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Expédition de Walcheren

L'expĂ©dition de Walcheren ( - ) est une opĂ©ration militaire britannique, en ZĂ©lande en 1809. Dans la plus importante attaque de cette mĂŞme annĂ©e, environ 40 000 soldats et 6 000 chevaux avec l'artillerie traversent la mer du Nord.

Expédition de Walcheren
Description de cette image, également commentée ci-après
Le voyage du général Cort Heijligers pour reprendre Bath
Informations générales
Date -
Lieu Walcheren, Flessingue
Issue Victoire française
Capitulation de Flessingue
Forces en présence
20 000 soldats39 000 soldats
6 000 chevaux
Pertes
4 000 morts, blessĂ©s et prisonniers
5 000 malades
4 066 morts, blessĂ©s et prisonniers
12 000 malades

Cinquième Coalition

Batailles

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Campagne d'Espagne


RĂ©bellion du Tyrol

Le but de l'opération est d'attaquer la base navale d'Anvers contrôlée par l'Empire français et faire diversion pour aider les Autrichiens (qui viennent de perdre la bataille de Wagram).

L'expĂ©dition n'impliqua que peu de combat, mais de lourdes pertes dues Ă  la maladie surnommĂ©e "Fièvre de Walcheren". Sur les plus de 4 000 victimes anglaises de l'expĂ©dition, seules 106 sont mortes au combat ; les survivants se sont retirĂ©s le 9 dĂ©cembre.

Circonstances

Le 29 juillet 1809, une flotte de la Royal Navy composĂ©e de 22 vaisseaux de ligne et de 120 autres bâtiments de guerre faisant voile au nord de l'Ă®le de Walcheren est signalĂ©e au gĂ©nĂ©ral Monnet.

Le système de dĂ©fense qu'adopte le gouverneur en cette circonstance est inappropriĂ©, il n'oppose en effet Ă  l'ennemi qu'une faible partie des troupes sous ses ordres et ne peut empĂŞcher le dĂ©barquement de 18 000 ou 20 000 Britanniques.

Du 3 au 8 août, les Britanniques construisent leurs batteries devant Flessingue et retranchent sa ligne de contrevallation. En le laissant approcher de la place presque sans résistance, le général français commet ainsi une faute capitale dont les Britanniques sauront tirer parti.

Capitulation de Flessingue

Les Britanniques quittant Walcheren.
Évacuation de Walcheren par les Anglais par Henri Félix Emmanuel Philippoteaux.

Le 13 au matin, ils démasquent 6 batteries armées de 14 mortiers, 16 obusiers et 10 pièces de canon de 36. Le feu est entretenu pendant deux jours et deux nuits. Une grande quantité de fusées à la Congreve est jetée sur la ville. Dans la matinée du 15, le feu des assiégeants recommence avec la même intensité, alors que du côté de la place on ne lui réplique que très mollement. L'incendie se déclare dans plusieurs quartiers à la fois. Pensant avoir fait tout ce que lui commandait l'honneur, le général Monnet ne soutient le siège que seize jours, et capitule le 15 août.

La garnison obtient les honneurs de la guerre, mais est faite prisonnière et envoyée en Grande-Bretagne, au grand désespoir de la troupe, bien loin de s'attendre à cette condition. Lorsqu'elle manifeste la résolution de se défendre, il n'est plus temps : déjà les Britanniques occupent les portes.

4 000 hommes mettent bas les armes et sont conduits Ă  Veere pour y ĂŞtre embarquĂ©s immĂ©diatement[1]. Lord Chatham ne voulut pas mĂŞme en excepter les gĂ©nĂ©raux et les officiers.

Avant de capituler, il reste encore au gouverneur un moyen énergique. Il a sous ses ordres le général Pierre Jacques Osten, un Flamand dont les Britanniques ont apprécié la bravoure et la résolution[2].

Le général Pierre Jacques Osten combat avec la plus grande bravoure à la tête d’une poignée d'hommes ; mais il succombe, accablé par le nombre, et est contraint de se rendre. Après lui avoir publiquement témoigné de son estime pour sa conduite militaire, Lord Chatham le fait embarquer pour le Royaume-Uni. Osten après avoir brisé ses fers, se sauve sur une barque ouverte et rejoint les côtes de France.

La reconquĂŞte

Le 7 septembre suivant, il ne reste pas un seul vaisseau britannique en face de la ligne de défense, si puissamment organisée par l'amiral français Missiessy[3].

Bourke se porte en toute hâte à Anvers, où il rentre à la tête de sa brigade, le dans le fort de Bath, et à Flessingue, le 15 novembre suivant.

