Accueil🇫🇷Chercher

Festival international de films de Fribourg

Le Festival international de films de Fribourg (ou FIFF) est un festival consacré au cinéma qui a été fondé en 1980. En 1993, l'UNESCO lui décerne Label de la Décennie Mondiale du Développement culturel. Son directeur artistique est Thierry Jobin[1] - [2].

Festival international de films de Fribourg
Image illustrative de l’article Festival international de films de Fribourg
Cérémonie d'ouverture du FIFF 2015.

Date de création 1980
Prix principal Regard d'or
Président Mathieu Fleury
Édition courante Festival international de films de Fribourg 2020
Direction artistique Thierry Jobin
Lieu Fribourg Drapeau de la Suisse Suisse
Siège social Fribourg
Site web www.fiff.ch

En raison des problèmes sanitaires de début 2020, l'édition 2021 devient pour la première fois un événement estival et a lieu la semaine du au [3].

Le festival

Le FIFF a pour but d'assurer, en Suisse et en Europe comme le veut sa vocation internationale, la diversité cinématographique et culturelle en promouvant des films de qualité. À cet effet, les œuvres sélectionnées proviennent essentiellement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

La sélection

La sélection officielle se sépare en deux compétitions : longs métrages et courts métrages.

Les sections

En parallèle de la sélection officielle, le FIFF propose plusieurs sections.

Cinéma de genre

  • 2012 Il Ă©tait une fois dans le sud (westerns)
  • 2013 A nous la victoire! (films de sport)
  • 2014 Survivre ! (films catastrophe)
  • 2015 Terra Erotica I (films Ă©rotiques)
  • 2016 Plus fĂ©roces que les mâles (films sur les femmes combattantes)
  • 2017 Histoires de fantĂ´mes
  • 2018 Films biographiques
  • 2019 La comĂ©die romantique

DĂ©cryptage

  • 2012 L'image de l'Islam en Occident
  • 2013 Les enfants règlent leur contes
  • 2014 Petits remèdes contre la crise
  • 2015 Pouvez-vous rire de tout ?
  • 2016 Et la femme crĂ©a le cinĂ©ma
  • 2017 Cabinet de curiositĂ©s cinĂ©matographiques
  • 2018 200 bougies pour Nova Friburgo
  • 2019 Noire n'est pas mon mĂ©tier (par les auteures du livre du mĂŞme nom)

Diaspora

Hommage à…

Nouveau Territoire

Sur la carte de...

Les prix

Longs métrages en compétition

  • Le Grand prix du Festival international de films de Fribourg, la plus haute rĂ©compense dĂ©cernĂ©e Ă  un long mĂ©trage en compĂ©tition par le jury.
  • Prix spĂ©cial du Jury
  • Prix du public
  • Prix du Jury Ĺ’cumĂ©nique
  • Critics’ Choice Award
  • Prix du Jury des jeunes COMUNDO
  • Prix Don Quijote, dĂ©cernĂ© par des reprĂ©sentants de la FĂ©dĂ©ration internationale des cinĂ©-clubs (FICC) (jusqu'en 2018)

Courts métrages en compétition

  • Prix du meilleur court mĂ©trage international
  • Prix du RĂ©seau CinĂ©ma CH
  • Passeport suisse – Prix Visa Etranger

Historique

1980 - 1985 : les origines "tiers-mondistes"

