Exposition internationale urbaine de Lyon de 1914
L'exposition internationale urbaine de Lyon[1] s'est déroulée du 1er mai au 1er novembre 1914, sur un site de 75,38 hectares, dont 17 000 m2 de surface bâtie répartie en 60 pavillons entourant le Grand Hall, dans le quartier de Gerland à Lyon. Les 12 000 exposants viennent de France et de 11 nations différentes. L'inauguration eut lieu en présence du ministre du commerce et de l'industrie Raoul Péret. Le président de la République, Raymond Poincaré, la visita du 22 au 24 mai 1914.
Exposition internationale urbaine de Lyon de 1914 | |
Affiche de l'exposition | |
Général | |
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Type-BIE | Non reconnue |
Thème | Urbanisme Hygiénisme |
Bâtiment | Halle Tony-Garnier |
Surface | 75 hectares |
Fréquentation | visiteurs |
Participants | |
Localisation | |
Pays | France |
Ville | Lyon |
Site | Gerland |
Coordonnées | 45° 43′ 48″ nord, 4° 49′ 30″ est |
Cette exposition internationale fut consacrée à l'urbanisme et à l'hygiénisme[2]. Le projet fut promu par Édouard Herriot, sénateur-maire de la ville et initiateur du projet, Tony Garnier, architecte, Jules Courmont et Louis Pradel[3], vice-président de la Chambre de commerce de Lyon[4], tous deux commissaires généraux de l'exposition[2] - [5]. L'aménagement de l'exposition au quartier de Gerland préfigure l'urbanisme nouveau après la première guerre mondiale (de type Haussmannien) décidé avant celle-ci [6] - [7]. Il est une réalisation de la municipalité afin - d'une façon sociale - d'éviter le désordre; La méthode suit les projets de « normalisation » [note 1] de la croissance des villes, projets communs en Europe pour des villes industrialisées en croissance démographique[c 1]. Si la taille de l'exposition ne la classe pas parmi les plus grandes, elle est volontairement un projet qui est à la fois[note 2] technique et culturel; Elle fut la conception de 7 architectes (certains ayant déjà eu à faire œuvre pour une exposition internationale) entourant T. Garnier, ils furent associés aux ingénieurs municipaux (Lyon, Paris…)[8]. Tous ont pour but de changer l'image de ville repoussante de saleté qui est donnée par Lyon; Le nouvel urbanisme proposé va faire de Lyon pour la suite du XXe siècle une ville évoluant positivement[note 3].
Histoire
Lyon est en pleine mutation au passage du XIXe siècle au XXe siècle, elle devient une ville industrielle qui a pu être qualifiée de « Manchester français » (sic)[c 2].
La ville a pu changer de forme dès le début du XIXe siècle, son tissu urbain se transforme au Nord-Ouest à Vaise en bord de Saône, au Sud de la confluence et rive gauche du Rhône quartiers Guillotière et Brotteaux; Les édiles de Lyon envisagent de vastes projets urbains dès les années 1840-1850[D 1]. Il s'agit des nouvelles réalités industrielles : création rapide d'entreprises, disparition rapide de certaines[note 4], évolution des productions par leur nature[note 5], évolution de la taille des usines qui « migrent » d'un quartier à un autre[note 6].
Dès 1906, Édouard Herriot (maire appartenant au Parti radical) s'entretient avec plusieurs personnalités lyonnaises sur l'opportunité de tenir une exposition universelle à Lyon, avant de demander la réalisation de deux sondages auprès des chambres syndicales patronales de Lyon. Cette prudence s'explique notamment par les deux précédentes expositions qui se sont tenues dans la ville, en 1872 et en 1894, cette dernière ayant été marquée par l'assassinat de Sadi Carnot[5].
En 1906, une visite impulsée par l'hygiéniste Jules Courmont est faite par les Lyonnais au Royaume-Uni (dont l'Écosse) pour s'inspirer de son urbanisme[10].
En 1909, un comité d'études est créé pour préparer l'exposition universelle, mais ce n'est que le 12 décembre 1912 qu'Édouard Herriot annonce au conseil municipal son souhait d'organiser une exposition universelle dans la ville [5]. Celle-ci a pour thème le XXe siècle et la modernité, en améliorant les services d'assainissement[c 3], services médicaux, les transports, mais aussi les services culturels. On veut améliorer les habitations et les espaces verts, en plaçant Lyon dans l'« Europe des villes »[7]. L'exposition n'a pas vocation à être une « nième exposition universelle » (Herriot,sic)[note 7], et Édouard Herriot insiste bien sur l'aspect urbanistique de l'événement, d'où le nom d'« exposition urbaine »[1].
En 1911, une délégation lyonnaise se rend à Dresde pour assister à la GeSoLei, pour prendre modèle certains progrès en termes d'hygiène municipale[11]. L'équipe chargée de l'exposition souhaite nouer des contacts et des partenariats avec les autorités allemandes tant étatiques que municipales ainsi qu'avec les industriels allemands ; mais le climat diplomatique délicat entre les deux pays freine grandement cette initiative[12].
Édouard Herriot se rendra à nouveau dans la ville de Dresde durant l'été 1913 en vue de faire la publicité de l'exposition lyonnaise pour notamment faire venir des exposants[12]. Cependant, si les échanges ont été importants, l'influence finale de la configuration de l'exposition de Dresde sur les éléments de l'exposition à Lyon peut sembler peu visible[13] mais aboutit en réalité au dédoublement du Grand Hall pour faire le pavillon annexe accueillant la métallurgie lourde ; Pavillon initialement non prévu, cela fait suite à la demande entre 1913 et 1914 des industriels (internationaux) voulant exposer[8].
En outre, en 1913, des élus et des employés municipaux visitent l'exposition de Gand[10] qui en 1914 à Lyon a été considérée comme présentant le défaut de défaillance possible pour l'incendie[14] (problème connu pour celle de Bruxelles 1910 par l'étendue et la rapidité du sinistre qui y a eu lieu)[15] - [c 4].
En 1913, l'Angleterre est sollicitée trop tardivement pour être fortement présente, bien que promotrice du courant hygiéniste par l'assainissement urbain[16] : installation à Londres du « tout-à-l'égout » avec la « chasse d'eau ».
