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Gestes de premiers secours

Les gestes de premier secours dĂ©signent l'ensemble des techniques utilisĂ©es par une personne, quel que soit son niveau de formation, afin de stabiliser ou maintenir l'Ă©tat d'une autre personne atteinte d'un trouble plus ou moins grave pouvant menacer son Ă©tat de santĂ©. Ces gestes peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s en attente d'un moyen de secours en renfort tel que les pompiers, le SAMU... (par exemple un arrĂȘt cardiaque ou une hĂ©morragie) ou bien suffire Ă  palier au problĂšme sans d'autre intervenant extĂ©rieur (par exemple un saignement de nez).

En France, l'adoption des « comportements qui sauvent » a été labellisé grande cause nationale en 2016 par le premier ministre[1], portée par trois acteurs associatifs : les pompiers de France, la Croix-Rouge et la Protection civile. Il existe de nombreuses formations de premiers secours, permettant de former quasiment à tout ùge (les initiations et les formations d'éveils commençant dÚs 3 ans, et dÚs 10 ans pour une formation diplÎmante[2]) . Leur longueur dépend du niveau visé, les plus courtes durant 1 h 30 (l'initiations aux premiers secours[3]), et certaines jusqu'à 35 h (le PSE1 par exemple[4])

MalgrĂ© un net regain d'intĂ©rĂȘt aprĂšs les attentats de Paris en 2015[5], la population française reste bien moins formĂ©e que ses voisins allemands, hollandais ou italiens, avec seulement 20 % de la population qui dĂ©clare ĂȘtre formĂ©e de premiers secours[6]. Dans les pays scandinaves, ce taux monte Ă  plus de 90 %[2].

Les Ă©tapes pour porter secours

Lorsqu'une situation nĂ©cessite de porter secours Ă  une ou plusieurs personnes, certaines Ă©tapes doivent ĂȘtre respectĂ©es afin d'ĂȘtre plus efficace dans son action, mais aussi assurer la sĂ©curitĂ© des personnes prĂ©sentes, aussi bien du(des) intervenant(s) que de(s) la victime(s). Ces Ă©tapes, enseignĂ©es lors des formations de premiers secours, sont les suivantes[7] :

  1. La protection : assurer la sécurité de la zone et des personnes. Cette action a pour but d'éviter le suraccident (il s'agit, par exemple de baliser un accident de la route) ou de blesser l'intervenant (par exemple, couper l'électricité lors d'une intervention sur une personne électrisée) ;
  2. Le bilan : Ă©valuer l'Ă©tat de(s) la victime(s). Cette action permet de dĂ©cider quels gestes de secours devront ĂȘtre entrepris, mais permet aussi de recueillir les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires pour transmettre le bilan au SAMU (situation, nombre de victimes, plaintes exprimĂ©es
) ;
  3. L'alerte : alerter un service d'urgence. Par cette action, la personne qui intervient s'assure qu'un renfort secouriste ou médical se mettra bien en route pour prendre en charge la victime. Pour savoir quel numéro appeler en fonction du pays et de la situation, voir l'article spécifique : numéro d'appel d'urgence ;
  4. Réaliser les gestes d'urgences. DerniÚre étape du porter secours, la réalisation de toutes les autres actions avant cette derniÚre permet d'assurer un maximum de chance et de rapidité dans la prise en charge de la victime.

À noter que dans certaines urgences, ces Ă©tapes peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es en simultanĂ©es afin d'apporter la meilleure rĂ©ponse possible dans le temps le plus bref : par exemple, lors d'un arrĂȘt cardiorespiratoire, l'intervenant va rĂ©aliser l'alerte (ou faire rĂ©aliser) en mĂȘme temps qu'il dĂ©marre la rĂ©animation cardiopulmonaire.

Urgences Ă©videntes

Les urgences Ă©videntes sont des situations oĂč le tĂ©moin peut voir du premier coup d'Ɠil que la personne risque de mourir. L'action doit ĂȘtre immĂ©diate, elle est synthĂ©tisĂ©e en quatre Ă©tapes : protĂ©ger (soi-mĂȘme, la victime et le lieu pour Ă©viter un sur-accident, examiner (Ă©tablir un bilan de la santĂ© de la ou les personnes, alerter (les secours en sachant transmettre le bilan Ă©tabli, le lieu et son identitĂ©) et secourir (en demandant les consignes Ă  suivre au moment de l’alerte).

HĂ©morragies

Une hĂ©morragie est un Ă©coulement de sang en dehors du systĂšme circulatoire. C'est une dĂ©tresse Ă©vidente car une perte de sang importante va conduire au dĂ©cĂšs de la victime. En effet, le sang sert Ă  transporter l'oxygĂšne vers les organes (dont le cƓur et le cerveau), s'il n'y a plus assez de sang, les organes ne peuvent plus fonctionner et meurent. Il faut donc stopper l'hĂ©morragie.

Une hĂ©morragie externe est un saignement abondant (c'est-Ă -dire imbibant un mouchoir en quelques secondes) qui s'Ă©coule par une blessure visible. Un appui manuel sur la blessure est la meilleure solution pour stopper une hĂ©morragie externe (on bouche le trou). Parfois, il est impossible d'appuyer manuellement, ou bien cet appui est inefficace. Dans ce cas-lĂ , on peut comprimer l'artĂšre (le tuyau qui amĂšne le sang) contre un os en appuyant Ă  travers la peau, entre le cƓur et la blessure — c'est la compression Ă  distance (point de compression - supprimĂ© dans le RN de 2007 - ou garrot).

