Douglas Aircraft Company
Douglas Aircraft Company est un ancien constructeur aéronautique américain civil et militaire. Fondé en 1921, il a disparu en 1967 par fusion avec McDonnell Aircraft Corporation pour donner McDonnell Douglas (racheté par Boeing en 1997).
Douglas Aircraft Company | |
Création | 1921 |
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Disparition | 1967 : fusion avec McDonnell |
Fondateurs | Donald Wills Douglas |
Personnages clés | Ed Heinemann |
Forme juridique | Société par actions et société à capitaux privés |
SiĂšge social | Long Beach (Californie) Ătats-Unis |
Activité | constructeur aéronautique |
Produits | avions civils et militaires |
Société suivante | McDonnell Douglas |
Histoire
Les origines
Au dĂ©but des annĂ©es 1920, Donald Douglas [1] rencontra David Davis qui voulait participer au 1er vol sans escale de la traversĂ©e des Ătats-Unis. Donald Douglas lui annonça quâil pouvait construire cet avion, David Davis lui rĂ©torqua quâil mettait 40 000 $ sur la table pour le projet. Ce fut le point de dĂ©part de la Davis-Douglas Compagnie. Il a fallu plus dâun an pour construire lâavion du nom de Cloudster. Cet appareil fit son 1er vol le oĂč les deux pilotes faillirent mourir. (Lâavion Ă©tait pilotĂ© par Eric Springer qui avait quittĂ© la sociĂ©tĂ© Martin). Le Cloudster fut le premier avion Ă pouvoir dĂ©coller avec une charge utile supĂ©rieure Ă son propre poids. Quatre mois plus tard, Davis et Douglas dĂ©cidĂšrent de se lancer Ă la conquĂȘte de ce vol transcontinental. Le , lâavion dĂ©colla, de New York, avec Davis en passager et Springer aux commandes. En fin dâaprĂšs-midi, ils survolĂšrent El Paso ( Texas), mais un problĂšme moteur les obligea Ă atterrir. Le rĂȘve de M. Davis sâenvola lorsque trois pilotes de lâarmĂ©e, dĂ©collant de New York, se posĂšrent le Ă San Diego, Californie, en effectuant la premiĂšre traversĂ©e sans escale des Ătats-Unis en 24 h.
David Davis vendit ses parts et laissa Donald Douglas seul aux commandes de la nouvelle entité Douglas Aircraft Company[2].
Douglas Aicraft Company
Ce vol nĂ©anmoins avait intĂ©ressĂ© l'US Navy qui passa commande de trois appareils dĂ©rivĂ©s du Cloudster, et Ă©quipĂ©s pour lancer une torpille. Le DT-1 Ă©tait nĂ©. (D ouglas T orpedo 1). Le DT-1 fut le premier exemplaire d'une longue sĂ©rie dâavions fournis Ă l'Air Force et Ă lâUS Navy pendant plus de 40 ans. Cette derniĂšre commanda plus 93 exemplaire du DT-1 modernisĂ©, le DT-2. LâArmy Air Services fut Ă©galement impressionnĂ© par le vol du Cloudster et commanda aussi le DT-2, plus une version spĂ©ciale secrĂšte le DWC (Douglas World Cruiser). Lâobjectif de lâArmy Air Services (AAS) Ă©tait avec le DWC dâeffectuer le tour du monde en avion. La premiĂšre semaine dâ quatre DWC sâenvolĂšrent de Santa Monica en Californie, et y retournĂšrent au mois de septembre de la mĂȘme annĂ©e. (Seuls deux avions accomplirent le tour du monde, le premier fut perdu juste au-dessus des AlĂ©outiennes, le second sur lâAtlantique Nord). Ă partir de cet exploit les commandes affluĂšrent du monde entier[3].
Cela fut une trĂšs bonne campagne publicitaire pour les sĂ©ries d'avions « DC » commerciaux, y compris pour le cĂ©lĂšbre DC-3, dont la version militaire fut connue sous le nom de C-47 Skytrain. Douglas crĂ©a une grande variĂ©tĂ© d'avions pour les armĂ©es des Ătats-Unis, et principalement pour la Navy.