Magda Bossy, secrĂ©taire romande d’Helvetas, souhaite organiser un Ă©vĂ©nement original et inĂ©dit pour fĂŞter les 25 ans de l’association en Suisse romande[4] - [5]. Originaire d’Égypte et convaincue que les films peuvent ĂŞtre un support extraordinaire pour montrer les richesses culturelles, elle pense Ă  donner la parole aux cinĂ©astes du Sud[6]. Ce qui est alors appelĂ© sans complexe « films du Tiers-Monde » n’a droit qu’à une distribution très marginale, souvent liĂ©e Ă  quelques grands noms comme ceux de l’Indien Satyajit Ray ou du Japonais Akira Kurosawa. Elle entre en contact avec le journaliste Yvan Stern, un passionnĂ© de 7e art qui est alors responsable de l’Office catholique du cinĂ©ma pour la Suisse romande[7]. Ensemble, avec les encouragements de Freddy Buache, directeur et fondateur de la CinĂ©mathèque suisse, Magda Bossy et Yvan Stern trouvent financement en alliant Helvetas avec Swissaid, Action de CarĂŞme, Pain pour le prochain et la DĂ©claration de Berne[5]. Et, entre novembre et , sept films en 16 mm d’Asie, d’Afrique et d’AmĂ©rique latine, dont Antonio das Mortes du BrĂ©silien Glauber Rocha et Baara de Souleimane CissĂ©, sont projetĂ©s dans les cinĂ©-clubs de Suisse romande. L’entrĂ©e est gratuite, mais une collecte attend les spectatrices et spectateurs Ă  la sortie. Lors de la deuxième Ă©dition en 1983, quatre partenaires rejoignent le groupe fondateur : L’Entraide protestante, Frères sans frontières, Le Groupe des volontaires d’Outre-Mer et Magasins du Monde[5]. En novembre de la mĂŞme annĂ©e, deux partenaires issus de la ConfĂ©dĂ©ration se joignent au groupe : il s'agit de Pro Helvetia et de la Direction de la coopĂ©ration au dĂ©veloppement et de l’aide humanitaire (DDA) qui deviendra, en 1996, la Direction du dĂ©veloppement et de la coopĂ©ration (DDC). Lors du bilan, en , il est dĂ©cidĂ© d’un rythme bisannuel, mais aussi dĂ©cidĂ© de concentrer la manifestation sur une ou deux semaines dans une ville, afin de crĂ©er une vraie ambiance festivalière et d’une formule oĂą les Ă©coles auraient une meilleure place. Comme Lausanne et Genève possèdent dĂ©jĂ  une large offre culturelle, il est dĂ©cidĂ©, entre Bienne et Fribourg, que ce sera Fribourg, la moins privilĂ©giĂ©e en manifestations cinĂ©matographiques[5].

1986 - 1992 : l'essor et l'institutionnalisation du Festival

Ă€ partir de 1986, une compĂ©tition couronne un film laurĂ©at reçoit un Prix d’aide Ă  la distribution. Celui-ci permet la diffusion du film laurĂ©at dans le circuit commercial. Le premier vainqueur est Wend KĂ»uni du rĂ©alisateur burkinabĂ© Gaston KaborĂ©, qui concourt notamment avec Ousmane Sembène (EmitaĂŻ), Souleimane CissĂ© (Finyè), HaĂŻle GĂ©rima (La Moisson de 3000 ans) ou encore Lino Brocka (Bayan Ko). Ă€ Fribourg pendant dix jours, puis dans la douzaine de villes qui ont repris certains des films, plus de 8 000 spectatrices et spectateurs se sont rĂ©partis sur 96 sĂ©ances. Un succès public et mĂ©diatique qui dĂ©passe tous les espoirs. Le a lieu l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale constitutive de l’Association de soutien Festival de films du Tiers Monde. Son objectif : favoriser le dialogue entre toutes les cultures, de faire connaĂ®tre en Suisse les cinĂ©matographies du Sud et de promouvoir leur diffusion. L’édition 1988 est aussi l’annĂ©e oĂą le Festival rĂ©sout le problème de la diffusion des films dans le circuit commercial. Le journaliste Bruno Jaeggi crĂ©e une fondation Trigon-Film Ă  but non lucratif qui a pour objectif de distribuer en Suisse et archiver les films de qualitĂ© en provenance du Tiers Monde[5]. Le Festival sert dès lors de plateforme de diffusion de certains films de Trigon. Ă€ Fribourg et dans le reste de la Suisse, 16 217 spectatrices et spectateurs, soit le double qu’en 1986, assistent en 1988 Ă  164 projections. Pour la première fois, des dĂ©bats sont organisĂ©s et des rĂ©alisateurs invitĂ©s[5]. Pour ses dix ans, en 1990, le Festival abandonne la formule « tiers monde », trop connotĂ©e de misĂ©rabilisme. On parle dĂ©sormais de Festival de films de Fribourg, avec, comme sous-titre, « Afrique, Asie, AmĂ©rique latine ». Le Festival consacre une rĂ©trospective Ă  Sarah Maldoror, la première femme cinĂ©aste africaine. Le circuit passe aussi par Zurich, Lucerne, Bâle et Berne, confĂ©rant une dimension nationale Ă  la manifestation. Un prix du public est mis sur pied lors de cette Ă©dition.