L'hémorragie interne : dans ce cas, la blessure se trouve à l'intérieur du corps. On ne peut bien entendu pas constater cette hémorragie, mais cela se décÚlera par des signes extérieurs. Cette situation est considérée en premiers secours comme un malaise grave.

L'hémorragie extériorisée : c'est du sang s'écoulant par un orifice naturel : bouche (crachats, vomissements de sang), oreille, nez, anus, urÚtre, vagin en dehors de rÚgles. Comme la blessure est cachée (le sang vient de l'intérieur du corps), on ne peut pas intervenir, la seule solution consiste à mettre la victime au repos, à prévenir les secours et à la surveiller en attendant le médecin. Dans le cas de crachats ou de vomissements de sang, on essaiera de les conserver (dans une bassine, un sac plastique) pour les montrer au médecin.

Note

L'hĂ©morragie peut passer inaperçue dans un premier temps, par exemple, elle est cachĂ©e par les vĂȘtements. Ceci montre l'importance de bien questionner la victime sur les circonstances, de la palpation et de la surveillance de la victime.

Victime consciente qui s'Ă©touffe

Le cas est le suivant : la personne a avalĂ© un objet, cet objet empĂȘche totalement le passage de l'air vers les poumons. Si on ne libĂšre pas le passage de l'air, la personne risque de mourir en quelques minutes, sans doute avant l'arrivĂ©e des secours. Il existe donc des mĂ©thodes de dĂ©sobstruction des voies aĂ©riennes.

Les signes sont les suivants :

  • la personne porte ses mains Ă  sa gorge ;
  • aucun son ne sort, elle ne peut pas parler ni tousser ;
  • elle fait des efforts pour respirer, garde la bouche ouverte, mais l'air ne passe pas.

Il faut dans un premier temps donner cinq grandes claques dans le dos : le but est de stimuler la toux qui va Ă©jecter le corps Ă©tranger. Pour un adulte ou un enfant de plus d'un an, on penche la personne en avant (pour faciliter l'Ă©jection), on met sa main sur la poitrine de la victime (pour Ă©viter qu'elle ne tombe lorsque l'on donne les coups), et on tape avec le plat de la main entre les omoplates.

Si cette technique est inefficace, il faut alors remplacer la toux. On va venir comprimer les poumons pour provoquer une surpression qui va dĂ©loger l'objet, c'est la mĂ©thode de Heimlich. Pour cela, on se place contre le dos de la victime, on met un poing fermĂ© dos vers le haut sur son ventre, juste au-dessus du nombril, on place son autre main par-dessus le poing et on tire cinq fois vers soi et vers le haut (forme de virgule). Ainsi, on pousse les viscĂšres sous les poumons, ce qui crĂ©e la surpression. Si la mĂ©thode ne marche pas, on recommence (5 claques dans le dos puis 5 fois la mĂ©thode d'Heimlich) jusqu'Ă  la rĂ©ussite ou l'arrĂȘt respiratoire. Dans ce cas, on regardera s'il est possible d'enlever l'objet. Si cela est impossible, on procĂ©dera au bouche Ă  nez + massage cardiaque externe (MCE)

Si l'on ne peut pas comprimer le ventre (par exemple sur une femme enceinte ou personne obÚse), on comprime la poitrine en appuyant au milieu du sternum (compressions thoraciques similaires à la réanimation cardiopulmonaire).

Sur un enfant, on réalisera la technique avec précaution.

Sur un nourrisson (bĂ©bĂ© de moins d'un an), les techniques se rĂ©alisent comme suit. Pour les claques dans le dos (mĂ©thode de Mofenson), on s'assied, on place le bĂ©bĂ© Ă  plat-ventre Ă  cheval sur notre avant-bras, la main maintenant la tĂȘte, on pose l'avant-bras sur notre cuisse, et on donne cinq tapes sur le dos. Si l'objet se dĂ©coince, il faut alors venir le chercher dĂ©licatement. Sinon, on retourne le bĂ©bĂ© pour le placer sur le dos sur notre autre avant-bras, on place l'avant-bras sur notre cuisse, et l'on appuie cinq fois avec deux doigts sur le sternum (mĂ©thode similaire aux compressions thoraciques de la rĂ©animation cardiopulmonaire). Comme prĂ©cĂ©demment, si l'objet est dĂ©coincĂ©, il faut aller le chercher dĂ©licatement, sinon, on recommence (cinq tapes dans le dos puis cinq compressions thoraciques) jusqu'Ă  la rĂ©ussite.

Dans tous les cas, on demandera un avis médical (appel au 15), en effet, la personne devra subir un examen médical.

Notez que si une personne tousse, elle n'est pas en danger de mort puisque l'air passe. L'objet est coincĂ© mais laisse l'air passer. Tout geste pourrait faire bouger l'objet et il pourrait alors venir empĂȘcher totalement le passage de l'air. Dans ce cas, il faut au contraire ne pas toucher Ă  la personne. On la laisse dans la position qu'elle adopte (le plus souvent assise), on la rassure, on l'encourage Ă  tousser et on prĂ©vient les secours.

Le mieux est quand mĂȘme d'Ă©viter que l'accident n'arrive
 C'est l'importance de la prĂ©vention. Pour les bĂ©bĂ©s, Ă©viter de laisser traĂźner de petits objets, attentions aux cacahuĂštes, n'acheter que des jeux aux normes europĂ©ennes et adaptĂ©s Ă  l'Ăąge du bĂ©bĂ©. Pour les adultes, bien couper sa nourriture et la mĂącher avant d'avaler.

Urgences vitales constatées par le bilan

Victime inconsciente qui respire

La victime ne bouge pas, elle ne rĂ©agit ni lorsqu'on lui touche la main, ni lorsqu'on lui parle. AprĂšs lui avoir dĂ©grafĂ© les vĂȘtements (cravate, col, ceinture, bouton du pantalon) et basculĂ© prudemment sa tĂȘte en Ă©levant son menton, on perçoit un souffle d'air et on voit le ventre ou la poitrine se lever et se baisser.

