AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Emilio Faldella

Emilio Faldella (Maggiora, 1897 - Turin, 1975) Ă©tait un militaire, agent secret et historien italien.

Emilio Faldella
Naissance
Maggiora (province de Novara)
DĂ©cĂšs
Turin
Allégeance Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Arme Armée de terre
Grade Lieutenant général
AnnĂ©es de service 1914 – 1946
Commandement Bataillon d’infanterie alpine « Dronero »
Groupe de blindĂ©s et d’artillerie
5e rĂ©giment d’infanterie de la LĂ©gion
3e rĂ©giment d’infanterie alpine
Commandant militaire de la zone de Milan
Conflits
Distinctions
Autres fonctions Agent de renseignement ; auteur, historien

AprĂšs une formation militaire Ă  ModĂšne, il combattit comme officier sur divers fronts pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  la tĂȘte notamment de bataillons d’infanterie alpine. En 1930, il reçut une affectation dans le renseignement militaire, oĂč il travailla dans la section spĂ©ciale pour l’Éthiopie (1935-1936) et Ă©galement en Espagne, travesti en consul d’Italie Ă  Barcelone.

Pendant la Guerre civile espagnole, il contribua de façon dĂ©cisive, Ă  la tĂȘte des troupes italiennes, Ă  la prise de Malaga par les nationalistes en , mais tenta en vain de convaincre le gĂ©nĂ©ral Franco de renoncer Ă  sa tactique des petits pas et d’adopter le concept italien (et allemand) de la guerre de mouvement. Il participa Ă  l’offensive avortĂ©e de Guadalajara en , puis Ă  la conquĂȘte de Bilbao et de Santander (juin–).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il prit part, Ă  la tĂȘte d’un rĂ©giment d’infanterie alpine, Ă  la bataille des Alpes en . Membre de l’état-major des troupes italiennes en Sicile, il dut quitter l’üle en Ă  la suite du dĂ©barquement alliĂ©, et reprit du service dans le renseignement militaire aprĂšs l’armistice de Cassibile de , cette fois pour le compte du Royaume du Sud, rĂ©ussissant Ă  ce titre Ă  s’infiltrer Ă  un haut poste au sein de la RĂ©publique sociale italienne. Peu aprĂšs la fin de la guerre, il sollicita sa mise en disponibilitĂ© pour se vouer dorĂ©navant Ă  l’historiographie militaire.

Biographie

Jeunes années et PremiÚre Guerre mondiale

Emilio Faldella vint au monde en 1897 Ă  Maggiora, dans la province de Novare, au sein d’une famille ancienne originaire de Monferrato. En 1914, il fut inscrit Ă  l’AcadĂ©mie militaire de ModĂšne et en , promu au grade de lieutenant en second, fut versĂ© dans le 3e rĂ©giment d’infanterie alpine. De 1915 Ă  1916, il se trouvait engagĂ© dans des combats Ă  Krn, Vodil, Kukla et Mrzli dans les Alpes juliennes, Ă  proximitĂ© de Tolmin et de Bovec, puis plus tard, dans la bataille d’Asiago. Une action sur le Monte Biserto (dans le Val Terragnolo) en lui valut d’ĂȘtre honorĂ© de la mĂ©daille d’argent de la valeur militaire. Plus tard encore, il combattit dans le massif du Pasubio et dans la Vallarsa. À partir de , il accompagna le gĂ©nĂ©ral Guido Liuzzi (chargĂ© de la logistique de la 4e ArmĂ©e) dans chacune des missions de celui-ci. Il participa Ă©galement aux batailles de la Piave et de Vittorio Veneto en tant qu’aide de camp du commandant en chef du 1er groupe d’infanterie alpine[1].

