AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Frederick Brotherton Meyer

Frederick Brotherton Meyer ( - ), souvent abrĂ©gĂ© en F.B. Meyer, contemporain et ami de Dwight L. Moody, Ă©tait un pasteur baptiste britannique et un prĂ©dicateur engagĂ© dans la mission intĂ©rieure et le travail social en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Auteur de nombreux articles et ouvrages religieux dont certains sont encore rĂ©imprimĂ©s aujourd’hui, il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le fondateur de la premiĂšre « mĂ©ga-church » (Melbourne Hall Ă  Leicester). F. B. Meyer faisait partie du Mouvement pour une vie supĂ©rieure (Higher Life movement), expression du mouvement de sanctification, et prĂȘchait souvent Ă  la Convention de Keswick. Éloquent avocat de la moralisation de la vie, prĂȘchant contre l’alcoolisme et la prostitution, il est rĂ©putĂ© avoir causĂ© la fermeture de centaines de bars et de maisons de passe. Il a aussi voyagĂ© Ă  travers le monde, adressant aux populations non-chrĂ©tiennes une prĂ©dication Ă©tonnamment inclusive.

Frederick Brotherton Meyer
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  81 ans)
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

Formation et premiers engagements

Frederick Meyer est nĂ© Ă  Londres le . Il Ă©tudie Ă  Brighton College et obtient un diplĂŽme de l’UniversitĂ© de Londres en 1869, ayant Ă©tudiĂ© la thĂ©ologie Ă  Regent's Park College. Dans les annĂ©es 1870, Ă  York, il rencontre l’évangĂ©liste amĂ©ricain Dwight Moody qui devient un de ses amis fidĂšles. Il lui donne accĂšs aux Ă©glises anglaises et est invitĂ© en retour Ă  venir prĂȘcher aux États-Unis oĂč il fait de nombreux voyages d’évangĂ©lisation. Il fait Ă©galement de nombreux voyages en Europe et en Asie, notamment entre 1907 et 1910 pour diffuser largement le message de la Convention de Keswick[1]

Famille

Le , F. B. Meyer Ă©pouse Jane Eliza Jones (dite Jeannie), originaire de Birkenhead et de quelques mois son aĂźnĂ©e, qu’il a connue lors de son ministĂšre Ă  Liverpool. Le nait leur seul enfant, Gertrude Hilda, couramment appelĂ©e Hilda. F. B. Meyer s’investit si passionnĂ©ment dans son ministĂšre qu’il est assez distant de sa famille et ne leur lĂ©gue aucune fortune Ă  son dĂ©cĂšs.

CarriĂšre pastorale

La carriĂšre pastorale de F.B. Meyer inclut 6 paroisses, dont toutes ne sont pas baptistes :

  • Pembroke Baptist Chapel, Liverpool (1870-1872)
  • Priory Street Baptist Church, York (1872-1874)
  • Victoria Road Church, Leicester (1874–1878),
  • Melbourne Hall, Leicester (1878/80-1888) - paroisse dont il est le fondateur,
  • Regent's Park Chapel, Londres (1888–1892) et (1909–1915),
  • Christ Church Ă  Lambeth, Londres (1892–1909) et (1915–1921).

C’est dans cette derniĂšre paroisse et Ă  Melbourne Hall, qu’il a Ă©tĂ© le plus libre d’appliquer son approche personnelle (voir ci-aprĂšs).

Derniers jours

Tout en travaillant comme pasteur de son Ă©glise, Frederick Meyer conserve jusqu’à la fin l’habitude de faire des voyages d’évangĂ©lisation Ă  travers le monde (ses destinations comprenant l’Afrique du Sud, l’Asie, les États-Unis et le Canada), son dernier grand voyage, Ă  l’ñge de 80 ans, le conduit en en AmĂ©rique du Nord. Quelques jours avant sa mort, il Ă©crit ce qui suit Ă  l’un de ses amis : « Je viens d'apprendre, Ă  ma grande surprise, que je n'ai que quelques jours Ă  vivre. Il se peut que, avant que cette lettre vous arrive, je sois entrĂ© dans le palais. Ne vous inquiĂ©tez pas de m’écrire. Nous nous retrouverons dans la matinĂ©e. »[2] Il dĂ©cĂ©de le .

