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Euclid (télescope spatial)

Euclid est un télescope spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA) dont les observations doivent contribuer à déterminer l'origine de l'accélération de l'expansion de l'Univers et la nature de sa source, appelée génériquement énergie sombre. La mission repose sur des mesures du cisaillement gravitationnel et la détermination par spectroscopie de la distance des galaxies concernées.

Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'artiste du télescope Euclid.
Données générales
Organisation Drapeau de l’Union européenne Agence spatiale européenne
Constructeur Drapeau de la France Airbus Toulouse
Drapeau de l'Italie Thales Turin
Drapeau du Royaume-Uni Mullard,Drapeau de la France LAM
Programme Cosmic Vision
Domaine Cosmologie, Ă©nergie sombre
Statut Lancé
Lancement ; 17 h 12 CEST
Lanceur Falcon 9
Durée 6 ans
Site
Caractéristiques techniques
Masse au lancement ~2,16 tonnes
Masse instruments 850 kg
Ergols Hydrazine, azote
Masse ergols 200 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé 3 axes
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance Ă©lectrique 1 780–2 430 watts
TĂ©lescope
Type Korsch
Diamètre 1,20 m
Focale 24,50 m
Champ 0,47°
RĂ©solution angulaire visible : 0,1"
infrarouge : 0,3"
Longueur d'onde Visible (550-900 nm)
Proche infrarouge (900-2 000 nm)

Pour collecter les donnĂ©es nĂ©cessaires Ă  l'atteinte de ces objectifs, Euclid dispose d'un tĂ©lescope qui observe les galaxies en lumière visible et dans le proche infrarouge. La lumière collectĂ©e par son miroir primaire de 1,2 mètre de diamètre est analysĂ©e par un imageur observant en lumière visible et par un spectro-imageur infrarouge. Les observations, qui portent sur une grande partie du ciel (15 000 deg2), doivent permettre de dĂ©terminer la forme et le dĂ©calage vers le rouge des galaxies et groupes de galaxies. Les caractĂ©ristiques du tĂ©lescope lui permettent de remonter de dix milliards d'annĂ©es dans le temps et ainsi de couvrir la pĂ©riode oĂą l'Ă©nergie sombre a jouĂ© un rĂ´le significatif dans l'accĂ©lĂ©ration de l'expansion de l'univers.

Euclid est la deuxième mission de taille moyenne du programme scientifique Cosmic Vision de l'Agence spatiale européenne. Son développement a été confié à Airbus Toulouse pour la charge utile, à Thales Turin pour la plateforme et au consortium Euclid, rassemblant de nombreux laboratoires européens, pour l'instrumentation et l'exploitation des données recueillies. La mission a été sélectionnée en 2011. Euclid a été lancé le par une fusée Falcon 9. Il doit aller se placer en orbite autour du point de Lagrange L2 du système Terre-Soleil. La mission primaire a une durée prévue de 7 ans.

Contexte

Au cours des dernières décennies, notre compréhension de la structure de l'Univers a fortement évolué. Les astrophysiciens ont découvert qu'une partie prépondérante de la matière était invisible (la matière noire). Ils ont également découvert que l'Univers s'agrandissait avec une vitesse croissante attribué, à défaut d'une modification des lois de la gravitation, à l'influence d'un facteur baptisé énergie noire. Ces deux composants ne peuvent être observés directement, mais leur présence peut être déduite de leur effet sur l'Univers observable. Plusieurs méthodes destinées à révéler leurs caractéristiques ont été mises au point au cours des années écoulées. L'une des plus efficaces est la lentille gravitationnelle faible. Cette méthode consiste à mesurer la déformation de la forme des galaxies sous l'effet de la lentille gravitationnelle des matières visible et noire présentes entre la Terre et ces galaxies. Le degré de distorsion permet de déduire comment se répartit la matière noire, en soustrayant l'effet de la matière observable. Par ailleurs, en mesurant le décalage vers le rouge des galaxies en arrière-plan (reflet de l'âge de l'image des galaxies), on peut estimer comment le phénomène de distorsion a évolué dans le temps. L'avantage de cette méthode est qu'elle constitue un moyen de mesure direct qui ne dépend pas d'hypothèses concernant la distribution de la matière visible et de la matière noire. C'est cette méthode que la mission Euclid met en œuvre[1].

Historique du projet

Les premiers travaux au sein de l'Agence spatiale européenne sur une mission spatiale destinée à étudier l'énergie sombre débutent en 2008. Le télescope spatial Euclid est choisi en 2011 dans le cadre du programme scientifique Cosmic Vision. La construction de l'engin spatial débute en 2015. Elle est confiée au Consortium de laboratoires Euclid (instruments), à l'établissement italien (Turin) de Thales Alenia Space (plateforme) et à l'établissement de Toulouse de la société Airbus Defence and Space (intégration de la charge utile). L'ensemble des tests d'intégration s'achèvent en 2023.

