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William Erskine (1770-1813)

William Erskine, né le et mort le à Lisbonne, est un officier et homme politique britannique. 2e baronet Erskine, il député à la chambre des communes puis exerce des commandements sous les ordres de Wellington pendant la guerre d'Espagne et atteint le grade de major-général. Il termine sa carriÚre en sombrant dans la folie et se suicide.

William Erskine
Fonctions
Membre du 1er Parlement du Royaume-Uni
1er Parlement du Royaume-Uni (en)
Membre du 2e Parlement du Royaume-Uni
2e Parlement du Royaume-Uni (d)
Membre du 18e Parlement de Grande-Bretagne (d)
18e Parlement de Grande-Bretagne (d)
Titre de noblesse
Baronnet
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
PĂšre
William Erskine (en)
MĂšre
Frances Moray (d)

Famille

Il est le fils aßné du lieutenant-général William Erskine (en) et de sa seconde femme. Il hérite du titre de baronet à la mort de son pÚre en 1795[1].

CarriĂšre

Erskine sert en 1785 dans le Royal Welch Fusiliers puis passe en 1787 comme lieutenant au 5e rĂ©giment de dragons et le devient capitaine au 15th King's Light Dragoons. Il reçoit son baptĂȘme du feu en Flandres oĂč il sert entre 1793 et 1795 comme aide-de-camp de son pĂšre[1] et accĂšde en 1794 au grade de lieutenant-colonel. Au cours de cette campagne, il participe Ă  la bataille de Villers-en-Cauchies[2]. À la mort de son pĂšre en 1795, Erskine hĂ©rite de son titre de baronet et reprĂ©sente la circonscription de Fife (en) au Parlement en 1796 puis entre 1802 et 1805.

En 1808, Erskine est promu major-général.

Guerre d'Espagne

À l'hiver 1810-1811, Erskine est dĂ©signĂ© pour remplacer Robert Craufurd Ă  la tĂȘte de sa division lĂ©gĂšre[3]. Lorsque la nouvelle de la nomination d'Erskine dans son armĂ©e parvient Ă  Wellington, il se plaint qu'on lui envoie un officier rĂ©putĂ© fou. L'adjudant-gĂ©nĂ©ral des forces armĂ©es lui rĂ©pond alors : « Il n'y a pas de doute qu'il est parfois un peu fou, mais dans ses intervalles de luciditĂ©s, c'est un homme particuliĂšrement malin ; et j'ai confiance dans le fait qu'il n'aura pas de crise pendant la campagne, malgrĂ© le fait qu'il avait l'air un peu excitĂ© lors de son embarquement »[3]. Mais Erskine ne donne pas satisfaction et Wellington Ă©crit : « Il est impossible de se fier Ă  son jugement dans une situation critique »[4] - [Note 1].

Lors de la retraite de l'armĂ©e du Portugal de MassĂ©na de Lisbonne Ă  Ciudad Rodrigo, la division d'Erskine est Ă  l'avant-garde britannique et affronte dans de nombreux engagements mineurs le 6e corps du marĂ©chal Ney[5]. À la bataille de Sabugal, Erskine est chargĂ© avec un renfort de cavalerie de tourner la division Merle par la gauche tandis que quatre divisions l'attaquent de front. Les ordres d'Erskine sont si confus et insensĂ©s que la cavalerie se perd dans le brouillard et Merle parvient Ă  Ă©viter l'anĂ©antissement[6].

À la bataille de Fuentes de Onoro, les divisions d'Erskine et de Cambell (en) tiennent la gauche du dispositif britannique et couvrent le siĂšge d'Almeida[7]. AprĂšs la bataille, MassĂ©na retourne Ă  Ciudad Rodrigo et Wellington pense que la garnison d'Almeida, privĂ©e de la perspective d'ĂȘtre secourue, va ĂȘtre obligĂ©e de capituler. Mais la garnison, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Brenier, parvient Ă  Ă©vacuer la place puis Ă  rejoindre les lignes françaises en passant Ă  travers le dispositif anglais, tout cela de nuit et non sans avoir fait sauter la citadelle aprĂšs leur dĂ©part[8]. Furieux de cet Ă©chec qui efface les consĂ©quences de son succĂšs Ă  Fuentes de Onoro, Wellington envisage de traduire les gĂ©nĂ©raux Erskine et Campbell en cour martiale[9]. Mais Erskine se dĂ©charge sur un de ses subordonnĂ©s, le colonel Bevan, qui finit par se suicider[9].

Conscient qu'en raison des appuis politiques d'Erskine, il lui était impossible de le renvoyer en Angleterre, Wellington tùche à partir de cet épisode de limiter son pouvoir de nuisance en l'affectant à des commandements secondaires[10]. Le , Erskine prend le commandement de quatre régiments de cavalerie dans la nouvelle 2e division de cavalerie du corps de Hill. Il abandonne rapidement son commandement puis le reprend le [11]. Il est peu aprÚs déclaré fou et cassé de son grade.

Il se suicide Ă  Lisbonne en 1813 en se jetant d'une fenĂȘtre[2].

Notes et références

Notes

  1. « It is impossible to trust to his judgment in any critical case. »

Références

  1. H. M. Stephens, ‘Erskine, Sir William, second baronet (1770–1813)’, rev. Roger T. Stearn, Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004
  2. Chandler 1979, p. 142
  3. Arjuzon 1999, p. 175
  4. Glover 2001, p. 347
  5. Smith 1998, p. 355-356
  6. Glover 2001, p. 146-147
  7. Hulot 2005, p. 289
  8. Hulot 2005, p. 293
  9. Arjuzon 1999, p. 181
  10. Oman 1993, p. 151
  11. Oman 1993, p. 352 et 359

Bibliographie

  • Antoine d' Arjuzon, Wellington, Perrin, (ISBN 2-262-01253-9)
  • (en) David Chandler, Dictionary of the Napoleonic Wars, New York, Macmillan, , 570 p. (ISBN 0-02-523670-9)
  • FrĂ©dĂ©ric Hulot, Le MarĂ©chal MassĂ©na, Pygmalion, (ISBN 2-85704-973-0)
  • (en) Charles Oman, Wellington's Army, 1809-1814, Londres, Greenhill, (1re Ă©d. 1913), 395 p. (ISBN 0-947898-41-7)
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807-1814, London, Penguin Books, (ISBN 0-14-139041-7)
  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9)
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