ƒuvres

Le travail pastoral de F.B. Meyer fut extrĂȘmement novateur et connut de grandes rĂ©ussites notamment la fondation et le dĂ©veloppent de la paroisse Ă  la fois missionnaire et « mega-church » de Melbourne Hall Ă  Leicester et le dĂ©veloppement de la paroisse de Christ Church Ă  Lambeth (Londres). Mais il se fit connaĂźtre Ă©galement et exerça une influence vaste et durable sur le christianisme Ă©vangĂ©lique par ses nombreux Ă©crits.

Melbourne Hall

Melbourne Hall a Ă©tĂ© dĂ©crit comme le monument durable de F. B. Meyer ; il a Ă©tĂ© lancĂ© en 1878 comme une "Église du Christ" avec un petit groupe de croyants qui ont levĂ© des fonds, construit et ouvert les locaux en 1880, comme une toute nouvelle entreprise indĂ©pendante, destinĂ©e Ă  Ă©vangĂ©liser les personnes se trouvant Ă  l'extĂ©rieur du christianisme et conçue comme une mission locale, dont tous les membres seraient des « travailleurs » actif dans la communautĂ© locale. Il a donc Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de ne pas nommer le bĂątiment «chapelle» ou «église», ni «tabernacle», ni mĂȘme le vieux terme anticonformisme de « maison de rĂ©union », mais simplement une «salle» (hall).

Ce centre missionnaire Ă©tabli par F.B. Meyer suscita un grand intĂ©rĂȘt, attirant des visiteurs de marque tels que Hudson Taylor ainsi que des personnes de la proche rĂ©gion. Attirant toutes sortes de personnes, Melbourne Hall devint un centre trĂšs frĂ©quentĂ©, pratiquant un accueil chaleureux, et un lieu de pĂšlerinage exerçant une influence Ă©vangĂ©lique et missionnaire Ă  Leicester et bien au-delĂ [3]. Sa taille la fit comparer Ă  la premiĂšre « mega-church ». Sa cĂ©rĂ©monie d'adieu en 1888 fut prĂ©sidĂ©e par le maire de Leicester. En effet, une fois cette paroisse rĂ©volutionnaire mise en route, F.B. Meyer dĂ©cida de partir vers d'autres dĂ©fis Ă  Londres (Regent's Park Chapel et Christ Church). Melbourne Hall se dĂ©finit aujourd’hui comme une Ă©glise Ă©vangĂ©lique indĂ©pendante (Independent Evangelical Free Church).

Christ Church

En 1892, le pasteur Christopher Newman Hall (en), qui devait prendre sa retraite, invita F.B. Meyer Ă  quitter sa paroisse baptiste de Regent’s Park Chapel et son trĂšs prospĂšre district du centre de Londres, pour lui succĂ©der Ă  la tĂȘte de la paroisse de Christ Church, Lambeth (en), une paroisse indĂ©pendante non confessionnelle, oĂč de nombreuses sociĂ©tĂ©s de bienfaisance et services sociaux fonctionnaient au profit de la classe ouvriĂšre et de la population des bidonvilles qui constituaient l’essentiel du quartier de Lambeth. AprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, et l’obtention par la nĂ©gociation de l’installation d'un baptistĂšre permettant le baptĂȘme des adultes, il a accepta cet appel, et entra en fonction en .

La mĂȘme annĂ©e, le pasteur Charles Spurgeon mourut, conduisant Ă  des divisions au sein de la grande Ă©glise baptiste voisine, du Tabernacle mĂ©tropolitain. F.B. Meyer accueillit un nombre considĂ©rable d’anciens membres du Tabernacle mĂ©tropolitain au sein de Christ Church. Frederick Meyer y est restĂ© jusqu'en 1902, quand on a demandĂ© au pasteur presbytĂ©rien amĂ©ricain Arthur Tappan Pierson, qui avait aussi remplacĂ© Charles Spurgeon en son temps, de le supplĂ©er dans ses fonctions pendant deux pĂ©riodes prolongĂ©es de voyages Ă  l'Ă©tranger. À son retour, Meyer a repris comme pasteur de Christ Church jusqu'en 1909. En septembre de cette annĂ©e, il retourna Ă  Regent’s Park Chapel pour prĂšs de 6 ans, pour revenir ensuite Ă  Christ Church dont il fut le seul pasteur de jusqu'Ă  sa retraite en 1921.