La compagnie construisait au dĂ©part des avions lance-torpilles pour le compte de lâUS Navy, ainsi quâun grand nombre d'avions d'observation et leurs versions commerciales. En 1922 Douglas construisit six avions par an, alors que dĂšs 1926 la production passa Ă plus de 120 appareils par an. Ă ce rythme de progression Douglas avait besoin dâune autre usine, et entreprit de construire la nouvelle unitĂ© de production Ă Santa Monica en Californie Ă cĂŽtĂ© de lâaĂ©roport de Clover Field, aujourdâhui aĂ©roport de Santa Monica. En 1928, Douglas pris possession de l'usine de Clover Field. Ă la fin de la Seconde Guerre mondiale, la compagnie possĂ©dait d'autres usines Ă El Segundo, en Californie, Ă Long Beach, en Californie, Ă Tulsa, dans l'Oklahoma, Ă Chicago, dans l'Illinois et Ă Oklahoma City, dans l'Oklahoma [4].
Parmi les premiers employés chez Douglas, il y avait Edward Heinemann, James Kindelberger, et John Northrop. La compagnie a poursuivi sur le marché militaire et a augmenté sa production d'appareils volants amphibies vers la fin des années 1920, et a également déplacé ses équipements à Santa Monica. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, Douglas avait des usines à Santa Monica, El Segundo, Long Beach et Torrance en Californie, Tulsa et Midwest City dans l'Oklahoma et enfin à Chicago dans l'Illinois.
En 1934 Douglas produisit un transporteur commercial Ă deux moteurs, le DC-2, suivi par le cĂ©lĂšbre DC-3 en 1936. Douglas produisit de nombreux types d'appareils diffĂ©rents, en incluant des avions de ligne, des bombardiers lĂ©gers et moyens, des chasseurs, des avions de transport et d'observation et enfin des avions expĂ©rimentaux. En mĂȘme temps que ses propres modĂšles, Douglas a aussi fabriquĂ© des bombardiers Boeing B-17 et B-47 sous licence pour l'USAAF. Douglas fut aussi un pionnier en ce qui concerne les siĂšges Ă©jectables, les bombes et leurs supports, les missiles air-air, sol-air et air-sol ainsi que les vĂ©hicules de lancements de missiles sol-air et sols-sol.
Les avions militaires
Les avions pour la Marine
Le Cloudster et ses versions navales (les DT-1 et DT-2) furent Ă©galement Ă lâorigine des C-1 (version de transport militaire du DT-1) et dâavion observation pour Army Air services (O-2, O-6, O-7, O-8 and O-9).
Les DT-1/2 ayant des bonnes performances, lâUS Navy demanda Ă Douglas de produire des versions amĂ©liorĂ©es notamment au niveau de puissance motrice et lâajout dâun troisiĂšme homme dâĂ©quipage devant servir une mitrailleuse arriĂšre. La construction de cet appareil le T2D-1 Ă©tant confiĂ© Ă©galement Ă la Naval Aircraft Factory sous la dĂ©signation TN-1[5]
En 1930, Douglas dĂ©veloppe un appareil amphibie civil, le Simbad, particuliĂšrement luxueux pour lâĂ©poque. Mais la crise de 1929 fit que seul 11 exemplaires civils furent construits. Paradoxalement, câest dans un rĂŽle militaire (RD-1, OA-3, C-21/26âŠ) quâil fut le plus utilisĂ© sous le nom de Dolphin avec 47 exemplaires. Il fut Ă©galement le premier bimoteur de la firme Douglas[6].
La Navy disposant maintenant de deux porte-avions, demanda à Douglas de lui fournir un avion-torpilleur embarqué. Prenant comme base le T2D-1, Douglas proposa le XT3D-1. La Marine, le trouvant sous motorisé, ne passa jamais commande[7].
Commandé en 1934, le TBD Devastator effectua son 1er vol en 1935. Lors de son entrée en service il fut trÚs moderne pour son époque, mais devient vite obsolÚte dÚs 1941, bien que remportant un succÚs certain lors de la bataille de la mer de Corail. Néanmoins un mois plus tard lors de la bataille de Midway la presque totalité des Devastator fut perdu, et les appareils survivant furent retirés des premiÚres lignes.
En 1939 Douglas absorbe la compagnie de Jack Northrop, et améliore le BT-2 qui devient SBD Dauntless.
En 1948, lâUs Navy chercha Ă dĂ©velopper un bombardier embarquĂ© Ă long rayon dâaction. Douglas proposa le A3D Skywarrior. Il fut lâun des appareils de lâUS Navy Ă rester le plus longtemps en service de 1956 Ă 1991. LâUSAF mis Ă©galement en Ćuvre un dĂ©rivĂ© du A3B, le B-66 Destroyer mais utilisa en opĂ©ration la version de reconnaissance E/RB-66.
