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FĂȘte nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme

La FĂȘte nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme est une fĂȘte nationale officielle en France, instituĂ©e en 1920, cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e lors du deuxiĂšme dimanche du mois de mai, jour anniversaire de la libĂ©ration d'OrlĂ©ans le par l'armĂ©e française, sous le commandement de Jeanne d'Arc.

FĂȘte nationale de Jeanne d'Arc
Statue Ă©questre de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides Ă  ParisChristel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc Ă  Paris entre 1870 et 1914 », SociĂ©tĂ©s & ReprĂ©sentations, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11,‎ 2001, p. 263-286 (ISSN 1262-2966, DOI 10.3917/sr.011.0263, lire en ligne)..
Statue Ă©questre de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides Ă  Paris[3].

Nom officiel FĂȘte nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme
Observé par Drapeau de la France France
Type FĂȘte nationale
Signification Commémoration en hommage à Jeanne d'Arc
Date DeuxiĂšme dimanche du mois de mai
LiĂ© Ă  Mythes de Jeanne d'Arc, FĂȘtes johanniques d'OrlĂ©ans

Ce jour n'est pas fĂ©riĂ© et ne doit pas ĂȘtre confondu avec la Sainte Jeanne d'Arc, cĂ©lĂ©brĂ©e par l'Église catholique le , jour de son exĂ©cution sur le bĂ»cher en 1431.

Instauration

Au cours des siĂšcles, et principalement Ă  partir du XIXe siĂšcle, la figure historique de Jeanne d'Arc a Ă©tĂ© reprise par de nombreux auteurs pour illustrer ou cristalliser des messages religieux, philosophiques ou politiques. Dans le domaine politique, elle est devenue un symbole national français lors de la guerre franco-allemande de 1870 puis est reprise par de nombreux partis et figures politiques qui vont du parti socialiste jusqu'Ă  l'extrĂȘme-droite. DĂšs 1894, Joseph Fabre proposa une fĂȘte annuelle de Jeanne d'Arc baptisĂ©e « fĂȘte du patriotisme »[4] - [5].

Elle est instaurée par la loi du [6], adoptée à l'unanimité par la Chambre des députés et le Sénat, sur proposition du député et écrivain Maurice BarrÚs, quelques semaines aprÚs la canonisation de Jeanne d'Arc.

Célébrations officielles

La célébration est toujours en vigueur et fait partie des douze journées nationales organisées chaque année par le ministÚre de la Défense[7]. Une cérémonie militaire a lieu traditionnellement devant la statue équestre de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides, à Paris[8].

  • FĂȘte de Jeanne d'Arc en 1962 Ă  Toulouse

À OrlĂ©ans, une grande fĂȘte johannique est organisĂ©e chaque annĂ©e Ă  la mĂȘme pĂ©riode, rĂ©unissant les autoritĂ©s militaires, religieuses et civiles, mais elle n'a pas de lien direct avec cette fĂȘte nationale[9]. Les fĂȘtes johanniques d'OrlĂ©ans sont en effet bien antĂ©rieures Ă  la loi de 1920, puisqu'elles sont organisĂ©es dĂšs le XVe siĂšcle.

DĂ©filĂ©s de l'extrĂȘme droite

Pierre Vial, chef de Terre et Peuple, prononçant un discours devant la statue de Jeanne d'arc sur la place des Pyramides. En arriĂšre-plan, des croix celtiques, devenues un symbole d'extrĂȘme droite.

Divers mouvements d'extrĂȘme droite firent rapidement de cette fĂȘte leur point de ralliement, dont l'Action française (AF)[7], les Camelots du roi et les Croix-de-feu[4].

Le Front national s'y joignit Ă  partir de 1979[10] jusqu'en 1988, lorsque le FN dĂ©cide de dĂ©filer seul et le premier mai : le parti indique alors que ce changement de date visait Ă  briser le « monopole syndicalo-gauchiste » et Ă  rassembler l’hommage Ă  Jeanne d’Arc et la fĂȘte du Travail du marĂ©chal PĂ©tain[11].

En 2010, le dĂ©filĂ© est organisĂ© en mĂȘme temps que celui du ComitĂ© du 9-Mai (C9M) et mobilise jusqu'Ă  700 personnes. Plusieurs mouvements politiques, tels la Nouvelle droite populaire de l'ancien dĂ©putĂ© alsacien Robert Spieler, Terre et peuple de Pierre Vial, les Nationalistes autonomes de Lorraine, le Renouveau français, le Groupe union dĂ©fense et les Jeunesses nationalistes rĂ©volutionnaires de Serge Ayoub, participent Ă  cette manifestation[12].

En 2015, un défilé est organisé à l'appel de Civitas, de Béatrice Bourges et d'Alain Soral. D'aprÚs Libération, Jany Le Pen fait une apparition remarquée lors de la manifestation. Des slogans tels que « Islam, hors d'Europe » et « Hollande démission, République dissolution » sont scandés par des manifestants[13].

En 2016, le défilé rassemble Civitas, le Parti nationaliste français et l'AF. Le pétainiste Pierre Sidos est invité à s'exprimer lors de la manifestation, et évoque sa nostalgie de l'Algérie française et de l'Occupation. D'autres partis européens sont également invités, notamment PEGIDA, Aube dorée et un parti phalangiste. Plus de 1000 personnes participent à la manifestation[14].