L’immense Ă©glise du XIXe siĂšcle a Ă©tĂ© rebĂątie plus petite aprĂšs sa destruction dans les bombardements de la DeuxiĂšme guerre mondiale. Elle poursuit sa carriĂšre de paroisse congrĂ©gationaliste

Ses Ă©crits

F. B. Meyer a écrit plus de 75 livres, y compris des biographies chrétiennes et des commentaires de dévotion sur le Bible. Ceux-ci ont eu une énorme diffusion et certains titres sont toujours réimprimés à ce jour. Parmi ceux-ci :

Théologie et convictions

Influences formatrices ƓcumĂ©niques

F. B. Meyer, nĂ© dans un foyer congrĂ©gationnaliste venu au baptisme, fut influencĂ© par sa grand-mĂšre quaker, Anne Sturt, qui avait accompagnĂ© Elizabeth Fry dans ses visites aux dĂ©tenus de la prison de Newgate[4]. F.B. Meyer et surtout amenĂ© Ă  adhĂ©rer aux idĂ©es du Mouvement pour une vie supĂ©rieure (Higher Life movement), dĂ©veloppĂ©es notamment Ă  la convention annuelle de Keswick par deux quakers Robert Pearsall Smith (en) et son Ă©pouse Hannah Whitall Smith. Cette derniĂšre l’influença particuliĂšrement fortement et lui fit adopter les vues issues du mouvement de la perfection chrĂ©tienne, lui-mĂȘme issu du mĂ©thodisme. Il se retrouve Ă  son aise dans le milieu de la Convention de Keswick Ă  la fois pĂ©tri d’ardeur Ă©vangĂ©lique et d’un ƓcumĂ©nisme trĂšs large, particuliĂšrement peu attentif aux questions doctrinales ou ecclĂ©siales.

Un baptiste hétérodoxe

Bien que F.B. Meyer ait personnellement adhĂ©rĂ© au baptĂȘme par immersion des adultes, il Ă©tait trĂšs souple sur la doctrine et de la pratique baptiste historique. Il Ă©tait « moins thĂ©ologique et didactique » que les autres orateurs de la Convention de Keswick pourtant dĂ©jĂ  extrĂȘmement peu dogmatiques[5] Son «approche relativement non-dogmatique fut d'une importance cruciale» pour sa diffusion de la doctrine Keswick dans le monde entier[6].

F. B. Meyer dĂ©fendait une comprĂ©hension du baptĂȘme de l'Esprit en tant que deuxiĂšme bĂ©nĂ©diction post-conversion proche des vues de William Boardman (en) au lieu d'approuver la conception traditionnelle baptiste du baptĂȘme de l'Esprit. Il a aussi soutenu que l’effet du baptĂȘme d’un adulte n’était pas d’intĂ©grer le croyant Ă  l'Ă©glise qui avait pratiquĂ© le sacrement, mais simplement une affaire personnelle entre le croyant de Dieu. Pour lui, on pouvait ĂȘtre baptisĂ© par immersion et rester membre d'une organisation religieuse pĂ©dobaptiste[7]. Mieux encore, F. B. Meyer fut le pasteur d’une paroisse essentiellement pĂ©dobaptiste, la paroisse congrĂ©gationnaliste de Christ Church Ă  Lambeth, pour son poste pastoral de loin le plus long, qui fut Ă  la fois son dernier poste - et Christ Church fut le lieu de son enterrement. Il est vrai qu'il avait exigĂ© l'installation d'un baptistĂšre pour adultes pour, au moins, donner le choix... Pour justifier cette dĂ©cision Ă©tonnante, Meyer Ă©crivit: «Je suis moins dĂ©nominationaliste que jamais... Je peux mieux servir ma gĂ©nĂ©ration Ă  partir d'un point de vue non-dĂ©nominationnel." Ses paroissiens baptistes exprimĂšrent "regret et consternation" lorsqu’ils dĂ©couvrirent le projet de F. B. Meyer[8].