En 1914, année de l'exposition, une violente tempête le 22 février[15] ravagea la vallée du Rhône, endommagea une grande partie des bâtiments et un pont en construction pour l'exposition. Ces intempéries retardèrent d'autant la date de délivrance des travaux. Le syndicat CGT tenta alors d'imposer que seuls les salariés syndiqués puissent travailler sur le site mais Edouard Herriot parvint à rétablir le respect des lois républicaines[17].
L'exposition fut inaugurée le 1er mai 1914[5] en présence du ministre du Commerce et de l'Industrie Raoul Péret[18]. Raymond Poincaré, le président de la République, visite l'exposition entre le 22 et le 24 mai[19] - [7]. Le public put voir les innovations de 12 000 exposants venus de 11 pays[2].
À l'encontre de l'intention des promoteurs de l'exposition, la perturbation majeure de son déroulement est la Première Guerre mondiale qui conduit à la fermeture des pavillons allemand et autrichien le 2 août 1914[20] - [21]. Par la suite, la guerre oblige à la reconversion des nouveaux abattoirs de Gerland, réquisitionnés par l'effort de guerre. Machines et stocks des exposants sont récupérés « avec une mauvaise volonté évidente des exposants internationaux »[22].
Si l'Exposition internationale 1914 sert de modèle pour la création de la Foire de Lyon en 1916, elle ne servira plus jamais pour une exposition internationale[22].
Sur le long terme, l'urbanisation montrée durant l'Exposition universelle de 1914, influencée par le courant hygiéniste[note 8], aboutit à l'aménagement des Bains douches municipaux de Gerland (dits Bains douches Delessert) en 1935 et de la cité-jardin ouvrière de Perrache en 1934[c 5] sur une partie de parcelle située à la confluence « derrière les voies » cédée à moitié-prix ; en 1938, sur la parcelle Gerland été réalisée dans cet esprit la cité-ouvrière Gerland (les bains-douches municipaux n'ont été faits qu'en 1967 sur un concept architectural urbain très différent de celui de T. Garnier, le maire d'alors étant Louis Pradel et ne sont pas dans la cité)[c 6].
L'évolution qui a abouti à l'exposition de 1914
« ...En tout état de cause, le lien entre l'insalubrité de la ville et sa densité urbaine est établi dès les premières années du XIXe siècle...Six, sept, huit étages, l'élévation vertigineuse de certains immeubles à Lyon a toujours frappé l'observateur... Les édiles et les médecins établissent le lien entre la diffusion des maladies infectieuses (1832) et les conditions d'hygiène déplorables dans lesquelles vit l'immensité majorité de la population urbaine… Différentes mesures de police interviennent pour fixer, en particulier, la hauteur des constructions (1849)... Il importait bien moins pour les hygiénistes d'élever des édifices et des quartiers nouveaux que de démolir et de rebâtir la vielle cité... Le préfet Vaïsse parle du centre de Lyon comme d'« une ville mal bâtie, d'un abord difficile et disgracieux, inondée fréquemment et dépourvue d'équipements modernes. »… Il construit des quais de plusieurs kilomètres… on passe de l'urbanisme d'alignement à l'urbanisme de percée... La spéculation immobilière n'est pas tant la cause de l'insalubrité du centre ancien que la vétusté des immeubles, les alcôves plus les soupentes et le peu d'espace par habitant [et non pas le surnombre]… Tout au long du XIXe siècle sont évoqués pour la ville la spéculation foncière aggravant la paupérisation dans les communes périphériques, on se focalise sur l'architecture-urbanisme, la philanthropie moderne et la solidarité, et on a en tête la maladie dont le choléra et la tuberculose qui touchent tout le monde… Les maires Antoine Gailleton puis Victor Augagneur règlementent en dernier quart du XIXe siècle et agissent à Lyon... » Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 169-170-171-172-175-176-177.
Et selon Hervé Joly dans le même ouvrage[c 7], « On trouve dans l'immédiat dans l'industrie lyonnaise un ressenti d'exclusion pour le montage de l'exposition… Et une faible participation de ce fait est due à une divergence fondamentale de vues sur ce qui est bon pour le commerce (par exemple vente de produits alcoolisés) et ce qui est promu par l'exposition (hygiène antialcoolisme par exemple) ou ce qui est du niveau international ou bien pris plus bassement comme étant du local… (Ceci qui concerne l'ameublement et une partie de l'industrie automobile)... La municipalité répond à l'Union des syndicats par une offre de subventions sur liste nominative et de prix décernés par les ministères... Ce que n'avaient pas attendu des industriels comme les Frères Lumière pour s'engager... Ce qui n'étonne personne puisque Louis Pradel le commissaire-adjoint de l'exposition fut industriel dans la chimie puis évolua dans la banque (1898)... La Chambre de commerce et d'industrie (reconstituée en 1802[c 8]) a en définitive fourni une subvention de 200 000 francs... Et Édouard Herriot déclare clairement la complexité des problèmes qui se posent à une ville; Pour lui cela montre que l'industrie est indispensable sur tous les thèmes (les problèmes fonctionnels mais aussi l'esthétique fournie au cadre urbain) pour constituer une « Cité moderne ».
(Pour l'historique qui suit, les renvois en bas de page référençant Philippe Dufieux sont dans le groupe "D", et ces parties suivent au plus près les qualificatifs rapportés par lui-même).
Historique de l'urbanisme réglementaire rattaché à l'hygiène, et l'aspect de Lyon transformé entre 1800 et 1910
- 1807 16 sept, révision du plan d'alignement et de nivellement de la ville de Lyon centre de la ville : approbation réglementaire extrait du rapport adressé au maire de Lyon par Alexandre Monmartin, conseiller de préfecture[23].
- 1822 « le 8 octobre, sur le modèle de celui de la Seine vers 1800, le conseil de salubrité du département du Rhône est créé par arrêté préfectoral...Composé de médecins, de chimistes, de physiciens et d'ingénieurs, il possède des attributions étendues »[D 1].
- 1823 grande inondation « ...demande d'observateurs auprès des pouvoirs publics à propos de l'exiguïté de la voirie, sa malpropreté, ses défauts de nivellement ainsi que la disposition vicieuse des égouts... »[D 1]
- 1841 loi du 3 mai sur l'« urbanisme de percée » (sic) en plus du simple urbanisme d'alignement[D 2].
- 1845-46 deux traités paraissent sur l'hygiène de la ville de Lyon et la salubrité dans les grandes villes, un par Jean Baptiste Monfalcon[24] et l'autre par Auguste-pierre de Polinière[25] insistant sur « les règles élémentaires destinées à assainir le tissu urbain, comme la hauteur des habitations... »[D 1]
- 1846 début des grands travaux d'« éventrement des quartiers anciens » (sic) par les pouvoirs publics donnant les pénétrantes de la presqu'ile[D 2]. En ce temps on note l'abondance des plaintes pour l'état et l'aspect de la voirie[D 3].