DĂ©finition du cahier des charges

En mai 2008, le Concept Advisory Team de l'Agence spatiale europĂ©enne (ESA) dĂ©finit les caractĂ©ristiques d'une mission spatiale destinĂ©e Ă  l'Ă©tude de l'Ă©nergie sombre. Les mĂ©thodes de dĂ©tection envisagĂ©es font au prĂ©alable l'objet de longs dĂ©bats et de simulations et Ă©tudes approfondies, car leur efficacitĂ© n'est initialement pas Ă©vidente. La mission est baptisĂ©e Euclid, en rĂ©fĂ©rence Ă  Euclide, un mathĂ©maticien grec considĂ©rĂ© comme le père de la gĂ©omĂ©trie[2]. Le projet Euclid prend la suite de la mission europĂ©enne Planck. Cette dernière a dressĂ© la carte de la structure de l'Univers primordial (dĂ©calage vers le rouge de 1 100 environ) tandis qu'Euclid vise Ă  cartographier l'Ă©volution des structures de l'Univers entre la pĂ©riode identifiĂ©e par un dĂ©calage vers le rouge de 2 jusqu'Ă  maintenant. Euclid analyse la matière visible et la matière noire agrĂ©gĂ©es et rĂ©parties pour en dĂ©duire le taux d'expansion de l'Univers Ă  diffĂ©rentes Ă©poques[3].

SĂ©lection de la mission

Euclid est proposĂ© comme deuxième mission de classe moyenne (M2) du programme scientifique Cosmic Vision (2015-2025) de l'ESA. Ces missions disposent d'un budget de l'agence plafonnĂ© Ă  environ 500 millions € et Euclid tient tout juste dans ce plafond. La mission est choisie en avec Solar Orbiter, au terme d'un parcours de sĂ©lection dĂ©butĂ© au cours de l'Ă©tĂ© 2007 qui l'opposait en finale Ă  PLATO. Son lancement est planifiĂ© en 2023[4]. En juin 2012, l'Agence spatiale europĂ©enne confie au Consortium Euclid la responsabilitĂ© de la mission, de la restitution des donnĂ©es produites et du dĂ©veloppement des deux instruments scientifiques. Le consortium rassemble près de 1 000 scientifiques et une centaine de laboratoires de recherche[5]. Mi 2013 l'ESA sĂ©lectionne l'Ă©tablissement italien (Turin) de Thales Alenia Space pour la construction du satellite [6] tandis que la fabrication du module dans lequel est intĂ©grĂ©e la charge utile d'Euclid (tĂ©lescope et instruments) est confiĂ©e Ă  l'Ă©tablissement de Toulouse de la sociĂ©tĂ© Airbus Defence and Space[7]. La NASA est Ă©galement un contributeur du projet : elle fournit les 20 dĂ©tecteurs du photomètre fonctionnant en proche infrarouge NISP, car elle seule maĂ®trise la technologie associĂ©e, en Ă©change de la participation de 40 scientifiques amĂ©ricains Ă  la mission[8] - [9]. Le dĂ©veloppement de l'imageur est confiĂ© Ă  un ensemble d'instituts de recherche menĂ©s par le Laboratoire de science spatiale Mullard (Royaume-Uni), tandis que le spectrographe est rĂ©alisĂ© sous la direction du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM).

Construction du télescope spatial

En décembre 2015, la construction du modèle de vol d'Euclid est lancée à la suite de la conclusion positive de la revue de définition préliminaire qui s'est déroulée au cours de l'automne[10]. Les miroirs et les détecteurs sont achevés en 2017 et 2018. La revue critique de conception qui a lieu en décembre 2018 donne le feu vert pour le lancement de l'assemblage final. Les instruments NISP et VIS sont livrés respectivement en juillet 2019 et un an plus tard à Airbus qui achève leur intégration en décembre 2020. La charge utile (télescope et instruments) est testée dans une chambre simulant le vide spatial pour permettre aux ingénieurs et scientifiques de comprendre comment utiliser l'instrument une fois celui-ci en orbite. Fin 2021, la charge utile quitte la France pour Turin en Italie afin d'y être assemblée avec le module de service. L'intégration des deux modules est réalisée en mars 2022.

Euclid devait initialement être lancé en mars 2023 par une fusée Soyouz russe depuis la base de lancement de Kourou, piste abandonnée avec la suspension de la collaboration entre l'agence spatiale russe et Arianespace (conséquence de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022). L'ESA, contrainte de trouver une solution de rechange, a un temps envisagé la nouvelle fusée européenne Ariane 6 dans sa version la moins puissante (Ariane 62)[11] - [12] mais à l'issue du Conseil de l'ESA du jeudi 20 octobre 2022, Josef Aschbacher confirme qu'Euclid sera finalement lancé par une fusée Falcon 9 de SpaceX[13].