Précurseur du PentecÎtisme

En cohĂ©rence avec son adhĂ©sion aux idĂ©es de la Convention de Keswick, F.B. Meyer a Ă©galement encouragĂ© les prĂ©mices du pentecĂŽtisme. « Dans les annĂ©es 1890, F.B. Meyer assurait frĂ©quemment son auditoire Ă  Keswick qu'ils pouvaient recevoir « un puissant baptĂȘme du Saint-Esprit » comme « une autre PentecĂŽte ». Ce fut une perspective qui a contribuĂ© Ă  mettre l'accent sur le baptĂȘme de l'Esprit qu’on retrouve dans le pentecĂŽtisme au XXe siĂšcle. Meyer incarne une puissance spirituelle qui Ă©tait "littĂ©ralement pentecĂŽtiste"[9]. Son adhĂ©sion au pentecĂŽtisme naissant doit peut-ĂȘtre quelque chose Ă  ses propres expĂ©riences de PentecĂŽte ; il a par exemple racontĂ© une vision dans laquelle il engageait une conversation avec le Christ et une autre, oĂč des anges amĂ©nageaient "une nouvelle route, le long de la berge d’une riviĂšre" pour accueillir les "arrivĂ©es si nombreuses ces derniers temps, "et oĂč Meyer et son mĂ©decin avaient leurs demeures le long de cette nouvelle route[10]. Il a Ă©tĂ© clairement un prĂ©curseur du pentecĂŽtisme par son enseignement, soutenant que JĂ©sus-Christ lui-mĂȘme avait dĂ» recevoir une onction ou une deuxiĂšme bĂ©nĂ©diction post-conversion avant de pouvoir faire le travail de Dieu[11].

Dans ses voyages internationaux, Meyer faisait "explicitement le lien entre le RĂ©veil issu du mouvement de sanctification et le pentecĂŽtisme », comme il a conduit les gens Ă  « revendiquer la promesse et la puissance de la PentecĂŽte » et a rapportĂ© que « les baptistes parlaient en langues et chassaient les dĂ©mons »[12]. Meyer a contribuĂ© Ă  la fondation de la Convention de Keswick galloise Ă  Llandrindod Wells en 1903, un important prĂ©curseur du RĂ©veil gallois de 1904-1905, rĂ©veil associĂ© au prĂ©dicateur du mouvement de sanctification Evan Roberts et un endroit oĂč les doctrines de Jessie Penn-Lewis ont Ă©tĂ© propagĂ©es[13]. Meyer enseignait que le RĂ©veil gallois impliquait une restauration des dons miraculeux Ă©voquĂ©s dans la premiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens, chapitre 12, passage biblique oĂč le parler en langues est mentionnĂ©. Il n’est donc pas surprenant que, lors de sa visite Ă  Los Angeles, Meyer ait largement Ă©voquĂ© ce qu'il avait observĂ© au Pays de Galles lors du RĂ©veil gallois de 1904-1905. Son rapport a encouragĂ© les futurs dirigeants du mouvement pentecĂŽtiste, qui devait se propager Ă  partir de 1906."[14]

« Adventisme »

En 1918, Meyer signa avec sept autres pasteurs le « Manifeste de Londres » affirmant que la seconde venue du Christ sur la Terre était imminente.

Conception de l’historicitĂ© de la Bible

F.B. Meyer ne s’est pas opposĂ© aux conceptions issues de l’étude scientifique et historico-critique de la Bible. Il considĂ©rait que, “le grand besoin de notre temps est que les grands penseurs religieux cessent de s’intĂ©resser aux questions de critique textuelle pour se tourner vers la sphĂšre spirituelle”, laissant la sphĂšre intellectuelle aux laĂŻcs[15].