- 1847 « Par un déplorable laisser faire, les maisons se montent toujours à une hauteur qui n'a d'exemple dans aucune autre cité » (Gabriel Charavay, in Guide de l'étranger à Lyon contenant la description des monuments, des curiosités et des lieux publics remarquable Charavay Frères Lyon 1847)[D 4]
- (1847-1857 début de la révolution chimique de l'hygiène — en continuité de la toilette (dont l'ablution), début de l'asepsie —)[note 9]
- (1848, année constituante de la liberté et de l'égalité pour tous, y compris hors de la France métropolitaine)
- 1848 13 juillet, décret de l'Assemblée constituante prescrivant la « construction d'habitations saines pour les ouvriers »[D 5] (à la suite de l'enquête sur « le logement ouvrier » dans les grandes villes et les campagnes[26]).
- 1849 fixation de la hauteur des constructions, ordonnance du conseil municipal, sur constat des médecins hygiénistes de l'insalubrité épidémique[D 5].
- 1851 « le maire de Lyon (Édouard Réveil) forme la Commission permanente des logements insalubres, celle-ci réclame que la faculté de louer soit précédée d'une autorisation préalable donnée par elle-même ou le Conseil d'hygiène et de salubrité du Rhône. »[D 5].
(décret portant règlement des écoles normales primaires « Louis-Napoléon Bonaparte » comportant l'enseignement de l'hygiène)[note 10]. - 1852, après la loi 1850 sur les agglomérations, décret qui donne tout pouvoir au préfet[27] pour l'intégration des faubourgs ; création à Lyon 5 arrondissements[note 11].
- 1854 à Lyon, premiers travaux de distribution d'eau et premiers travaux d'installation d'égouts (5 km) à la place des fosses fixes vidangées avec souillure et puanteur et fosses soumises aux crues[D 6]; « Jusqu'alors les fontaines publiques de la ville étaient alimentées par les eaux du Rhône… la Compagnie générale des eaux met en place [— première concession d'eau au monde —] le système d'approvisionnement par le pompage de la nappe phréatique du Rhône... »[D 7].
- (1877 création de la Société Française d'Hygiène[28]).
- (1878 réseau d'égouts à Lyon de 77 km[D 8]).
- 1879 « Ville bien secondaire, en comparaison de ces capitales de l'histoire, ville de monuments médiocres, ville presque partout noire et sombre, vaste atelier où le travail scindé, isolé, n'a rien du grandiose des Babylones industrielles du Nord » (Jules Michelet, in Le Banquet, papiers intimes, Lévy, Paris 1879).
- 1880 à Lyon médecins, ingénieurs et architectes[note 12] s'indignent… en publiant des notes [et ils le font jusqu'au début du XXe siècle]… de la situation où « intérêts public et privés semblent se confondre contre l'insalubrité [depuis 1867 on s'en remet à l'initiative privée], mais où les progrès sont timides… »[D 9] - [D 10].
- 1894 première refonte généralisée du tout à l'égout à Lyon[D 7] et instauration d'une taxe immobilière de vidange[29].
- 1897 application du « tout à l’égout » à Lyon[30].
- 1902 loi du 15 février[31] qui impose un cubage d'air, une surface des baies et une hauteur sous plafond dans les immeubles privés; Puis règlement de la ville de Lyon en 1903 — qui n'a pas de portée sur l'autoconstruction des quartiers neufs —[D 11].
- 1905 la maladie mortelle tuberculose (phtisie) est endémique en Europe et préoccupe les Lyonnais[32] - [D 11].
- 1908 première subvention de la ville de Lyon en faveur de l'« habitation salubre et bon marché » attribuable au groupement des habitations hygiéniques pour ouvriers de Lyon-Vaise[D 12].
Le maire Edouard Herriot, avec les médecins les ingénieurs et les architectes, est bien déterminé grâce à l'habitation saine à faire disparaître autant les maladies infectieuses communes que le rachitisme.
Note: « En termes de santé publique, il faut noter une synergie, et non d'un simple parallélisme, ente la pharmacie et l'art vétérinaire lyonnais. Car à travers la santé animale, les vétérinaires doivent aussi protéger la santé humaine… des zoonoses... unicité par exemple de la tuberculose humaine et bovine... La médecine expérimentale est tenue par des professeurs vétérinaires-médecins… qui font la « guerre aux microbes » (comme par exemple Augustin Chauveau qui plonge des sondes dans le cœur de chevaux en 1877 en fondation de la cardiologie)... et d'autres qui sont les « apôtres du lait sain » et, ensemble, ces professeurs démontrent la nocivité de la consommation des viandes d'animaux malades et la transmission des maladies... » Phillipe Jussaud[c 9].
Installations
L'exposition a lieu dans le quartier de Gerland ainsi que sur la partie sud du quartier de Perrache. Le choix de ces lieux est lié notamment à la construction en cours des « abattoirs de la Mouche »[9] qui permettent de réduire les dépenses pour la construction de nouveaux bâtiments, en les utilisant avant leur affectation définitive en abattoirs (1928)[6] - [33] - [34].
Ceci est une particularité lyonnaise, puisque dans l'ensemble des expositions universelles constituées à partir du milieu du XIXe siècle les édifices ainsi que les aménagements de circulation obtenus qui ont duré ont été faits pour l'exposition; Ils ont souvent été réaffectés dans un but non utilitaire, ils ont souvent été démontés puis déplacés; Ils ne furent pas utilisés préalablement[35] - [36] et affectés temporairement (ici la guerre de 1914) à un autre usage[37].
L'exposition porte sur 75 hectares[38], avec 17 000 m2 de surface bâtis dédiés aux pavillons étrangers et 12 000 exposants[39], l'exposition compte au total 60 pavillons entourant le Grand Hall des abattoirs de Tony Garnier[38].
L'exposition est marquée par la construction préalable des abattoirs et des bâtiments attenants[38] - [1], formant un L avec 2 entrées principales[1]. La construction de l'ensemble commence en 1908, avant d'être terminé, pour les structures principales, en 1913[40]. « Le point d'orgue de la composition »[40] des abattoirs fut la centrale électrique à deux cheminées identique à celle de la « Cité idéale ». Une grande partie de ces abattoirs qui représentent 240 000 m2, sera démolie en 1975[40] (la Halle Tony-Garnier sera utilisée à partir des années 1980 comme salle événementielle).