Comparaison des caractéristiques des principaux télescopes spatiaux en lumière visible[14]
Caractéristique Hubble Euclid Xuntian WFIRST
Date de mise en service199020232024vers 2027
Longueurs d'ondeUltraviolet (200–400 nm)
Visible (400–900 nm)
Proche infrarouge (900–1 700 nm)
Visible (550–900 nm)
Proche infrarouge (900–2 000 nm)
Ultraviolet (255–400 nm)
Visible (400-900 nm)
Proche infrarouge (900–1 700 nm)
Visible (600-900 nm)
Proche infrarouge (900–2 000 nm)
Ouverture2,4 m1,2 m2 m2,4 m
RĂ©solution angulaire0,1 seconde d'arc> 0,2 seconde d'arc0,15 seconde d'arc> 0,2 seconde d'arc
Champ de vue0,17°x 0,17°0,55°x 0,55°1,1°x 1,1°0,28°x 0,28°
OptiqueRitchey-ChrétienKorschKorsch Hors axeSystème anastigmatique à trois miroirs

Objectifs scientifiques et méthode de détection

Euclid va sonder l'histoire de l'expansion de l'Univers (dont on pense qu'elle est gouvernée par l'énergie sombre) et celle de la formation des structures cosmiques. Pour ce faire, il va mesurer la distribution de la matière noire et des galaxies dans l'Univers et la manière dont cette répartition a évolué depuis le Big Bang. Celle-ci pourrait s'expliquer assez simplement dans le cadre de l’actuelle théorie de la gravitation, la théorie de la Relativité Générale d'Einstein, dont les équations contiennent un terme appelé constante cosmologique simulant bien les effets de l'énergie sombre. Mais pour certains physiciens et astrophysiciens, il s'agirait d'une véritable énigme portant en elle une révolution pour la physique fondamentale, impliquant l'existence d'une interaction nouvelle ou une modification de la relativité générale. L'exploration de la nature profonde de l'énergie sombre étant hors de portée de la mission Planck, Euclid est une mission cosmologique complémentaire s'inscrivant dans la continuité des grandes missions spatiales de la cosmologie contemporaine.

Les méthodes utilisées reposent sur des mesures du cisaillement gravitationnel et de la distance des galaxies par la spectroscopie. Le cisaillement gravitationnel est une conséquence de la déflexion des rayons lumineux engendrée par la présence de matière qui modifie localement la courbure de l'espace-temps : la lumière émise par les galaxies et, par conséquent, les images que nous obtenons, sont déformées par l’interaction gravitationnelle de la matière présente entre celles-ci et la Terre. Cette matière est composée pour une petite partie des galaxies visibles, situées sur le chemin de la lumière, mais est pour l'essentiel de la matière noire. En mesurant ces déformations, on peut localiser la matière noire, en évaluer la quantité et savoir comment elle se distribue dans l'Univers. La spectroscopie des galaxies permet de mesurer les décalages spectraux des galaxies et de déterminer des distances, via la loi de Hubble. On parvient ainsi à reconstruire la distribution tri-dimensionnelle des populations de galaxies dans l'Univers.

À partir de ces données, il est possible d'analyser simultanément les propriétés statistiques des distributions de la matière noire et des galaxies et d'en décrire l'évolution au cours du temps. Ce sont ces propriétés et leur évolution qui sont des signatures de la nature de l'énergie sombre. Mais les distinctions entre les différentes hypothèses d'énergie sombre qui s'affrontent sont si infimes que seuls des projets d'observations astronomiques de grande ampleur portant sur des mesures de très haute précision, comme celles prévues avec Euclid, peuvent apporter des réponses décisives aux questions des physiciens.

Principaux résultats attendus

Au cours de la mission primaire, Euclid doit observer l'ensemble du ciel, hormis les rĂ©gions du plan de l'Ă©cliptique et du plan galactique de la Voie lactĂ©e. Ces observations doivent couvrir une superficie de 15 000 degrĂ©s carrĂ©s et permettre d'observer en lumière visible des objectifs jusqu'Ă  la magnitude apparente de 24,5. Des observations prolongĂ©es de rĂ©gions limitĂ©es de l'espace (superficie totale 40 deg2) permettront d'observer des objets ayant une magnitude apparente de 26,5. Ces observations doivent permettre d'utiliser deux types de mĂ©thode[15] :

  • mesurer les effets de lentille gravitationnelle faible (WL) sur 1,5 milliard de galaxies situĂ©es en arrière plan (0 < z < 2), en Ă©valuant la distorsion de leur forme et tout en mesurant leur dĂ©calage vers le rouge avec une prĂ©cision de 0,05 (1+z) ;
  • rĂ©aliser une cartographie dans les trois dimensions de 35 millions de galaxies avec un dĂ©calage vers le rouge compris entre 0,7 et 1,8 et une prĂ©cision (1+ z) de 0,001. Trois mĂ©thodes permettant d'Ă©valuer l'Ă©nergie sombre peuvent ĂŞtre mises en Ĺ“uvre Ă  partir de ces donnĂ©es : la dĂ©finition tri-dimensionnelle des grandes structures de l'Univers (toile cosmique) (GC), la mesure de la distorsion dans l'espace des redshifts (RSD), l'Ă©tude des oscillations acoustiques des baryons (BAO).