Attitude envers les religions non chrétiennes

Une particularitĂ© de F.B. Meyer, vĂ©ritable ambassadeur itinĂ©rant de Keswick et du mouvement pour une Vie supĂ©rieure Ă  travers le monde, a Ă©tĂ© sa conviction que les paĂŻens pouvaient directement bĂ©nĂ©ficier de sa prĂ©dication. F.B. Meyer pensait en effet que les non-chrĂ©tiens pouvaient ĂȘtre sauvĂ©s et avait pris l’habitude de s’adresser directement Ă  eux, estimant que Dieu s’était dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ© Ă  eux au travers de leur religion, que leurs priĂšres et leurs larmes montaient vers Lui, et qu’ils n’avaient besoin que d’un « supplĂ©ment de rĂ©vĂ©lation » Ă  travers le Christ. Il se dĂ©clarait “profondĂ©ment convaincu que le travail premier de nos sociĂ©tĂ©s missionnaires est de dĂ©couvrir les Ăąmes
 les indigĂšnes non chrĂ©tiens
 chez qui l’Esprit saint a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă  l’Ɠuvre, les assurant dans l’étape qu’ils ont dĂ©jĂ  atteinte, et ambitionnant de les emmener plus loin.”[16]

Il racontait ainsi son accueil parmi les Hindous : "A l’issue d’un culte de l’aprĂšs-midi dans l’une des grandes salles publiques de Bombay, un groupe d’hommes intelligents et rĂ©flĂ©chis, tous des indigĂšnes indiens non-chrĂ©tiens, se rĂ©unit autour de moi et me dirent que mon enseignement sur la vie intĂ©rieure, particuliĂšrement sur le renoncement Ă  soi, Ă©tait diffĂ©rent de ce qu’ils avaient l’habitude d’entendre dire par les prĂ©dicateurs chrĂ©tiens, et Ă©tait trĂšs proche de ce qui Ă©tait enseignĂ© dans leurs propres Ă©crits religieux. (
) C’est intĂ©ressant de rappeler avec quelle ferveur ces non-chrĂ©tiens ont accueilli mes propos concernant ces vĂ©ritĂ©s trĂšs Ă©levĂ©es ou trĂšs profondes concernant la crucifixion de son ego pour permettre au Fils de Dieu d’entrer en soi[16]. Le texte suivant expose bien sa vision devenue trĂšs universaliste : “Non pas chez les HĂ©breux seulement, mais au sein de toutes les races, Dieu a appelĂ© de grandes Ăąmes
 les grands prophĂštes et professeurs de l’Humanité  qui ont reçu Ses messages pour leurs contemporains et pour tous ceux qui ont suivi. Nous prononçons leurs noms avec respect, et reconnaissons leurs importantes contributions Ă  l’histoire religieuse de l’humanitĂ© : Confucius, Bouddha, Zoroastre, Platon et les autres Ăąmes prophĂ©tiques qui se sont Ă©levĂ©es vigoureusement comme les Alpes au-dessus de leurs semblables, captant et rĂ©flĂ©chissant la lumiĂšre de l’Eternel."[16]

MĂ©ditation silencieuse

F.B. Meyer avait développé une pratique d'écoute silencieuse quotidienne, qu'il expose dans son livre The Secret of Guidance[17]. L'un de ses slogans est : "Ne laisse pas passer un seul jour sans sa période d'attente silencieuse devant Dieu" ("Let no day pass without its season of silent waiting before God.")

Engagement social

F.B. Meyer appliquait les principes chrĂ©tiens Ă  tous les maux sociaux tels que l’ivrognerie, la prostitution, les mĂšres cĂ©libataires et les enfants abandonnĂ©s. Il organisait des campagnes de prĂ©vention contre ces maux. Une de ses campagnes les plus remarquĂ©es eut lieu en 1911 lorsqu’il rĂ©ussit Ă  faire annuler un combat le boxeur amĂ©ricain Jack Johnson et un adversaire britannique. Ce genre de campagne lui valut l’ironie et les attaques de la presse: un journal londonien le surnomma « Meyer, l’inquisiteur sentimentaliste » (“Meddling, Maudlin Meyer”).

Meyer s’engagea dans le mouvement dit du ruban bleu (pour la prohibition), l’Ɠuvre dite “PuretĂ©, Sauvetage et TempĂ©rance” (Purity, Rescue, and Temperance) du Conseil des Églises libres du Sud et du Centre de Londres (Central South London Free Church Council) qui fermait des maisons de tolĂ©rance et conseillait les anciennes prostituĂ©es ; et dans la SociĂ©tĂ© d’Aide et d’Adoption des Enfants des rues (‘’Homeless Children’s Aid and Adoption Society’’)[18].