Les bombardiers pour lâarmĂ©e de lâair
DĂšs les annĂ©es 1920, plusieurs constructeurs prĂ©sentĂšrent des projets de bombardiers lourds (pour lâĂ©poque) afin de casser le monopole de la firme Keystone[8]. Seul le Martin MB-1, conçu Ă lâĂ©poque par Donald Douglas, Ă©chappa Ă ce monopole.
En 1934, Douglas lance le DB-1, qui est un dĂ©rivĂ© du DC-3, afin de rĂ©pondre Ă une demande de lâUSAAC pour remplacer le Martin B-10. LâUSAAC passa commande du DB-1 qui devient le B-18 Bolo. Puis cherchant a amĂ©liorer le B-18, lance le B-23 Dragon. Seuls 38 exemplaires du B-23 ont Ă©tĂ© construits En 1935, sur demande de lâUS Army Air Corps, Douglas entreprit de construire un bombardier long Ă long rayon dâaction, le XBLR-2/XB-19. Il fut le seul bombardier lourd construit par Douglas, et fut le plus grand bombardier construit jusqu'Ă lâarrivĂ©e du B-36.
En , un projet dirigĂ© par Donald Douglas, Jack Northrop et Ed Heinemann lance le Model 7A, un bombardier lĂ©ger. Lâavion Ă©tant sous motorisĂ©, le projet fut abandonnĂ©. Mais en automne de la mĂȘme annĂ©e, lâUSAAC recherche un avion d'attaque lĂ©ger, et Heinemann modifie le projet initial avec des moteurs plus puissant et propose le Model 7B. La France est intĂ©ressĂ©e par le Model 7B et passe commande de 100 exemplaires. Le Model 7B deviendra la A-20 Havoc au sein de lâUSAAC.
Le Dauntless et le Havoc partage la rĂ©putation de ramener ces Ă©quipages Ă la maison mĂȘme sâils ont subi de sĂ©vĂšres dommages.
Ă la fin de la Seconde Guerre mondiale, Douglas a dĂ» rĂ©organiser ces usines Ă la suite des annulations de commandes militaires. Les usines Ă Chicago, Oklahoma City et Tulsa sont fermĂ©s, lâusine de Santa Monica se spĂ©cialisa dans la fabrication dâavions de transport commerciaux et militaires, lâusine dâEl Segundo dans les avions de combat pour lâUS Navy, et Long Beach pour les avions de lâUSAF[9].
Le 17 mai 1947, le prototype du XB-43 Jetmaster fit son premier vol. Il Ă©tait dĂ©rivĂ© du XB-42. Bien quâil fĂ»t le premier bombardier Ă rĂ©action de l USAAF, il ne fut jamais produit en sĂ©rie en raison de problĂšmes de stabilitĂ© en vol.
La série Douglas Commercial ou DC
Une des plus grandes sĂ©ries dâavions commerciaux vit son origine et sa fin dans deux crashs : lâun en , impliquant un Fokker trimotor de la TWA, et fut Ă lâorigine du DC1/DC-2, lâautre en sur lâaĂ©roport dâOâHare Ă Chicago impliquant un DC-10 qui vit la fin des sĂ©ries DC, remplacĂ©e par MD (McDonnel Douglas).
DC-1/DC-2
Le un Fokker F-10A Trimotor de la TWA sâĂ©crase au Kansas Ă la suite de la rupture en vol de son longeron principal de voilure, tuant tous les passagers. Parce que lâentraineur de football amĂ©ricain de lâĂ©quipe de Notre-Dame, Knute Rockne, Ă©tait Ă bord de l'avion, ce crash fut lâobjet dâune Ă©norme publicitĂ© aux Ătats-Unis. TWA Ă la suite de ce crash chercha un remplaçant Ă ces Fokker Trimotor. Le Boeing Model 247 Ă©tait dĂ©jĂ en gestation, mais plutĂŽt destinĂ© Ă sa filiale de Transport United Airlines. Dâailleurs, pour ĂȘtre sĂ»r de garder une avance sur ces concurrents, United avait passĂ© une commande, avant mĂȘme le premier vol, de 60 exemplaires. Les autres compagnies devaient attendre plus de deux ans avant de pouvoir recevoir leur premier Model 247. TWA contacta Douglas et lui demanda de dĂ©velopper un avion de transport civil, trimoteurs.
