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Exposition universelle de 1935

L'Exposition universelle[1] de 1935 s'est tenue du 27 avril au sur le plateau du Heysel Ă  Bruxelles[2] - [3].

Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles
Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles
Palais des Expositions
Général
Type-BIE Universelle
Catégorie Expo de première catégorie
Thème Transports et colonisation
Bâtiment Palais des Expositions
Surface 150 hectares
Fréquentation 20.000.000 visiteurs
Organisateur Joseph van Neck
Participants
Nombre de pays 25
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Ville Bruxelles
Site Heysel
CoordonnĂ©es 50° 53′ 50″ nord, 4° 20′ 21″ est
Chronologie
Candidature 1914
Attribution 1926
Date d'ouverture
Date de clĂ´ture
Éditions Universelles
Précédente Expo 1933 , Chicago
Suivante Expo 1937 , Paris
Éditions spécialisées
Suivante ILIS 1936 , Stockholm
GĂ©olocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles

Exposition méconnue, son importance n'est toutefois pas relative, malgré la taille modeste de ses infrastructures comparées à celles de l'Exposition universelle de 1958. En effet, elle est à l'origine de l'élaboration du site du Heysel, avec la construction du Palais 5[4]. Les palais ont été réutilisés pour l'Exposition de 1958[5], et habillés pour l'occasion. À l'heure actuelle, les palais de 1935 servent encore pour des événements divers, salons, expositions, etc.

Elle a reçu en son sein plus de 20.000.000 de visiteurs[6] - [3].

Contexte

Le jeudi ou « jeudi noir Â» est connu dans le monde pour avoir Ă©tĂ© une vĂ©ritable catastrophe. Le Krach boursier qui a dĂ©butĂ© le jeudi 1929 inaugurait l’importante crise Ă©conomique que connut l’AmĂ©rique et par la suite, l’Europe. Cette crise Ă©tait la consĂ©quence de la forte croissance Ă©conomique des annĂ©es 1920[7].  

Dans les annĂ©es 1930, les puissances europĂ©ennes s'appuient sur les revenus qu’ils tirent de leurs colonies pour affronter la crise Ă©conomique (de 1929). La Belgique ne dĂ©roge pas Ă  la règle, elle possède des colonies. Le Congo est une colonie belge depuis le . Auparavant, de 1885 Ă  1908, le roi LĂ©opold II, souverain aux droits limitĂ©s par la Constitution en Belgique, Ă©tait paradoxalement, le monarque absolu de l'État indĂ©pendant du Congo [8]. Le Congo, colonie d’exploitation, Ă©tait exploitĂ© afin d’en extraire ses richesses, richesses qui revenaient Ă©videmment au pays colonisateur, la Belgique. Le Congo Ă©tait historiquement rĂ©putĂ© pour l’ivoire, le caoutchouc et ses ressources minières[9] - [8]

L’entre-deux-guerres est une période intéressante parce qu’elle n’est plus marquée par l’esprit « explorateur et pionnier» de l’aventure léopoldienne. Elle n’est pas encore touchée par les angoisses de l’après-guerre où l’on se sentira soudain concerné par la vague des indépendances. C’est la période où, en toute bonne conscience, s’étale le triomphe de l’Homme Blanc[10]

De plus, Ă  cette Ă©poque l’intĂ©rĂŞt envers les colonies Ă©tait de plus en plus prĂ©sent dans les esprits. Les expositions coloniales internationales sont les exemples les plus marquants. Le but de ces expositions Ă©tait de montrer les diffĂ©rentes facettes de la colonisation. La Belgique accueillit une exposition coloniale en 1930 Ă  Anvers. Elle portait le nom d’ « Exposition Internationale, coloniale, maritime et d'Art flamand Â», et fut le pendant de l'exposition de Liège. Le thème de l’exposition universelle de 1935 Ă©tait d’ailleurs le « Transport et la Colonisation Â»[11] - [3], thème choisi Ă  l’occasion du cinquantième anniversaire de la crĂ©ation de l’État indĂ©pendant du Congo, État qui n’exista pourtant que de 1885 Ă  1908, 1908 marquant le dĂ©but du Congo belge[12].  

SĂ©lection de la ville hĂ´te

La Belgique fêtait en 1930, les cent ans de son indépendance. On avait ajouté au programme des manifestations qui devaient marquer cette année inoubliable, une Exposition Universelle et Internationale. Il semblait évident que cet évènement important se tiendrait à Bruxelles. Mais Anvers et Liège ne voyaient pas les choses de la même manière. Elles firent valoir qu'Anvers depuis 1894 et Liège depuis 1905 n'avaient plus eu d'Exposition[13]. La capitale s'effaça, au plus grand profit de la concorde nationale. L’Exposition universelle de 1930 se déroula alors sur les deux sites[14].