L'objectif final de la mission est de déterminer les paramètres de l'équation reliant la pression de l'énergie sombre à sa densité avec une précision de 2 % en ce qui concerne sa partie constante, et de 10% pour la composante reflétant la variation éventuelle de cette pression dans le temps (c'est-à-dire liée au décalage vers le rouge). Avec ces paramètres, la théorie de la relativité générale pourrait expliquer l'Univers tel qu'il est observé en introduisant une constante cosmologique rendant compte du taux d'expansion de l'Univers et de la présence de la matière noire. Toutefois, cette équation resterait incompatible avec le modèle standard de la physique des particules. Par ailleurs l'existence d'une variation significative du coefficient déterminant la pression de l'énergie sombre impliquerait soit l'existence d'un nouveau composant de l'énergie sombre, soit que la théorie de la relativité générale doit être revue[3].

Autres résultats

Au-delà de son objectif principal, la mission Euclid doit permettre d'identifier dans le cadre de ses campagnes d'observation générales et de champ profond plusieurs milliards de nouveaux objets, qui constitueront de nouveaux objectifs pour les observatoires terrestres et spatiaux ALMA, JWST, E-ELT et TMT, et générer des synergies avec les données collectées par les observatoires LSST, Gaia, eRosita et Square Kilometre Array. Pour certains types d'objets, voici les estimations chiffrées des découvertes attendues de la part d'Euclid qui ont été effectuées (le chiffre entre parenthèses est le nombre d'objets connus en 2013)[16] :

  • mesure prĂ©cise de la masse de galaxies ayant un dĂ©calage vers le rouge compris entre 1 et 3 : 200 millions (5 millions)
  • galaxies massives ayant un dĂ©calage vers le rouge compris entre 1 et 3 : plusieurs centaines (plusieurs dizaines)
  • galaxies faisant partie de groupes de galaxies ayant un dĂ©calage vers le rouge > 1 : 20 000 (1 000 ?)
  • noyaux de galaxies actives ayant un dĂ©calage vers le rouge compris entre 0,7 et 2 : 10 000 (moins de 1 000)
  • galaxies naines : 100 000
  • naines Y avec une tempĂ©rature de 400 kelvin : quelques centaines (27 en 2019)[17]
  • galaxies produisant une lentille gravitationnelle avec arcs et anneaux : 30 000 (1 Ă  100)
  • quasars ayant un dĂ©calage vers le rouge > 8 : 30 (aucun)

Stratégie d'observation

Pour limiter les variations thermiques, Euclid effectue ses observations en pointant le tĂ©lescope dans une direction perpendiculaire Ă  celle du Soleil, en maintenant un angle compris entre +3° et +10° avec cette dernière. La rĂ©gion de l'Ă©cliptique est visible durant deux courtes pĂ©riodes d'une semaine par semestre, tandis que les pĂ´les de l'Ă©cliptique sont observables pratiquement en permanence. Chaque rĂ©gion de l'espace fait l'objet d'une sĂ©quence d'observations d'une durĂ©e de 4 362 secondes. Chacune de ces phases est elle-mĂŞme subdivisĂ©e en quatre sĂ©quences de 973 secondes, durant lesquelles les deux instruments (spectrographe et imageur) fonctionnent ensemble durant 565 secondes, puis le spectrographe utilise ses diffĂ©rents filtres tandis que l'imageur, affectĂ© par les vibrations de la roue Ă  filtres, est dĂ©sactivĂ©. Une fois les quatre sĂ©quences achevĂ©es, le tĂ©lescope est pointĂ© vers une autre rĂ©gion de l'espace, dans le cadre d'une manĹ“uvre qui dure au maximum 290 secondes. Une partie importante de la mission (environ six mois) est occupĂ©e par des opĂ©rations d'Ă©talonnage[18].

Caractéristiques techniques

Euclid (vue d'artiste).

Pour effectuer ses observations, Euclid utilise un tĂ©lescope qui, avec le module de service, forme un ensemble long de 4,5 mètres pour un diamètre de 3,74 mètres et dont la masse atteint 2,1 tonnes. Ces dimensions sont compatibles avec le volume intĂ©rieur disponible sous la coiffe des lanceurs Soyouz et Ariane 62[19]. Euclid est composĂ© de trois sous-ensembles : la plateforme, qui rassemble les Ă©quipements permettant Ă  l'engin spatial de fonctionner (Ă©nergie, tĂ©lĂ©communications, propulsion, contrĂ´le de l'orientation, système de fixation sur le lanceur) et contient Ă©galement une partie de l'Ă©lectronique des instruments et la charge utile (Payload Module, PLM) elle-mĂŞme, formĂ©e d'une part de la partie optique et d'autre part des deux instruments (imageur et spectrographe) analysant le rayonnement collectĂ©.