Ordre de bataille

Corps britannique expéditionnaire à Walcheren

  • Commandant-en-Chef : General Lord Chatham
  • Commandant-en-Second : Lieutenant GĂ©nĂ©ral Sir Eyre Coote[4]
  • Chef-d'Ă©tat-major : Sir Robert Brownrigg[4]
  • Royal Artillery[4]
    • GĂ©nĂ©ral de brigade John Macleod, RA
  • 1er Division[4]
  • 2e Division[4]
    • Lieutenant GĂ©nĂ©ral George Gordon
      • Major GĂ©nĂ©ral Dyott (en) : trois bataillons d'infanterie
      • GĂ©nĂ©ral de brigade Montresor : trois bataillons d'infanterie
  • 3e Division[4]
    • Lieutenant GĂ©nĂ©ral Grosvenor (en)
      • Major GĂ©nĂ©ral James Leith : trois bataillons d'infanterie
      • GĂ©nĂ©ral de brigade Acland (en) : trois bataillons d'infanterie
  • 4e Division[4]
    • Lieutenant GĂ©nĂ©ral Alexander Mackenzie Fraser (en)
      • GĂ©nĂ©ral de brigade Browne (en) : quatre bataillons d'infanterie
      • Major GĂ©nĂ©ral Thomas Picton : trois bataillons et demi d'infanterie
  • Division LĂ©gère[4]
    • Lieutenant GĂ©nĂ©ral James, comte de Rosslyn
      • Major GĂ©nĂ©ral William Stewart : trois bataillons d'infanterie
      • Major GĂ©nĂ©ral von Linsingen : 3e dragons (en), 12e dragons lĂ©gers (en), 2e hussards KGL
      • Victor von Alten : deux bataillons d'infanterie lĂ©gère KGL
  • RĂ©serve[4]
  • Troupes LĂ©gères, attachĂ©es Ă  l'aile gauche de l'ArmĂ©e[4]
    • GĂ©nĂ©ral de brigade Francis de Rottenburg : bataillon du 68e lĂ©ger (en), 1er bataillon du 71e lĂ©ger (en), bataillon du 85e (en)
    • GĂ©nĂ©ral de brigade Thomas Mahon (en) : 9e dragons lĂ©gers (en)

Forces françaises

Initialement[5] :

Renforts[5] :

Bilan

Il rĂ©sulte des dĂ©bats qui ont eu lieu dans les deux chambres du parlement britannique, que cette expĂ©dition aura coĂ»tĂ© au Royaume-Uni plus de 4 000 hommes morts en grande majoritĂ© Ă  cause de la malaria et 3 millions de livres sterling.

Le coup de main de Flessingue préoccupe vivement l'Empereur Napoléon, et lui cause un vif mécontentement. En 1811, il se rend lui-même inspecter l'escadre de l'Escaut. Il soumet les circonstances du siège à un conseil d'enquête qui se prononce contre le général Monnet[6].

Un conseil de guerre, saisi de l'affaire, déclare Monnet coupable de lâcheté et de trahison, et le condamne à mort par contumace.

Ce général rentre en France en mai 1814, au retour des Bourbons et fait appel de ce jugement devant Louis XVIII[7].