L'exposition est également composée d'une allée couverte, d'un pavillon colonial, d'un pavillon sur la soierie -une industrie locale réputée venue d'Asie-, d'un pavillon des nations étrangères, d'un jardin horticole, d'un parc d'attraction avec un ballon captif permettant une vue en hauteur aux visiteurs (parc comportant des montagnes russes et une cascade navigable), d'une brasserie à l'architecture traditionnelle suisse, plus « Lilliput » (un village de nains)[39].
L'exposition a également permis la construction d'un pont entre le quartier de La Mouche et la presqu'île, ainsi que l'extension au sud de l'avenue de Saxe (devenue depuis avenue Jean-Jaurès), de même que le réaménagement du quartier militaire de la Vitriolerie[6].
La place du colonialisme et de l'exotisme est assez importante dans l'exposition "malgré" le thème hygiéniste et urbanistique; cela s'explique notamment par le souci commercial[c 10] - [c 11]. Cet aspect est généralisé à l'époque large du début du XXe siècle dans les états développés Européens et Américains[note 13]. Ainsi l'exposition de Lyon de 1914 dispose d'un pavillon général sur les colonies françaises, où un espace est alloué pour chaque colonie; par exemple un village sénégalais est reconstitué où 120 indigènes ont été rassemblés. L'exposition possède également un pavillon sur le souk tunisien (protectorat), sans compter 104 Chinois qui ont fait le voyage pour servir de pousse-pousse à Lyon pour le temps de l'exposition[42].
Le thème de la mise en valeur de l'histoire urbaine de Lyon et de la vie au quotidien est abordé dans un pavillon[note 14]. D'une façon plus étendue, l'exposition possède également un aspect folklorique et touristique régional: le « Village alpin » est situé sur la pointe de la presqu'île, reliée par une passerelle (partiellement détruite par la crue du 9 mars 1914 avant le démarrage de l'exposition). Le village est porté par l'Automobile Club, le club alpin, le Touring Club, l'administration des Eaux et forêts et la compagnie PLM[43]. Il a une dimension touristique assez forte, avec des expositions photos, des mises en scène des activités traditionnelles alpines, un lac artificiel de grande taille, des aquariums, ainsi qu'une scierie et une ferme modèle[43]. Il vise également dans son architecture à représenter l'ensemble de l'architecture des Alpes françaises[43].
Ce « Village alpin » rappelle aussi le lien historique industriel et culturel entre les Alpes du côté français et du côté suisse comme l'avaient fait la fourniture de l'ensemble des bateaux à vapeur des Ateliers de la Mouche pour naviguer sur les lacs suisses et la constitution au Parc de la tête d'Or de la « Vallée suisse » du lac et du pont couvert conçus par des architectes suisses.
Les arts
Les arts sont largement représentés avec trois sous-expositions différentes.
Lyon et sa région sont des hauts lieux de l'art appliqué liturgique (cloches, vêtements), cependant cet art est peu présent en représentation de la production de l'époque, pas plus que pour les arts sacrés "purs"; Il n'y a pas non plus de traces dans l'architecture des pavillons d'architecture religieuse (sauf pour le côté exotique ludique de façades)[c 14].
La première sous-exposition est consacrée aux arts appliqués, à la peinture de paysage, au portrait ou à la peinture urbaine[c 15].
La deuxième est nommée « l'art lyonnais » et présente des faïences, des étoffes, des meubles et un parcours[c 15] historique au travers la peinture et la sculpture[c 16] - [c 17] de Lyonnais dans l'histoire.
La troisième est ouverte à l'art contemporain[44] - [c 15]. Voulue dans le projet[c 18] la représentation artistique est considérée comme une partie de la pensée hygiéniste[c 19].
Thèmes et techniques de l'Exposition, un ensemble contenu dans des architectures
Souhaité par politique par la municipalité, cet assemblage[45] entre ce qui est à vendre et ce qui est à apprendre pour l'occasion[note 15], continue par cette fête-exposition les « foires » anciennes; On peut y trouver un caractère « merveilleux » (et on poursuit ce qui fut l'Exposition universelle de 1900 de Paris, par exemple). Une salle de cinéma est ouverte au jardin alpin[47].
Globalement dans l'époque considérée, celle d'avant-guerre, si chez les architectes-urbanistes modernes la forme urbaine peut dans l'idée intégrer efficacement installations et paysage[c 20] (on en voit à l'Exposition de Lyon une application par T. Garnier[c 21]), l'architecture de la plupart des pavillons des Nations reste à son opposé [c 22].
Comme pour des expositions fameuses, on peut remarquer des exposants intéressants; la taille de leur stand est très variable, de la vitrine aux centaines de m2 (par exemple 500m2 pour le Japon, 1500m2 pour les États-Unis); ils peuvent requérir comme pour d'autres évènements une importante main d'œuvre sur place.
Et comme habituellement, l'énergie à fournir par l'exposition est variée: eau, vapeur, gaz, électricité. « La pollution est à l'ordre du jour, fumées -mais aussi matières fécales (fosses d'aisances existant pour des entreprises d'engrais)- … en même temps que la voirie et l'économie sociales »[45].
- Disposition
Dans le Grand Hall et dans son annexe, « les nouveaux créneaux industriels »: on montre le creuset de technologies et techniques. Pour chaque exposant on voit le mélange entre la partie mécanique (savoir-faire dans le moteur à explosion par exemple) et la partie électricité (moteurs, câbles isolants, lampes d'éclairage fabriqués).
Le domaine d'usage final en clientèle peut être très différent pour un seul exposant: on fait cohabiter des palans motorisés électriques, des presses pour l'agroalimentaire, des essoreuses à linge, des déshydrateurs alimentaires et d'autres à usage médical, des fours etc.[c 23].