Cette situation peut ĂȘtre due Ă  une maladie, Ă  un choc sur la tĂȘte, Ă  une intoxication ou Ă  un manque d'air.

Une personne inconsciente n'a ni tonus musculaire, ni rĂ©flexe de survie (notamment pas de toux, pas de dĂ©glutition). L'Ă©piglotte (clapet qui sert normalement Ă  empĂȘcher les aliments de passer dans les voies respiratoires) pend mollement, il faut donc que la tĂȘte reste en bascule pour maintenir l'Ă©piglotte ouverte. Par ailleurs, si la personne est Ă  plat-dos, la salive va s'accumuler dans le fond de la gorge, gĂȘnant le passage de l'air ; son estomac va se vider (le muscle qui ferme l'estomac n'a plus de tonus) et le contenu (dont les sucs gastriques, acides) va venir dans les poumons.

Pour cette raison, toute personne inconsciente, qui respire et qui est Ă  plat-dos doit ĂȘtre tournĂ©e sur le cĂŽtĂ©, en position latĂ©rale de sĂ©curitĂ© (PLS). Dans cette position, la personne est couchĂ©e sur le cĂŽtĂ© en chien de fusil, la bouche tournĂ©e vers le bas (ce qui permet au liquide gastrique de s'Ă©couler), la tĂȘte en bascule (ce qui maintient l'Ă©piglotte ouverte). Il existe une mĂ©thode permettant de limiter les risques d'aggravation de blessure mais ce qui importe, c'est la position finale, pour prĂ©server la respiration.

Si la personne (inconsciente) est Ă  plat ventre, il faut la retourner et dĂ©tecter la respiration comme expliquĂ© plus haut. Si la victime respire, il faudra alors placer la victime en position latĂ©rale de sĂ©curitĂ© (GNR PSC ). Si la personne est assise dans une voiture, il suffit de la laisser assise en maintenant sa tĂȘte en bascule prudente.

Dans tous les cas, il faut prévenir les secours, et contrÎler en permanence que la personne continue de respirer.

Attention aux gasp. On pense que la victime respire, mais en réalité elle ne respire pas. Une respiration normale est réguliÚre et silencieuse.

La victime ne respire pas

La victime est inconsciente (pas de mouvement, pas de rĂ©action au toucher ni Ă  la parole), et aprĂšs avoir dĂ©grafĂ© ses vĂȘtements et basculĂ© sa tĂȘte, on ne perçoit ni souffle, ni mouvement du ventre ou de la poitrine.

Il faut alors chercher le pouls : fémoral (dans l'aine) ou carotidien (dans le cou).

Cette situation peut ĂȘtre due Ă  une maladie, Ă  un choc sur la tĂȘte, Ă  une intoxication, Ă  un manque d'air ou Ă  une Ă©lectrocution.

Les organes, dont le cerveau et le cƓur, ne sont plus alimentĂ©s en oxygĂšne, la victime risque donc de mourir. C'est donc une urgence vitale, il faut immĂ©diatement prĂ©venir les secours, puis pratiquer la rĂ©animation cardiopulmonaire (RCP) afin d'alimenter le cerveau en oxygĂšne.

Si la victime ne respire plus mais a un pouls, il faut la ventiler : 15 insufflations d'air par minute (bouche Ă  bouche).

Si la victime n'a pas de pouls, il faut la masser : massage cardiaque externe au rythme de 100 par minute. Si un défibrillateur automatique externe (DAE), semi-automatisé (DSA) ou entiÚrement automatisé (DEA) est à proximité, aller immédiatement le chercher et l'installer sur la victime.

Les normes ERC (Conseil europĂ©en de rĂ©animation) donnent, pour l'adulte, une approche diffĂ©rente. Dans la majoritĂ© des cas, chez un adulte, l'arrĂȘt cardiaque sera indĂ©pendant de l'arrĂȘt respiratoire, en d'autres termes, c'est l'arrĂȘt cardiaque qui prĂ©cĂšdera et provoquera l'arrĂȘt respiratoire. Partant de cette constatation, on considĂšrera donc que dĂšs qu'il y a arrĂȘt respiratoire, il y a arrĂȘt cardiaque et on ne prendra pas le pouls. On entamera tout de suite une RCP au rythme de 30 compressions thoraciques externes pour deux insufflations.

Le schéma sera donc :

  1. Sécurité ;
  2. VĂ©rification de la conscience ;
  3. Appel Ă  l'aide ;
  4. VĂ©rification de la ventilation ;
  5. Appel du SAMU - réanimation cardiopulmonaire - utilisation du défibrillateur (semi-)automatisé.

À noter que les normes dĂ©crites par l'ERC font l'objet de mises Ă  jour rĂ©guliĂšres en fonction des avancĂ©es de la recherche, en vue de les amĂ©liorer.

Situations pouvant Ă©voluer vers une urgence vitale

Malaise

Un malaise est un « mal Ă  l'aise », une sensation pĂ©nible ressentie par la victime (consciente), et qui traduit un mauvais fonctionnement de l'organisme ; il peut ĂȘtre provisoire ou durable, survenir soudainement ou progressivement. Contrairement aux traumatismes et blessures, on ne peut pas en dĂ©terminer la cause.