Notes et références

  1. Pour Charles Mullié, si dès le 30 juillet, le général Monnet eut envoyé à Middelbourg les vieillards, les femmes et les enfants de Flessingue, si mettant à profit ce long intervalle de treize jours que les Britanniques employèrent à construire leurs batteries, il eût blindé sa manutention, ses magasins et l'arsenal de la marine. Enfin, s'il eût ménagé sa garnison au lieu de la compromettre en rase campagne, nul doute que Flessingue aurait pu tenir assez longtemps du moins pour attendre les secours de la France.
  2. Si toujours pour MulliĂ©, Monnet avait envoyĂ© un tel homme en parlementaire au camp ennemi, il aurait dit aux gĂ©nĂ©raux britanniques : « Nous sommes encore 4 000 soldats dans les murs de Flessingue ; nous ne voulons pas ĂŞtre vos prisonniers. Laissez-nous rentrer en France, autrement nous irons braver la mort dans vos carrĂ©s, et Dieu sait ce qu'il vous en coĂ»tera ». Nul doute qu'un pareil langage eĂ»t imposĂ© Ă  lord Chatam, qui n'aimait pas les moyens extrĂŞmes, et il est probable que la garnison aurait obtenu ces conditions. Mais le gouverneur qui semblait pressĂ© de capituler, choisit pour parlementaires deux jeunes capitaines, peu habituĂ©s aux affaires de guerre, en face de gĂ©nĂ©raux britanniques qui avaient sur eux une grande supĂ©rioritĂ© de grade, d'âge et de jactance, ils n'obtinrent rien, et seuls ils signèrent cette convention si dure, pour laquelle Monnet s'Ă©tait bien gardĂ© de consulter le gĂ©nĂ©ral Osten.
  3. L'Empereur confère Ă  Missiessy le titre de comte avec une dotation de 4 000 francs de rente, et par lettres patentes, il le nomme commandant en chef des cĂ´tes du Nord.
  4. « The British Expeditionary Force to Walcheren: 1809 », sur www.napoleon-series.org (consulté le )
  5. George Nafziger, « French Army at Walachern, 1 August 1809 », sur United States Army Combined Arms Centre (consulté le )
  6. Il résulte du rapport de ce conseil :
    1. que ce gouverneur n'avait point exécuté, comme il aurait dû le faire, l'ordre de couper les digues, s'il était pressé par l'ennemi ;
    2. qu'il avait rendu Flessingue, lorsque cette ville n'avait encore essuyĂ© qu'un bombardement de trente-six heures, ayant plus de 4 000 hommes de garnison, l'ennemi Ă©tant encore Ă  8 mètres de la place, et n'ayant ni donnĂ© d'assaut, ni exĂ©cutĂ© de passage de fossĂ©, ni fait de brèche au rempart, et qu'une telle conduite ne pouvait ĂŞtre imputĂ©e qu'Ă  la lâchetĂ© ou Ă  la trahison ;
    3. qu'il avait en outre exercĂ© des concussions en percevant et faisant percevoir Ă  son profit, depuis l'an XI jusqu'en 1806, un droit de 22 sous tournois par demi-ancre de genièvre exportĂ©, et que, suivant plusieurs dĂ©clarations, la seule maison de madame Week, Ă  Flessingue avait payĂ© pour son compte de 50 Ă  80 000 florins dans l'espace de trois ans.
  7. Voici les explications que donna cet officier général sur les deux griefs énoncés dans le rapport du conseil d'enquête. En premier lieu, il dit :
    1. qu'il fut attaquĂ© Ă  Flessingue par 55 000 hommes et 1 600 bâtiments armĂ©s en guerre,
    2. que l'armement de la place Ă©tait de 96 canons et mortiers en mauvais Ă©tat ; sa garnison de 3 700 hommes, la plupart Ă©trangers, et dont plus de 1 000 avaient dĂ©sertĂ© pendant le siège
    3. qu'au lieu d'un secours de 10 000 hommes, qui lui Ă©tait annoncĂ©, il ne reçut que 2 500 recrues non armĂ©es, ni Ă©quipĂ©es.
    4. que ne pouvant espérer chasser l'ennemi, il avait fait couper la digue de Rammekens mais qu'il n'avait pu en faire autant de celle de De Nolle, à raison de la force de son estacade et du défaut de temps nécessaire.
    5. que l'ennemi, parvenu à 15 toises du bastion aboutissant à cette dernière digue, aurait pu y faire en six heures une brèche praticable, et aurait pu, par ses attaques du côté de la mer, entièrement incendier la ville, dont la plupart des maisons étaient déjà la proie des flammes, lorsque le Conseil de défense jugea qu'il n'y avait plus moyen de prolonger une résistance qui avait été opiniâtre pendant dix-sept jours.
    6. que le résultat de cette défense a été le salut de la flotte française et du port d'Anvers, où des secours ont eu le temps d'arriver.
    Quant au dernier grief, le général déclare, qu'ayant été chargé verbalement par le premier Consul de lui procurer des renseignements exacts sur les armements des Britanniques, il se crut autorisé, pour faire face aux dépenses considérables occasionnées par de semblables recherches, à accepter le don en argent offert par Holman et Ceulen, armateurs, afin de s'assurer de sa protection pour la stabilité de leur négoce ; et que le premier Consul, à qui il fit part verbalement de cette mesure, lui répondit : « Ce qu'il y a de mieux, c'est que ce soient les Britanniques qui paient les frais de la police que je fais exercer sur eux. »

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles MulliĂ©, Biographie des cĂ©lĂ©britĂ©s militaires des armĂ©es de terre et de mer de 1789 Ă  1850,
  • ThĂ©o Fleischman: L'expĂ©dition anglaise sur le continent en 1809, La Renaissance du Livre, Mouscron 1973
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