Partie optique

La partie optique est constituĂ©e d'un tĂ©lescope Korsch Ă  trois miroirs, dotĂ© d'un miroir primaire (M1) de 1,2 mètre de diamètre, qui couvre un champ de 1,25 Ă— 0,727 deg2. L'ensemble est maintenu Ă  une tempĂ©rature de 130 kelvins, avec une stabilitĂ© thermique infĂ©rieure Ă  50 millikelvins pour Ă©viter les dĂ©formations mĂ©caniques. La longueur focale est de 25,4 mètres. Le miroir secondaire M2 dispose de trois degrĂ©s de libertĂ© et d'un système de correction d'inclinaison, pour permettre de tenir les performances attendues. Les miroirs et la structure qui les supporte sont rĂ©alisĂ©s en carbure de silicium, matĂ©riau caractĂ©risĂ© par un faible coefficient de dilatation thermique, sa rigiditĂ© et sa faible sensibilitĂ© aux rayonnements[20].

Instruments

Euclid dispose de deux instruments, l'un pour la lumière visible (VIS) et l'autre pour le rayonnement infrarouge (NISP),qui sont chargés d'analyser la lumière collectée, pour permettre d'en déduire les propriétés morphométriques, photométriques et spectroscopiques des galaxies [21].

L'imageur en lumière visible VIS

VIS (« Visible ») est un imageur grand champ dont le dĂ©tecteur est constituĂ© par une mosaĂŻque de 6x6 CCD e2v comportant 600 millions de pixels. Les dĂ©tecteurs (gravure de 12 micromètres) optimisĂ©s pour la mission sont fournis par la sociĂ©tĂ© e2v. Celui-ci analyse le rayonnement en lumière visible (0,55-0,90 ÎĽm). Le plan focal a une superficie de 0,57 deg² soit 180 fois celle de la camĂ©ra ACS du tĂ©lescope Hubble. La rĂ©solution spatiale est d'environ 0,23 secondes d'arc (pixel de 0,1 seconde d'arc). Avec un temps de pose de 4 000 secondes, le rapport signal sur bruit est au minimum de 10 pour 1,5 milliard de galaxies dont la magnitude apparente est supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  24,5[22].

L'instrument est chargé de mesurer la déformation de l'image des galaxies et en déduire l'effet de lentille gravitationnelle généré par les grandes structures de l'univers sur les galaxies éloignées. Ces informations fourniront des indications sur la distribution de la matière sombre dans l'Univers et comment celle-ci a évolué au cours des 10 derniers milliards d'années[22] ;

Le spectro-imageur infrarouge NISP

NISP (Near Infrared Spectrometer and Photometer) est un spectro-imageur dont le dĂ©tecteur est composĂ© d'une mosaĂŻque de 4 Ă— 4 dĂ©tecteurs Teledyne H2RG sensibles au rayonnement en lumière proche infrarouge (1 Ă  2 ÎĽm) et comporte 65 millions de pixels qui couvrent chacun 0,7 seconde d'arc. L'instrument dispose de deux modes de fonctionnement. Comme photomètre (comptage de photons) il peut fonctionner avec trois filtres diffĂ©rents Ă  large bande de frĂ©quence : Y 900–1 192 nm, J 1 192–1 544 nm et H 1 544–2 000 nm. Comme spectrographe il dispose de quatre grismes Ă  basse rĂ©solution spectrale (R = 380 pour une source de 0,5 seconde d'arc de diamètre), qui permettent au choix la dĂ©composition du spectre lumineux dans une bande spectrale situĂ©e dans le rouge (1 250–1 850 nm) ou dans le bleu (920 nm – 1250 nm). Le spectromètre est sans fente, c'est-Ă -dire que le spectre est "Ă©talĂ©" dans l'image avec des superpositions possibles entre spectres de plusieurs Ă©toiles proches. Pour pouvoir sĂ©parer les spectres trop proches, l'image est prise sous trois orientations diffĂ©rentes (0°, 90° et 180°)[23].

Cet instrument doit permettre :

  • d'estimer grossièrement, avec l'aide de photomĂ©trie visible Ă  obtenir depuis le sol en parallèle avec la mission, le dĂ©calage vers le rouge, et donc la distance, de milliards de galaxies par la photomĂ©trie multi-couleur (redshift photomĂ©trique) ;
  • d'exploiter un spectromètre qui analyse le spectre lumineux en proche infrarouge (1 Ă  2 ÎĽm) et mesure aussi la distance de millions de galaxies. Par rapport Ă  la mĂ©thode par photomĂ©trie dĂ©crite ci-dessus, le nombre de galaxies ainsi Ă©tudiĂ©es est donc plus faible, mais en contrepartie la prĂ©cision est 10 fois meilleure. Cet instrument fournit Ă©galement des donnĂ©es permettant de dĂ©terminer les oscillations acoustiques des baryons.