On va donc trouver les domaines suivants:
- mines
- métallurgie (ex. fonderie Teste)
- machines outils métal (ex. Fenwick)
- machines à bois
- machines à textiles
- éclairage à gaz (électricité sur la passerelle du Rhône)
- chauffage
- transport camions automobiles et bus (ex. Renault, Peugeot, Luc Court, Berliet, Rochet-Schneider)
- télégraphie sans fil, téléphone (ex. Grammont)
Des pavillons de technique spécifique sont construits[48]:
- photographie et cinématographie
- instrumentation médicale (laboratoires pharmaceutiques, machines à usage de médecine recherche et pratique)
Les pavillons des Nations sont en fait regroupés au centre, et la répartition n'est pas faite par affinité selon leur choix. La conception de ces pavillons est d'offrir un spectacle architectural de qualité. Et en dehors de la recherche de clients supplémentaires, il s'agit « pour le Progrès et donc pour la Paix » de fournir selon le thème principal défini pour l'Exposition, l'hygiène urbaine, des informations telles que des statistiques sur les maladies qui régressant avec la médecine plus des conditions de vie urbaines meilleures. Les petits métiers sont aussi présents. Il n'en reste pas moins que le pavillon de l'Allemagne dépasse en hauteur et en surface tous les autres, il est donc « énorme » (commentateurs de la presse internationale,sic) [45].
Environ 20 pavillons sont affectés purement à l'« l'hygiène sociale urbaine » prioritaire. Il s'agit aussi de la promotion du patronat lyonnais « dynamique », en même temps que le patronat entreprenant international par exemple en Russie ou aux États-Unis[45].
Galerie
Bibliographie
- Maria-Anne Privat-Savigny (dir.), Stéphane Frioux, Roseline Augustin, Bruno Benoit, Karine Saingainy, Damien Petermann, Jérôme Triaud, Renaud Payre, Philippe Dufieux, Philippe Jaussaud, Gérard Bodé, Hervé Joly, Pierre Vernus, Florence Charpigny, Pierrick Eberhard, Bruno Thévenon, Sébastien Gardon, Christiane Demeulenaere-Douyère, Patrice Béghain et al., Lyon, centre du monde ! : l'Exposition internationale urbaine de 1914, Lyon,
Musées Gadagne exposition Novembre 2013 - Avril 2014, Fage-Editions, , 335 p. (ISBN 978-2-84975-305-7).
- Francesca Prina et Elena Demartini (trad. de l'italien), Petite Encyclopédie de l'architecture, Paris, Solar, , 429 p. (ISBN 2-263-04096-X)
- Jacques Rey, Lyon, Cité Radieuse : Une aventure du Mouvement moderne international, Lyon/la Maison de l'architecture Rhône-Alpes, la maison de l'architecture Rhône-Alpes, Libel, , 141 p. (ISBN 978-2-917659-11-3)
- Bernadette Angleraud et Catherine Pellisier, Les dynasties lyonnaises : Des Morin-Pons aux Mérieux du XIXeS à nos jours, Perrin, (ISBN 2-262-01-196-6)
Notes et références
Notes
- Etude des questions urbaines, formulation des normes à suivre concernant les plans d'aménagement urbain, ce mouvement est aussi appelé le « municipalisme » (A voir aussi Histoire de l'urbanisme).
- Contrairement par exemple à l' Exposition ibéro-américaine de 1929 et l'Exposition internationale de 1929 en Espagne.
- Selon Jaques Rey, « Lyon en fin de XXe siècle donne pour son centre une image de ville touristique (très éloignée de l'aspect de l'immédiat après 2eme guerre mondiale) puis constitue une agglomération en phase dans de son époque. Lyon, Cité Radieuse »
- A Lyon la création d'entreprises mécaniques se porte sur l'assemblage moins dispendieux en machines que la poursuite de la mécanique lourde des bateaux et locomotives à vapeur (issue de la chaudronnerie située à La Mouche[9]), elle a pour noyau la fabrication de bicyclettes et le transfert de savoir-faire depuis ces manufactures (sur le modèle du Grand-bi Peugeot, l'évolution à l'époque en vélo).
- Passage du textile fabriqué à Lyon à la chimie par le biais préalable de la teinture de la soie intégrée au processus; Le « renouveau » par la soie artificielle vient de là. (Dans l'entre-deux guerres des quartiers en banlieue de Lyon seront constitués avec des cités ouvrières architecturalement bien définies, certaines comme l'Usine Tase -qui a construit une église avec la cité-jardin- seront intégrées au Patrimoine du XXe siècle).
- L'entreprise de mécanique automobile Berliet en 1899 fabrique 4 autos, elle emploie 30 ouvriers dans le secteur du Parc de la Tête d'or, en 1905 elle se déplace au quartier de Montplaisir industriel avec 250 ouvriers, en 1913 elle emploie 3500 ouvriers, elle va définitivement en banlieue à Vénissieux où elle est entourée de sous-traitants.
- Depuis l'exposition de Paris 1867, 15 expositions universelles ont eu lieu.
- « Un ensemble d'autres cités et d'autres bains-douches assez souvent associées à des piscines municipales ont été réalisées dans ce mouvement, à Paris, Bordeaux, Lyon, Villeurbanne etc. et sont associées au sport « sain » Antoine Le Bas, Des piscines et des villes : genèse et développement d'un équipement de loisir, in revue "Histoire urbaine", 2000/1 (n° 1), pages 145 à 162 (lire en ligne) (site cairn, consulté le 11/11/2019).
- stéréochimie « ...Seuls les produits nés sous l’influence de la vie sont dissymétriques, cela parce qu’à leur élaboration président des forces cosmiques qui sont elles-mêmes dissymétriques ». La dissymétrie est la grande ligne de démarcation entre le monde organique et le monde minéral. » in Début des travaux du chimiste Louis Pasteur, (site institut Pasteur, lire en ligne, consulté le 22/12/2019).
- 24 mars 1851 Décret portant règlement des écoles normales primaires Louis-Napoléon Bonaparte, Charles Giraud (lire en ligne consulté le 24/12/2019). « ...L'enseignement dans les écoles normales primaires comprend : l'instruction morale et religieuse ; la lecture ; l'écriture ; les éléments de la langue française ; le calcul et le système légal des poids et mesures ; le chant religieux. Il peut comprendre en outre : l'arithmétique appliquée aux opérations pratiques ; les éléments d'histoire et de géographie ; des notions des sciences physiques et d'histoire naturelle, applicables aux usages de la vie ; des instructions élémentaires sur l'agriculture, l'industrie et l'hygiène ; l'arpentage, le nivellement et le dessin linéaire ; la gymnastique... »
- « Le décret du 24 mars 1852 crée à Lyon 5 arrondissements. Trois d’entre eux correspondent à l’annexion de communes suburbaines : La Guillotière et Monplaisir (3°), Croix-Rousse (4°), Vaise (5°). Le maire Edouard Réveil et les conseillers municipaux élus sont démis de leurs fonctions et remplacés par une commission municipale de 30 personnes, nommées par le pouvoir central. Cette organisation politique « provisoire » est pérennisée par la loi du 5 mars 1855. La commission passe à 36 membres, nommés pour 5 ans par l’empereur Napoléon III. Pendant 18 ans (jusqu’à la chute de l’empereur en 1870), le Préfet du Rhône est le seul véritable administrateur de la ville. » Laurent Ajdnik dans Exploralyon, Valorisation du patrimoine lyonnais (lire en ligne) p.202 ( consulté le 24/12/2019).