Agent du renseignement et guerre d’Espagne

AprĂšs la guerre, Faldella suivit une formation Ă  l’École de guerre, puis, dotĂ© dĂ©sormais du grade de capitaine, alla rejoindre l’état-major. En 1928, promu major, il fut nommĂ© commandant du bataillon « Dronero » du 2e rĂ©giment d’infanterie alpine. En , il se vit affectĂ© au service du renseignement militaire (Servizio Informazioni Militare, SIM), pour le compte duquel il travailla en Espagne de Ă  , dĂ©guisĂ© en consul d’Italie Ă  Barcelone[2]. En , il accĂ©da au rang de lieutenant-colonel, et fut de juillet 1935 Ă  aoĂ»t 1936, lors de seconde guerre italo-Ă©thiopienne, Ă  la tĂȘte de la section spĂ©ciale du SIM pour l’Afrique de l'Est, auquel titre il rĂ©ussit Ă  infiltrer l’agent palestinien Jacir Bey dans l’entourage du nĂ©gus HailĂ© SelassiĂ© ; Jacir Bey proposa Ă  l’Empereur de conclure un accord de paix avec l’Italie, par quoi l’Éthiopie deviendrait dans les faits un protectorat italien ; le projet cependant n’aboutit pas, et Jacir Bey, que cet Ă©chec n’avait pas retenu de requĂ©rir de forts Ă©moluments pour ses services, fut assassinĂ© par le SIM aux Pays-Bas quelque temps plus tard, aprĂšs qu’il eut tentĂ© de faire chanter le gouvernement italien en menaçant de divulguer tous les documents affĂ©rents Ă  cette affaire[3] - [4] - [1] - [5].

AprĂšs le dĂ©clenchement de la Guerre civile en Espagne, Emilio Faldella fut dĂ©pĂȘchĂ© le au quartier-gĂ©nĂ©ral de Franco en qualitĂ© d’« observateur » et d’officier de liaison. Il fut appelĂ© ensuite Ă  assumer pendant la premiĂšre bataille de Madrid (octobre-) le commandement du groupe de blindĂ©s et d’artillerie (lequel comprenait deux compagnies de blindĂ©s et six batteries d’artillerie mobiles) appartenant au Corpo Truppe Volontarie (CTV). En , au lendemain de l’arrivĂ©e de l’aide militaire massive italienne en Espagne, il fut dĂ©signĂ© chef d’état-major du CTV ; en l’absence du commandant en chef du CTV, Mario Roatta, qui se trouvait en Italie Ă  ce moment, ce fut Ă  Emilio Faldella qu’il Ă©chut de prĂ©parer la bataille pour la conquĂȘte de Malaga dĂ©but . Le mĂȘme mois, aprĂšs que Roatta eut Ă©tĂ© blessĂ© dans les combats pour Malaga, Faldella fut Ă  nouveau appelĂ© Ă  supplĂ©er celui-ci jusqu’à la prise de la ville[6] - [1] - [5].

Le , Emilio Faldella se rendit Ă  Salamanque pour y rencontrer le gĂ©nĂ©ral Franco et lui prĂ©senter une note tactique rĂ©digĂ©e par l’état-major italien, mais ne put s’entretenir avec lui que dans la soirĂ©e du 13. Ladite note, qui (d’accord avec les Allemands) prĂ©conisait d’utiliser en masse toutes les forces et tous les moyens disponibles afin d’engager une guerre de mouvement et de rompre de façon dĂ©cisive les Ă©quilibres existants, et qui exposait les deux maniĂšres possibles d’exploiter le succĂšs militaire de Malaga, avec leurs avantages et inconvĂ©nients respectifs — savoir : ou bien faire mouvement depuis Teruel vers Valence, ou bien s’emparer de Guadalajara, puis continuer sur sa lancĂ©e en direction de Madrid —, n’eut d’autre effet que de raviver l’aigreur de Franco, qui se montra trĂšs dur dans son jugement sur la note italienne, et accessoirement nĂ©gligea de remercier le gĂ©nĂ©ral Roatta pour la prĂ©cieuse relique que celui-ci venait de lui offrir. Franco, rĂ©vĂ©lant Ă  Faldella le fond de sa pensĂ©e, lui reprĂ©senta que dans une guerre civile, mieux valait l’occupation systĂ©matique du terrain assortie d’un indispensable nettoyage, qu’une avancĂ©e rapide qui aurait pour effet de laisser infestĂ© d’ennemis le territoire ainsi conquis. Comme il y avait lieu malgrĂ© tout de faire quelque concession Ă  ces Italiens imprĂ©gnĂ©s de leur notion de « guerra celere » adverse Ă  la vision stratĂ©gique plutĂŽt pĂ©destre de Franco, ce dernier choisit, lors de cet entretien aussi peu cordial que possible, parmi les deux possibilitĂ©s prĂ©citĂ©es celle consistant Ă  s’élancer vers Madrid Ă  partir de Guadalajara. Faldella se rendit aux arguments de Franco[2].