Architecture

La plateforme (Service Module, SVM) rassemble les équipements permettant à l'engin spatial de fonctionner (énergie, télécommunications, propulsion, contrôle de l'orientation), le système de fixation sur le lanceur ainsi que la partie chaude de l'électronique des instruments. Elle est constituée d'une embase ayant la forme extérieure d'un hexagone irrégulier dont la partie centrale, de forme conique, s'interface d'une part avec le lanceur d'autre part avec la charge utile. Au cœur de la plateforme se trouvent le réservoir d'hydrazine (en position centrale) et quatre réservoirs d'azote en position périphérique. Les boitiers des différents équipements sont fixés sur la face interne des cloisons latérales de la plateforme. Les équipements externes fixés sur la plateforme comprennent une antenne grand gain, trois antennes faible gain, les moteurs-fusées fonctionnant à l'hydrazine ou utilisant des gaz froids, et les capteurs solaires. La plateforme s'interface avec la charge utile (instruments et télescope) par l'intermédiaire de trois bipodes en fibre de verre comportant 6 points d'attache côté plateforme, répartis sur le pourtour de la structure conique de 2,25 mètres de diamètre, et trois points d'attache côté charge utile. Ce système de fixation permet d'éviter la transmission des déformations de la plateforme liées aux changements thermiques à la charge utile. La partie inférieure du cône central, d'un diamètre de 1,666 mètre, est constituée par l'adaptateur permettant de solidariser Euclid avec son lanceur[24].

Isolation thermique

L'isolation est particulièrement soignée afin d'obtenir une grande stabilité thermique, nécessaire pour ne pas fausser l'alignement optique. Le pare-soleil (Sun Shield, SSH) place à l'abri du rayonnement solaire l'ensemble du télescope, et pour ce faire s'étend sur toute la longueur et la largeur de la face exposée à l'astre. Il repose sur une structure en polymère à renfort fibre de carbone, comportant deux longerons verticaux avec des raidisseurs transversaux et deux montants partant en oblique et s'appuyant sur la partie supérieure de la plateforme. La face externe du pare-soleil est recouverte de trois panneaux solaires identiques, dont la face interne est recouverte de kapton formant isolant thermique. Dans la partie supérieure du pare-soleil, trois déflecteurs d'une hauteur décroissante doivent réduire la lumière diffractée en direction du tube du télescope. De chaque côté du pare-soleil des panneaux en coin accroissent l'isolation thermique du plan focal de l'instrument VIS[24].

ContrĂ´le d'attitude

La plateforme est stabilisĂ©e 3 axes, c'est-Ă -dire que son orientation est fixe dans l'espace. Le système de contrĂ´le d'attitude maintient l'orientation du tĂ©lescope pointĂ© vers son objectif, avec une prĂ©cision infĂ©rieure Ă  75 millisecondes d'arc. La mesure de l'orientation a recours Ă  une centrale Ă  inertie, trois viseurs d'Ă©toiles et un système de guidage fin utilisant des Ă©toiles guides dont la position est relevĂ©e Ă  l'aide de quatre dĂ©tecteurs CCD placĂ©s dans le plan focal de l'imageur VIS. Les Ă©carts de pointage sont corrigĂ©s Ă  l'aide de propulseurs Ă  gaz froid (deux groupes de six propulseurs expulsant de l'azote) capables de fournir des poussĂ©es de l'ordre du micronewton. Quatre roues de rĂ©action (dont une de rechange) sont utilisĂ©es pour corriger les Ă©carts de pointage importants (50 Ă  100 secondes d'arc) et rĂ©orienter le tĂ©lescope vers d'autres rĂ©gions de l'espace. Euclid emporte environ 70 kilogrammes d'azote sous pression, ce qui est suffisant pour une durĂ©e de sept ans avec une marge d'erreur de 100 %[25].

Les corrections d'orbite et le contrôle d'attitude durant les phases de la mission non scientifiques (transit entre la Terre et le point de Lagrange, corrections d'orientation mensuelles, mise en orbite cimetière en fin de vie) sont effectuées avec deux ensembles redondants de 10 moteurs-fusées d'une poussée unitaire de 20 newtons consommant de l'hydrazine. Celui-ci est stocké dans un réservoir d'une capacité de 137,5 kg[26].

Énergie

L'Ă©nergie Ă©lectrique est fournie par trois panneaux solaires fixĂ©s sur le pare-soleil et qui produisent entre 1 780 et 2 430 watts. Cette valeur varie en fonction de l'orientation du tĂ©lescope, et au fur et Ă  mesure du vieillissement des cellules solaires. Les batteries, qui ne sont nĂ©cessaires que durant le lancement, sont dimensionnĂ©es de manière Ă  fournir 419 watts[27].

Télécommunications

Le système de tĂ©lĂ©communications est fortement sollicitĂ©, car le volume quotidien de donnĂ©es transfĂ©rĂ©es est de 850 gigabits: il utilise la bande Ka qui permet d'envoyer les donnĂ©es scientifiques avec un dĂ©bit de 55 mĂ©gabits par seconde durant des vacations d'une durĂ©e de quatre heures par jour, lorsque la station de Cebreros dotĂ©e d'une antenne parabolique de 35 mètres est dans la ligne de visĂ©e. Euclid doit disposer d'une capacitĂ© de stockage d'au moins 300 Gigaoctets[28] - [29].