- L'accès à l'eau (le droit à en disposer) à Lyon comme ailleurs, est, avant l'implantation des réseaux d'eau avec les châteaux d'eau, une tâche lourde (du quotidien « invisible ») qui n'est en rien accompagnée par la sécurité (potabilité de l'eau).
— Voir en exemple cet article de l'historien Guy Thuillier: Pour une histoire régionale de l'eau : en Nivernais au XIXe siècle, 1968, lire-en-ligne (consulté le 9/1/2020). —
De plus les fosses d'aisance débordent toujours, sont puantes... - Ces thèmes et attractions sont vus comme un facteur de succès des expositions et un moyen d'attirer les foules. De plus, les Expositions universelles ayant quasiment toutes des sections coloniales (sans compter les Expositions coloniales), il ne semble pas plausible d'avoir une exposition internationale sans section coloniale[41]. Enfin, une section coloniale permet de soutenir les politiques en rapport de l'État et d'avoir le soutien des acteurs favorables à cette politique.
- Son aspect de désordre dans sa présentation d'éléments apparaissant disparates peu déplaire à première vue : « Une sorte de cabinet de curiosités historique: Des plans, toiles, sculptures, meubles d'artistes lyonnais ou autres et objets archéologiques avec des explications cataloguées à réelle valeur scientifique, mais n'a pas séduit les critiques… qui préfèrent le pavillon des arts modernes » selon Patrice Beghain[c 12]. Elle se tient sous la responsabilité de Félix Desvenay [c 13].
- L'enseignement technique est un thème majeur de cet évènement et occupe plusieurs pavillons financés par les ministères s'occupant de commerce et d'industrie[46].
Références
- Renaud Payre, « Lyon et les sciences de gouvernement en Europe au cœur de l'Exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 161-165-167 « … Edouard Herriot (in préface du Guide général de l'Exposition), « "urbanisme" et "sciences des villes"… accroissement et imprévoyance des édiles » … En 1913 à Nancy a lieu l' "Exposition de la Cité Moderne" où est mis en vue le « municipalisme ». Puis toujours en 1913 mais à Gand, sur le même thème, Emile Vinck agit concrètement; Il procède à la collecte de documents organisée à l'échelon municipal; Il théorise une normalisation du transfert vers d'autres acteurs de la classe politique agissant à ce niveau. Il s'agit des informations utiles recueillies et échangeables ( Vink est socialiste ). Ce concept est appelé par lui la « Vie Internationale ». Cela débouche sur une étude des questions urbaines telles que peuvent se la poser en septembre 1913 les maires de France réunis pour [leur huitième] Congrès. L'action préconisée est la formation (appelée une "classe" -d'école-) des municipaux devant intervenir sur le terrain selon ce principe qualifié de "rationalité scientifique": le respect du Droit. »
[Note: Si cette méthode est nouvelle et progressiste selon l'hygiénisme , elle ne peut à cause de la guerre de 1914 et sa suite prendre place dans le domaine international; mais il faut remarquer globalement en France que l'état (état-région-département) par son action après la deuxième guerre mondiale jusqu'à nos jours l'a mis en place et l'a rendu visible sur le terrain (autoroute, train, hlm, énergie véhiculée, éducation, veille sanitaire) et a laissé aux municipalités une obligation restée définie par son minimum; Le soin de l'épuration assainissement urbain, de l'eau potable, de la sécurité incendie et de la scolarité assortie à l'autorisation de construire selon le respect de normes sur bâti neuf ou cédé.] - Bernadette Angleraud et Catherine Pellisier, « Introduction », dans Les dynasties lyonnaises, p. 97 à 231, « [XIXeS prospérité économique lyonnaise par la Fabrique des soieries… De la fin du XIXeS jusqu'à 1930, rupture:] l'activité industrielle est liée à l'électricité, à l'automobile et au renouveau de la chimie. Ces activités sont le fait de petites entreprises qui très vite vont quitter le stade artisanal pour s'industrialiser ».
- Les rues de Lyon, plus de 200 ans d'histoire (lire en ligne) (site static, consulté le 11/11/2019) « Aux 20ème, 21ème siècle, on respecte les nouveaux alignements, on aménage des places plantées d’arbres, on conduit l’eau dans les maisons et à tous les étages. L’éclairage électrique remplace les becs de gaz. Le réseau du tout à l’égout est créé. Tout ceci demande beaucoup de temps sur certains secteurs. Les déchets deviennent vraiment une préoccupation. Edouard Herriot oblige chaque habitant à se doter d’un seau à immondices normalisé, par décret du 27-10-1910. »
- Roseline Agustin, « la sécurité et ses enjeux au sein de l'Exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 110-111-112 « Un incendie de grande ampleur se déclare le 22 juin 1914 dans le pavillon de la Compagnie des mines de Roche-la-Molière… éradiqué en 40 minutes par les sapeurs pompiers sur place et ceux en renfort prévu, sans dommage pour les pavillons voisins … remerciements… et cela est dû à la réorganisation (renforts de Paris) et à l'équipement renouvelé des pompiers ainsi que les téléphones de secours disposés… idem brûle le pavillon anglais le 19 novembre après la fermeture de l'Exposition 40 minutes pour son extinction. »
- Cité HBM dite Cité Perrache, actuellement HLM (lire en ligne) (site gouv pop culture consulté le 11/11/2019)
- Cité HBM Gerland, actuellement HLM site (lire en ligne) (site patrimoine.auvergnerhonealpes consulté le 11/11/2019).
- Hervé Joly, « Le monde économique à l'exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 207-213
- Pierre Vernus, « Les organisations patronales de la soierie lyonnaise et l'exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 216 : Chambre recréée après avoir été supprimée en 1791. Les syndicats de la soierie lyonnaise ont une importance prépondérante dans l'industrie mécanique et chimique sur la fin du XIXe siècle. Il existe des Chambres cohabitant avant la guerre de 1914.