Douglas Ă©tait surtout un constructeur dâavions militaires et Ă part 59 M-2 mailplanes et le Dolphin, nâavait aucune expĂ©rience dans ce domaine. Au dĂ©but, Douglas rechigna Ă prendre le projet car un minimum d'une centaine d'exemplaires Ă©taient nĂ©cessaire pour rentabiliser le projet. Finalement, Douglas construisit un exemplaire du DC-1 qui surpassa les demandes de la TWA. TWA passa ensuite commande de la version de sĂ©rie le DC-2. Un total de 130 avions civils et 63 versions militaires (C-32/33/34, C-38/39, C-41/43 et R2D) [9] furent construits.
DC-3
Le DC-3 toutes versions confondues fut construit Ă 10 819 exemplaires [10]et servit aussi bien en tant que transport commercial quâen tant que transport militaire. Son origine vient dâune demande dâAmerican Airways (qui devient American Airlines). Son prĂ©sident voulait un DC-2 allongĂ© capable dâemporter des couchettes. Le DC-3 DST (Douglas Skysleeper Transport) fut lancĂ©. American reçu le premier de ces 10 DST le et le premier des avions non Ă©quipĂ©s de couchettes le . United Airlines, bien que filiale de Boeing, devient le deuxiĂšme client du DC-3, et bientĂŽt les autres compagnies amĂ©ricaines passĂšrent commande du DC-3. Les commandes arrivĂšrent Ă©galement dâEurope avec la KLM. La Seconde Guerre mondiale Ă©clatant, le DC-3 fut naturellement choisi par lâUSAAF pour devenir son avion de transport sous la dĂ©signation C-47. le C-47/C-56/C-117/ R4D fut construit Ă 9 666 exemplaires sans compter les avions construits en Russie et au Japon[10] Bien que conçu pour transporter 23 passagers, un C-47 transporta en un seul voyage 68 passagers pendant la Seconde Guerre Mondiale[11] AprĂšs la Guerre, Douglas pensa reprendre la fabrication de la version civile, mais avec lâĂ©norme quantitĂ© de surplus militaire du C47 Skytrain, le projet fut abandonnĂ©, les compagnies aĂ©riennes pouvant acheter lâappareil pour 25 % du prix proposĂ© par Douglas.
DC-4
Alors que le premier DC-3 nâĂ©tait pas encore livrĂ©, le projet dâun modĂšle avec quatre moteurs Ă©tait sĂ©rieusement discutĂ© en sein de lâĂ©quipe de Douglas en 1936. United Airlines vient quelque temps aprĂšs avec un projet dâun avion de transport quadrimoteur, 300 000 Dollars et confia ce projet Ă Douglas. Le dĂ©veloppement du DC-4E (E pour expĂ©rimental) coĂ»ta Ă lui seul 1 634 614 $, lâavion quadrimoteur Ă©tant trois fois plus grand que le DC-3, disposait de trois gouvernes[12]. NĂ©anmoins la version de production fut une version allĂ©gĂ©e, plus courte et mono-dĂ©rive le DC-4A. Cet avion Ă©tait attendu par les compagnies aĂ©riennes car il pouvait voler de Chicago Ă San Francisco sans escale. La Guerre Ă©tant maintenant dĂ©clarĂ©e, les DC-4 furent livrĂ©s Ă lâUSAAF sous diverses dĂ©signations (C-54, C-118, R5D), 1 261 exemplaires furent construits, donc seulement 79 DC-4. Ă la fin de la guerre, Douglas reprit contact avec plusieurs compagnies aĂ©riennes, mais se trouva confrontĂ©e au mĂȘme problĂšme que le DC-3, les surplus de lâarmĂ©e faisant fondre le prix dâachat de lâappareil[13].
DC-5
Le DC-5 fut lâappareil commercial de Douglas le moins vendu, le moins construit (hormis le DC-1). Seuls douze exemplaires furent construits et sept servirent dans lâUS Navy sous la dĂ©nomination R3D-1[14].
DC-6
Le DC-6 Ă©tait un avion quadrimoteur, ressemblant au DC-4, et fortement dĂ©rivĂ© dâune version militaire du DC-4, le YC-112. Il avait la mĂȘme envergure que le DC-4, mais Ă©tant plus long il pouvait emporter jusqu'Ă 102 passagers au lieu des 80 du DC-4. Comme le DC-10, 32 ans plus tard toute la flotte des DC-6 fut interdite de vol Ă la suite de deux crashs survenant la mĂȘme annĂ©e. Quatre mois plus tard, en , tous les DC-6 purent reprendre leurs vols. Le demi-succĂšs du DC-6 (600 exemplaires construits) nâĂ©tait pas dĂ» cette fois au surplus militaire (101 exemplaires C-118 pour lâUSAF et 65 R6D pour la Navy) mais Ă lâĂ©mergence du Lockheed Constellation. Le projet du DC-7 Ă©tant lancĂ© pour contrer le Constellation[15].