DĂ©roulement de la mission

Le télescope spatial est lancé le par le lanceur spatial Falcon 9 qui décolle de la base de lancement de Cape Canaveral en Floride (États-Unis). Le , l'engin spatial est placé sur une trajectoire qui doit l'amener à sa destination située à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Durant ce transit, le télescope est progressivement refroidi et, deux semaines après avoir décollé de Floride, il atteint sa température de fonctionnement. Euclid atteint sa destination deux semaines plus tard. Il est placé sur une orbite de Lissajous de grande amplitude (environ un million de kilomètres) autour du point de Lagrange L2 du système Soleil-Terre. Le fonctionnement des instruments et des différents sous-systèmes est alors vérifié durant deux mois. Trois mois après son lancement dans l'espace, le télescope spatial commence sa mission[30] - [31].

Au cours de sa mission, qui doit durer au minimum six ans, Euclid doit observer environ 15 000 degrĂ©s carrĂ©s, soit Ă  peu près un tiers de la voĂ»te cĂ©leste situĂ©e Ă  l'opposĂ© de la Voie lactĂ©e[29]. Ă€ ce relevĂ© s'ajouteront des observations environ 10 fois plus profondes pointant vers deux champs situĂ©s près des pĂ´les Ă©cliptiques et couvrant chacun 20 degrĂ©s carrĂ©s. Ils seront visitĂ©s rĂ©gulièrement pendant toute la durĂ©e de la mission, et serviront de donnĂ©es d'Ă©talonnage et de contrĂ´le de stabilitĂ© des performances du tĂ©lescope et des instruments, ainsi que de donnĂ©es scientifiques pour l'observation des galaxies et des quasars les plus lointains de l'Univers.

Pour les mesures photomĂ©triques du dĂ©calage vers le rouge des galaxies sources des lentilles gravitationnelles, les donnĂ©es du tĂ©lescope Euclid doivent ĂŞtre complĂ©tĂ©es par la photomĂ©trie dans au moins quatre bandes spectrales du domaine visible. Elle sera obtenue avec des tĂ©lescopes terrestres opĂ©rant dans les hĂ©misphères nord et sud, de façon Ă  couvrir la totalitĂ© des 15 000 degrĂ©s carrĂ©s observĂ©s au cours de la mission. Au total, pour chaque galaxie observĂ©e avec Euclid, les scientifiques disposeront d'information photomĂ©trique dans au moins sept bandes spectrales diffĂ©rentes couvrant entièrement la plage spectrale allant de 460 Ă  2 000 nm[32].

Environ 10 milliards de sources astronomiques seront observées par Euclid. Pour plus d'un milliard d'entre elles, la déformation gravitationnelle sera mesurée avec une précision 50 fois meilleure que ce qu'il est possible d'obtenir avec les télescopes terrestres. Il est prévu qu'Euclid détermine les décalages spectraux de 50 millions d'entre elles.

Traitement des données scientifiques

Durant les six annĂ©es d'observation de la mission primaire, l'observatoire Euclid collectera plus de 500 000 images et spectres Ă©lectromagnĂ©tiques en lumière visible et proche infrarouge. Avec les donnĂ©es collectĂ©s par les observatoires terrestres, c'est plusieurs millions d'images reprĂ©sentant 30 pĂ©taoctets de donnĂ©es qui doivent ĂŞtre traitĂ©es. L’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des donnĂ©es mĂ©langeant sources terrestres et spatiales et les caractĂ©ristiques variables des observatoires terrestres mobilisĂ©s ainsi que les volumes Ă  manipuler font du traitement au sol la partie la plus complexe du projet et reprĂ©sentent 50% du coĂ»t du projet. Ce traitement est rĂ©alisĂ© conjointement par l'Agence spatiale europĂ©enne et le Consortium Euclid[32].

L'Agence spatiale européenne est chargée de contrôler la trajectoire et le fonctionnement général de l'engin spatial via la collecte des télémesures et l'envoi de commandes, de collecter les données scientifiques et de les stocker sous forme brute et finalisée pour mise à disposition de la communauté scientifique. Cet ensemble de fonctions constitue l'OGS (Operation Ground System). Les communications entre la Terre et l'engin spatial se font à travers le réseau d'antennes paraboliques de l'agence spatiale. Le centre de contrôle d'Euclid est l'ESOC et les données sont stockées sous format brut et retraitée à l'ESAC[32].

Le Consortium Euclid est un consortium europĂ©en formĂ© pour le projet et regroupant plus de 1 500 personnes, dont 900 chercheurs (astrophysique, cosmologie, physique des particules, physique thĂ©orique), rĂ©parties dans plus de 200 laboratoires de 16 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse, Canada et États-Unis). Le consortium est responsable de la construction des deux instruments, de l'Ă©laboration et de la mise en Ĺ“uvre de la chaĂ®ne de traitement et de l'analyse des donnĂ©es recueillies, et enfin de leur interprĂ©tation scientifique. Les laboratoires du consortium sont financĂ©s par les agences spatiales nationales, qui garantissent les engagements de chaque pays, et par leurs structures nationales de recherche (agences de recherche, observatoires ou universitĂ©s)[33]. Ces soutiens apportent des moyens en complĂ©ment de ceux de l'Agence spatiale europĂ©enne et reprĂ©sentent environ 30 % du coĂ»t total de la mission.