La personne elle-mĂȘme peut ne pas ĂȘtre consciente de ce malaise, cela se verra alors par des signes extĂ©rieurs (dĂ©sĂ©quilibres, pĂąleur, tremblements ou gestes mal coordonnĂ©s, respiration irrĂ©guliĂšre ou spasmodique, discours devenant incohĂ©rent, manque de rĂ©action aux stimuli usuels, la personne semblant soudainement « absente »). Le malaise peut avoir comme origine une maladie connue ou ignorĂ©e, un accident prĂ©cĂ©dent dont les consĂ©quences ont Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es, ou une intoxication, voire le dĂ©but d'un arrĂȘt cardiaque ou un choc d'origine diabĂ©tique (ces deux affections ont des consĂ©quences vitales graves si elles ne sont pas traitĂ©es rapidement, car la personne n'en a pas toujours conscience).

Le malaise peut ĂȘtre la consĂ©quence d'un Ă©tat de choc circulatoire qui peut Ă©voluer vers la perte de conscience ou des dysfonctionnements cardiorespiratoires, et s'accompagne souvent de nausĂ©e pouvant aller jusqu'au vomissement. Parfois ce vomissement provient directement de l'affection (intoxication) ou du traumatisme liĂ© Ă  un accident (saignements ou Ă©coulements d'organes internes). D'autres signes de l'Ă©tat de choc sont les pertes urinaires, ou l'assĂšchement de la bouche pouvant indiquer une surventilation (pouvant conduire Ă  de la spasmophilie ou une tachycardie, dangereuse chez certaines personnes) ou une surabondance salivaire (avec risque de noyade si la personne devient inconsciente), et indiquent souvent un traumatisme psychologique difficile Ă  maĂźtriser par la victime (et il convient de la mettre en sĂ©curitĂ© et de rassurer la personne).

À la suite d'un choc, on constate aussi une sudation importante provoquant un refroidissement de la personne qui peut se mettre Ă  grelotter, et il faut pouvoir la protĂ©ger du froid. La sudation abondante peut aussi, chez les jeunes enfants, provoquer un choc liĂ© Ă  la dĂ©shydratation rapide. Chez les personnes trop exposĂ©es au soleil ou Ă  la chaleur, la dĂ©shydratation est un risque vital pouvant mener Ă  la perte de conscience (notamment chez les nourrissons et personnes ĂągĂ©es, qui n'expriment ou ne ressentent pas correctement la sensation de soif) et une tempĂ©rature trop Ă©levĂ©e doit conduire Ă  les rafraichir. Si le malaise n'est pas liĂ© Ă  l'ingestion d'un produit, il faut leur mettre de quoi boire sans les forcer (le secouriste en premiĂšre urgence ne doit rien faire absorber Ă  la personne si elle ne prend pas la dĂ©cision elle-mĂȘme, pas mĂȘme ses propres mĂ©dicaments mĂȘme s'ils sont prescrits, cependant on peut l'assister Ă  sa demande si elle est consciente, sauf en cas de suspicion d'intoxication oĂč il vaut mieux ne rien lui laisser boire ou avaler). Mais on pourra sans problĂšme rafraĂźchir la personne superficiellement avec un linge humide en applications successives en cas de chaleur, ou la couvrir en cas de froid.

Si l'Ă©tat initial de la personne n'est pas inquiĂ©tant (la personne est consciente), l'affection cachĂ©e peut ĂȘtre grave et entraĂźner une dĂ©tresse vitale. La conduite Ă  tenir pour le sauveteur est la suivante :

  1. Mettre la personne au repos, dans un lieu sécurisé et rassurant, en veillant à la protéger du froid, du vent ou d'une trop forte chaleur, et si possible non exposé directement au lieu de l'accident (notamment s'il y a d'autres victimes) ;
  2. Relever les plaintes de la personne (sensations, douleurs) et relever les signes anormaux ;
  3. Questionner la personne (ou si elle ne peut pas parler, son entourage, ou encore prendre connaissance des informations présentes dans le livret d'informations santé de la personne) sur son état de santé habituel, ses antécédents, les traitements médicamenteux en cours ;
  4. Appeler les urgences mĂ©dicales, mĂȘme si la victime s'y oppose, et retransmettre les informations collectĂ©es ; rĂ©pondre aux questions du mĂ©decin et suivre ses conseils ;
  5. Rester sur place (tant que cela ne place pas le sauveteur lui-mĂȘme en danger vital) et surveiller la personne durant toute la durĂ©e de son malaise ou jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des secours, celle-ci pouvant avoir un malaise plus sĂ©rieux plus tard, et connaĂźtre alors une dĂ©tresse vitale.

Dans une situation d'urgence, il est courant, mĂȘme pour le sauveteur, d'oublier certains dĂ©tails ou certains gestes, et il est utile de prendre des notes ou de se faire assister par un ou deux tĂ©moins, afin de mieux renseigner les secours. La transmission de l'information sera plus facile et plus prĂ©cise (ne pas oublier de noter les heures oĂč surviennent certains Ă©vĂšnements, ou de dĂ©but d'un geste d'urgence, et de faire le point sur la personne et l'environnement pendant l'attente, pour savoir ce qu'on a pu oublier, dĂšs que le danger vital immĂ©diat est Ă©cartĂ©, en se remĂ©morant les principes de base: prĂ©venir, protĂ©ger, alerter, secourir).

On demandera aussi Ă  quelques tĂ©moins de veiller Ă  la sĂ©curitĂ© de l'environnement de la victime jusqu'Ă  l'intervention des secours, et Ă©viter l'attroupement de tĂ©moins inutiles et peu rassurants pour elle (d'autant qu'un malaise chez une victime peut la placer dans une situation gĂȘnante et difficile psychologiquement, par exemple en cas de chute, de vomissement, de pertes urinaires, ou de nuditĂ© partielle, mais aussi en cas de blessure qui impressionnent visiblement et inutilement trop de personnes autour d'elle).