Cependant, dans le sillage de l’offensive avortĂ©e de Guadalajara en mars 1937, Roatta fut remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Ettore Bastico, et Faldella par le colonel Gastone Gambara. Faldella prit alors le commandement du 5e rĂ©giment d’infanterie de lĂ©gionnaires et participa Ă  ce titre Ă  la conquĂȘte de Bilbao et Ă  la bataille de Santander (juin–), en rĂ©compense de quoi il se vit dĂ©cerner la croix de chevalier de l’Ordre militaire de Savoie[7] - [6] - [1] - [5].

Seconde Guerre mondiale

En , Faldella termina sa carriĂšre au SIM et fut mutĂ© au Bureau de formation de l’état-major gĂ©nĂ©ral. En 1939, il fut fait colonel et se vit confier le commandement du 3e rĂ©giment d’infanterie alpine, qu’il dirigea lors de bataille des Alpes en . D’ Ă  , il reprit la direction du Bureau de formation de l’état-major[1] - [5].

Plus tard, il fut nommĂ© chef d’état-major de la 6e armĂ©e et des forces armĂ©es de Sicile, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Alfredo Guzzoni, et promu brigadier-gĂ©nĂ©ral le , c’est-Ă -dire neuf jours avant le commencement du dĂ©barquement alliĂ©. En aoĂ»t, Ă  l’issue de cette campagne militaire, il se retira sur l’Italie continentale, en mĂȘme temps que Guzzoni et que les restants de la 6e armĂ©e, laquelle finit par ĂȘtre dissoute Ă  la suite de l’armistice de Cassibile le [8] - [9] - [10] - [11] - [1] - [5].

AprĂšs cet armistice, sur ordre du gĂ©nĂ©ral Antonio Sorice, ministre de la Guerre, Faldella revint Ă  des activitĂ©s de renseignement et alla prĂ©tendument rejoindre la RĂ©publique sociale italienne, oĂč il fut nommĂ© intendant gĂ©nĂ©ral des forces armĂ©es, mais oĂč il travailla secrĂštement pour le gouvernement royaliste italien du Sud, notamment en dirigeant un rĂ©seau clandestin vaste et efficace opĂ©rant en VĂ©nĂ©tie julienne. Trahi et mis en dĂ©tention le , il fut cependant bientĂŽt relĂąchĂ© Ă  l’intervention du marĂ©chal Rodolfo Graziani et vĂ©cut dans les mois suivants Ă  Milan en situation semi-clandestine. Le , le lendemain de la libĂ©ration, il fut dĂ©signĂ©, sur ordre de Raffaele Cadorna, commandant militaire de Milan[12] - [13] - [1] - [5].

Mise en disponibilité et activité comme historien militaire

Le , Emilio Faldella se retira du service actif et allait dorĂ©navant se consacrer aux activitĂ©s sociales et Ă  l’étude des disciplines militaires, plus particuliĂšrement de la formation et de l'histoire militaires, rĂ©digeant plus d’une vingtaine d’ouvrages. Le , il fut Ă©levĂ© au rang de major gĂ©nĂ©ral et le Ă  celui de lieutenant-gĂ©nĂ©ral. Il est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Turin en 1975[1] - [5].

