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EUFOR RD Congo

L’EUFOR RD Congo est une opĂ©ration militaire de l’Union europĂ©enne, crĂ©Ă©e en vertu d'un accord entre les Nations unies et l'Union (Ă©change de lettres du et ), Ă  la demande de l'ONU, consistant en un appui militaire de 2 500 soldats Ă  la MONUC pendant le processus Ă©lectoral en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. InstallĂ©e Ă  Kinshasa et au Gabon, cette force composĂ©e de 22 nationalitĂ©s a permis la tenue des premières Ă©lections dĂ©mocratiques depuis 40 ans dans un pays grand comme la moitiĂ© de l’Europe.

EUFOR RD Congo
Image illustrative de l’article EUFOR RD Congo
Cocarde de l'EUFOR RD Congo
Abréviation EUFOR RD Congo
Type Force multinationale européenne
DĂ©cision DĂ©cision 2006/319/PESC
Adoption 27 avril 2006
Lancement 12 juin 2006
Fin 30 novembre 2006
Un soldat allemand durant l'opération

Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement temporaire de cette force en RD du Congo le , pour le 1er tour des élections du . L'opération a été lancée le et s'est terminée le .

Mission

Contexte

L´Union européenne était déjà très active dans ce processus électoral et dans les efforts de reconstruction du pays, notamment grâce à son aide au développement et à la réforme du secteur de la sécurité avec les opérations EUSEC (aide à la restructuration des Forces armées de la République démocratique du Congo) et EUPOL Kinshasa (aide à la restructuration de la police nationale congolaise). EUFOR RD Congo était donc un complément militaire à ces mesures, mis en place durant la période électorale.

Même si le mandat des deux opérations n’était pas identique, l'Union européenne pouvait s’appuyer sur le succès de l'opération "Artémis" qu’elle avait mené en 2003 dans la région de Bunia ; l’UE bénéficiait donc d'une expérience militaire en RDC, ce qui ne fut pas inutile.

Durée de l'opération

Le détail des actions militaires figurait dans la résolution 1671 du , qui fixait le mandat donné à la force européenne. Le mandat d'EUFOR RD Congo faisait l’objet d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (1671), qui précisait notamment sa durée de 4 mois, du au . Cette mission avait été lancée grâce avec l’accord unanime du gouvernement de transition de la RDC qui comprenait le président en titre (Joseph Kabila) et quatre vice-présidents.

Objectif

EUFOR RD Congo se devait d’être une force totalement neutre dans le processus électoral et de ne soutenir aucun des candidats à la présidence, ni aucun partis politiques. Son action de sécurisation s'effectuait au bénéfice de la République Démocratique du Congo et de sa population. Le financement de l'opération était assuré intégralement par les États membres de l'Union européenne grâce à un fonds alloué aux opérations militaires.

La mission d’EUFOR RDC constitua donc à mener des patrouilles de sécurisation, essentiellement dans la capitale congolaise ainsi que dans des provinces « sensibles » : le Kasaï-Oriental ou l’Équateur. Le but était de rassurer la population, inquiète de ce déploiement de forces étrangères et de dissuader ceux qui seraient tentés d'utiliser la violence pour s’opposer au processus électoral ou en contester les résultats. Accusée à l’origine d’être venu faciliter la réélection du président sortant, l’opinion de la population congolaise, notamment celle de Kinshasa, changea radicalement lorsque, en septembre, les soldats d’EUFOR intervinrent pour protéger le leader de l’opposition, Jean-Pierre Bemba, assiégé dans sa résidence par les soldats de la garde présidentielle, à la suite d'échanges de coups de feu violents. Dès lors, la force européenne fut acceptée et son départ suscita même quelques inquiétudes dans l’esprit des Congolais, habitués à la présence des soldats allemands, espagnols, polonais ou français dans les rues de la capitale.

Camp de N'DOLO

Organisation

La direction politique de l'opération était assurée par le Comité politique et de sécurité (COPS) à Bruxelles, où sont représentés les 27 États membres de l'Union européenne. Le COPS avait autorité sur l'état-major stratégique de l'opération (appelé OHQ = Operation Headquarters) installé à Potsdam à côté de Berlin (Allemagne), et dirigé par un général de corps d'armée allemand, Karlheinz Viereck, commandant de l'opération. L'OHQ avait autorité sur l'état-major opératif (appelé FHQ = Force Headquarters) installé à Kinshasa, armé par l'état-major interarmées de force et d'entrainement (EMIA-FE) de Creil et commandé par un général de division français, Christian Damay, commandant de la Force, qui dirigeait les opérations sur place.

Au Congo, EUFOR était articulée en plusieurs éléments :

  • un Ă©tat-major de la Force (FHQ) installĂ© dans la capitale congolaise avec des troupes de combat et de soutien d'un volume d'environ 800 militaires. Ce FHQ comprenait :
  • un quartier gĂ©nĂ©ral avec environ 170 soldats issus de diverses nationalitĂ©s (France, Allemagne, Turquie, Finlande, Portugal, Belgique, Chypre, Autriche, Royaume-Uni, Pays-Bas, Luxembourg, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, Pologne, Suède, Slovaquie…) ;
  • un Ă©lĂ©ment du gĂ©nie français chargĂ© de la construction des camps situĂ©s sur les aĂ©rodromes de N'DOLO et N'DJILI ;
  • des Ă©lĂ©ments de soutien, utiles pour la vie courante de la Force (unitĂ© mĂ©dicale de soins et d’évacuation, unitĂ©s de renseignement, CIMIC, transmissions) ;
  • une compagnie de police militaire polonaise chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© des installations ;
  • une unitĂ© espagnole de rĂ©action rapide, capable d’intervenir sur court prĂ©avis sur Kinshasa, d’un effectif de 90 pax, Ă©quipĂ©e de Hummer (Jeeps blindĂ©es) ;
  • une unitĂ© de drones belges (avions d’observation pilotĂ©s depuis le sol), le 80 UAV Sqn de Florennes (Ă  l'Ă©poque basĂ© Ă  Elsenborn).
  • une unitĂ© d’hĂ©licoptères allemands de transport de type CH53.
  • des Ă©lĂ©ments en renfort (de l'ordre de 1 200 militaires) stationnĂ©s Ă  Libreville (Gabon), prĂŞts Ă  intervenir sur le territoire de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo si la situation l'exigeait, sur dĂ©cision de l'UE et après consultation des autoritĂ©s de RDC et de la MONUC. Cet Ă©lĂ©ments comprenait :
  • deux compagnies françaises, dont une sur blindĂ©s et un Ă©tat-major tactique (600 soldats) ;
  • un Ă©lĂ©ment multinational des forces spĂ©ciales de 250 hommes, dotĂ© de ses propres moyens d’intervention ;
  • un Ă©lĂ©ment de soutien comprenant un dĂ©tachement de l’ArmĂ©e de l’Air, des moyens de transmission, de logistique ainsi qu’une unitĂ© mĂ©dicale.

Les premiers éléments furent déployés dès le mois de mars 2006, mais le gros des troupes arriva à Kinshasa fin juin. Le statut opérationnel de la Force fut déclaré le 17 juillet, soit moins de 15 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle. Le 30 novembre marqua la fin de la mission conformément aux termes du mandat du Conseil de sécurité de l'ONU. Le retour des premiers soldats européens commença pour s’achever en janvier 2007.

Références

    Complément

    Articles connexes

    Liens externes

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