© le ).
- (en) Neri Brener, « Israeli man gives birth », Ynetnews,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Why Is There a Pregnant Man Emoji? », sur Emojipedia, (consulté le )
- Sur les exceptions, voir notamment la Lettre aux auteurs de ce journal sur un événement extraordinaire dans le Journal historique et politique (GenÚve) du 20 février 1775, p. 296-299.
- William Leith (2008-04-10).
- Dick Teresi (1994-11-27).
- "Babies borne by men 'possible'".
- Meryl Rothstein (2005-07-31).
- « Men can have babies; Study still in infancy though: Expert ».
- (en-US) David Mikkelson, « Male Pregnancy », sur Snopes.com, (consulté le )