ƒuvres de Faldella

  • (it) Dalla guerra dei Cavalieri alla Guerra dei Popoli, Mestre, La Tipotecnica, , 176 p. (mise en forme Ă©crite d’une confĂ©rence prononcĂ©e Ă  TrĂ©vise de janvier Ă  mars 1926 ; avec illustrations).
  • (it) Venti mesi di guerra in Spagna (luglio 1936-febbraio 1938), Florence, Felice le Monnier, coll. « Biblioteca degli scrittori militari / Sezione italiana », , 514 p..
  • (it) Lo sbarco e la difesa della Sicilia, Rome, L’Aniene, , 438 p. (avec une prĂ©face de du gĂ©nĂ©ral Ottavio Zoppi).
  • (it) Graziani, l'uomo e il soldato, Rome, L’Aniene, .
  • (it) L'Italia nella seconda guerra mondiale. Revisione di giudizi, Bologne, Capelli, coll. « Testimoni per la storia del nostro tempo », , 808 p..
  • (it) Il Terzo Reggimento alpini, Torre Pellice, .
  • (it) Le guerre che nessuno vuole, Milan, Istituto editoriale cisalpino, , 330 p..
  • (it) La battaglia dell'Assietta (19 luglio 1747), Turin, Accademia di San Marciano, , p. 177-200 (publication sous forme d’ouvrage d’un extrait de la revue Armi Antiche).
  • (it) La Grande Guerra, Milan, Longanesi 1 C., , comprenant deux tomes : I. Le battaglie dell'Isonzo (1915-1917), II. Da Caporetto al Piave (1917-1917).
  • (it) Caporetto - Le vere cause di una tragedia, Bologne, Capelli, coll. « Universale », , 133 p..
  • (it) Storia delle truppe alpine: 1872-1972, Milan, Cavallotti / Landoni, .
  • (it) Due guerre mondiali, Turin, SocietĂ  editrice internazionale, , 257 p..
  • (it) Storia degli eserciti italiani. Da Emanuele Filiberto di Savoia ai nostri giorrni, Milan, Bramante / Edizioni Equestri, , 283 p..

Références

  1. (it) « Generale Emilio Faldella » [archive du ], sur Vecio.it, (consulté le ).
  2. (es) Ángel Viñas, « La guerra lenta de Franco (III) », sur Ángel Viñas. La historia ne se escribe con mitos, (consulté le ).
  3. (it) Vincenzo Meleca, « Il caso Jacir Bey: spionaggio o truffa? Ovvero, come sarebbe potuto cambiare il corso della storia », sur Il Corno d’Africa, (consultĂ© le ).
  4. (it) « Servizio Segreto, de Clara Conti », sur www.odradek.it (consulté le ).
  5. (en) « Biography of Lieutenant-General Emilio Faldella (1897 – 1975), Italy », sur generals.dk (consultĂ© le ).
  6. (it) « Venti Mesi di Guerra in Spagna », sur www.mymilitaria.net (consulté le ).
  7. (it) « Le onorificenze della Repubblica Italiana », sur www.quirinale.it (consulté le ).
  8. (it) 1943. Mediterraneo e Mezzogiorno d'Italia, Viella Libreria Editrice, (ISBN 978-88-6728-656-0, lire en ligne).
  9. « Castiglione 1943 la strage dimenticata - LASTAMPA.it », sur www1.lastampa.it (consulté le ).
  10. (it) Giuseppe Barone, « 60Âș anniversario della Liberazione / 1943: Guerra in Sicilia - Storiografia e memoria », sur www.italia-liberazione.it, Istituto Nazionale per la storia del Movimento di liberazione in Italia (consultĂ© le ).
  11. (en) Albert N. Garland et Howard McGaw Smyth, Sicily and The Surrender of Italy : United States Army in World War II. The Mediterranean Theater of Operations, Washington DC, Center of Military History, 1965 (rééd. 1993), 638 p. (lire en ligne), « The Axis Situation », p. 77-78.
  12. (it) D. M., « Il S.I.M. e la guerra di liberazione (Parte III) », sur www.storicissimo.com, (consulté le ).
  13. (it) Andrea Vento, In silenzio gioite e soffrite : storia dei servizi segreti italiani dal Risorgimento alla guerra fredda, Milan, Il Saggiatore, , 512 p. (ISBN 978-8856504200, lire en ligne).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.