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Crotale cascabelle

Crotalus durissus

Crotalus durissus
Description de cette image, également commentée ci-après
Crotalus durissus cumanensis.

Espèce

Crotalus durissus
Linnaeus, 1758

Synonymes

  • Crotalus cascavella Wagler, 1824
  • Crotalus durissus cascavella Wagler, 1824
  • Crotalus terrificus var. collilineatus Amaral, 1926
  • Crotalus durissus collilineatus Amaral, 1926
  • Crotalus cumanensis Humboldt, 1811
  • Crotalus dryinas Linnaeus, 1758
  • Crotalus durissus dryinas Linnaeus, 1758
  • Caudisona terrifica Laurenti, 1768
  • Crotalus terrificus (Laurenti, 1768)
  • Crotalus horridus var. unicolor Lidth De Jeude, 1887
  • Crotalus unicolor Lidth De Jeude, 1887
  • Crotalus vegrandis Klauber, 1941
  • Crotalus durissus pifanorum Sandner-Montilla, 1980

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Statut CITES

Sur l'annexe  III  de la CITES Annexe III , RĂ©v. du 13/04/87

Crotalus durissus est une espèce de serpents de la famille des Viperidae[1]. Il est Ă©galement appelĂ© Crotale cascabelle ou Crotale des tropiques. Son nom « cascabelle Â» provient de l'espagnol Cascabel qui veut dire « grelot ». La sous-espèce Crotalus durissus vegrandis est Ă©galement appelĂ©e Crotale du Venezuela.

RĂ©partition

Aire de répartition de l'espèce Crotalus durissus selon l'UICN (consulté le ).

Cette espèce se rencontre au Mexique, au Belize, au Guatemala, au Honduras, au Salvador, au Nicaragua, au Brésil, au Venezuela, en Colombie, au Guyana, au Suriname, en Guyane, dans le nord de l'Argentine, au Paraguay, en Bolivie et en Uruguay[1]. De toutes les espèces de crotale, c'est celle qui a la répartition géographique la plus large.

Description

Tête du Crotalus durissus au muséum d'histoire naturelle de Nantes.

De grande robustesse, ce serpent est un crotale qui peut atteindre 160 cm de longueur, faisant de lui l'un des plus longs reprĂ©sentants des serpents Ă  sonnette. Il possède un appendice cornĂ© qu'il exhibe Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la queue, composĂ© au maximum de 14 segments enfilĂ©s et produisant un son caractĂ©ristique lorsque le serpent les agite. La couleur de fond est châtain nuance claire, avec une sĂ©rie d'au moins 18 losanges plus obscurs que le fond et dĂ©limitĂ©s par des Ă©cailles blanchâtres. Sur les flancs il prĂ©sente des triangles obscurs, bordĂ©s de clair, avec un angle pointĂ© vers le dos, dont certains rejoignent les angles des losanges dorsaux. Au cou, il est ornĂ© de deux lignes longitudinales latĂ©ro-dorsales blanchâtres, de la largeur d'une Ă©caille. Entre ces deux lignes, la coloration est plus foncĂ©e. L'abdomen est de couleur crème et immaculĂ©e.

Liste des sous-espèces

Selon Reptarium Reptile Database (20 décembre 2013)[2] :

  • Crotalus durissus cumanensis Humboldt, 1811
  • Crotalus durissus durissus Linnaeus, 1758
  • Crotalus durissus marajoensis Hoge, 1966
  • Crotalus durissus ruruima Hoge, 1965
  • Crotalus durissus terrificus (Laurenti, 1768)
  • Crotalus durissus trigonicus Harris & Simmons, 1978
  • Crotalus durissus unicolor Lidth de Jeude, 1887
  • Crotalus durissus vegrandis Klauber, 1941

Les sous-espèces Crotalus durissus culminatus et Crotalus durissus tzabcan (Klauber, 1952) ont été déplacées dans l'espèce Crotalus simus (Campbell & Lamar, 2004).

  • Crotalus durissus cumanensis
    Crotalus durissus cumanensis
  • Crotalus durissus terrificus
    Crotalus durissus terrificus
  • Crotalus durissus unicolor
    Crotalus durissus unicolor
  • Crotalus durissus vegrandis
    Crotalus durissus vegrandis

Alimentation

Il se nourrit presque exclusivement de mammifères, surtout de rongeurs. Par contre, il lui arrive parfois de manger des insectes, entre autres, des sauterelles.