En 2022, le défilé rassemble des militants de l'AF, de Civitas, du Parti de la France, du C9M et des Nationalistes (ex-Parti nationaliste français). Des slogans antirépublicains et antimaçonniques sont scandés lors de la manifestation[15].

Épisode de mai 2023

En 2023, la secrĂ©taire d'État chargĂ©e de la CitoyennetĂ© Sonia BackĂšs annonce l'interdiction du dĂ©filĂ©, dont l'organisation Ă©tait prĂ©vue par l'Action française. Cette interdiction survient aprĂšs une manifestation polĂ©mique du C9M, et la circulaire introduite subsĂ©quemment par le ministre de l'IntĂ©rieur GĂ©rald Darmanin instruisant l'« interdiction des manifestations et rassemblements de l’ultradroite »[16]. D'autres manifestations, l'une organisĂ©e par Les Nationalistes, l'autre par l'organisation souverainiste Penser la France et une autre par un groupe se revendiquant du mouvement des Gilets jaunes et l'association de militaires Place d'armes, sont Ă©galement interdites[17] - [18].

L'Action française voit son rĂ©fĂ©rĂ© libĂ©rĂ© l'emporter au tribunal, lui permettant ainsi de se rassembler le 14 mai, le tribunal estimant que l'arrĂȘtĂ© de la prĂ©fecture de police visant Ă  son interdiction « porte une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  la libertĂ© de manifester ». L'État se voit contraint de verser la somme de 1 500 euros au mouvement royaliste. Le groupuscule Les Nationalistes, quant Ă  lui, voit son recours ĂȘtre rejetĂ©[18].

Le groupe de Gilets jaunes dont la manifestation a été interdite défile malgré l'interdiction, et 62 d'entre eux sont verbalisés[18]. Environ 500 personnes se rendent à la manifestation de l'Action française[19].

Notes et références

  1. Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc Ă  Paris entre 1870 et 1914 », SociĂ©tĂ©s & ReprĂ©sentations, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11,‎ , p. 263-286 (ISSN 1262-2966, DOI 10.3917/sr.011.0263, lire en ligne).
  2. Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc Ă  Paris entre 1870 et 1914 », SociĂ©tĂ©s & ReprĂ©sentations, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11,‎ , p. 263-286 (ISSN 1262-2966, DOI 10.3917/sr.011.0263, lire en ligne).
  3. Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc Ă  Paris entre 1870 et 1914 », SociĂ©tĂ©s & ReprĂ©sentations, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11,‎ , p. 263-286 (ISSN 1262-2966, DOI 10.3917/sr.011.0263, lire en ligne).
  4. Winock 1997.
  5. Sanson 1973.
  6. « Loi instituant une fĂȘte nationale de Jeanne d'Arc, fĂȘte du patriotisme », Journal officiel de la RĂ©publique française, no 191, 52e annĂ©e,‎ , p. 10018 (lire en ligne).
  7. Dominique Albertini, « Pourquoi le Front national dĂ©file-t-il le ? », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  8. « CĂ©lĂ©bration de la fĂȘte de Jeanne-d'Arc », question Ă©crite no 6430 du sĂ©nateur Albert Voilquin, dans le Journal officiel SĂ©nat, , p. 1317, et rĂ©ponse du Premier ministre, Journal officiel SĂ©nat, , p. 2196.
  9. « Les FĂȘtes de Jeanne d'Arc », sur tourisme-orleansmetropole.com, OrlĂ©ans Val de Loire Tourisme (consultĂ© le )
  10. Valérie Igounet, « Jeanne d'Arc... le FN d'hier à aujourd'hui », sur DerriÚre le Front, France Télévisions, .
  11. Valérie Igounet, « Le , il arrive qu'il pleuve aussi », sur DerriÚre le Front, France Télévisions, (consulté le ).
  12. Abel Mestre et Caroline Monnot, « 9 mai 2010 : un ancien du GUD menace des journalistes » AccĂšs libre, sur Droite(s) extrĂȘme(s), (consultĂ© le )
  13. Bernadette Sauvaget, « A cheval, Civitas veut «délivrer la France» » AccÚs libre, sur Libération, (consulté le )
  14. « Paris : des cortĂšges d'extrĂȘme droite en l'honneur de Jeanne d'Arc » AccĂšs libre, sur Le Point, (consultĂ© le )
  15. Pierre Plottu et Maxime, « Salut nazi, priÚre de rue et agression, les fafs manifestent dans Paris » AccÚs libre, sur StreetPress, (consulté le )
  16. « Une manifestation d’extrĂȘme droite interdite dimanche Ă  Paris » AccĂšs libre, sur LibĂ©ration, (consultĂ© le )
  17. Camille Polloni, « À Paris, l’extrĂȘme droite privĂ©e de ses manifestations du week-end » AccĂšs payant, sur Mediapart, (consultĂ© le )
  18. « Ultradroite: la justice suspend l'interdiction de la manifestation de l'Action française prévue dimanche à Paris », sur BFMTV (consulté le )
  19. « Environ 500 personnes Ă  la manifestation finalement autorisĂ©e de l’Action française » AccĂšs libre, sur L'Obs, (consultĂ© le )

Bibliographie

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