En 1935, l’idĂ©e d’une  Exposition universelle Ă  Bruxelles renaissait dans les esprits. Depuis 10 ans d'ailleurs, un comitĂ© avait jetĂ© les bases de ce gigantesque projet. En effet, dès 1922 s'Ă©tait fondĂ©e "La Ligue Bruxelles-Exposition". L'objet de ces premières discussions fut tout naturellement le choix de l'emplacement de l’Exposition. Beaucoup proposaient Laeken et les environs du Parc de Woluwe. Ce dernier Ă©tait idĂ©al car il offrait un cadre idyllique et magnifique Ă  la fois. Mais LĂ©opold II ayant lĂ©guĂ© Ă  l'État un vaste domaine aux confins du Laeken, celui-ci fut choisi. La ville de Bruxelles mis Ă  disposition des organisateurs le magnifique plateau du Heysel[14] - [15].

Organisation et préparation

Aménagement de la ville

Le plateau d’Heysel est entièrement réaménagé de par ses voies d’accès. Le quartier bénéficie d’une des nouvelles distributions d’eau d’électricité et de gaz. Des jardins sont érigés ainsi que des bassins et parcs. Le grand palais voit le jour et tout est mis en œuvre afin de donner une image spectaculaire du pays aux yeux de tous les visiteurs[16]

Budget

Ă€ l’époque la ville investit beaucoup d’argent dans le renouvellement et la construction d’infrastructures (cfr section supra) et ne lĂ©sine pas sur son financement. Les dĂ©penses sont estimĂ©es Ă  227 millions de francs belges. Ces dĂ©penses n’ont heureusement pas Ă©tĂ© vaines et ont permis des recettes supĂ©rieures et un bĂ©nĂ©fice total de 45 millions de francs belges (1 155 000 euros).  Ce fut la première fois, et ce malgrĂ© la crise Ă©conomique qui touchait le pays, qu’une exposition internationale se clĂ´turait de manière aussi favorable au niveau budgĂ©taire[2] - [16].

Couverture médiatique

Pour cette édition, la capitale est sous les feux des projecteurs. Le bourgmestre souhaite mettre en lumière aux yeux du monde entier deux atouts indéniables du pays : les connaissances et avancées techniques en matière de transports d'une part, et d’autre part la colonisation. En ce qui concerne la visibilité de l’exposition auprès des pays étrangers, le gouvernement en fait l’éloge auprès des nations étrangères et promet une exposition grandiose, ce qui permettra la participation de vingt-cinq pays. La participation d’autant de pays et la visite de plus de vingt millions de personnes est un réel signe de réussite pour cette exposition qui se déroule pourtant dans une certaine période d’entre-deux-guerres en proie à une crise économique et politique et à la suite de la mort de la reine Astrid[16].

Couverture du catalogue de l'exposition. toile de Fernand Allard L'Olivier

 

Pavillons

L'Exposition a abrité plus de 450 pavillons[17] - [18].

Le Grand Palais - Gare Modèle

Le Hall Principal du Grand Palais conçu par Joseph Van Neck[19] fut aménagé en Gare Modèle par l'architecte Victor Bourgeois. Cela n’étonne guère puisque le transport et la colonisation était le thème de l’exposition de 1935.

Pour avoir accès aux quais, les visiteurs devaient se munir de tickets de 0,50 franc belge qui constituait des billets de tombola. Les quais comptaient douze voies longues de 85 mètres, occupĂ©es par du matĂ©riel roulant belge et Ă©tranger.

La Gare Modèle représentait une synthèse de l'activité nationale et internationale dans le domaine des transports ferroviaires[18].

Le Grand Palais - le Hall latéral droit

Divisé en trois couloirs centraux et deux allées latérales, le hall latéral de droite réunissait les sections de la métallurgie, de l'industrie mécanique, de l'électricité, des mines et du matériel de mines. La Belgique occupait, à l’époque, une place de premier choix dans le domaine de la métallurgie et de l’exploitation des richesses minières. Le métal était utilisé dans la fabrication des rails de chemins de fer[18].