La notion de malaise en premiers secours (et d'une maniÚre générale pour le grand public) est plus large que la notion médicale (lipothymie et syncope), elle regroupe des maladies et des traumatismes cachés.

Les signes et plaintes seuls ne suffisent pas Ă  dĂ©terminer l'origine du malaise, en tant que tĂ©moins, sauveteur ou secouriste, on ne peut pas connaĂźtre la cause — et on n'en a d'ailleurs pas besoin. La conduite Ă  tenir est donc la mĂȘme quel que soit le malaise : interroger, observer, mettre au repos, alerter les urgences mĂ©dicales.

Agressions et comportements violents

Pour les victimes d'agression, la prioritĂ© passe au secours Ă  la personne, et il est inutile de chercher Ă  rattraper l'agresseur (cela demande une formation spĂ©ciale) d'autant que cela peut accroĂźtre le risque tant pour la victime que pour les sauveteurs et empĂȘcher les gestes de premier secours. Il peut arriver que la victime ait un comportement incohĂ©rent voire violent, on fera en sorte de l'isoler en Ă©cartant toutes les autres personnes impliquĂ©es dans l'agression et en la plaçant dans un lieu ouvert oĂč elle n'aura pas accĂšs Ă  des armes par destination dangereuses pour elle ou pour les sauveteurs (en extĂ©rieur de prĂ©fĂ©rence Ă  un lieu fermĂ©), et on ne rĂ©pondra pas aux agressions verbales. RĂ©tablir le calme est donc une prioritĂ© afin de pouvoir intervenir efficacement.

À la suite d'un traumatisme, le choc psychologique peut conduire Ă  un tel comportement de la victime, et il vaut mieux alors la placer dans une situation oĂč elle a le sentiment de maĂźtriser la situation sans faire preuve de violence physique (il faut alors ĂȘtre prĂȘt Ă  accepter les agressions verbales sans perdre soi-mĂȘme son calme). S'il y a eu bagarre ou agression mutuelle, il ne faut appuyer aucun des intervenants, mais les amener Ă  s'isoler en Ă©vitant trop de tĂ©moins. Il n'est pas nĂ©cessaire ni utile de chercher Ă  maĂźtriser la personne : on n'approchera et ne secourra la personne que si elle y consent et se sent rassurĂ©e et en sĂ©curitĂ©. Un sauveteur n'a pas Ă  juger la personne ni mĂȘme ses actes qui ont pu l'amener dans cette situation nĂ©cessitant un secours.

En l'occurrence, une victime violente est une personne consciente, capable de se sortir elle-mĂȘme d'une situation de danger. Le travail d'un secouriste dans cette situation est essentiellement de prĂ©venir, et sera surtout psychologique, et l'Ă©lĂ©ment clĂ© est alors de conserver son calme et adopter une attitude apaisante. Il est beaucoup plus facile d'aider une personne qui se sent en sĂ©curitĂ© car isolĂ©e des personnes Ă  l'origine de son comportement incohĂ©rent.

Dans le cas de tentatives de suicide (ou de violence de la victime contre elle-mĂȘme), le travail est aussi psychologique avant tout et dans le domaine de la prĂ©vention du risque, avant mĂȘme celui du secours. La personne demande d'abord Ă  ĂȘtre Ă©coutĂ©e, et doit faire dĂ©border son « trop plein » Ă©motionnel sur quelqu'un, mĂȘme si le discours semble incohĂ©rent ou irraisonnĂ© (dans une situation d'Ă©motion dĂ©bordante, la raison n'a pas sa place, et il est inutile et dangereux de la convaincre qu'elle a tort ou d'appuyer ses raisons). C'est l'Ă©coute patiente qui rĂ©tablira son calme et permettra d'intervenir le plus vite en cas de risque vital.

Si la personne est armée, on ne tentera pas de l'approcher et surveillera seulement son emplacement pour la maintenir à l'écart et prévenir le risque pour les autres personnes. C'est alors aux secours spécialisés et bien entraßnés d'intervenir, et il est essentiel de les prévenir et de bien analyser la situation pour l'expliquer et évaluer les risques.

Dans d'autre cas, la violence physique est la consĂ©quence d'une affection dont la personne n'a pas la volontĂ© de nuire, mĂȘme si elle est encore consciente de son Ă©tat. Certaines « crises » sont totalement incontrĂŽlĂ©es, et il est important de prĂ©venir les risques en Ă©cartant autant que possible les objets qui pourraient blesser cette personne. Si on n'a pas la force de maĂźtriser la personne dans une telle situation de dĂ©tresse, on peut encore l'assister en empĂȘchant qu'elle se fasse mal, sans forcĂ©ment avoir Ă  la toucher cependant il faut ĂȘtre prĂȘt Ă  intervenir car les risques cardiorespiratoires sont importants, et la crise peut rapidement se transformer en perte de conscience et en une dĂ©tresse vitale grave.

Atteinte des os et des articulations (chute, choc, faux mouvement)

Une fracture est une rupture d'un os. Les fragments d'os étant coupants, il est impératif de couvrir les plaies éventuelles causées par les fragments, et d'essayer d'immobiliser les membres atteints. Ne bouger la victime que si c'est absolument vital. Si elle est consciente, lui recommander de rester immobile. En particulier, en cas de fracture de la colonne vertébrale, le moindre mouvement peut entraßner une paralysie définitive, voire la mort.

Plaie

Une plaie est une atteinte traumatique de la peau, qui se caractérise par une rupture de la peau (effraction cutanée) : piqûre, déchirure, etc.