Venimosité

Ce serpent est relativement agressif dans son comportement de dĂ©fense, comme la plupart des crotales, pouvant facilement mordre s'il se sent menacĂ©. Mais comme il a l'habitude d'agiter sa « cascabelle Â», dite aussi « grelot Â» ou « sonnette Â», pour prĂ©venir de sa prĂ©sence et de sa dangerositĂ© lorsqu'il perçoit un danger, les personnes sont averties de sa prĂ©sence et peuvent l'Ă©viter le plus souvent. Les accidents sont donc rares. En Uruguay par exemple, on n'a plus constatĂ© d'accident depuis 1950. Ainsi, ce sont plutĂ´t les serpents du genre Bothrops, moins dĂ©tectables, qui sont responsables de la majeure partie des accidents sur le continent sud-amĂ©ricain.

La toxicité particulière de son venin est un point extrêmement important. Il qui est composé de phospholipases A2 neurotoxiques (crotamine et crotoxine) qui sont caractéristiques de l'espèce, en particulier chez C D. terrificus, la sous-espèce la plus méridionale. Alors que le venin de la plupart des espèces nord-américaines de Crotalus entraîne des désordres hématologiques inflammatoires et nécrotiques, les symptômes locaux du point d'envenimation par le Crotale cascabelle sont nettement moins accusés, car ils sont masqués par l’action neurotoxique du venin. Pourtant, ce dernier entraîne encore des désordres hématologiques. Des troubles rénaux (rhabdomyolyse), des lésions nécrotiques ont été signalés. C'est certainement le serpent américain le plus venimeux : à ce niveau, il est très proche des envenimations par certains Elapidae australiens (Notechis, Pseudonaja, Oxyuranus).

Un ouvrage Ă  ce sujet affirme Ă  titre anecdotique que « sa morsure Ă©quivaut Ă  une morsure de vipère heurtante et une morsure de cobra indien naja simultanĂ©es Â». En Guyane, l'envenimation par ce serpent est la plus redoutĂ©e car il faut prodiguer une assistance respiratoire et pallier les dĂ©gâts enzymatiques des constituants de son venin.

La mise au point d’un sĂ©rum antivenimeux spĂ©cifique a permis de rĂ©duire de manière significative le taux considĂ©rable de mortalitĂ© Ă  10 %, contre 75 % sans traitement voire 90 % chez les jeunes enfants.

Publications originales

  • (la) Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intĂ©gral).
  • (la) Laurenti, 1768 : Specimen medicum, exhibens synopsin reptilium emendatam cum experimentis circa venena et antidota reptilium austriacorum, Vienne, Joan Thomae p. 1-217 (texte intĂ©gral).
  • Humboldt, 1811 : Sur un ver intestin trouvĂ© dans les poumons du serpent Ă  sonettes, de Cumana in Humboldt & Bonpland, 1811 : 'Voyage de Humboldt et Bonpland. Recueil d’observations de zoologie et d’anatomie comparĂ©e, faites dans l’OcĂ©an Atlantique, dans l’intĂ©rieur du nouveau continent et dans la mer du sud pendant les annĂ©es 1799, 1800, 1801, 1802 et 1803, Paris, F. Schoell et G. Dufour, France, vol. 1, p. 298-304.
  • (en) Lidth de Jeude, 1887 : On a collection of reptiles and fishes from the West-Indies. Notes from the Leyden Museum, vol. 9, p. 129-139 (texte intĂ©gral).
  • (en-US) Klauber, 1941 : A new species of rattlesnake from Venezuela. Transactions of the San Diego Society of Natural History, vol. 9, no 3, p. 333-336 (texte intĂ©gral).
  • (en) Hoge, 1966 "1965" : Preliminary account on Neotropical Crotalinae (Serpentes: Viperidae). Memorias do Instituto de Butantan, vol. 32, p. 109-184.
  • (en) Harris & Simmons, 1976 : A new subspecies of Crotalus durissus (Serpentes: Crotalidae) from the rupununisavana of Southwestern Guyana. Memorias do Instituto de Butantan, vol. 40/41, p. 305-311.

Notes et références

Liens externes

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