DC-7
Lâorigine du DC-7 est due Ă Cyrus Rowlett Smith prĂ©sident dâAmerican Airlines, comme pour le DC-2 C.R Smith demanda Ă Douglas de construire un avion plus grand que le DC-6. Il faut noter que 20 ans plus tĂŽt il fit la mĂȘme demande Ă Douglas Ă propos du DC-2 qui dĂ©veloppa le DC-3 DST. De plus le Lockheed Constellation devenait un concurrent sĂ©rieux pour le DC-6. La version du DC-7C Seven Seas fut le premier avion de ligne Ă pouvoir traverser lâAtlantique. NĂ©anmoins il arriva au moment oĂč les premiers avions de ligne Ă rĂ©action commencĂšrent leurs premiers vols. Boeing pris de lâavance sur Douglas en pariant sur cette nouvelle technologie, au contraire de Douglas qui favorisa dâutiliser des techniques sures et rĂ©putĂ©es[16].
DC-8
En le De Havilland Comet commença les premiĂšres liaisons commerciales effectuĂ©es par un avion de ligne Ă rĂ©action. Boeing lança dĂšs le mois dâaoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e un projet dâavions a rĂ©action pouvant franchir lâAtlantique. Douglas resta un peu en retrait de cette nouvelle technologie, surtout aprĂšs les diffĂ©rents crashs du Comet. Son Ă©quipe rĂ©flĂ©chissait surtout Ă une nouvelle version du DC-7 plus grand, le DC-7D. Ce nâest qu'en 1955, soit un an aprĂšs le premier vol du Boeing 707, que Douglas lança lâĂ©tude quâun quadrirĂ©acteur le DC-8. Le retard pris par Douglas fut partiellement comblĂ©e par le dĂ©sintĂ©ressement que les compagnies aĂ©riennes portĂšrent au Comet. Le premier vol du DC-8 eut lieu le , neuf ans aprĂšs le Comet et quatre ans aprĂšs le B-707[17].
DC-9
Alors que Boeing dominait le nouveau marchĂ© des longs courriers Ă rĂ©action avec la sĂ©rie du 707, des moyen-courriers avec le 727, Douglas dĂ©veloppa le DC-9 pour les courts courriers, une façon Ă©galement de ne plus entrer en concurrence directe avec Boeing. Douglas pensa Ă la possibilitĂ© de construire sous licence la Caravelle. MalgrĂ© un certain intĂ©rĂȘt des compagnies amĂ©ricaines pour la Caravelle, aucune vente ne fut rĂ©alisĂ©e. En 1962 lâĂ©tude dâun avion plus petit que le DC-8 fut relancĂ©e pour aboutir au DC-9. Les versions du DC-9/MD-80/B-717 furent vendues Ă plus de 2 400 exemplaires jusque dans les annĂ©es 2000. Les premiĂšres versions emportĂšrent 80 passagers sur une distance de 1 000 km.
DC-10
Bien que les Ă©tudes prĂ©liminaires du DC-10 soient lancĂ©es sous Douglas, la fin du projet et la construction furent du ressort de McDonnell Douglas aprĂšs la fusion des deux compagnies. Le DC-10 fut le dernier avion Ă porter la dĂ©signation DC (Douglas Commercial). Il porta dâailleurs (trĂšs briĂšvement) en fin de vie la dĂ©signation MD-10 (McDonnell Douglas) son successeur Ă©tant dĂ©veloppĂ© sous le nom MD-11.
Comme le DC-3 DST et le DC-7, il fut conçu principalement pour rĂ©pondre Ă une demande dâAmerican Airlines. La version du DC-10-30 servi de base au KC-10 dont 60 exemplaires furent construits.
Les missiles
La sociĂ©tĂ© fut Ă©galement engagĂ©e dans la production du premier missile air-sol guidĂ© par radar en 1940, le VB-9 Roc. Le missile et le radar de guidage furent parmi les secrets les mieux protĂ©gĂ©s de lâĂ©poque. En 1941 Douglas produisit une version Ă guidage TV, le VB-10 Roc-2. Bien que les tests fussent prometteurs aucun Roc ne fut mis en service.