- Philippe Jussaud, « Les enfants d'Hygie. Pharmacie, art vétérinaire et santé publique à la veille de l'exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 194-197
- Philippe Dufieux, « Tony Garnier et l'architecture à l'Exposition de 1914 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 67 « En 1908 les syndicats patronaux souhaitent une exposition universelle en 1912 au Parc de la Tête d'or en continuation de celles du XIXeS » (Préfiguration de La Foire de Lyon)
- Hélène Chiavaley, « Louis Pradel, la Chambre de Commerce de Lyon et l'Exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 58 « La chambre de commerce et d'industrie -l'Union des chambres syndicales lyonnaises et l'Alliance des chambres syndicales- établit une subvention de 200.000 francs pour l'exposition »
- Patrice Beghain, « L'exposition Vieux-Lyon, un jalon vers un musée d'histoire », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 269-276
- 60 pavillons autour du Grand Hall patrimoine-lyon.org (consulté le 19/01/2020)
- Bernard Berthod, « Les arts liturgiques dans les années 1910-1920 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 283 « … Défonctionnarisés par la loi de 1905 les évêques deviennent des « chefs d'entreprise », dans le contexte les arts liturgiques vont se développer dans les colonies - un marché extérieur - pour les congrégations expulsées […] en 1913 cependant les aumoniers militaires sont intégrés à l'armée et en 1914 avec la déclaration de guerre l'« Union sacrée » est prônée par les évêques et les hommes politiques pour la défense de la patrie »
- 60 pavillons autour du Grand Hall patrimoine-lyon.org (consulté le 25/10/2019) « Le Mobilier national expose des soieries lyonnaises exceptionnelles du Premier Empire et de la Restauration. Le lit de Louis XVIII (aujourd’hui exposé au musée du Louvre) est montré au public pour la première fois depuis 1830 ! La manufacture de Sèvres valorise les créations contemporaines et les innovations techniques dans le domaine céramique. L’Union centrale des arts décoratifs implique, dans une exposition étonnante, les principaux acteurs de l’Art Déco, onze ans avant l’Exposition de 1925 ! Les Süe, Groult et Ruhlmann notamment y exposent leurs créations. Le Salon des peintres lyonnais montre la création picturale lyonnaise. Le Salon des peintres modernes permet aux Lyonnais de découvrir la peinture de leur temps : Braque et Picasso notamment créent l’événement. ».
- Patrice Béghain, « La rétrospective lyonnaise », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 289 « … Ainsi Louis Janmot et Hippolyte Flandrin en 1904 sont visibles […] Paul-Hippolyte Flandrin prête des œuvres de son père (dont La pietá) […] la ville de Lyon prête Poëme de l'âme, rayons de soleil et Boutons d'or […] Paul Chenavard plus un dessin de Puvis de Chavannes font partie des prêts de collectionneurs [… Cela retrace surtout leur goûts depuis Lyon avec la tradition des paysages (et celle très forte depuis l'imprimerie et la Renaissance de la représentation) des fleurs »
- Bernard Berthod, « Les arts liturgiques dans les années 1910-1920 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 284-285 « … Des "œuvres religieuses anciennes" et « chefs-d'œuvre » contemporains: Vierge à l'Enfant de J. Fabisch et 3 sculptures de Charles Dufraine … Des "peintures à l'aiguille" [broderies reproduisant des peintures célèbres]; La guerre affaiblit la production locale, [au catalogue on peut remarquer] la modernité d'un calice avec des avants de locomotives, une commande 1913 des cheminots catholiques (pièce qui ne sera livrée qu'en 1923)… »
- Maria-Anne Privat-Savigny, « Arts décoratifs et textiles à l'exposition: Démonstration de l'excellence française », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 282 « La classe « Arts décoratifs » est créée dans la section XLVII « Beaux-arts ». » p.282.
- Bruno Benoit, « Jules Courmont, militant hygiéniste », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 52-55 « ... Durant la vie active, à l'usine, au bureau ou au laboratoire, les travailleurs manuels ou de la pensée doivent trouver dans la cité une existence facile, hygiénique, gaie, artistique… [l'exposition est] une œuvre non seulement commerciale et industrielle de premier ordre mais aussi de haute portée sociale… de vulgarisation artistique. »
- Francesca Prina et Elena Demartini, « Des « company towns » aux cités-jardins 1850-1918 », dans Petite Encyclopédie de l'architecture, p. 270, « Des institutions philanthropiques qui tentent des solutions d'imposer des solutions fortement idéologiques caractérisées par de grands édifices collectifs intégrés à un système de services publics. » ; T.Garnier fait utopiquement partie des tenants de cette première idéologie.
- Lyon, Cité Radieuse, p. 9, « [XIIIeS révolution industrielle… urbanisme sauvage conséquent…] La brutalité du passage du rural à l'urbain, la violence sociale de la transformation du paysan en prolétaire, émeut les créateurs qu'ils soient écrivains, peintres ou architectes [… écartelés entre développement des sciences et techniques … et exploitation violente des énergies humaines…] Pour résoudre cette contradiction, Claude-Nicolas Ledoux imagine « la ville idéale » d'Arc-et-Senans, Jean-Baptiste Godin « le familistère de Guise », Tony Garnier « la cité industrielle », Le Corbusier « la cité radieuse ». »
- Francesca Prina et Elena Demartini, « Des « company towns » aux cités-jardins 1850-1918 », dans Petite Encyclopédie de l'architecture, p. 270, « [les expérimentations isolées de Sociétés-entreprises]…[cela devient un modèle répandu de reproduction d'une façon sommaire du modèle de la « maison bourgeoise » aux services publics moins développés…] » où on utilise le staff et les façades classiques.
- Bernadette Angleraud et Catherine Pellisier, « Des Morin-Pons aux Mérieux du XIXeS à nos jours », dans Les dynasties lyonnaises, p. 97 à 231, « Les sociétés qui se créent sur ces nouveaux segments de marché où la concurrence est réduite procèdent à des associations techniques jusqu'alors inconnues.
C'est le cas de la production par la même usine à la fois de moteurs électriques, d'accumulateurs, d'assemblage mécanique fin d'entrainement de l'ensemble locomoteur (cardans, chaines). Pour d'autres firmes on trouve la fonderie fine de bronze, l'émaillage et l'assemblage mécanique.