Pacifisme

Quoique sans dĂ©clarer son pacifisme, F.B. Meyer agit pendant la PremiĂšre Guerre mondiale en solidaritĂ© avec les objecteurs de conscience britanniques. En , pour faire connaĂźtre leur situation tragique, il rendit visite aux objecteurs de conscience britanniques dĂ©portĂ©s en France par dĂ©cision du Field Marshall Lord Kitchener qui voulait ainsi pouvoir les soumettre Ă  toute la rigueur la justice militaire. F.B. Meyer fit cette dĂ©marche en collaboration avec le quaker Hubert Peet. Cela ne fut pas suffisant pour Ă©viter Ă  35 d'entre eux d'ĂȘtre condamnĂ©s Ă  mort par une cour martiale aprĂšs de multiples mauvais traitements. (Ils furent toutefois sauvĂ©s par la mort accidentelle de Lord Kitchener dans un naufrage au large des Orcades, ce qui permit de commuer leur peine immĂ©diatement Ă  10 ans d’emprisonnement)[19].

Fonctions officielles

  • F.B. Meyer fut le prĂ©sident de l’Union des Ă©glises libres en Grande-Bretagne en 1904-1905 (National Federation of Free Churches).
  • Il fut prĂ©sident de l’Union nationale des Ă©coles du dimanche (National Sunday School Union) et l’union mondiale des Ă©coles du dimanche (World Sunday School Union).
  • Il fut prĂ©sident de la National Union of Christian Endeavor.
  • Il fonda le collĂšge missionnaire South London Missionary Training College[20].

Hommages

Lors de son dĂ©cĂšs en 1929, F. B. Meyer fut dĂ©crit par « The Daily Telegraph » comme « l’archevĂȘque des Ă©glises libres » (The Archbishop of the Free Churches) dans l’une de ses nĂ©crologies.

Le journal américain, the New York Observer, le décrivit comme un homme à la "renommée internationale", dont "les services étaient constamment recherchés par les églises au travers du vaste et croissant empire du Christianisme".

Une biographie illustrĂ©e de F.B. Meyer a Ă©tĂ© publiĂ© en 1929, avec une nouvelle Ă©dition quelques annĂ©es plus tard. En 2007, une nouvelle biographie de Meyer est sortie, sous le titre F.B. Meyer: Si j’avais une centaine de vies, Ă©crite par le professeur Bob Holman[4]. Dans cet ouvrage, le dĂ©putĂ© britannique Stephen Timms est citĂ© dĂ©crivant F. B. Meyer comme un "homme Ă  la popularitĂ© durable" et "pratiquement un socialiste chĂ©tien"[21].

Postérité

L'influence de F.B. Meyer sur les grands Ă©vangĂ©listes John Wilbur Chapman (en) (1859-1918) et Charles Spurgeon (1834-1892). Ce dernier dĂ©clara "Meyer prĂȘche comme un homme qui a vu Dieu en face."[22]

Frank Buchman (1878–1961), pasteur luthĂ©rien amĂ©ricain, fut influencĂ© par F.B.Meyer. Buchman adopta cette pratique quotidienne du recueillement silencieux afin de rechercher et recevoir la « direction divine » sur tous les aspects de la vie, puis la diffusa trĂšs largement au travers du mouvement ƓcumĂ©nique de rĂ©veil, dit "Groupe d’Oxford" qu'il crĂ©a, et qui devint en 1938 le RĂ©armement moral, puis en 2001 Initiatives et Changement, s'ouvrant Ă  toutes les religions comme aux non-croyants[23]. Au moment de la mort de Frank Buchman, Karl Wick, rĂ©dacteur en chef du quotidien catholique de Lucerne Vaterland [24], Ă©crivit : "Le silence du recueillement pratiquĂ© dans les monastĂšres, Buchman l’a introduit dans le cabinet du ministre, dans le bureau de l’industriel et l’atelier de l’ouvrier"[25].

La Convention de Keswick, Ă  laquelle F.B. Meyer consacra tant d'Ă©nergie, se poursuit encore aujourd'hui[26].

