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Flétan de l'Atlantique

Hippoglossus hippoglossus

Le Flétan de l'Atlantique (Hippoglossus hippoglossus) est une espèce de poissons de la famille des Pleuronectidae, qui comprend des poissons plats ayant les deux yeux du même côté. On distinguera ce flétan, aussi appelé flétan blanc, du flétan du Pacifique (Hippoglossus stenolepis), espèce très voisine, et du flétan du Groenland ou flétan noir (Reinhardtius hippoglossoides), espèce de plus petite taille et recherchée également pour sa chair plus fine et plus grasse que celle des autres flétans.

Le « petit » maire de New York (Fiorello La Guardia) avec un flétan de 136 kilos (1939).

Morphologie

Le flĂ©tan est un poisson plat de la famille des Pleuronectidae. Comme tous les poissons de cette famille, ses yeux sont tous deux situĂ©s du cĂ´tĂ© droit de sa tĂŞte (poissons dextres), le cĂ´tĂ© gauche aveugle et non pigmentĂ© faisant face au sol. Son corps est allongĂ©, sa ligne latĂ©rale fortement arquĂ©e dans la rĂ©gion pectorale, sa bouche large, ses dents incurvĂ©es et sa queue concave. La couleur de son flanc droit (flanc supĂ©rieur) varie de gris verdâtre Ă  brun foncĂ© alors que son flanc gauche va du blanc au gris pâle. Ce poisson dont la taille et le poids varient Ă©normĂ©ment d’un spĂ©cimen Ă  un autre (gĂ©nĂ©ralement autour de 1 mètre de longueur et entre 3 et 50 kilogrammes), est le plus grand poisson plat du monde, son poids allant jusqu’à 300 kilogrammes et sa taille pouvant dĂ©passer 2,5 m.

Aire de répartition

Le flĂ©tan habite Ă  des profondeurs de plus de 150 mètres, dans les eaux de l'Atlantique occidental, du Labrador au golfe du Maine, remontant jusqu'Ă  la hauteur de Sept-ĂŽles dans l'estuaire du golfe du Saint-Laurent. En Atlantique oriental, on peut l’observer du golfe de Gascogne Ă  la mer de Barents. Le flĂ©tan nage Ă  des profondeurs de plus de 500 mètres en hiver pour remonter plus en surface en Ă©tĂ©. C’est ainsi que la pĂŞche est plus fructueuse au printemps qu’en automne.

Les flétans sont plus nombreux dans les eaux riches en crevettes et consomment également d'autres poissons et des céphalopodes, lorsque leur taille le leur permet.

Flétan sur un bateau de pêche (Îles-de-la-Madeleine 2005).

Cycle biologique

La femelle fraie entre fĂ©vrier et mai dans des eaux dont la profondeur varie entre 700 et 1 000 m, et pond plusieurs millions d'Ĺ“ufs. Ces derniers ont un diamètre de 3 Ă  4 mm et sont de couleur rose. Une fois fertilisĂ©s, les Ĺ“ufs grossissent quelque peu et flottent librement dans l'eau Ă  des profondeurs de 300 Ă  400 m. Les Ĺ“ufs Ă©closent en une quinzaine de jours environ, donnant naissance Ă  une larve mesurant de 6 Ă  7 mm de longueur. Au moment de l'Ă©closion, la larve est pourvue d'un très gros sac vitellin qui lui sert de source de nourriture jusqu'Ă  ce qu'elle commence Ă  se nourrir d'elle-mĂŞme (4 ou 5 semaines après l’éclosion). Lorsque les larves atteignent une longueur de 50 mm ou plus, elles migrent au fond de l’eau comme les poissons adultes. Ă€ partir du moment oĂą il s'Ă©tablit sur le fond marin jusqu'Ă  celui oĂą il atteint la maturitĂ© sexuelle, le flĂ©tan passe d'une longueur de moins de 10 cm Ă  environ m, se nourrissant successivement de crustacĂ©s, d'invertĂ©brĂ©s et de poissons. Le flĂ©tan adulte se nourrit presque exclusivement d'autres poissons, notamment de sĂ©bastes, de morues et de poules de mer. Le type de poissons consommĂ©s varie selon les saisons, Ă©tant donnĂ© qu'il habite des profondeurs diffĂ©rentes suivant l'Ă©poque de l'annĂ©e.

Flétans sur un bateau de pêche (Îles-de-la-Madeleine 2005).

MĂ©thodes de pĂŞche

Le flétan est pêché à la palangre, qui consiste en une grosse ligne de fond comportant des lignes secondaires un peu plus légères munies d'un gros hameçon à flétan et de morceaux d'appât. On mouille la ligne (qui peut atteindre un mille de longueur), on l’ancre avec une balise et, après plusieurs heures (voire quelques jours), on lève l'ancre balisée et l'on hisse la ligne. La palangre procure une meilleure qualité du produit que les filets en donnant de plus de chances de survie au poisson avant sa sortie de l'eau.

La pêche au flétan a diminué ces dernières années. Aujourd’hui, les prises sont souvent accidentelles, et ce sont souvent les jeunes flétans qui en font les frais, à tel point que la reproduction en est compromise, ce qui est d’autant plus problématique que le flétan est le poisson plat le plus prisé. Tant de prises accidentelles de flétans ont été faites dans l'est du Canada pendant la saison 2006, surtout lors de la pêche à la morue, qu'on y a momentanément interdit toute capture de flétan. La taille minimale permise de capture dans l'est du Canada est de 81 cm.

Aujourd'hui, la pêche au flétan s'effectue en fonction de quotas déterminés par Pêches et océans Canada et la forte augmentation de la biomasse des dernières années, vraisemblablement due à une augmentation de la superficie de son habitat avec les températures d'eau profonde se réchauffant, s'est traduite par une augmentation importante des quotas. Selon l'approche de précaution préconisée par le MPO et les dernières évaluations scientifiques en 2016, les stocks sont en santé.

Alimentation

  • Ce poisson est recherchĂ© et commun sur les Ă©tals des poissonneries. La grande taille du flĂ©tan permet non seulement d'obtenir de gros filets sans arĂŞtes, mais aussi d'en rĂ©cupĂ©rer des parties jugĂ©es trop menues sur d'autres poissons : la ralingue (partie grasse entre la chair et les nageoires), les joues et les vertèbres (dont les Ă©pines circonscrivent la chair restĂ©e après le filetage), qui rappellent la morphologie des cĂ´tes-levĂ©es. La darne de flĂ©tan, qui contient d'ailleurs de la vertèbre et de la ralingue, est très goĂ»teuse et excellente sur le gril. Les os, très gras, sont excellents pour les soupes ou les bouillons. La chair, blanche et en gros flocons, peut s'assĂ©cher sur le gril ou la poĂŞle, ce que l'on peut prĂ©venir en ne la cuisant pas trop, en la marinant, en la panant ou en l'encroĂ»tant pendant la cuisson. Les filets peuvent aussi ĂŞtre fumĂ©s : c'est une spĂ©cialitĂ© très prisĂ©e dans la rĂ©gion de Dunkerque. La chair plus grasse, qui forme l'extĂ©rieur du filet, est plutĂ´t d'un brun rougeâtre.
  • Le filet de flĂ©tan contient 13,3 % de protĂ©ines, 1,7 % d'acides gras, incluant une gĂ©nĂ©reuse dose d'OmĂ©ga-3, et aussi une bonne quantitĂ© de sĂ©lĂ©nium et de vitamine D. L'huile de foie de flĂ©tan n'est, quant Ă  elle, utilisĂ©e que pour sa richesse en vitamine D et en vitamine A..

Liens externes

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