Ensuite Douglas travailla sur la mise au point de missile air-air. à ce titre la société développa le AIR-2 Genie, premiÚre arme air-air à charge atomique, puis participa aux premiÚres versions du Sparrow[18].
Mais le programme majeur fut la famille des missiles sol-air Nike (Nike Ajax, Nike Hercules et Nike Zeus). Lâorigine du projet Nike dĂ©marra dĂšs la Seconde Guerre mondiale ; lâUnited States Army voulait un systĂšme pouvant abattre un avion avec une portĂ©e plus grande et plus efficace que les traditionnels moyens de lâĂ©poque (canons). Le contrat fut scindĂ© en deux, Bell Telephone Labs (filiale de Western Electric) fut chargĂ©e du systĂšme de guidage et Douglas du missile et du systĂšme de lancement. Le premier Nike Ajax fut opĂ©rationnel en . Le seul inconvĂ©nient du systĂšme Ă©tait dâĂȘtre fixe. LâUS Army demanda alors de dĂ©velopper une version mobile, facilement transportable, le Nike Hercules Ă©tait nĂ© et fut mis en service en 1955. Ce missile fut dĂ©ployĂ© aux Ătats-Unis, en Europe et au Japon. La derniĂšre version ne fut retirĂ©e du service quâau milieu des annĂ©es 1980.
Le Nike Zeus, un missile de trois Ă©tages Ă charge nuclĂ©aire, lui, devait particuliĂšrement dĂ©fendre le territoire des Ătats-Unis contre les attaques de missiles soviĂ©tiques. Il fut dĂ©clarĂ© opĂ©rationnel en 1959 quand il intercepta un missile balistique intercontinental lancĂ© depuis la Californie, le missile Ă©tant tirĂ© depuis lâatoll de Kwajalein dans le Pacifique[19].
La fusion
En 1967, la compagnie avait du mal Ă rĂ©pondre Ă la forte demande des avions de ligne DC-8 et DC-9 ainsi qu'aux pressions de l'armĂ©e sur le A-4 Skyhawk. Les problĂšmes liĂ©s Ă l'autofinancement combinĂ©s Ă ceux dus Ă la guerre du ViĂȘt Nam, ont menĂ© Douglas Ă accepter la fusion avec McDonnell Aircraft Corporation en 1967 pour former McDonnell Douglas. McDonnell Douglas fut acquis par la compagnie Boeing en 1997, mettant fin Ă plus de 75 ans de production d'avions par Douglas. Le dernier avion issu d'un modĂšle de Douglas, le Boeing 717 (dĂ©rivĂ© du DC-9) voit sa production stoppĂ©e en 2006.
Les avions produits par Douglas (liste alphabétique)
- A3D Skywarrior
- A-4 Skyhawk
- A-20 Havoc
- A-24 Dauntless
- A-26 Invader
- AD Skyraider
- B-18 Bolo
- B-23 Dragon
- XB-42 Mixmaster
- XB-43 Jetmaster
- Douglas C-1
- C-47 Skytrain/Dakota
- C-54 Skymaster
- C-117 Skytrooper
- C-118 Liftmaster
- C-124 Globemaster II
- C-133 Cargomaster
- Douglas Cloudster
- DC-1/DC-2
- DC-3
- DC-4
- DC-5
- DC-6
- DC-7
- DC-8
- DC-9
- Dolphin
- F3D Skyknight
- Douglas DT
- F4D Skyray
- F5D Skylancer
- F6D Missileer (en)
- P-70 Havoc
- Douglas PD1
- Douglas T2D-P2D
- TBD Devastator
- BTD Destroyer
- X-3
- XB-19
- Douglas Y1B-7/Y1O-35
Les missiles
Notes et références
- Biographie de Donald Wills Douglas
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 10,11,12
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 15
- Jane's Encyclopedia of Aviation, compiled and edited by Michael J.H. Taylor, New York: Portand House, 1989
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 20
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 17
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 21
- La firme Keystone fournissait, depuis la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, tous les bombardiers Ă US Army Air Corps
- (en) « Douglas Aircraft Company », sur skyhawk.org, (consulté le ).
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 154
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 106
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 119
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 122
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 125
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 127, 155
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 129 Ă 135
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 136/137
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 190
- McDonnell Douglas, A Tale of Two Giants, p. 192
- (en) Bill Yenne, McDonnell Douglas : a tale of two giants, New York, Crescent Books, , 256 p. (ISBN 0-517-44287-6)