Il convient de distinguer les plaies graves, qui peuvent atteindre un organe sensible voire entraßner la mort, des plaies simples qui ne nécessitent pas de traitement médical.

Dans le cas d'une plaie grave, il faut laisser la victime dans la position dans laquelle elle se sent le mieux et prévenir les secours.

Brûlure

Une brûlure est une atteinte traumatique de la peau, en général due à la chaleur, à un rayonnement (comme les ultraviolets pour les coups de soleil) ou à un produit chimique.

Il convient de refroidir la brûlure le plus tÎt possible en respectant la rÚgle des trois 20[8] :

  • en faisant ruisseler de l'eau froide (idĂ©alement Ă  20 °C afin d'Ă©viter tout choc thermique) ;
  • pendant 20 minutes ;
  • le jet d'eau doit couler le long de la brĂ»lure et ne pas la heurter (Ă  20 centimĂštres de la plaie).

Dans cette situation, l'eau du robinet est la solution à privilégier. Cette action, inutile aprÚs quinze minutes, a une influence considérable sur la guérison si elle est menée dans les premiÚres minutes. Si la brûlure est grave (elle est trÚs étendue, ou bien située prÚs d'un organe sensible, ou encore la peau est partiellement détruite), il faut prévenir les secours.

Dans le cas d'une brûlure chimique, le ruissellement a pour but de laver le produit, il faut faire attention à ne pas contaminer de partie saine. On préviendra systématiquement les secours.

Position d'attente

Lorsqu'une personne est consciente, elle adopte spontanément la position dans laquelle elle se sent le mieux. Il convient donc de respecter cette position en attendant les secours.

Cependant, certaines positions permettent d'amĂ©liorer l'Ă©tat de la victime et peuvent donc lui ĂȘtre proposĂ©es, sauf en cas de suspicion d'atteinte des os ou des articulations.

Gestes non-urgents

Il existe un certain nombre de situations qui ne relÚvent pas de l'urgence, mais dont il faut s'occuper car elles pourraient avoir des conséquences fùcheuses à l'avenir ; c'est par exemple le cas des petites plaies, qui ne présentent aucune gravité, mais qui peuvent s'infecter.

Numéros utiles

  • SAMU (service d'aide mĂ©dicale urgente) : 15 (en France uniquement, gratuit chez tous les opĂ©rateurs). NumĂ©ro recommandĂ© pour toute dĂ©tresse vitale demandant une assistance immĂ©diate sans attendre les secours.
  • Sapeurs-pompiers : 18 (en France uniquement, gratuit chez tous les opĂ©rateurs). Secours d'urgence nĂ©cessitant des moyens techniques spĂ©cialisĂ©s.
  • Police : 17 (en France uniquement, gratuit chez tous les opĂ©rateurs). En cas de danger aux personnes, mais aussi pour connaĂźtre les adresses de services de garde en mĂ©decine ou pharmacie.
  • NumĂ©ro unique d'appel des urgences : 112 (partout en Europe chez tous les opĂ©rateurs, en Suisse le 144). Gratuit (ne nĂ©cessite pas d'abonnement ou de crĂ©dit), le numĂ©ro est accessible sur tous les mobiles avec une carte SIM (pour la localisation) et gĂ©nĂ©ralement composable sans devoir dĂ©verrouiller le tĂ©lĂ©phone[9]. Ce numĂ©ro est relayĂ© d'un pays Ă  l'autre dans toutes les langues officielles de l'Union europĂ©enne, mais son dĂ©faut tient justement Ă  sa couverture et Ă  son prix, relayĂ©e via satellite pour les appels depuis un mobile (communications lentes, coĂ»teuses pour l'État, et difficiles Ă  localiser) ; son intĂ©rĂȘt est de disposer d'interlocuteurs parlant de nombreuses langues, ce qui s'avĂšre intĂ©ressant pour un appelant en voyage, alors qu'il peut avoir des difficultĂ©s Ă  obtenir l'information et s'expliquer par un numĂ©ro local comme le 18.
    PrĂ©fĂ©rer toutefois l'appel depuis une ligne fixe ou une borne d'appel d'urgence (sur route) qui permettent une localisation plus prĂ©cise et plus rapide de l'appel et une durĂ©e de communication accrue (pas besoin de batterie). Ne pas tĂ©lĂ©phoner en conduisant, ne pas s'arrĂȘter n'importe oĂč sur les voies rapides, les emplacements des bornes d'appel d'urgence disposent de zones d'arrĂȘt plus sĂ»res.
  • NumĂ©ro de fax et de SMS d'urgence (personnes sourdes ou mal-entendantes) : 114, les SMS et fax sont traitĂ©s Ă  Grenoble par un personnel (formĂ© pour les personnes sourdes et mal-entendantes) qui contacte alors les services d'urgence[10].
Notes :

pour les urgences graves (sauf l'arrĂȘt cardiorespiratoire), appeler de prĂ©fĂ©rence le 18, en effet, les secours seront souvent plus vite arrivĂ©s sur les lieux, car sont les plus proches, et mieux dissĂ©minĂ©s. Cependant, ils ne disposent pas tous de l'ensemble des compĂ©tences techniques en matiĂšre mĂ©dicale, leur domaine d'intervention Ă©tant moins spĂ©cialisĂ© ; par contre en milieu urbain, le 15 est souvent plus rapide et permet de disposer d'une assistance mĂ©dicale immĂ©diate et plus prĂ©cise par tĂ©lĂ©phone en attendant l'arrivĂ©e des secours.

De toute façon tous les numéros d'urgence sont reliés entre eux et coordonnés et peuvent mobiliser les moyens des autres services d'urgence.