Par leur volume, leur diversité (sol et espace, visible et infrarouge, morphométrie, photométrie et spectroscopie) et les niveaux de précision des mesures requis, le traitement et l'analyse des données de la mission Euclid demandent un soin et un effort considérables qui en font un élément critique de succès. L'Agence spatiale européenne, les agences nationales et le Consortium Euclid investissent donc lourdement dans la mise en place de solides groupes de chercheurs et d'ingénieurs à très haut niveau d'expertise en algorithmique, dans le développement, les tests et la validation des logiciels ainsi que dans des infrastructures de calcul, d'archivage et de distribution des données. Au total, neuf centres de calcul répartis parmi les pays membres du consortium devraient traiter au moins dix pétaoctets d'images brutes sur une période de 10 ans pour produire aux environs de 2028 une base de données d'images et de catalogues mise en ligne pour la communauté scientifique.

Par son immense couverture céleste et ses catalogues de milliards d'étoiles et de galaxies, l’intérêt scientifique des données de la mission dépasse le cadre de la cosmologie. Cette base de données abondera en sources l'ensemble de la communauté astronomique mondiale pour des décennies et constituera un réservoir d'objets astronomiques nouveaux pour des observations avec les télescopes JWST, l'E-ELT, le TMT, ALMA, SKA ou LSST.

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) Edo van Uitert et Tim Schrabback, « Euclid Newletters n° 1: Studying the cosmos with weak lensing » [PDF], sur Consortium Euclid, .
    2. (en) René Laureijs, « Euclid Newletter hiver 2017 : Update frome The Euclod Project Scientist » [PDF], sur Consortium Euclid, .
    3. Racca 2016, p. 2.
    4. (en) « Euclid Mission Fact Sheet », sur ESA science & technology (consulté le ).
    5. (en) « Dark Universe mission blueprint complete », sur sci.esa.int, ESA, .
    6. (en) « Thales Alenia Space kicks off Euclid construction », sur sci.esa.int, ESA, .
    7. (en) « Euclid to probe dark Universe with Astrium science module construction », sur ESA science & technology,
    8. (en) « NASA joins ESA's 'dark Universe' mission », sur ESA science & technology, .
    9. (en) CNES, « NASA joins ESA's 'dark Universe' mission », sur CNES, .
    10. CNES, « La construction d’Euclid autorisée ! », sur CNES, .
    11. (en) Lee Kanayama, « Euclid moving into final phase of testing following integration milestone », sur nasaspaceflight.com, Agence spatiale européenne,
    12. (en) « Euclid », sur EO Portal, Agence spatiale européenne (consulté le )
    13. Antoine Meunier, « La Mission Euclid décollera sur Falcon 9 » Accès payant, sur lachroniquespatiale.com, (consulté le )
    14. (en) Zhang Xuejun, « Introduction to the Chinese Space Station Telescope », .
    15. (en) « The mission - Primary science », sur Consortium Euclid (consulté le ).
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    17. (en) Marc Kuchner, « One Hundred Thirty-One Brown Dwarfs », sur Backyard Worlds: Planet 9, (consulté le )
    18. Racca 2016, p. 3-4
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    26. Racca 2016, p. 9
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    29. (en) ESA, « Euclid - Mission operations », sur http://sci.esa.int (consulté le ).
    30. ESA, Euclid - Kit de lancement (dossier de presse), , 23 p. (lire en ligne), p. 4-5
    31. « Euclid : la cosmologie noire tirée au clair », sur Radio France, (consulté le ).
    32. (en) « Ground Segment » [PDF], sur Consortium Euclid (consulté le ).
    33. (en) « The Euclid Consortium - Presentation » [PDF], sur Consortium Euclid (consulté le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    Publications de l'Agence spatiale européenne

    • (en) ESA, Rapport d'Ă©valuation finale de la mission (livre rouge), , 116 p. (lire en ligne)
    • ESA, Euclid - Kit de lancement (dossier de presse), , 23 p. (lire en ligne)

    Publications du consortium Euclid

    Articles scientifiques

    Autres documents

    • Vivien Scottez, Clustering redshift : une nouvelle fenĂŞtre sur l’univers, HA, , 174 p. (lire en ligne)
      Thèse portant sur la principale méthode de mesure utilisée par Euclid

    Conférences filmées

    • Yannick Mellier « Matière noire et Ă©nergie sombre que va nous apprendre EUCLID ? » () (lire en ligne) {{[vidĂ©o] 94 min}}
      —Institut d'astrophysique de Paris > Conférences de l'année 2015 (lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

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