Le Grand Palais - le Hall latéral gauche

En retrait de l'Esplanade d'Honneur et au-delĂ  du Palais de l'Art Ancien s'Ă©rigeait la façade du Hall latĂ©ral de gauche. La participation de l’ArmĂ©e y couvrait une superficie de près de 2 000 m2. Le premier dĂ©partement synthĂ©tisait la vie de l'armĂ©e en temps de paix et avait trait Ă  l'hygiène et Ă  l'Ă©ducation physique du soldat. Le deuxième dĂ©partement donnait aux visiteurs une idĂ©e de l'armĂ©e mobilisĂ©e. Un vaste dĂ©partement Ă©tait consacrĂ© Ă  l'art dans l'armĂ©e. La science occupait le stand central, avec son salon d'honneur dĂ©corĂ© du portrait des souverains belges. En dehors de l'ArmĂ©e, le hall latĂ©ral gauche abritait les participations de la marine, de la navigation fluviale, de l’aĂ©ronautique, de l’éducation et du tourisme. Venaient ensuite les compartiments oĂą Ă©taient mis en lumière les progrès rĂ©alisĂ©s dans le domaine de l’enseignement. La Croix Rouge de Belgique occupait Ă©galement une place importante dans le Hall. Les divers partis politiques avaient installĂ© des stands sociaux. Plusieurs stands avaient Ă©tĂ© installĂ©s par les Chambres de commerce belges et Ă©trangères[20].

Pavillons de la section belge

LĂ©opold II, Roi des Belges de 1865 Ă  1909

La Belgique, Pays Organisateur de l’Exposition a Ă©videmment contribuĂ© Ă  l’érection de nombreux pavillons : pavillon de l’agriculture, de l’alimentation, de l’art ancien, de l’art moderne, de l’art dĂ©coratif, de l’art graphique, de l’automobile, du bâtiment. Plusieurs chapelles avaient Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es pour l’occasion : Chapelle d’Arts religieux, Chapelle Maris Stella. La CollectivitĂ© des Emballages occupait un vaste pavillon de 40 mètres de façade. Les Pavillons du Cuir, des Eaux et ForĂŞts, de l’ÉlectricitĂ© mĂ©nagère, des Expositions temporaires, des Fermes modèles, du Gaz, des Industries chimiques, du papier peint, des Provinces du Brabant, des textiles et de la vie catholique ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s Ă  l’occasion de cette grande exposition. Un Pavillon d’Honneur du Commissaire gĂ©nĂ©ral fut Ă©galement construit. Enfin, le Palais de la Ville de Bruxelles couvrait une superficie d'environ 5 000 m2. Au total plus d’une vingtaine de pavillons belges Ă©taient rĂ©partis sur le site[20].

Section coloniale belge

Section de la croix rouge du pavillon du Congo

Le thème étant la colonisation, la Belgique ne pouvait pas organiser l’ Exposition sans y consacrer une partie significative. Un Pavillon avait été érigé à l’intention des Entreprises coloniales privées. L'ensemble de ce Pavillon illustrait de manière frappante les résultats remarquables obtenus au Congo par l'initiative privée.

Le Pavillon officiel du Congo belge, quant Ă  lui, couvrait une superficie de 2 000 mètres carrĂ©s. Il Ă©tait l'Ĺ“uvre de l'architecte RenĂ© Schoentjes qui avait voulu Ă©voquer chez le spectateur, Ă  l'aide d'Ă©lĂ©ments choisis dans l'art indigène, les sensations de rudesse, de contraste et de mystère que cet art Ă©veille.

Le Pavillon des SociĂ©tĂ©s auxiliaires de propagandes coloniales comprenait un bâtiment d'une superficie de 3 500 m2 abritant le panorama des peintres Alfred Bastien et Paul Mathieu et constituant une Ă©vocation remarquable des sites montagneux du Bas-Congo[20].

Participations étrangères

Le site était occupé par de nombreux pavillons étrangers. De nombreux pays ont participé : Autriche, Brésil, Bulgarie, Chili, Danemark, Égypte, France, Finlande, Grand-Duché du Luxembourg, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Iran, Lettonie, Norvège, Palestine, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie, Turquie.

Certains pays ont participé plus que d'autres à l'Exposition. Ce fut notamment le cas de l'Italie et la France. La section française fut la plus vaste de l'Exposition, elle comprenait le Palais de la France Métropolitaine, le Pavillon de la Ville de Paris, le Palais de la France d'outre-mer, le Pavillon de l'Agriculture et celui des Eaux et Forêts. À tout cela, il faut ajouter la part importante que prit la France aux expositions de l'Art Ancien et de l'Art Moderne, ainsi que la représentation de ses grands réseaux de chemin de fer dans la Halle Centrale, aménagée en Gare Modèle[20].