Cependant, aucun service de secours ne peut souvent ĂȘtre sur place dans les cinq minutes, et l'urgence vitale d'une dĂ©tresse cardiorespiratoire implique de pouvoir effectuer les gestes vitaux immĂ©diatement. C'est pourquoi la Croix-Rouge recommande plutĂŽt le 15 pour disposer de cette assistance mĂ©dicale immĂ©diatement, afin de connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment les gestes Ă  effectuer en attendant les secours.

Le 112 et l'appel depuis un tĂ©lĂ©phone mobile offrent le service le plus lent, car la localisation est plus difficile. Pour ces raisons, le 112 dispose aussi d'une assistance mĂ©dicale immĂ©diate par tĂ©lĂ©phone (ce dont ne dispose pas toujours le 18 qui, s'il peut amener des moyens d'intervention le plus rapidement sur place, n'est pas le mieux armĂ© pour rĂ©pondre aux urgences mĂ©dicales), et est gĂ©nĂ©ralement assurĂ© par le mĂȘme service que le 15, au plan dĂ©partemental.

Ainsi le service à appeler dépend des personnes présentes :

pour un sauveteur formĂ© aux gestes de premier secours, le 15 est idĂ©al car il permet d'effectuer les gestes immĂ©diatement ; le 15 cherchera les meilleurs moyens disponibles, et les plus rapides pour traiter la demande, qu'ils nĂ©cessitent des matĂ©riels spĂ©cialisĂ©s ou non : pompiers, notamment sur les routes en cas d'accident avec risque d'incendie ou besoin de dĂ©sincarcĂ©ration (cependant les vĂ©hicules de pompiers sont faiblement ou pas mĂ©dicalisĂ©s), police, gendarmerie ou vĂ©hicules d'intervention routiĂšre (sur autoroute) pour assurer la sĂ©curitĂ© des lieux et des personnes prĂ©sentes (victimes, tĂ©moins et sauveteurs), vĂ©hicule d'assistance mĂ©dicale (SAMU), mĂ©decins de garde du secteur (mobilisĂ©s par la police ou la gendarmerie locale), autres mĂ©decins du secteur privĂ©, centre anti-poison rĂ©gional, urgence psychiatrique, recherche et alerte d'un service hospitalier pour accueillir la victime avec des moyens de soin plus important, services publics de l'Ă©nergie (EDF, GDF, etc.) pour la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux et les coupures Ă©ventuelles de l'alimentation, ou les interventions urgentes (fuites de gaz, lignes Ă©lectriques Ă  terre), services publics et privĂ©s de transport (pour les Ă©vacuations obligatoires, ou l'intervention en montagne), services prĂ©fectoraux ou de l'État (en cas de plan rouge avec un nombre potentiel important de victimes, par exemple en cas d'incendie important, d'accident industriel, d'inondation, de carambolages routiers, d'accidents de transport en commun), autres services d'intervention (hĂ©licoptĂšre, plongeurs, brigades fluviales, etc.), moyens d'intervention spĂ©cialisĂ©s privĂ©s (secours en mer, grues, pompes, moyens de gĂ©nie civil de construction ou de dĂ©molition, prĂ©vention de risques chimiques et industriels, etc.), service d'alerte obligatoire des mĂ©dias au plan rĂ©gional ou national (radios, tĂ©lĂ©vision, etc.) pour prĂ©venir l'extension du risque, Ă©ventuellement armĂ©e (avec un grand nombre de victimes et une coordination sur un territoire trĂšs Ă©tendu dont les accĂšs doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s) ; mais Ă  ce stade de toute façon, tous les services sont appelĂ©s en mĂȘme temps, et c'est la sĂ©curitĂ© civile et l'État qui rĂ©serve une part importante des moyens de communication disponibles (prioritĂ© qui peut suspendre les autres activitĂ©s commerciales des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communication, mobilisĂ©s Ă©galement pour router le plus efficacement possible les appels d'urgence) et coordonne l'action Ă  grande Ă©chelle ; en l'absence de tout secouriste formĂ© aux premiers gestes, le 18 reste la meilleure solution pour faire venir un tel secouriste sur place (toutefois, n'Ă©tant pas forcĂ©ment mĂ©decin, il ne pourra pratiquer parfois que les gestes de premier secours, et aura de toute façon besoin aussi d'un service mĂ©dical d'urgence, et les pompiers ne peuvent y faire appel efficacement si la situation d'urgence est mal dĂ©crite par le tĂ©moin qui les appelle). Les pompiers sont coordonnĂ©s par dĂ©partement et nationalement via la sĂ©curitĂ© civile (qui dispose des moyens d'intervention techniques plus compliquĂ©s, comme les hĂ©licoptĂšres, navires de secours, avions de lutte contre les incendies de forĂȘt, centres d'alerte tĂ©lĂ©phonique pour prĂ©venir les inondations et catastrophes naturelles) qui fait le lien aussi avec le 112 (service d'urgence universel europĂ©en) ; le 112 (accessible gratuitement depuis tous les tĂ©lĂ©phones quelle que soit la technologie) reste la solution uniquement dans des lieux loin de tout tĂ©lĂ©phone fixe accessible, sans bornes d'appel proche, quand on n'a pas d'autre moyen. Mais ces appels sont compliquĂ©s Ă  gĂ©rer et sont gĂ©rĂ©s par dĂ©partement et non localement. La durĂ©e d'intervention est plus longue. À terme, le 112 et le 15 devraient fusionner pour un meilleur service, mais il reste encore du travail pour que le 112 mobilise efficacement les moyens techniques spĂ©cialisĂ©s locaux des pompiers et ceux dĂ©partementaux et nationaux de la sĂ©curitĂ© civile. Le 112 est aussi le service qui coĂ»te le plus cher Ă  la collectivitĂ© en termes de prix par intervention, alors que le 15 est le plus efficace dans la majoritĂ© des cas relatifs au risque mĂ©dical vital.