1992 - 2007 : la professionnalisation

Le Festival se professionnalise et passe à un rythme annuel[8]. Un directeur est engagé, en la personne de Martial Knaebel. Deux nouvelles compétitions sont mises sur pied: l’une pour les courts métrages, l’autre pour les documentaires[9]. Le Festival reçoit, à l’automne 1992, une reconnaissance internationale de l’UNESCO : le Label de la Décennie Mondiale du Développement culturel. En 1995, deux partenaires économiques privés rejoignent pour la première fois l’aventure du Festival. En 1996, il est décidé d'abandonner une section des documentaires. Malgré une progression en termes d'entrées et de projections, le Festival boucle sur un déficit. Cette situation le pousse à repenser ses partenariats et son identité. Ainsi, dès 1998, le Festival de Films de Fribourg ajoute le terme "International" pour devenir Festival International de Films de Fribourg. Le désormais FIFF décerne un trophée : le Grand Prix devient Regard d'or. Lors de cette 12e édition, deux nouveaux jurys intègrent le Festival : le jury de la presse internationale avec le Prix FIPRESCI et le jury œcuménique. L'édition de 1999 offre l'occasion de célébrer les anniversaires de deux partenaires du FIFF : d'une part les 40 ans de l'ONG E-Changer (anciennement Frères sans Frontières) avec des vidéos présentant l'engagement de divers mouvements de lka société civile ; d'autre part, les 10 ans de Trigon-Film, sous forme d'une carte blanche. En 2001, le Regard d’or est attribué au film taïwanais Yi Yi qui restera comme l’un des plus grands succès hors festival. Lors de l'édition 2004, le directeur Martial Knaebel ouvre la programmation à une équipe prestigieuse : le cinéaste Jean-Stéphane Bron, l’écrivain Christophe Gallaz ou encore la productrice Elena Tatti viennent l'épauler. L'année suivante, la réalisatrice burkinabée Fanta Régina Nacro devient la première femme a remporter le Regard d’or avec La Nuit de la vérité. Douze ans auparavant, elle avait remporté le Prix du court métrage pour Un certain matin. En , Martial Knaebel reçoit, au Festival international du film de Busan, le Prix du cinéma coréen attribué à une personnalité étrangère qui a contribué de manière exceptionnelle à la promotion du cinéma coréen dans le monde[10]. Il est encore à la barre du festival lors de l'édition 2007. Celle-ci coïncide également avec l'installation du Festival dans les locaux de l'Ancienne Gare de Fribourg. Le de la même année, le Festival annonce la nomination du nouveau directeur artistique: le Français Édouard Waintrop, critique de cinéma pour le quotidien Libération.

2008 - 2017 : l'ouverture

Édouard Waintrop ouvre le festival au cinĂ©ma de genre, dès sa première Ă©dition en 2008. Le Festival prend une nouvelle physionomie : nouveau centre, nouvelles salles de cinĂ©ma et disparition du circuit Films du Sud devenu trop onĂ©reux et trop concurrencĂ©. Le Festival passe la barre des 30 000 spectateurs en 2009. Journaliste au quotidien Le Temps, Thierry Jobin succède Ă  Édouard Waintrop Ă  partir de l'Ă©dition 2012. Le nouveau directeur artistique rend les sections parallèles plus lisibles en fixant leur dĂ©nomination. En 2014, la section « Histoire du cinĂ©ma iranien par ses crĂ©ateurs » retient l'attention. Cette section consiste en un sondage auprès d’une quinzaine de rĂ©alisatrices et rĂ©alisateurs iraniens. Ce programme sera projetĂ© ensuite au Festival international du film d'Édimbourg en et en Ă  la TIFF CinĂ©mathèque de Toronto. Le FIFF franchit la barre des 40 000 spectateurs en 2015. Pour sa 30e Ă©dition en 2016, le FIFF ose un hommage global aux combats des femmes devant et derrière la camĂ©ra. Aucun festival gĂ©nĂ©raliste au monde n’avait jamais tentĂ© l’aventure du tout fĂ©minin, jusqu'au jury.