Certaines sociétés fabriquent les châssis, d'autres se les procurent par des partenariats, des fusions et des acquisitions.
Les possibilités non encore exploitées sont de fait éphémères et risquées ce qui structure l'action commerciale qui doit être le plus souvent à l'échelle internationale ; Des machines outils onéreuses sont "échangées" contre des produits finis.
L'internationalité est présente aussi dans l'origine des apports de capitaux, les délocalisations et relocalisation des sièges sociaux.
C'est le début de la production façon contemporaine. ».
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 171
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 172
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 173. « L'ingénieur municipal Paul Andrieux rapporte: « ...Le cahier des charges de l'entretien des voies publiques est précis mais n'est pas respecté par les entreprises privées concessionnaires… L'état du pavage y est pour beaucoup...absence de caniveaux...surcharge des camions » cité par P. Dufieux qui note ensuite que « les premiers trottoirs en asphalte n'apparaissent qu'en 1841 » et que « l'eau croupit en raison de la déformation des voies » et qu'Andrieux propose « des machines à faire fondre la neige...des machines à blanchir les maisons...et la désinfection des caniveaux et des égouts… ».
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 169
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 170
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 173-174
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 175
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 174
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 174-176
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 177
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 176
- Philippe Dufieux, « A propos de l'hygiène de Lyon (1800 - 1914) », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 179
- Maria-Anne Pivat-Savigny, « Introduction », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 10
- 11 nations étrangères patrimoine-lyon.org (consulté le 25/10/2019) .
- homonyme du futur maire de Lyon
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- Maria-Anne Pivat-Savigny, « Introduction », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 9
- Philippe Dufieux, « Tony Garnier et l'architecture à l'Exposition de 1914 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 67
- Maria-Anne Pivat-Savigny, « Introduction », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 11
- Philippe Dufieux, « Tony Garnier et l'architecture à l'Exposition de 1914 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 67
- « La Mouche » vient du nom de la rivière qui afflue rive droite du Rhône juste après la pointe de la confluence... Son embouchure constituait un port... L'activité de moulinage de l'eau est post médiévale pour le blé et les draps… Le forgeage existe dès le XVIe siècle », (guide La Mouche (site GrandLyon consulté le 11/11/2019).
- Jérôme Triaud, « Dresde, un modèle pour l'exposition internationale urbaine de 1914? : voyageons, voyageons! », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 26
- Jérôme Triaud, « Dresde, un modèle pour l'exposition internationale urbaine de 1914? », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 27
- Jérôme Triaud, « Dresde, un modèle pour l'exposition internationale urbaine de 1914? », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 32
- Jérôme Triaud, « Dresde, un modèle pour l'exposition internationale urbaine de 1914? », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 34
- Bruno Benoit, « Jules Courmont, militant hygiéniste », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 54-55 « interdiction des abat-jour en celluloïd et des copeaux de bois, ignifuger les décorations en textile… »
- Stéphane Frioux, « Bruxelles 1910: une capitale internationale : les aléas des expositions: l'incendie du 10 août 1910 », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 25
- Stéphane Frioux, « Construire et surtout remplir les pavillons; les acteurs et les intermédiaires : Le retard de l'Angleterre », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 108
- Bruno Benoit, « Edouard Herriot, le grand architecte de l'Exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 50
- lyoncapitale.fr
- L’exposition internationale de Lyon en 1914, jital270, Les Biblioblog-trotters 3 février 2010
- Lyon, centre du monde !, Dossier de presse
- Hélène Chiavaley, « Louis Pradel, la Chambre de Commerce de Lyon et l'Exposition », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 61
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- Alexandre Monmartin, conseiller de préfecture, chargé par le préfet de recevoir l'enquête relative aux plans d'alignement de cette partie de la ville (imprimé paru sous le titre des améliorations à introduire dans la partie centrale de ville de Lyon, Lyon, Impr. de L. Boitel, 1845, extrait de la Revue du Lyonnais). (lire en ligne, site Forma Urbis, consulté le 23/12/2019).
- data.bnf.fr Jean-Baptiste Monfalcon (consulté le 21/12/19).
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- Florence Bourillon, La loi du 13 avril 1850 ou lorsque la Seconde République invente le logement insalubre, Revue d’histoire du XIXe siècle (lire en ligne, consulté le 20/12/2019) Enquête sur l’état moral et économique des populations ouvrières dans les villes de Lyon, Marseille, Rouen et Lille et importance de l'aspect du « Respect à la propriété » dans les campagnes, détermination de la faculté d'agir par les autorités administratives
(Note: 2 000 maisons se sont effondrées dans la grande crue de 1850 en Sâone et Loire. (établissement public territorial du bassin Saône et Doubs, consulté le 20/12/2019).) - Florence Bourillon, La loi du 13 avril 1850 ou lorsque la Seconde République invente le logement insalubre, Revue d’histoire du XIXe siècle (lire en ligne) (consulté le 24/12/2019).
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- Christiane Demeulenaere-Douyère, « L'exposition coloniale, une rétrospective à la gloire de la conquête de l'Algérie… et des tireurs de "pousse-pousse" en ville », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 259
- Christiane Demeulenaere-Douyère, « L'exposition coloniale, une rétrospective à la gloire de la conquête de l'Algérie… et des tireurs de "pousse-pousse" en ville : Village sénégalais et "pousse-pousse" », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 267
- Maria-Anne Pivat-Savigny, « Le village alpin », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 253
- Patrice Béghain, Une histoire de la peinture à Lyon : de 1482 à nos jours, Lyon, S. Bachès, , 363 p. (ISBN 978-2-35752-084-4, BNF 42506537), p. 265
- Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914 - Maria-Anne Pivat-Savigny (dir.) 2013, p. 83 84 85 140 (K. Saingainy), p. 100 (S. Frioux), p. 119 120 (B. Benoit), p. 122 124 125 (M-A Pivat-Savigny), p. 213 (H. Joly)
- Gérard Bodé, « Les enjeux de l'enseignement technique », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 200
- Bruno Thévenon, « Photographie et cinématographie », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 243
- Bruno Thévenon, « Photographie et cinématographie », dans Lyon, centre du monde ! L'exposition internationale urbaine de 1914, p. 241
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Affiche pour l'exposition internationale urbaine de 1914, Archives municipales de Lyon
- L’exposition coloniale 1914, ACHAC
- Histoire, Lyon en 1914, Figaro Magazine, 25 octobre 2013