La formation individuelle aux premiers secours d'au moins 20 % de la population rĂ©soudrait bien des problĂšmes : les pompiers ne sont pas spĂ©cialisĂ©s dans le secours mĂ©dical d'urgence et leur compĂ©tence dans ce domaine est nĂ©cessairement plus limitĂ©e, et ils font presque systĂ©matiquement appel aux autres services mĂ©dicaux d'urgence. Or, le temps pour eux de faire venir sur place un vĂ©hicule du SAMU (dĂ©partemental) ou de recherche d'autres services mĂ©dicaux n'est pas de leur ressort et est trop long: ils conduisent presque systĂ©matiquement les victimes Ă  l'hĂŽpital, sans pouvoir pratiquer de rĂ©animation (seulement les gestes de base pour la survie) ce qui n'est pas forcĂ©ment la meilleure solution. Tant qu'ils ne sont pas sur place, ils peuvent difficilement appeler le mĂ©decin coordinateur du 15 pour trouver un service mĂ©dical appropriĂ© et ils ne peuvent mĂȘme rien diagnostiquer, mĂȘme sommairement.

Aussi, il n'est pas rare que les pompiers demandent de raccrocher une fois l'appel enregistrĂ© et localisĂ© et d'attendre au tĂ©lĂ©phone qu'un mĂ©decin du 15 appelle et coordonne le dĂ©but de l'intervention d'urgence, mĂȘme imparfaite
 C'est une perte de temps pour l'urgence vitale, et les pompiers arrivent alors trop tard pour intervenir avec les premiers gestes efficaces.

Avec l'évolution des pratiques et des protocoles, il est nécessaire de réactualiser les propos ci-dessus concernant le domaine d'intervention des sapeurs-pompiers :

en effet, dans les grandes villes les sapeurs-pompiers sont renforcĂ©s par un mĂ©decin sapeur-pompier (MSP) de garde et/ou par un infirmier sapeur-pompier (ISP) protocolĂ©. Ainsi il n'est pas systĂ©matiquement nĂ©cessaire de demander une mĂ©dicalisation par le SAMU, celle-ci pouvant se faire par le personnel du SSSM (service de santĂ© et de secours mĂ©dical des sapeurs-pompiers) ; concernant les arrĂȘts cardiorespiratoires, les sapeurs-pompiers sont habilitĂ©s Ă  utiliser un dĂ©fibrillateur semi-automatique, une cardiopompe et l'oxygĂ©nothĂ©rapie, ce qui dĂ©passe le domaine du simple secourisme ; quoi qu'il en soit, la politique du « stay and play » fait que sur un ACR dans la plupart des cas, une Ă©quipe de sapeurs-pompiers sera engagĂ©e pour la rapiditĂ© d'intervention et une Ă©quipe SAMU ou MSP/ISP pour la mĂ©dicalisation.

Avec plus de personnes formées aux gestes de survie, on pourrait mobiliser des services de secours médicaux de meilleure qualité, et les gestes vitaux pratiqués par les personnes formées permettent de gagner un temps précieux et d'assurer une meilleure récupération post-traumatique (notamment car ils évitent souvent la perte de conscience prolongée et limitent les dégùts irréversibles qui se produisent en quelques minutes sur le cerveau pour les détresses cardiorespiratoire ou une dizaine de minutes pour les hémorragies sérieuses qui conduisent aussi à la détresse cardiorespiratoire mais aggravée car elle nécessite absolument une transfusion sanguine pour refaire partir le systÚme circulatoire).

Aussi, un sauveteur formĂ©, s'il peut assister immĂ©diatement une personne dans un environnement oĂč elle et lui ne sont pas en danger n'a pas besoin du moyen des pompiers, alors que l'assistance mĂ©dicale reste toujours nĂ©cessaire, mĂȘme en l'absence de traumatisme visible (l'Ă©tat de choc liĂ© Ă  un accident a des consĂ©quences retardĂ©es pouvant ĂȘtre grave dans les heures qui suivent, et il est nĂ©cessaire de placer la victime sous surveillance mĂ©dicale pendant au moins une demi-journĂ©e, et certaines fractures ou lĂ©sions ne sont pas douloureuses immĂ©diatement et peuvent provoquer des hĂ©morragies internes complĂštement insensibles par le patient).

[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Croix-Rouge francaise, « Grande cause nationale 2016 », sur Croix-Rouge française (consulté le )
  2. « Premiers secours: La France a-t-elle rattrapé son retard? », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  3. Croix-Rouge francaise, « Initiation aux premiers secours », sur Croix-Rouge française (consulté le )
  4. Croix-Rouge francaise, « La formation des secouristes », sur Croix-Rouge française (consulté le )
  5. « Sécurité : former 80% de la population aux gestes qui sauvent », sur vie-publique.fr (consulté le )
  6. « Premiers secours : seuls 20% des Français formés aux gestes qui sauvent », sur Franceinfo, (consulté le )
  7. Croix-Rouge francaise, « Les 4 étapes pour porter secours », sur Croix-Rouge française (consulté le )
  8. « Premiers secours en cas de brûlures », sur brulures.be
  9. Direction de l'information lĂ©gale et administrative, « Connaissez-vous le 112, le numĂ©ro d’appel des urgences en Europe ? », sur www.service-public.fr, (consultĂ© le )
  10. Portail interministériel de prévention des Risques majeurs, « Connaßtre les numéros d'urgence » (consulté le )

Liens externes

, services de l’État (Toulouse et Hautes PyrĂ©nĂ©es)

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