Dès 2018: une nouvelle formule

Après les dĂ©ficits des deux Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes et le dĂ©part de la directrice administrative, le festival s'impose une profonde remise en question de sa structure administrative et financière[11] pour l'Ă©dition 2018. La 32e Ă©dition comporte moins de films et moins de projections mais davantage de spectateurs. Le nombre de spectateurs approche les 45 000[12]. Ă€ noter que cette annĂ©e lĂ , la section DĂ©cryptage est consacrĂ©e aux 200 ans de la ville brĂ©silienne de Nova Friburgo, s'inscrivant alors dans le calendrier des festivitĂ©s de ce bicentenaire fribourgo-brĂ©silien. La formule allĂ©gĂ©e est reprise pour l'Ă©dition 2019. Avec un programme resserrĂ© Ă  110 films dont moins de 80 longs mĂ©trages, c’est l’offre la moins Ă©levĂ©e de tous les grands festivals de films de Suisse. Le public reste stable.

2022

Après l'impossibilité d'organiser le FIFF comme à l'accoutumée en 2021 en raison de la pandémie de Corona, la 36e édition du festival du film s'est à nouveau déroulée sur place du 18 au .

Durant les dix jours du festival, le FIFF a enregistrĂ© plus de 43 000 entrĂ©es, renouant ainsi avec le succès d'avant la pandĂ©mie. Le programme comprenait 126 films, dont 90 longs mĂ©trages, en provenance de 58 pays. Il y avait cinq premières mondiales et plus de 50 premières en Suisse ou en Europe. En outre, des projections scolaires ont Ă©tĂ© organisĂ©es, auxquelles ont assistĂ© environ 11 000 Ă©lèves[13].

Notes et références

  1. « Le journaliste Thierry Jobin est nommé à la tête du Festival de films de Fribourg », sur www.laliberte.ch (consulté le )
  2. « Thierry Jobin • Directeur artistique du Festival de Fribourg », sur Cineuropa - le meilleur du cinéma européen (consulté le )
  3. Simone Jenni, « Un FIFF sous le soleil et les étoiles : la 35e édition est reportée à la semaine du 16 au 25 juillet 2021 » [PDF], sur www.fiff.ch, (consulté le )
  4. « FIFF 2011: Entretien avec Martial Knaebel | Décadrages », sur www.decadrages.ch (consulté le )
  5. Saglini 2006, p. 42.
  6. « Vidéo: Émission », sur Play RTS (consulté le )
  7. « À propos de Ciné-Feuilles », sur www.cine-feuilles.ch (consulté le )
  8. Claude BLANC, Myriam SENN, Du Festival du film du tiers-monde au festival du film de Fribourg: l'évolution à travers la presse, Université de Fribourg, , 30 p.
  9. « Timeline | FIFF | Festival International de Film de Fribourg », sur fiff.ch (consulté le )
  10. (en) « PIFF Names Korean Cinema Award Recipients Martial Knaebel, Terawaki Ken Named for Contributions »
  11. « Chronologie | Festival International de Films de Fribourg », sur www.fiff.ch (consulté le )
  12. « L'audace paie au Festival de films », sur www.laliberte.ch (consulté le )
  13. Andrea Duffour, « Festival International de Films de Fribourg post-apocalyptique, humoristique et ludique » Accès libre, sur infoméduse, (consulté le )

Bibliographie

  • Lorenza Saglini, Festival international de films de Fribourg (FIFF) : genèse, Ă©volution et rayonnement international (1980-2000) (MĂ©moire de licence polycopiĂ©), UniversitĂ© de Fribourg, .

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.