Pavillons privés

L’Exposition abritait également de nombreux pavillons privés. Des sociétés belges et étrangères avaient la chance d’exposer, de faire la publicité de leurs produits[20].

Impacts de l'Exposition

Palais 5 du Heysel de nos jours

Outre l’impact budgĂ©taire citĂ© prĂ©cĂ©demment et bien que la majoritĂ© des infrastructures aient eu un caractère Ă©phĂ©mère, les lieux et bâtiments utilisĂ©s pour cette exposition ont pour certains tout de mĂŞme eu une deuxième vie. C’est le cas du site du Heysel sur lequel la participation de l’Exposition universelle de 1958 se renouvela. Le palais 5 qui existe toujours actuellement fut Ă©galement Ă©rigĂ© sur le plateau cette annĂ©e lĂ . Laeken bĂ©nĂ©ficia d’une nouvelle zone citadine et d’un Ă©lan d’une animation non nĂ©gligeable. 

Galerie

  • L'entrĂ©e principale.
    L'entrée principale.
  • Le Grand Palais.
    Le Grand Palais.
  • Vue d'ensemble.
    Vue d'ensemble.
  • Vue gĂ©nĂ©rale.
    Vue générale.
  • Le pavillon des Pays-Bas.
    Le pavillon des Pays-Bas.
  • Vie Catholique.
    Vie Catholique.
  • Les fontaines.
    Les fontaines.
  • Championnats du monde de cyclisme
    Championnats du monde de cyclisme

Bibliographie

  • Paul Lambotte, Charles Pargameni, Exposition universelle et internationale Bruxelles 1935 : avril-novembre, Bruxelles, 1935.
  • Georges-Henri Dumont, 150 ans d'expansion et de colonisation, Bruxelles, Édition Paul Legrain, 1979.
  • Thomas Coomans, "Le Grand Palais du Heysel Ă  Bruxelles (1931-1935), compromis entre monumentalisme et technicitĂ©", Maisons d'hier et d'aujourd'hui, 91, 1991, p. 2-17.
  • Brigitte Schroeder-Gudehus, Anne Rasmussen, les fastes du progrès : le guide des expositions universelles 1851 -1992, Flammarion, Paris, 1992.
  • Michel Mary, « Adrien van der Burch, Commissaire gĂ©nĂ©ral près l'Exposition Universelle et Internationale Bruxelles 1935 », dans Annales du Cercle royal d'histoire du Canton de Soignies, t. XXXVII, 2004.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. « Expositions universelles - BIE »
  2. « Données - Exposition Bruxelles 1935 »
  3. Paul Lambotte et Charles Pargameni, Exposition universelle et internationale Bruxelles 1935 : avril-novembre, Bruxelles, impr. de C. Van Cortenbergh, , 55 p.
  4. « Palais 5 - Brussels expo »
  5. Brigitte Schroeder-Gudehus et Anne Rasmussen, Les fastes du progrès : le guide des expositions universelle 1851-1992, Paris, Flammarion, , 253 p.
  6. « La "discrète" Expo de 1935 - La Libre »
  7. « Histoire pour tous : crise financière économique de 1929 »
  8. George-Henri Dumont, 150 ans d'Expansion et de Colonisation, Bruxelles, Paul Legrain, , 102 p.
  9. « Histoire des belges au fil du temps/ Epoque contemporaine - Congo belge »
  10. « Congoforum : Le Congo - Exposition Bruxelles 1935 »
  11. « Congoforum : Thème expo Bruxelles 1935 »
  12. Paul Lambotte et Charles Pargameni, Exposition internationale Bruxelles 1935 : avril-novembre, Bruxelles, impr. de C. Van Cortenbergh, , 55 p.
  13. « Exposition internationale de 1930 : Anvers/Liège »
  14. « Historique - Exposition Bruxelles 1935 »
  15. Brigitte Schroeder-Gudehus et Anne Rasmussen, Les fastes du progrès : le guide des expositions universelles 1851-1992, Paris, Flammarion, , 253 p.
  16. « Congoforum : Données Expo Bruxelles 1935 »
  17. « La "discrète" Expo de 1935 - La Libre »
  18. « Worldfairs - Pavillons Expo Bruxelles 1935 »
  19. « Biographie - Joseph Van neck »
  20. « Worldfairs - Pavillons Expo Bruxelles 1935 »
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