Notes et références

  1. Charles Price et Ian Randall, Transforming Keswick: The Keswick Convention, Past, Present And Future, OM Publishing, 2000, 300 pages, (ISBN 9781850783503), p. 62 et p. 111
  2. [Lettie B. Cowman, Consolation, Éditeur : Oriental Missionary Society, Los Angeles, 1933, p. 70]
  3. W. Y. Fullerton, F. B. Meyer: A Biography, Éditeur :Marshall, Morgan, Scott, Londres, 1929, p.65
  4. Bob Holman ,F.B. Meyer: If I had a hundred lives, Éditeur : Christian Focus, 2007, 207 pages, (ISBN 9781845502430)
  5. W. Y. Fullerton, F. B. Meyer: A Biography, Éditeur :Marshall, Morgan, Scott, Londres, 1929, p. 67.
  6. Charles Price et Ian Randall, Transforming Keswick: The Keswick Convention, Past, Present And Future, OM Publishing, 2000, 300 pages, (ISBN 9781850783503), p. 111
  7. W. Y. Fullerton, F. B. Meyer: A Biography, Éditeur :Marshall, Morgan, Scott, Londres, 1929, p. 84, l’auteur cite l’ouvrage de F.B. Meyer “Seven Reasons for Believer’s Baptism.”
  8. W. Y. Fullerton, F. B. Meyer: A Biography, Éditeur :Marshall, Morgan, Scott, Londres, 1929, p. 73-77.
  9. (en) Charles W Price et Ian M Randall, Transforming Keswick : The Keswick Convention. Past, Present and Future, Carlisle, Cumbria, OM Pub, , 286 p. (ISBN 978-1-850-78350-3, OCLC 46024783), p. 43; F.B. Meyer Ă©tayait sa doctrine du baptĂȘme de l'Esprit aprĂšs la conversion sur des “tĂ©moignages personnels directs de l’effacement d’un sentiment d’échec par une nouvelle puissance, une puissance mise en pratique.”
  10. W. Y. Fullerton, F. B. Meyer: A Biography, Éditeur :Marshall, Morgan, Scott, Londres, 1929, pp. 212-213.
  11. Frederick Dale Bruner, A Theology of the Holy Spirit: The Pentecostal Experience and the New Testament Witness, (ISBN 9780802833778), 390 pages, p. 221, citiant F. B. Meyer , A Castaway and Other Addresses,. Chicago, IL: Fleming H. Revell, 1897.
  12. Charles Price et Ian Randall, Transforming Keswick: The Keswick Convention, Past, Present And Future, OM Publishing, 2000, 300 pages, (ISBN 9781850783503), p. 178
  13. Charles Price et Ian Randall, Transforming Keswick: The Keswick Convention, Past, Present And Future, OM Publishing, 2000, 300 pages, (ISBN 9781850783503), p. 168-169
  14. Thimothy Larsen, David W. Bebbington, Mark A. Noll, Biographical Dictionary of Evangelicals, Editions Intervarsity Press, 2003, (ISBN 9780851119960), 789 pages, p. 429-430
  15. F. B. Meyer, “The Indestructibility of the spirit”, in : J. B. Lippincott, Spiritualism: Its Present-Day Meaning; A Symposium, ed. Huntly Carter. Philadelphia, PA: 1920, p. 209,
  16. Pgs. 25-29, The Wideness of God’s Mercy, F. B. Meyer. New York: Eaton and Mains, 1906.
  17. F.B. Meyer, The Secret of Guidance, Editions Fleming H. Revell company, 1896, Texte de The Secret of Guidance en ligne (en anglais)
  18. James Dixon Douglas, Philip Wesley Comfort, Donald R. Mitchell, Who's who in Christian History, Éditeur : Tyndale House, 1992; (ISBN 9780842310147), 747 pages
  19. Article du « Northern Echo » du 25 juin 2013
  20. James Dixon Douglas, Philip Wesley Comfort, Donald R. Mitchell, > Who's who in Christian History, ÉditeurTyndale House, Londres, 1992, (ISBN 9780842310147), 747 pages
  21. Bob Holman ,F.B. Meyer: If I had a hundred lives, Éditeur : Christian Focus, 2007, 207 pages, (ISBN 9781845502430), p.ii & p.7
  22. Historique sur le site d'Initiatives et Changement
  23. Quotidien aujourd'hui absorbé par le Neue Luzerner Zeitung)
  24. Garth Lean, Frank Buchman - a life, Constable, Londres, 1985, p. 532
  25. Site de la convention de Keswick

Sources

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.